• La légende de Shambalha.

    Spiritualité et bien être

    La légende de Shambalha 

    Dans la mythologie bouddhiste. Shambalha (tibétain bde byung) est un pays mythique, dépositaire de l'enseignement du kalachakra qui fut transmis par le Bouddha à la demande de son roi Suchandra. Il est décrit dans le Tantra Kalachakra et ses commentaires.

    La légende de Shambalha

    Selon le 14e Dalai Lama, c'est une terre pure terrestre qui ne peut cependant pas être située sur une carte  seuls y ont accès ceux qui ont acquis le karma convenable. Selon le tantra, le 25e roi de Shambhala reviendra dans le monde3 pour en chasser les forces obscures et établir un âge d'or. Il existe une prière pour renaître à Shambhala, rédigée par le 6e Panchen Lama.
    Dans la mythologie bön. Le thème du royaume parfait dissimulé dans l’Himalaya existe aussi dans le bön : il s’agit en l’occurrence du berceau de cette religion. Il prend le nom d’Ol-mo-lung-ring5. Il est à noter que les textes de la mythologie bön appellent la capitale de l'ancien royaume de Gugé (Zhang Zhung) tout simplement Shambhala.

    (source : wikipedia)

    Le Mythe 

    Du Tibet à la Russie, de la Chine à l'Inde, légendes et textes sacrés se recoupent sur l’existence d’un royaume luxuriant enclavé dans les contreforts himalayens abritant des hommes et des femmes de grande sagesse. Shambhala existe-t-il réellement ?

    On l’appelle Djang Shambhala ou Shambhala du Nord. Plusieurs générations de religieux tibétains ont confirmé l’existence de cette vallée d’une grande beauté, ceinturée de montagnes enneigées, aux confins du Tibet et de la Mongolie. Au cours du XIX° et du XX° siècle, plusieurs équipes d’exploration séjournant dans l’Himalaya ont rapporté avoir campé auprès de sources d’eau chaude alimentant une végétation luxuriante dans des endroits autour desquels il n’y avait que désolation, roche et glace. Cependant, la localisation de cet endroit énigmatique alimente toujours la spéculation. 

    Et pour cause, Shambhala entant que lieu saint sur Terre semble demeurer inaccessible aux voyageurs inexpérimentés et dépourvus d’un certain entraînement spirituel. Cet article propose d’explorer le mystère de Shambhala selon différentes approches. Il ne s’agit pas ici de privilégier une interprétation du mythe, mais plutôt d’en faire partager la déroutante saveur. Que ce soit les récits et la peinture de Nicholas Roerich ou l’étude de la littérature sacrée tibétaine, chaque approche prodigue detroublants éclairages. En croisant les perceptions, ressentis et expériences des uns et des autres, nous essaierons d’effleurer au plus près le mystère de la Terre de Shambhala.

    1- Quand l’Occident rencontre l’Orient

    Les premières mentions du royaume de Shambhala dans la littérature occidentale remontent à la fin du XIX° siècle. À l’époque, le nouvel Empire des Indes suscite l’engouement de riches Occidentaux et de chercheurs en quête d’exotisme. En traduisant et en vulgarisant différents corpus de textes sacrés, ces derniers vont permettre au public occidental de se saisir des principaux mythes et philosophies légués par l’Orient.

    Shambhala fait partie de ces mystères qui ont été l’objet de convoitise et de bon nombre de spéculations en Occident. Pendant des décennies, des explorateurs et des chercheurs se sont aventurés sur les hauts plateaux himalayens pour tenter de localiser cet illustre royaume. Si toutes les explorations connues à ce jour se sont soldées par des échecs, certaines ont contribué à étoffer notre connaissance sur les manifestations du mystère de Shambhala. C’est à ce titre que nous nous pencherons sur l’œuvre de Nicholas Roerich (1874-1947), peintre, écrivain et explorateur russe. Roerich, qui a consacré sa vie à la compréhension de cet Orient si complexe et subtil, nous lègue à travers ses écrits et ses toiles un patrimoine rare et d’une grande beauté. 

    screen de l'excellent uncharted 2 sur ps3 de shambhala

    Entre 1923 et 1928, Roerich a dirigé plusieurs expéditions en Inde, au Xinjiang, dans l’Altaï, en Mongolie et au Tibet. Au cours de ces expéditions, il a glané de nombreuses informations et anecdotes concernant une mystérieuse vallée, peuplée d’hommes à la sagesse et aux pouvoirs hors du commun. Dans son journal de voyage, il relate les phénomènes étranges dont il a été témoin à plusieurs reprises lors de son séjour au nord des hauts plateaux tibétains. L’authenticité de ses expériences sera confirmée par les moines qu’il rencontrera au cours de son voyage.

    Nicolas Roerich

    Dans Le Cœur de l’Asie, Roerich nous invite avant toute chose à nous détacher de nos préjugés d’Occidentaux ethnocentristes : « Pour le lecteur non averti, ces renseignements peuvent sans doute paraître métaphysiques et abstraits, ou peu importants. Pour l’observateur sceptique, une nouvelle de ce genre, noyée dans les spéculations politiques et commerciales du jour, peut sembler une superstition de plus, dénuée de réalité. Mais l’observateur attentif qui a pénétré les profondeurs de l’Asie verra les choses tout à fait autrement. Tout ce qui est dit sur Shambhala, ces récits, ces lé-gendes, ces chants et ce folklore contiennent ce qui est peut-être le plus important message d’Orient ».

    2- Deux Shambhala

    Roerich découvre que la tradition orientale (védique et tibétaine notamment) distingue deux Shambhala : l’une céleste (ou Grande Shambhala), dont les rayons sont perceptibles en quelques endroits dans le grand Nord (aurores boréales) ; l’autre physique, « lieu sacré dans lequel le monde terrestre est relié aux plus hauts états de conscience ». Par ailleurs, il explique que les conceptions erronées sur la situation géographique de Shambhala ont des raisons naturelles : « Dans tous les livres sur Shambhala, aussi bien que dans toutes les légendes qui s’y rapportent, sa localisation est décrite dans un langage très symbolique, presque indéchiffrable pour le non-initié.Vous comprendrez facilement pourquoi ce voile est nécessaire. On a demandé à un des Mahatmas pourquoi ils cachent si soigneusement leurs ashrams. Le Mahatma a répondu : Autrement une procession sans fin venue de l’Occident et de l’Orient, du Nord et du Sud envahirait nos retraites. Actuellement, personne ne peut déranger nos travaux sans y avoir été invité ». 

    En 1928, Nicholas Roerich s’entretient avec un certain Lama Brang. Cet échange, très riche en détails et en enseignements, sera retranscrit dans une lettre intitulée Shambhala la resplendissante : « – Lama, vous parlez d’un lieu saint sur la terre. La végétation y est-elle abondante ? Les montagnes semblent nues et les ouragans et le froid dévastateur y semblent extraordinairement sévères. Au milieu des montagnes, il existe des vallées enclavées dont on ne soupçonne pas l’existence. Des sources chaudes nourrissent une riche végétation. De nombreuses herbes médicinales et plantes rares peuvent prospérer sur ce sol volcanique inhabituel. Peut-être avez-vous remarqué des geysers sur les hautes terres ? Peut-être avez-vous entendu dire qu’à seulement deux jours de Nagchu, où l’on ne peut voir ni arbre ni plante, il existe une vallée avec des arbres, de l’herbe et de l’eau tiède. Mais qui peut connaître les labyrinthes de ces montagnes ?
    Sur les surfaces rocheuses, il est impossible de distinguer des traces humaines ».

    3- Réservé aux appelés

    Au cours de cet échange, Roerich interroge le lama sur l’étrange inaccessibilité de la Shambhala terrestre. Comment se fait-il qu’elle n’ait pas encore été découverte alors que sur les cartes, tous les sommets semblent avoir été marqués et toutes les vallées, toutes les rivières explorées ?

    Pour le lama Brang, ce mystère s’explique par la double nature du royaume de Shambhala. Si Shambhala a bien une existence physique, en tant que lieu saint sur terre, elle procède également d’une nature plus subtile. Les vibrations de ce lieu sont tellement particulières et élevées qu’il est impossible pour les personnes n’ayant pas effectué un important travail spirituel d’en percevoir la fréquence. Voilà pourquoi, d’après le lama, la simple quête physique du royaume demeure vaine. Seuls les appelés sont autorisés à fouler le sol de la vallée mystérieuse : Si un noble esprit, déjà préparé, entend une voix proclamant Kalagiya !, c’est l’appel de Shambhala. Qu’un homme essaie d’atteindre Shambhala sans un appel ! Certains d’entre eux ont disparu à jamais. Seuls quelques-uns atteignent le lieu saint, et seulement si leur karma est prêt.
     
    Plusieurs récits de voyageurs ayant parcouru les voies himalayennes font état d’étranges rencontres avec des gardes. Ces différents témoignages se recoupent dans leur description : toujours très légèrement vêtus, ces individus feraient preuve de capacités physiques inouïes. Dans les années 1910, le Statesman, grand journal de l’Empire des Indes, relate la rencontre d’un major britannique avec l’un de ces individus : « Alors qu’il campait dans l’Himalaya, le major s’est éloigné un jour du campement, avant l’aube, et s’est rendu aux falaises voisines pour contempler les majestueuses silhouettes des montagnes enneigées. De l’autre côté de la gorge se dressait un grand rocher. Il a été très étonné de voir, à travers la brume du matin, un homme debout sur le rocher.

    L’homme était grand, presque nu, et portait une longue chevelure noire. Appuyé sur un grand arc, il observait attentivement le secteur situé derrière le rocher. Alors, apercevant apparemment quelque chose, il a descendu la pente presque verticale à grandes enjambées. Stupéfait, le major est rentré au camp et a interrogé les serviteurs sur cette étrange apparition. À sa grande surprise, ils sont demeurés très calmes et lui ont dit avec respect : Le Sahib a vu undes hommes des neiges qui gardent la région interdite.

    Au cours de son voyage, Roerich a interrogé plusieurs lamas afin d’en savoir plus sur ces mystérieux individus. Et à chaque fois, il obtint la même réponse.

    4- Des apparitions inoubliables

    Dans son journal, le professeur Roerichrelate un incident inoubliable

    qui lui est arrivé près du monastère de Ghum.

    Un jour, vers midi, quatre d’entre nous roulaient en voiture sur une route de montagne. Soudain, notre chauffeur a ralenti. Sur la route étroite, nous avons vu une litière portée par quatre hommes en gris. Dans la litière était assis un lama avec de longs cheveux noirs et une courte barbe noire, ce qui est absolument inhabituel chez les lamas. Il portait une couronne sur la tête. Ses vêtements rouges et jaunes étaient d’une propreté étincelante. La chaise à porteurs est passée toute près de nous et le lama nous a souri et nous a salués de la tête plusieurs fois. Nous avons poursuivi notre route, non sans conserver longtemps une vive impression del’étrange lama. Plus tard, nous avons essayé de le retrouver, mais à notre grand étonnement, les lamas locaux nous ont informés qu’iln’y avait pas de lama de ce genre dans tout le district. Ils nous ont dit que les litières ne servent à porter personne d’autres que le Da-laï Lama, le Tashi Lama et les morts de haut rang, et que la couronne n’est utilisée que dans le temple. Les lamas nous ont dit tout bas : “Vous avez probablement vu un lama de Shambhala!

    Dans Le cœur de l’Asie, Nicholas Roerich retranscrit un autre événement marquant survenu en Chine, lors du passage de son expédition près du Mont Humboldt (6 343 mètres).

    Une matinée ensoleillée et sans nuage. Le ciel bleu brille. Au-dessus de notre camp vole un énorme vautour noir. Nous le regar dons avec nos Mongols. Soudain, un des lamas bouriates désigne un point du ciel bleu : “Qu’est-ce que c’est ? Un ballon blanc ? Un avion ? Nous voyons un objet brillant, volant très haut, du nord-est vers le sud. Nous prenons dans les tentes trois paires de puissantes jumelles pour observer cet énorme corps sphérique qui resplendit à côté du soleil. Il se détache nettement sur le fond bleu du ciel et avance à très grande vitesse. Nous le voyons ensuite changer brusquement de direction, passant de sud à sud-ouest. Puis il disparaît derrière la chaîne Humboldt aux pics enneigés. Tout le camp a suivi l’étrange apparition et les lamas murmurent : c’est le signe de Shambhala !

     

    5- Un parfum d’encens dans l’air

    Lors de son expédition dans l’Altaï, il semble que Nicholas Roerich soit passé relativement près de la Shambhala terrestre. Entre Maral-Bashi et Kuchar (province du Xinjiang,Chine), le palefrenier de l’expédition, Suleyman, s’adresse à l’aventurier en ces termes : « C’est là, derrière cette montagne,que vivent les saints hommes. Ils ont quitté le monde pour sauver l’humanité par leur sagesse ». Un peu plus loin, le lama qui guide la caravane adopte un comportement étrange. Au grand étonnement du professeur, ce dernier se couvre la bouche et le nez d’une écharpe, alors que la température est douce. Le lama s’explique : « À présent il nous faut prendre des précautions. Nous approchons des territoires interdits de Shambhala. Nous allons bientôt rencontrer le sur, le gaz empoisonné qui garde la frontière de Shambhala ».

    Le Chant de Shambhala. Tang-la. 1943

    Et Nicholas Roerich de poursuivre : «Nous nous regardons stupéfaits, parce que nous sentons simultanément un fort parfum, comme les meilleurs encens de l’Inde. D’où vient-il, alors que nous ne sommes environnés que de rocs dénudés ? Les lamas chuchotent : “Sentez-vous le parfum de Shambala ? Notre Tibétain, Konchok, s’approche de nous à cheval et dit à voixbasse : “Non loin d’ici, lorsque le Dalaï Lama est passé du Tibet à laMongolie, les gens et les animaux de la caravane se sont tous mis à trembler. Le Dalaï Lama a expliqué qu’ils ne devaient pas avoir peur, parce qu’ils avaient touché la zone interdite de Shambhala et que les vibrations de l’atmosphère étaient inhabituelles pour eux” ».

    Toujours dans cette même région, Roerich relate le passage de l’expédition devant une énorme pyramide de sel de Glauber formée par les retombées d’un grand geyser salé en pleine montagne. Les lamas expliquent à l’explorateur russe qu’il s’agissait de la troisième frontière de Shambhala .

    La légende de Shambalha

    Peinture de M. Nicolas ROERICH

     
    CHEMIN VERS SHAMBHALA

    Dans ses récits, Nicholas Roerich ne prétend jamais ouvertement avoir foulé le sol de la Shambhala terrestre. Mais l’on sait qu’il fut touché par elle : « On ressent une émotion particulière dans ces montagnes reculées où les surfaces blanches des glaciers cachent souvent les traces physiques des voyageurs. En vérité, un grand nombre de choses qui pourraient sembler fantastiques et invraisemblables, se transforment lorsqu’elles sont observées sans préjugé à l’endroit même où elles se sont produites, et deviennent une force vivante ». Et c’est cette force vivante, celle-là même qui donne une consistance bien réelle au Royaume des hommes sages , que le peintre a réussi à poser sur ses toiles.

    6- Autres témoignages

    Au I° siècle de notre ère, le philosophe grec Apollonius de Tyane voyagea jusqu’à Shambhala en se laissant simplement guider par les messages qu’il percevait. Pendant son voyage,il engagea un scribe assyrien, Damis, afn de retranscrire quotidiennement ses enseignements et ses actions. Près de deux siècles après sa mort, l’impératrice Julia Doma mandata le philosophe athénien Philostrate pour rédiger une biographie d’Apollonius à partir des codex de Damis. Dans Vie d’Apolloniusde Tyane (217-245) de Philostrate, on apprend qu’Apollonius est resté dans la région transhimalayenne pendant plusieurs mois et y a rencontré le souverain d’alors : Hiarchas (« le législateur saint »). Pendant son séjour, il fut le témoin de phénomènes incroyables comme ces « puits » projetant des rayons verticaux de lumière bleue. Il parle également avec beaucoup d’enthousiasme de pierres lumineuses pouvant être activées afin d’irradier une intense lumière transformant la nuit en jour à volonté. Les prouesses scientifques et mentales des habitants de cette cité perdue impressionnèrent beaucoup Apollonius. Non seulement le sage grec fut le témoin de la manière dont le peuple de Shambhala utilisait la lumière du Soleil, mais il vit également des êtres lévités environ un mètre du sol, non pas pour en tirer une quelconque satisfaction personnelle, mais parce qu’il considérait cela comme un hommage acceptable au divin. Des habitants de Shambhala, Apollonius disait qu’ils« vivaient sur terre, mais cependant pas tout à fait posé sur elle, ne possédaient rien et cependant avaient la richesse de tous les hommes ». Ces habitants avaient pour seule idéologie une philosophie cosmique, qui considérait l’Univers comme une chose vivante, se fondant dans le Divin. Des phénomènes similaires furent rapportés au début du XX° siècle par l’orientaliste de renom et première femme occidentale à devenir lama, Alexandra David-Néel (1868-1969), confortant ainsi des siècles plus tard, le récit de Philostratus. 

     

    Dans son livre Magie et Mystère au Tibet, A. David-Néel décrit Shambhala comme étant un royaume « non amarré au temps et à l’espace comme nous le sommes ».

    Citons également ans les écrivains français Daniel Meurois et Anne Givaudan qui, dans Le Voyage à Shambhalla, proposent une interprétation du rôle du Royaume et de ses habitants auprès de la terre et des hommes. Les pages qui composent ce livre sont le fruit d’un travail de projection de conscience hors du corps physique, et sont donc par défnition invérifables scientifquement. Néanmoins, les informations qu’elles nous délivrent présentent l’intérêt de questionne rnotre condition d’humain. Comme le précisent ses auteurs, Le Voyage à Shambhalla n’est « rien d’autre qu’un appel de l’Homme à l’homme ».

    7- AUX ORIGINES DU MYTHE: Le tantrisme tibétain

    l’origine retranscrit par le Roi de Shambhala, le Tantra de Kalachakra a été diffusé en Orient

    à partir du XI° siècle de notre ère. Appelant à la compassion et à l’amour de tous les êtres, le Tantra de Kalachakra prophétise également la fin prochaine d’un cycle, de notre cycle. Lors de cet événement funeste, le royaume de Shambhala et notre univers terrestre seront appelés, unenouvelle fois, à se rencontrer… 

    Shambhala se cacherait aux confins de la Mongolie, du Tibet et du désert de Gobi

    Le mythe de Shambhala plonge ses racines dans la tradition tantrique du bouddhisme tibétain. Il est lié à l’énonciation par le Bouddha historique Shakyamuni d’un tantra bien particulier, le Tantra de Kalachakra, terme signifiant « Roue du Temps » en sanskrit. Le dépositaire

    de l’enseignement de Kalachakra par le Bouddha n’est autre que le souverain de Shambhala en personne, le roi Suchandra, Seigneurde la lune parfaite en sanskrit.

    Selon Sofia Stril-Rever, auteur du Tantra de Kalachakra, le Livre du corps subtil « le Tantrade Kalachakra s’ouvre avec une strophe dans laquelle le roi Suchandra présente sa requête de l’enseignement au Bouddha. Et dans plusieurs strophes, à des points différents du développement de l’enseignement, le Bouddha s’adresse au roi et l’interpelle. »

    L’enseigne-ment de Kalachakra ayant été réalisé par le Bouddha de son vivant, le Tantra de Kalachakra s’inscrit donc dans une époque historiquement déterminée.

    Le roi Suchandra constitue donc notre lien initial avec le royaume de Shambhala. Néanmoins, comme le précise Sa Sainteté le Dalaï Lama, la singularité de l’enseignement de Kalachakra réside dans le fait qu’il a été transmis par Bouddha à des êtres se trouvant dans un état mystique de karma et de perception purs . 

    Kalachakra

    Le royaume du roi Suchandra n’étant pas à proprement parlé un lieu terrestre, Shambhala n’est ni archivé dans nos chroniques, ni identifiable dans un atlas de géographie. La situation d’énonciation étant reliée à un espace-temps dont les coordonnées nous échappent, l’inscription temporelle de l’énonciation de Kalachakra demeure donc incomplète.

    Pour les bouddhistes tibétains, l’enseignement de Kalachakra est karmiquement relié au royaume de Shambhala. Et c’est avec la transmission du Tantra de Kalachakra que, comme l’indique Sofia Stril-Rever, notre monde a touché le monde de Shambhala, que notre histoire a touché l’histoire de Shambhala et que notre karma humain a touché le karma de la société des Éveillés de Shambhala.

    Effectuée sur la base du Tantra, cette connexion n’a cessé d’évoluer au cours de notre histoire qui se trame en parallèle à l’histoire de Shambhala.

     

    D’après l’enseignement de Kalachakra, le roi Suchandra est un bodhisattva, c’est-à-dire un être qui a renoncé à la libération (devenir bouddha) par ultime compassion afin d’aider tous les êtres à avancer sur la voie de la délivrance. Les bodhisattvas sont une forme intermédiaire entre le Bouddha et les êtres humains. De manière générale, les bodhisattvas ont un rôle spirituel, celui d’éveiller au respect du Dharma ou ordre cosmique naturel. Ils n’interviennent donc pas directement dans la destinée des peuples. Lorsque cet ordre est gravement menacé, les souverains de Shambhala manifestent dans l’histoire humaine leur puissance courroucée. Après avoir reçu l’initiation de Kalachakra, Suchandra retourna dans son royaume afin de retranscrire les enseignements du Bouddha. Il composa un Tantra-racine en sanskrit de 12 000 strophes, le Parama di buddhatantra, ou Tantra du Bouddha primordial suprême . Suite à cela, il fit construire un grand mandala de Kalachakra au sud de sa capitale, Kalapa, puis initia les habitants de Shambhala aux enseignements de Kalachakra. Cette transmission fut déterminante pour l’évolution de la société de Shambhala.

    8- La lignée des rois kalkin

    À Suchandra succédèrent six rois dont nous ne connaissons rien sauf pour le dernier d’entre eux, Manjushri-Yashas, appelé Manjukirti par les Tibétains.Sous le règne de Manjushri-Yashas, la société de Shambhala, alors divisée en quatre castes, connutun schisme. L’une descastes de Shambhala,tentée par le brahmanisme, décida de partir en Inde afin d’étudier le védisme pour le réintroduire ensuite à Shambhala. Mais le Manjushri-Yashas su convaincre

    les habitants de renoncer à leur projet et de recevoir de lui les enseignements deKalachakra. La société de Shambhala en fut profondément transformée puisque les quatre castes furent fondues en une seule famille. Dès lors, le roi Manjushri Yashas prit le nom de roi kalkin, rigden en tibétain, titre que portèrent également ses successeurs.

    Aniruddha, vingt-deuxième et actuel roi-kalkin de Shambhala

    Suite à ces événements, les habitants du royaume demandèrent à leur roi de rédiger un tantra abrégé. ManjushriYashas composa un tantra douze fois plus court, en 1 030 strophes, intitulé Sublime Tantra royal abrégé de Kalachakra. Ce tantra abrégé est l’actuel ouvrage de référence des enseignements de Kalachakra. Il fut ramené en Inde par le pan dit Chilupa, aux alentours du X° siècle de notre ère. Il nous est parvenu en sanskrit et dans ses traductions tibétaines, elles-mêmes traduites en mongol. Le tantra original de 12 000 strophes composé par Suchandra, est occulté depuis lors.

    Dans la partie du Tantra intitulée Livre I du monde, il est annoncé que trente-deux rois, y compris Suchandra, régneront successivement, cent années chacun, sur le trône de Shambhala. Durant cette période de 3 200 ans, les destinées du monde iront en s’assombrissant. L’humanité s’enfoncera dans le matérialisme idéologique et l’ignorance, jusqu’à ce qu’en 2424, une superpuissance, dirigée par des incarnations d’êtres démoniaques, fédère plusieurs pays, à l’issue d’une guerre mondiale de plusieurs années. Le chef de la coalition des États victorieux, connaissant l’existence du royaume de Shambhala, sera tenté de vouloir le faire passer sous sa domination. C’est alors qu’éclatera une nouvelle guerre, qui ne sera pas limitée à notre univers matériel puisque des forces célestes interviendront dans les combats. Les massacres et les destructions dépasseront en horreur tout ce que nous avons connu jusque-là.

    Raudra Chakrin, monté sur le trône en 2327, apparaîtra à la tête des armées de Shambhala. Le Seigneur des larmes à la roue sera assisté d’êtres surnaturels combattan tà ses côtés. Au moyen d’armes puissantes inconnues, décrites comme des harpons et des roues célestes, il écrasera les hordes de barbares, les Mleccha. La victoire du roi-kalkin de Shambhala sera à la fois matérielle et spirituelle. Tous les guerriers qui, dans les rangs des armées antagonistes, auront été tués sur le champ de bataille, obtiendront immédiatement la délivrance. La perte de leur vie sera pour eux une véritable bénédiction. Ils s’inclineront devant le roi, le remerciant de les avoir libérés de leur karma négatif qui était de faire le mal. Leur mort, de la main du roi du Dharma, les lavera de leur impureté foncière.

    9- Un nouvel ordre spirituel mondial

    Raudra Chakrin établira un ordre universel fondé sur la loi du Bouddha. Le royaume de Shamb-hala s’étendra à la Terre entière et l’humanité connaîtra une époque de paix et de bonheur spirituels. La durée de vie sera de cent années et les êtres ne redouteront plus la mort, car ils sauront transférer leur principe vital vers les terres pures de Bouddha. De grandes consciences de lumière et d’amour se manifesteront de nouveau, guidant les hommes vers l’Éveil parfait.

    Le troisième Panchen Lama 1505–1568 a annoncé, pour cette époque, le retour du maître spirituel indien Nagarjuna qui vécut il y a environ 2 000 ans : « Il reviendra du paradis de Sukhavati pour reprendre ses corps antérieurs et il fera resplendir extraordinairement l’enseignement du Bouddha. ». Mais huit cents ans après l’instauration de cet âge d’or par les rois kalkin de Shambhala, la loi inéluctable des cycles de la roue du temps verra revenir sur cette terre les incarnations d’êtres dépourvus de dispositions karmiques favorables à l’évolution spirituelle. Le royaume de Shambhala passera de nouveau dans l’occultation. De nouveau, il sera, comme il l’est aujourd’hui, inaccessible à notre vision qui n’a pas été purifiée. Il représentera une aspiration et une espérance, car il exige d’accumuler les mérites nécessaires pour devenir réalité dans notre histoire.

    Dans un article intitulé Mistaken Foreign Myths about Shambhala, le tibétologue américain Alexander Berzin récapitule les principales déformations et avatars théoriques découlant de la légende de Shambhala. De manière générale, il dénonce la réutilisation de la légende de Shambhala par les différents mouvements et sociétés occultes qui ont essaimé au début XIX° et du XX° siècle en Europe, en Russie et aux États-Unis. Parmi ces groupuscules ésotériques se dessinent deux tendances. La première tend à considérer Shambhala comme un

    paradis utopique dont les habitants sont appelés à sauver le monde. La seconde dépeint le royaume comme un lieu recelant des pouvoirs malveillants.

    10- Le berceau de la race aryenne

    De nombreux récits des années 1940-1950 mêlant nazisme et occultisme, et les multiples expéditions organisées sous le III° Reich attestent cette dérive. Plusieurs dignitaires de haut rang du régime nazi, incluant Hitler, et plus particulièrement Himmler et Hess, étaient membres de sociétés occultes. Alexander Berzin rappelle dans son étude que les sociétés secrètes de l’Allemagne de l’entre-deux-guerres, en particulier la société Thulé sont directement impliquées dans la diffusion de l’idéologie nazie.

     

    S’intéressant aux origines de la race allemande, la société Thulé considère l’Asie centrale comme le berceau de la race dite aryenne et une poignée de ses descendants directs vivraient encore dans une contrée reculée: le royaume de Shambhala.

    Entre 1926 et 1943, certaines sociétés occultes allemandes – dont la société Thulé – organisent plusieurs expéditions au Tibet. La plus connue a eu lieu en 1938 sous l’égide de l’Ahnenerbe, institut de recherche nazi créé en 1935 et dédié à l’étude du pangermanisme aryen.

    D’après un rapport de Trevor Ravenscroft, militaire et écrivain britannique, le but de ces expéditions répétées étaient d’établir et de maintenir un contact avec les habitants de Shambhala, afinde récupérer leur pouvoir et de le détourner au profit de la création d’une super race aryenne.

    D’après Ravenscroft, les êtres de Shambhala refusèrent d’apporter leur assistance.

    Parmi les courants adeptes d’une version édulcorée du Shambhala bienveillant, Alexander Berzin cite la Société théosophique fondée en 1875 par Héléna Blavatsky. Issuede la noblesse russe, Héléna Blavatsky (1831-1891) a parcouru le monde à la recherche d’enseignements occultes et séjourna de nombreuses années sur le subcontinent indien.

    Entre 1867 et 1870, elle prétend avoir étudié le bouddhisme tibétain auprès de différents maîtres au monastère de Tashilhunpo, au Tibet. 

     

    La connaissance des Européens de la culture tibétaine n’en étant qu’à ses balbutiements à l’époque, elle décide de traduire les fragments de textes auxquels elle a eu accès et d’en expliquer les concepts de base en les mélangeant à d’autres concepts issus de l’hindouisme et de l’occultisme. Blavatsky était convaincue que l’ensemble des enseignements ésotériques des religions du monde entier ne formait qu’un seul et même corpus de connaissances occul-es, d’où le syncrétisme qu’elle réalise dans ses écrits entre les différentes traditions. En 1888, Héléna Blavatsky mentionne pour la première fois le nom de Shambhala dans son œuvre principale, La Doctrine secrète.

    En ce qui concerne la partie portant sur Shambhala, Blavatsky affirme ne faire que retranscrire des enseignements qu’elle a reçus de ses maîtres par télépathie. On ignore donc dans quelle mesure Héléna Blavatsky a effectivement étudié les textes du Tantra de Kalachakra.

    D’après Alexander Berzin, La Doctrine secrète a joué un rôle majeur dans l’association, puis dans la confusion, entre Shambhala et occultisme auprès du public occidental. De fait, Blavatsky, on le sait aujourd’hui, affabulait à l’envi, mais son empreinte resta très forte, Roerich n’étant pas l’un de ses moindres lecteurs.

    11- conclusion

    A. Berzin poursuit son énumération des interprétations fausses du mythe de Shambhala en citant le cas d’Alice Bailey (1880-1949). Cette théosophe britannique, médium de son état, prétendait capter des messages télépathiques et recevoir des lettres d’un mystérieux maître tibétain. Après avoir brigué sans succès la présidence du mouvement théosophique, elle fonde en 1920 The Lucifer Trust aux États-Unis. Ses lectures et ses écrits ont par la suite donné naissance au mouvement New Age.

    Dans Initiations humaine et solaire (1922), Lettres sur la Méditation Occulte (1922), Traité sur le Feu cosmique (1925) et Traité sur la Magie Blanche(1934), Bailey écrivit abondamment sur la Force de Shambhala .

    Cette dernière considérait le royaume comme le « siège du Feu cosmique ». Ce feu, qu’elle associait à Lucifer, était une force destructrice mue par la volonté d’annihiler toutes formes d’enseignement dégénéré (comprendre « autre que celui du Feu cosmique ») et l’établissement d’un Nouvel Âge pur. La Force de Shambhala, explique Alice Bailey, est l’énergie hautement volatile qui constitue notre volonté. En soi, cette énergie peut être extrêmement destructrice et être source du « Mal ». En revanche, les initiés, inspirés par la volonté divine, peuvent exploiter cette force dans le but de réaliser le Bien ultime.

    À Shambhala, une hiérarchie présidée par Maitreya est chargée de protéger la Force, et le moment venu, initiera les plus avancés au Mystères des Âges, au Plan.Alexander Berzin déplore ici une interprétation à la fois manichéenne et messianique du mythe de Shambhala, bien loin de l’enseignement prodigué par le Tantra Kalachakra.

    Shambhala reste donc drapée dans son mystère…

    Sur la route de la soie, il existe de nombreuses légendes et récits mythiques ou historiques qui décrivent l'existence d'un royaume de Paix et de Justice, nommé le royaume de Shambhala.

    Dans l'initiation du Kalachakra où il est invoqué tout particulièrement, un tel royaume est souvent considéré comme le coeur du monde, tant physiquement que spirituellement. Le sens de ce centre spirituel établi dans le monde terrestre est de "conserver intégralement le dépôt de la tradition sacrée, d'origine non humaine (apaurushêya), par laquelle la Sagesse primordiale se communique à travers les âges à ceux qui sont capables de la recevoir.

    L'évocation du Royaume de Shambhala a eu et a toujours une extraordinaire résonance dans toute l'Asie bouddhique sous influence tibétaine. Apparaît alors l'image d'un pays mystérieux, sacré, centre exceptionnel de spiritualité, sanctuaire mystique dont le prêtre-roi accorde une initiation très secrète; le rôle futur de ce pontife dans le terrible cataclysme, qui secouera l'humanité à la fin de ce cycle, sera primordial puisqu'il en sera l'artisan. Bodhisattva, compatissant et rempli d'amour pour tous les êtres vivants qu'il aide et soutient à tout instant, il est également le grand justicier qui, sur son cheval blanc, à la tête de son armée invincible, viendra restaurer l'ordre, le dharma, du monde.

    Protégé par des rangées circulaires de hautes montagnes neigeuses, inaccessible aux pieds des humains, le Saint Royaume de Shambhala demeure ainsi secret et intouchable pour les peuples dégénérés et décadents qui peuplent actuellement la terre. Il est le site béni et privilégié que quelques rares élus ont pu et peuvent encore atteindre dans leurs corps ou hors de celui-ci..... 

    SOURCE: Secret Realité

     
     
      
     
     

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