• Les apparitions de Mortemer

    Les apparitions de Mortemer  

    Les apparitions de Mortemer 

    (image : D.M.-Les émanants)

    alors que la Première Guerre mondiale fait encore rage, les derniers rayons du soleil d’automne viennent de disparaître derrière les arbres. Ce n’est pas encore la nuit et une lumière incertaine baigne encore les pelouses jonchées de feuilles mortes au moment où des masses d’ombres commencent à envahir le couvert du parc.Normandie, en 1917,

    La jeune femme, Mme de R..., dans la « chambre rose » située au premier étage de l’abbaye de Mortemer, écrit penchée sur une petite table proche de la fenêtre. La pénombre naissante la fait se lever pour aller chercher une lampe à pétrole posée sur l’élégante cheminée de marbre blanc. Il s’agit d’une personne d’environ vingt-cinq ans, grande et svelte. Une masse de cheveux très blonds encadre son visage harmonieux dominé par l’intense éclat de ses immenses yeux bleus. Elle revient à la table, allume la lampe qu’elle vient d’y poser, et poursuit la rédaction de sa missive.
    Quelques minutes se sont à peine écoulées qu’elle sursaute vivement pour regarder prestement autour d’elle. Pourtant, ne découvrant rien d’anormal elle se consacre de nouveau à sa correspondance. Elle a à peine écrit quelques lignes que la même sensation bizarre s’empare de tout son être. La jeune femme scrute autour d’elle, pensive et étonnée, puis hausse les épaules. Surmontant son trouble inexpliqué, elle va reprendre sa lettre quand, une fois de plus, une forme inconnue la force à se retourner. Cette fois elle se lève promptement lorsqu’à l’autre bout de la pièce, sa cape d’infirmière accrochée à une patère amorce un balancement, et finit par tomber sur le sol, comme si elle eût été accrochée au passage par la fuite d’un être invisible.
    Pourtant, personne ne se trouve dans la « chambre rose » hormis Mme de R..., la patère n’a pas bougé et il n’y a aucun souffle d’air possible car porte et fenêtre sont closes. La jeune femme, cette fois le cœur battant, regarde la cape étendue au sol, puis quitte la pièce précipitamment. Cet événement vient de marquer le début d’une série de phénomènes inexplicables dont l’ancienne abbaye fut le théâtre.

    Les photos de la dame blanche seraient authentiques ! La dame blanche serait en fait la princesse Mathilde de Normandie reposant avec sa chouette sur son épaule gauche.

    Les apparitions de Mortemer

    Photo présumée du fantôme de la Dame Blanche

    Une abbaye tombée en déchéance

    C’est en 1134 que des religieux bénédictins se sentent attirés par un site désolé, l’un des plus sauvages de l’actuelle forêt domaniale de Lyons, le vallon de Mortemer. Le lieu ne s’est jusqu’alors signalé, à l’attention des hommes, que pour avoir été le théâtre d’une sanglante bataille au cours de laquelle une armée du roi de France Henri Ier fut détruite par la cavalerie normande.
    Aux alentours, la forêt, avec ses milliers d’hectares de hêtres, constitue la partie la plus inaccessible du Vexin, ultime marche de Normandie face à l’Ile-de-France… une région âprement disputée entre Anglais et Français tout au long de la guerre de Cent Ans. Cette hêtraie, considérée aujourd’hui comme la plus belle de France, est à l’époque la chasse préférée des ducs de Normandie, mais aussi le repaire de maintes bandes de partisans harcelant sans cesse l’occupant anglais et ceux qui lui assurent leur concours.
    Au fond du vallon coule une petite rivière, le Fouille-broc, qui forme une suite d’étangs marécageux. Eloigné de tout village ou hameau, le secteur n’est alors habité que par trois misérables ermites entreprenant de fonder là une abbaye. Celle-ci doit, au demeurant devenir l’une des plus riches de Normandie, grâce aux faveurs et protections multiples accordées tant par les rois d’Angleterre que de France.
    Mortimer eut ses siècles de gloire et de renommée. Pourtant, au fil de diverses fortunes le monastère n’échappe pas à la déchéance destinée à toute entreprise humaine et finit par tomber en décrépitude. Lorsque la Révolution enfièvre la région, les orgueilleux bâtiments n’abritent plus que cinq religieux qui sont massacrés, sans pitié, sous la Terreur. L’abbaye, comme tant d’autres biens religieux, est vendue au profit de la nouvelle nation. Aujourd’hui il ne reste du domaine construit que le logis abbatial, une ferme, un pigeonnier et des ruines...

    Les apparitions de Mortemer

    Dame blanche et moines fantômes

    Le Fouille-broc coule toujours, aussi paisible et imperturbable, entre les prés… Après avoir traversé les étangs, où s’ébattent canards sauvages et poules d’eau, il est toujours accompagné sur ses berges par de grands hêtres surplombant toujours aussi fièrement le vallon. Pourtant, à présent, un silence profond succède aux rumeurs laborieuses de l’abbaye… la cloche ne retentit plus de cloches pour égrener les matines ou l’angélus. Seules, parfois, au loin dans la futaie se font entendre les notes claires d’un cor de chasse.
    Mêlées à la verdure s’élancent les colonnes brisées de la nef et d’un transept. Les fenêtres des bâtiments conventuels, dont il ne reste plus qu’un mur, ne s’ouvrent que sur un horizon boisé. Seules les arcades du cloître du XVIIème siècle résistent encore aux injures du temps...
    De ces ruines altières, dans un cadre sauvage et désolé, il en faut parfois moins pour que surgissent légendes et autres récits plus ou moins terrifiants rapportés le soir à voix basse dans les veillées de jadis, et qui faisaient parfois passer le frisson du surnaturel sur les dos courbés près de l’âtre. Mortemer n’échappe pas à cette règle populaire et superstitieuse.
    On racontait que la nuit, les fantômes des moines massacrés gagnaient en procession les ruines de l’église, en longeant le cloître, pour aller y célébrer l’office en gémissant, au son d’une cloche inconnue sonnant sourdement matines. Une légende veut que la nuit suivant chaque premier vendredi du mois, s’il y a de la lune, une dame blanche vienne se lamenter en errant également parmi les ruines de Mortemer. Peut-être que cette dernière croyance fut été directement suscitée par une autre tradition, celle d’une jeune femme ayant jadis été cloîtrée de force dans l’abbaye, où elle succombe de chagrin. Ce légendaire, évidemment, sert de toile de fond à des événements beaucoup plus positifs… des faits que l’on pourrait fort bien imputer au surnaturel, étayés de nombreux témoignages. A cette série de phénomènes, précis et concrets, jusqu’à présent, pourtant aucune explication rationnelle n’a pu être apportée.

    Une présence invisible

    Vers la fin du siècle dernier, un bourgeois parisien, M. Delarue, achète l’abbaye dans l’intention de l’arracher à une destruction systématique. En effet, depuis la Révolution, celle-ci n’était passée qu’entre les mains d’entrepreneurs l’utilisant à fin de carrière de pierres de construction à bon marché. Quelques années plus tard, M. Delarue quitte la capitale pour s’installer à Mortemer en compagnie de sa femme, ses deux filles et son fils. Autour de cette famille, durant plusieurs années, des manifestations d’origine surnaturelle semblent se concentrer régulièrement sans toutefois trop perturber cette vie paisible. 

    C’est l’époque insouciante d’avant 14, et les Delarue, châtelains à Mortemer, y mènent la vie si particulière à ces années et à cette province. On s’invite de château à château, pendant que les fêtes champêtres succèdent aux réceptions… Toutes ces rencontres ésont organisées avec le bon goût et l’insouciance charmante, un peu inconsciente, qui sont l’apanage d’une époque appelée à bientôt disparaître. Et pour quelques années, après tant d’oubli, Mortemer est ainsi arrachée au silence par les rires frais et les exclamations joyeuses de toute cette jeunesse, montant des pelouses ou résonnant dans les couloirs déserts de la vieille bâtisse.
    M. Lerdu, propriétaire de l’abbaye, vers 1965, s’étant employé avec acharnement à la restaurer et la remettre en valeur, n’a naturellement pas pu être le témoin des événements qui s’y déroulèrent à cette époque.
    Toutefois, quatre ans plus tard, il effectue spécialement le voyage de Nice, afin de rencontrer Mme de R..., une des filles de M. Delarue, retirée dans cette ville où elle devait décéder peu après : celle-là même à laquelle était survenue l’étrange aventure de la « chambre rose ».
    L’homme confie à Daniel Réju que « Lorsque j’ai acheté Mortemer, j’avais bien sûr entendu parler de ces affaires de fantômes et de hantises. Mais je dois vous confesser qu’à l’époque je n’y croyais guère. Pourtant, à force d’entendre des allusions, j’ai voulu connaître une des personnes qui avaient pu en être témoins, et je me suis rendu à Nice, pour voir Mme de R...
    « Cette personne avait été une infirmière courageuse durant la Première Guerre. Sa conduite lui avait d’ailleurs valu la croix de guerre. Intrépide, pleine d’allant, grande chasseresse, elle avait une réputation de bravoure n’ayant d’égale que celle de son charme. Naturellement Mme de R... connaissait les récits et les légendes s’attachant à Mortemer, mais semblait n’y accorder aucun crédit.
    « C’est au cours d’une permission qu’elle s’installe dans la “ chambre rose “ qui passait pour hantée. Cela ne parut la troubler aucunement. Elle répondit même à son père, qui lui faisait remarquer qu’elle aurait pu choisir une autre chambre, qu’elle n’avait jamais eu peur dans les tranchées et qu’il ne s’avérait pas qu’il puisse en être autrement dans une simple chambre.
    « Mme de R... m’expliqua, poursuit M. Lerdu, que ce fameux soir où elle écrivait dans la “ chambre rose “, elle avait ressenti à plusieurs reprises la curieuse sensation d’être observée. Un regard invisible lui semblait posé sur elle continuellement. Elle s’en souvenait encore très nettement.

    Ensuite, cette cape qui chute mystérieusement sur le sol... »

    Un mystérieux halo

    Mme de R... rapporte encore, à son visiteur, les circonstances d’un autre épisode troublant survenu à cette même époque. Un soir, en compagnie de sa sœur, elle raccompagne une amie venue leur rendre visite. Alors que les trois jeunes femmes atteignent la grille du parc, Mme de R... se retourne brutalement vers l’abbaye et a la surprise d’apercevoir le halo d’une lampe à travers la fenêtre de l’ancienne bibliothèque… une pièce toujours fermée à clef, où personne n’entre jamais.
    La jeune femme en fait, aussitôt la remarque à sa sœur, et toutes deux de penser que finalement leur mère, exceptionnellement, s’y est rendue pour rechercher un livre quelconque. Elles n’en parlent à celle-ci que plusieurs jours plus tard. Contre toute attente Mme Delarue leur affirme ne s’être nullement rendue dans la bibliothèque ce soir-là, pas plus d’ailleurs qu’à un quelconque autre moment. L’affaire en reste à la surprenante évidence que, de fait, personne n’est entré dans la bibliothèque… bien que pourtant les deux jeunes femmes y aient nettement aperçu la lumière d’une lampe. Tous les témoins de cette série de manifestations bizarres n’ont pas disparu, Mme de C... effectuant au cours de la guerre de 1914 plusieurs séjours à Mortemer, en garde un vivace souvenir.
    Ainsi se souvient-elle se trouver, un certain après-midi, à jouer dans une des pièces du rez-de-chaussée en compagnie de deux amies. Soudain, à leur plus grand étonnement, elles voient la porte s’entrouvrir progressivement, le pêne rentré dans la serrure et la poignée tourner, comme maintenue par une main invisible, sans qu’il y eût le moindre courant d’air, ni rien pouvant expliquer raisonnablement ce phénomène.
    «Ce n’est d’ailleurs pas le seul dont j’eus l’occasion d’être le témoin, rapporte-t-elle. Je me souviens très bien de la réception donnée, lorsque l’on présenta la fiancée de Charles Delarue. Le soir, après le dîner, cette jeune personne monta dans la chambre rose où on l’avait logée, celle-ci étant la seule disponible. Au matin, nous la vîmes redescendre avec un visage pâle et défait : la pauvre avait passé toute la nuit armée de pincettes, sans pouvoir dormir un instant, tellement elle s’était sentie angoissée dans cette chambre, à entendre des bruits incompréhensibles, à sentir, comme Mme de R... une présence inexplicable... Elle repartit aussitôt, annonçant bien haut qu’elle ne voudrait jamais vivre dans une telle maison, et les fiançailles furent rompues. Pourtant personne ne lui avait soufflé mot de ce qui s’était jusqu’alors passé à l’abbaye...
    Une autre personne, parente par alliance de Mme de R..., vécut également à Mortemer au cours de son adolescence. Elle aussi fut le témoin de manifestations pour le moins bizarres : au matin, les voitures qui se trouvaient garées sous une remise, se révélaient toutes blanches, comme si elles avaient été passées à la chaux pendant la nuit.
    «Ou bien, expose-t-elle, c’étaient les tableaux du couloir du premier étage que l’on retrouvait, en se levant, tournés contre le mur, ou carrément descendus par terre, sans que la ficelle ne soit cassée ni les clous descellés... Au début on a cru à une farce... Mais une farce de qui ? Et cela se reproduisait régulièrement sans la moindre explication. »
    C’est cependant Mme de C... qui vécut l’épisode sans doute le plus étrange de cette époque. Les Delarue, à cette époque guerrière, invitent souvent à déjeuner des officiers anglais gardant un camp de prisonniers situé dans la région.
    Un jour que l’un de ceux-ci se trouvait à table en compagnie de ses hôtes, son chauffeur, qui était demeuré près de la voiture, fit irruption dans la salle à manger. Il ne parlait qu’à peine français : « Moine - moine... », Finit-il par balbutier en invitant d’un geste à ce qu’on le suive.

    Mortemer retourne à ’oubliMme de C..., parlant couramment anglais, le suit dehors, ainsi que les autres convives. L’homme explique, alors, qu’il a vu un moine sortir par la porte du cellier, traverser la cour et pénétrer dans l’ancien pigeonnier de l’abbaye. On ne trouva, naturellement nulle trace de moine, dans le cellier pas plus que dans le pigeonnier. Le chauffeur ne s’en étonna aucunement, et expliqua qu’il devait s’agir d’un fantôme comme il y en a beaucoup dans son pays. Au demeurant, il fait une description du moine qu’il a vu passer sous ses yeux : celui-ci porte une robe de bure avec capuchon, nouée à la taille par une ceinture de corde. Il est chaussé de sandales et présente une tonsure importante occupant presque toute la surface de son crâne. Le chauffeur anglais ne devait certainement pas avoir de compétences particulières en ce qui concerne les habits respectifs des différents ordres religieux catholiques… pourtant l’abbé Humbolt, de Lyons-la-Forêt, reconnut très bien à travers cette description le costume cistercien porté jadis par les moines de Mortemer.
    Cette apparition devait être la dernière constatée à cette époque. En effet, la famille Delarue estimant qu’il y avait vraiment quelque chose de surnaturel, voire de diabolique, attaché à l’abbaye, après mûre réflexion demande à l’abbé Humbolt d’exorciser la vieille bâtisse. La cérémonie ayant lieu, les manifestations cessèrent.
    Cessèrent-elles, ou, plus simplement, n’eurent-elles plus de témoins pour en rapporter l’existence ?
    En effet, peu de temps après, les Delarue quittent Mortemer et durant plus de dix ans la propriété fut mise en vente sans succès. Finalement, elle est achetée en 1939 par un industriel de Rouen qui y vécut en solitaire, n’occupant vraisemblablement qu’une ou deux pièces, jusqu’à la fin de la guerre. Cet homme ne laissa nulle trace dans le pays et personne ne peut dire ce qui se passa à Mortemer pendant ces cinq ou six années. Il revendit la propriété à une dame veuve Bouttemont.
    « C’était une personne qui parlait peu, repliée sur elle-même, déclare M. Lerdu qui lui racheta à son tour l’abbaye. Elle vivait là ne voyant pratiquement personne, presque en sauvage…

    que son aspect physique ne démentait pas... »

    Daniel RéjuQui pourrait dire s’il se passa quelque chose à Mortemer au cours de ces longues années durant lesquelles elle demeura pratiquement oubliée de tous, à l’écart du monde ? Personne sinon peut-être M. Lucien, un ouvrier agricole qui travaille alors quatre ou cinq ans pour Mme Bouttemont. Il couche alors dans une chambre du sous-sol. Lorsque M. Lerdu devient propriétaire et qu’il propose à l’ouvrier agricole de continuer à travailler pour lui, M. Lucien répond qu’il accepte, à condition d’être logé ailleurs, même si cela doit se faire à ses frais.
    En effet, depuis son arrivée à Mortemer, il entend, toutes les nuits, entre onze heures du soir et cinq heures du matin, marcher dans le couloir de l’étage au-dessus, sans arrêt. Un certain soir même, un coup d’une violence extrême s’est fait entendre contre la porte vitrée de la cuisine, une pièce voisine de sa chambre. M. Lucien en cru que les carreaux avaient été brisés sous le choc, mais après être allé voir, à sa grande surprise, il avait trouvé la porte intacte.
    « C’est certain que l’abbaye est hantée. Ces pas dans le couloir, la nuit, je les entends tellement bien qu’ils me réveillent. Et cela a duré des années, c’est pourquoi je n’en peux plus ; maintenant pour rien au monde je ne veux retourner coucher là-bas. »
    M. Lerdu a gardé l’ouvrier agricole, mais l’a installé dans la ferme voisine, et depuis, M. Lucien ne retourne plus à l’abbaye qu’avec une extrême réticence : rien ne pourrait le faire changer d’avis.
    Aussi devant un témoignage aussi formel, s’étendant sur plusieurs années, faudrait-il admettre que l’exorcisme n’a pas eu raison des manifestations bizarres attachées à Mortemer? Et quelle en serait l’origine? Les moines massacrés en 1792, cette femme emmurée? Ou bien un quelconque sombre drame oublié?
    Toujours est-il qu’il est certainement des lieux où le paranormal semble avoir beaucoup plus d’emprise que partout ailleurs… Mortemer, avec ses présences invisibles, ses lumières inexplicables, ses tableaux qui se décrochent tout seuls, ses fantômes de moine et ses pas résonnant sourdement dans la nuit, paraît bien être un de ceux-là, peut-être privilégié entre tous.
    De toute manière, le cas très particulier de l’ancienne abbaye semble à peu près unique et inciter à la réflexion. En effet, la théorie communément admise, relative aux demeures hantées, tend à démontrer que celles-ci n’existent pas ! Il y aurait seulement des médiums dont la présence susciterait les manifestations paranormales ectoplasmes, lévitations, déplacements d’objets...
    Si cette théorie s’avère fondée, il faudrait alors admettre que beaucoup de médiums sont passés à Mortemer.
    En effet, les manifestations ne se sont jamais produites spécifiquement lors de la présence d’une personne particulière : Mme de R..., ne l’oublions pas, était infirmière, et de ce fait plus souvent au front qu’à l’abbaye. Charles Delarue, Mme de C... et les autres invités de Mortemer ne s’y rendaient qu’épisodiquement. Peut-être Mme Delarue, alors?
    On peut écouter l’hypothèse. Mais comment expliquer l’apparition du moine, observée en plein air par un soldat anglais, ne parlant pas le français, donc ignorant les traditions attachées à la vieille demeure? Et puis surtout, des dizaines d’années plus tard, les témoignages de M. Lucien ? Mme Delarue n’habitait plus Mortemer depuis longtemps... et, faut-il le préciser, M. Lucien n’a rien d’un médium…(source : france-secret

    La photo prise le 27 août 1994, la plus célèbre
    (Source : association 6ème sens)

    Description : célèbre photographie montrant une silhouette lumineuse évoquant celle d'un moine ou d'une femme portant un voile. Ce qui ressemble à un fil est visible au premier plan devant l'apparition, tandis qu'une masse sombre indistincte assimilée au feuillage d'un arbre occupe la partie gauche de l'image.
    La photographie aurait été prise le 27 août 1994 par la journaliste Muriel Motte à l'abbaye de Mortemer.

    Le cliché est en réalité le deuxième d'une série de plusieurs photographies, toutes prises au mois d'août sur 5 années consécutives par Mme Motte :

    • une première photo aurait été obtenue en août 1993, elle montre des courbes lumineuses indistinctes ;
    • une troisième et une quatrième photographies auraient été prises le 14 août 1995 ; l'une est très similaire au premier cliché de 1993, l'autre montre un fantôme plus flou et indistinct.
    • plusieurs photos non concluantes auraient été tirées le 30 août 1996, mais elles ne montrent que des courbes lumineuses semblables à celles du premier cliché de 1993.
    • le 8 août 1997, deux photos supplémentaires du fantôme auraient été prises, semblables au cliché de 1994 mais en noir et blanc, et montrant une silhouette plus grossière.

    Ce n'est que plusieurs années plus tard en 2002 que Muriel Motte aurait transmis ces photographies à l'association Sixième Sens. Elle leur aurait affirmé que le fantôme et les lignes lumineuses n'étaient pas visibles au moment où elle avait pris les clichés et qu'ils ne seraient apparus que lors de leur développement. 

    Ci-dessus, la photo prise en 1993 par M. Motte montrant des lignes lumineuses ; ci-dessous, l'une des deux photos en noir et blanc prise le 8 août 1997 montrant la silhouette du fantôme
    (Source : association 6ème sens)

    On a associé la silhouette visible sur les clichés de Muriel Motte à la dame blanche? de la reine Mathilde dite « l'Emperesse » (1102 - 1167 ap. J-C), dont le fantôme est supposé hanter l'abbaye de Mortemer.
    Fille du roi d'Angleterre et duc de Normandie Henri Ier Beauclerc (qui fut également le fondateur de l'abbaye de Mortemer en 1134), Mathilde fut enfermée pendant plusieurs années à Mortemer sur ordre de son père, qui souhaitait la punir de ses mœurs dissolues. Selon une légende locale, l'âme de Mathilde l'Emperesse reviendrait hanter sous la forme d'une dame blanche? les ruines de l'abbaye où elle aurait vécu ; son apparition serait annonciatrice de bonnes ou de mauvais nouvelles (naissances ou décès) pour les personnes l'apercevant.
    Cependant, contrairement à la rumeur, Mathilde ne mourut pas à l'abbaye : elle put en ressortir au bout de 5 ans, mena une vie politique active, donna naissance au futur roi Henri II Plantagenêt et décéda à un âge avancé pour l'époque (65 ans).

    Outre cette dame-blanche?, de très nombreuses légendes locales (loup-garous?, fontaines miraculeuses, chat matagot?,fantômes? de moines) sont liées à l'abbaye de Mortemer et à ses proches environs, ce qui lui vaut d'être souvent considérée comme un haut-lieu du paranormal en France. Jouant de cette réputation, un musée consacré à ces légendes a été installé à l'abbaye et des « nuits des fantômes » y sont régulièrement organisées.

    Auteur : Muriel Motte

    Localisation : Abbaye de Mortemer, entre les communes de entre Lyons-la-Forêt et Lisors, Eure, France, Europe 

    (source : paranormal-encyclopedie

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