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De bien curieuses grenouilles
De bien curieuses grenouilles
Découverte du plus petit vertébré du monde :
une grenouille de 7,7 mm
Des biologistes américains ont découvert en Nouvelle-Guinée le plus petit des vertébrés jusqu’à présent répertoriés : une grenouille d’en moyenne 7,7 millimètres.
Cette minuscule grenouille qui repose sur une pièce d’un cent américain détient un nouveau record. Il s’agit du plus petit des vertébrés jusqu’à présent répertoriés dans le monde entier. L’amphibien a été découvert en Nouvelle Guinée par une équipe de chercheurs provenant de diverses institutions des États-Unis.
La trouvaille a fait l’objet d’une publication dans la revue américaine PLoS ONE. "Cela n'a pas été facile de repérer cette grenouille étant donné sa taille réduite et aussi le fait que le mâle a un cri d'insecte durant la période des amours" rapporte Christopher Austin, principal auteur de l'étude et conservateur du département d'herpétologie au musée d'histoire naturelle de Louisiane. Enthousiaste, il ajoute :
"la Nouvelle-Guinée est un haut lieu de la biodiversité et tout ce que nous y découvrons fait avancer notre compréhension générale de la manière dont est générée et maintenue la biodiversité".
La nouvelle espèce de grenouille baptisée Paedophryne amauensis vient désormais supplanter le petit poisson d’Indonésie d’une moyenne de huit millimètres. Le record de la plus grande taille est quant à lui détenu par la baleine bleue avec une moyenne de 25 mètres. Jusqu’à présent certains scientifiques associaient les extrêmes de tailles des vertébrés aux espèces provenant uniquement de milieux aquatiques, un environnement propice à ce genre de développement.
Aujourd’hui, la découverte du nouvel amphibien vivant sur la terre ferme vient remettre en question cette théorie. "Nous pensons que ces créatures ne sont pas une bizarrerie biologique mais qu'elles appartiennent à une famille écologique jusqu'alors inconnue car elles occupent un créneau d'habitat que nul autre vertébré n'habite" conclut Christopher Austin cité par l'AFP.
(source : maxisciences)
et bien d'autres!
Photo wikipedia (Brian Gratwicke)
Originaire des forêts tropicales du Costa Rica, du Honduras, du Panama et du Nicaragua, Agalychnis callidryas, appelée "grenouille aux yeux rouges" ou "phylloméduse aux yeux rouges", est une rainette de couleur vert-claire, mais elle vire au vert très sombre, presque noir, durant la nuit. Elle prend aussi cette couleur lorsqu'elle a peur ou lorsqu'elle reste longtemps sur un milieu sombre (comme la terre). Comme son nom l'indique, cette rainette a les yeux rouges virant parfois vers l'orange. Les pupilles sont verticales.
Ses doigts et ses orteils sont de la même couleur que ses yeux. Les dessous des pattes sont bleus, tout comme les flancs, qui sont en plus zébrés de lignes blanches ou jaunes. Beaucoup de grenouilles aux yeux rouges ont des points blancs sur le dos. Des différences d'intensité de couleur on été constatées selon l'origine géographique des rainettes. Les plus colorées sont originaires du Nicaragua, où on en a observées qui étaient quasi extravagantes : yeux rouge sang, dos vert pomme, flancs bleu marine à cobalt, orteils orange vif.
Si elles ont des yeux rouges aussi lumineux, c'est peut-être dans un but de protection : au repos les yeux des rainettes sont enfoncés dans le crâne. Si on les dérange, les yeux apparaissent brusquement, et un prédateur interloqué pourrait alors faire une pause pendant laquelle la rainette se propulse d'un bond à une distance de près d'un mètre, tout en aspergeant son agresseur avec le contenu de sa vessie. Il s'agit là d'une méthode très efficace assurant une véritable protection pour les grenouilles aux yeux rouges.
Les animaux adultes peuvent dépasser 8 cm du museau au cloaque, pour les femelles, et 5 cm pour les mâles. En dehors de la taille, le seul indice permettant de différencier les sexes est l'intensité de la coloration, qui est plus prononcée chez les mâles.
Dans le milieu naturel, on rencontre ces rainettes sur le dessous des feuilles pendant la journée, alors que la nuit elles se déplacent le long des branches et des lianes, à la recherche de nourriture. C'est pour cette raison qu'on les appelle également "grenouille feuille" ou "grenouille singe". A l'occasion, elles peuvent descendre à terre pour chasser.
Le chant des mâles (qui n'ont qu'un sac vocal) ressemble au bruit que fait un hochet de bébé quand on le secoue, une sorte de -TCHEK...KEH !- suivi d'une courte pose, puis à nouveau -TCHEK...KEH !-, le tout répété cinq ou six fois à chaque série.
Statut juridique : Agalychnis callidryas ne bénéficie d'aucune protection en dehors des réserves de "Barro Colorado Island" au Panama, de "Corcovada National Park", de "Cordillera Volcanica Central" au Costa Rica et de "Rio platano Biosphere Reserve" au Honduras.
(source : batraciens)
Une nouvelle espèce
Une nouvelle espèce de grenouille, dont l'existence témoigne de liens biogéographiques très anciens entre l'Inde et les Seychelles, a été découverte dans le Kerala par deux biologistes, l'Indien S. D. Biju et le Belge Franky Bossuyt. Ils ont décidé de créer pour elle une nouvelle famille, celle des Nasikabatrachidae. Retour sur cette étonnante découverte. Par Olivier Boulanger, le 27/01/2004 Un étrange animal
Une curieuse grenouille...
La scène se passe il y a cinq ans, dans le Kerala, une région tropicale et montagneuse du sud-ouest de l'Inde. Au milieu d'une plantation de cardamome, des paysans creusent une tranchée. Quand soudain, l'un d'eux tombe nez à nez avec un étrange animal enfoui à près de deux mètres de profondeur.
De toute évidence, il s'agit d'une grenouille. Mais quel curieux spécimen ! Le batracien est de couleur violette, son corps est boursouflé, ses pattes boudinées, et son museau proéminent...
Intrigué par cette étrange découverte, le paysan confie l'animal à S. D. Biju, un chercheur du Tropical Botanic Garden and Reserch Institute de Thiruvananthapuram. Mais ni le biologiste, ni les autres chercheurs de l'Institut n'arriveront à l'identifier : cette grenouille ne ressemble à rien de connu !
En quête d'identité
Cette grenouille présente de nombreuses adaptations à une vie fouisseuse... « L'identification d'une grenouille n'est pas chose aisée, concède Anne-Marie Ohler, chercheuse au laboratoire d'herpétologie du Muséum national d'histoire naturelle. Les batraciens présentent généralement une très grande adaptation à leur milieu, indépendamment de leur appartenance à un groupe donné. »
En résumé, rien ne ressemble plus à une grenouille arboricole qu'une autre grenouille arboricole, même si ces deux amphibiens appartiennent à des espèces très éloignées.
La grenouille découverte dans le Kerala présente ainsi de nombreuses analogies avec certaines espèces fouisseuses africaines. Comme ces dernières, elle fait preuve d'une très grande adaptation à la vie souterraine. Des caractéristiques qu'elle partage d'ailleurs avec les taupes ou les musaraignes : de petits yeux, une bouche minuscule, un museau pointu, des pattes adaptées au fouissage et non à la nage… Malgré cela, des examens approfondis montreront que cette grenouille n'appartient pas à la lignée des grenouilles fouisseuses africaines.
L'ADN pour seul juge
La comparaison des brins d'ADN de différentes grenouilles permet de retrouver leurs liens de parenté. La description anatomique ne suffisant pas à replacer l'animal dans le grand embranchement des anoures (les batraciens « sans queue »), Franky Bossuyt, un chercheur belge de l'Université libre de Bruxelles, décide de soumettre la grenouille à une analyse phylogénétique. Les ADN mitochondrial et nucléaire de la grenouille sont comparés à ceux de ses congénères : plus les différences sont importantes, et plus le degré de parenté est éloigné.
Première surprise : cette grenouille indienne représente un véritable fossile vivant ! Alors que 96% des 4800 espèces de grenouilles contemporaines appartiennent au groupe des Neobatrachia (les « grenouilles modernes »), l'analyse phylogénétique montre que la grenouille du Kerala s'est détaché de ce groupe il y a 180 millions d'années, lorsque sur Terre régnaient les dinosaures. La nouvelle grenouille est dès lors baptisée* Nasikabatrachus sahyadrensis : de nasika, nez en sanscrit, batrachus, grenouille en grec, et Sahyadri, un des noms pour désigner les Western Ghâts, montagnes où l'animal a été trouvé. Ne se rattachant à aucun groupe de grenouilles connues, S.D. Biju et Franky Bossuyt décident par la même de créer une nouvelle famille de batracien, celle des Nasikabatrachidae. C'est la première fois, depuis 1926, qu'une découverte conduit à la création d'une nouvelle famille de grenouilles.
Des cousines aux Seychelles
Des Seychelles jusqu'à la péninsule indienne : 3000 km. L'analyse de l'ADN révèle une seconde surprise. Nasikabatrachus possède de proches parents… aux Seychelles ! Une véritable surprise pour les chercheurs car ces grenouilles insulaires, appartenant à la famille des Sooglossidae (qui compte actuellement quatre espèces), sont radicalement différentes de Nasikabatrachus. Elles sont minuscules, vivent dans les torrents, et ne sont donc pas adaptées à une vie fouisseuse. Mais comment des grenouilles séparées par 3000 km d'océan peuvent-elles être de proches cousines ? Bien entendu, Nasikabatrachus n'a pas franchi l'Océan Indien à la nage. Et c'est dans la tectonique des plaques qu'il faut rechercher une réponse.
Un témoin de la dérive des continents
Le Gondwana se déchire... Selon l'hypothèse envisagée par les chercheurs, les ancêtres communs de ces deux familles vivaient sur le Gondwana, l'un des deux super-continents qui émergeaient des océans il y a 200 millions d'années. Lorsque celui-ci s'est fracturé, il y a environ 160 millions d'années, des grenouilles ont été emportées sur le sous-continent commun Inde-Seychelles. Lorsque cette terre s'est elle-même fracturée, il y a 65 millions d'années, les grenouilles isolées sur les Seychelles ont évolué de manière indépendante, donnant naissance à la famille des Sooglossidae. Celles restées sur le sous-continent indien sont à l'origine des Nasikabatrachidae.
Reste un détail qui pourrait apparaître comme une contradiction : l'analyse génétique montre que la séparation entre les deux familles de grenouilles s'est produite il y a 130 millions d'années, c'est-à-dire bien avant la rupture entre l'Inde et les Seychelles. « Cette contradiction n'est qu'apparente, explique Annemarie Ohler. Elle montre simplement que ce sont les milieux naturels variés du bloc Inde-Seychelles qui ont conduit à la séparation des deux familles de grenouilles. La rupture entre les deux sous-continents n'a fait que les isoler définitivement. »
( source : Olivier Boulanger, universcience)
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