• La vie des Maîtres

     Spiritualité et bien être

    Baird Spalding, la vie des maîtres

    LA VIE DES MAITRES

    La Vie des maîtres est un récit de la rencontre avec des maîtres spirituels par Baird Thomas Spalding.

    L'histoire

    Le 22 décembre 1894, onze scientifiques américains se réunissent à Potal, petit village de l'Inde. Sceptiques par nature, ils n'acceptent aucune vérité a priori, mais certains phénomènes religieux les intriguent. Ils décident de vérifier de leurs yeux les prodiges accomplis par les maîtres orientaux.

    Car en Inde, au Tibet et au Népal existent des hommes aux facultés étonnantes qui communiquent à distance, voyagent par lévitation et guérissent les infirmes. Les savants découvrent, peu à peu fascinés, des lois physiques et psychiques encore inconnues : grâce à une ascèse aux règles bien établies, l'esprit devient capable de maîtriser la matière, et même de quitter son enveloppe charnelle. Au contact de cette hiérarchie invisible des maîtres de sagesse, ils commencent un itinéraire spirituel qui va les mener à la découverte de leur Moi profond, intemporel et éternel.wikipediaLa-Vie-des-Maitres

     

    L’Homme ne crée rien,
    il n’apprend qu’à exploiter que ce qui existe déjà !


    La vie des maîtres

    Ce livre a été écrit au début du siècle. Anticipant sur les progrès spirituels indispensables pour éviter l’effondrement
    de notre civilisation matérialiste à outrance, ce livre a pu paraître une pure fiction, mais depuis lors les esprits ont
    assez évolué pour le prendre plus au sérieux. La Vie des Maîtres a été ensuite traduite par un
    polytechnicien, Jacques Weiss, sous le pseudonyme de Louis Colombelle, et a connu une très grande audience auprès d’un
    public désireux de progresser dans une voie alliant la science et la religion. En raison de son actualité, nous nous
    faisons un plaisir d’en présenter une nouvelle édition pour satisfaire es nombreuses demandes des chercheurs.
    Quand vous fermerez La Vie des Maîtres, et si vous désirez approfondir les énigmes offertes à vos méditations,
    le traducteur se permet de vous signaler un autre ouvrage qu’il a traduit plus récemment intitulé La Cosmogonie
    d’Urantia. Il apporte aux habitants d’Urantia (notre planète) la connaissance du cosmos (univers) avec son nombre
    prodigieux de planètes habitées.
    Vous y trouverez une réponse valable au grand problème de l’humanité :

    Pourquoi sommes-nous sur Terre et quelle est notre destinée ?

    Préface du traducteur

    C’est en 1928 que M. Paul Dupuy, alors directeur du journal Le Petit Parisien, me fit cadeau de l’édition originale
    américaine de La Vie des Maîtres. Ce livre me passionna au point que je ne songeai guère à manger ou à dormir pendant
    les trois jours nécessaires à sa lecture initiale. J’écrivis ensuite à l’auteur et aux éditeurs sans jamais obtenir de
    réponse, malgré les efforts conjugués d’amis américains durant de longues années.
    J’avais traduit le livre en 1937, et j’avais fait circuler une douzaine de copies dactylographiées. Sachant par cette
    expérience que le public français lui ferait bon accueil et en avait réellement besoin, je publiai en 1946 la première
    édition sans l’autorisation de Spalding en me disant que le seul risque encouru consisterait à lui régler le pourcentage
    d’usage, ce que j’étais tout prêt à faire.
    Un an plus tard en 1947, après dix-neuf ans de patience je me trouvais seul dans mon bureau de Paris quand une
    voix du monde invisible m’informa que si je partais sans délai pour les États-Unis, j’y rencontrerais Spalding et que
    si je n’y allais pas, l’occasion serait manquée pour le reste de ma vie. La voix se répéta trois jours de suite à la même
    heure, avec une autorité qui m’imposa la conviction qu’elle était supra-humainement valable. Je fis alors un grand acte
    de foi et partis par le premier avion disponible.
    Je ne devais pas être déçu. Une étonnante suite de coïncidences « fortuites » me valut rapidement de rencontrer
    Spalding à New-York, de le présenter à mes amis sceptique et de passer une bonne semaine avec lui. Il approuva la
    publication de ma traduction française en posant comme seule condition que je répondrais à tout le courrier de
    langue française et que je recevrais toutes les personnes réellement intéressées.
    Depuis lors, quatre éditions se sont succédé et m’ont valu un important courrier. L’une des questions le plus souvent
    posées est la suivante :

    « Le livre est-il une fiction ou la narration d’un voyage réel ? »

    À quoi Spalding répond
    systématiquement : « Que chacun prenne dans mon livre ce qui est bon pour lui et croie ce qui est approprié à son degré
    d’évolution. »


    Préface

    Étant ingénieur et habitué à contrôler chaque fois que possible la matérialité des faits concernant les notions
    nouvelles, je fis une étude des trois principaux modes de preuves, la preuve matérielle, la preuve par témoins, et la
    preuve par l’esprit et je décrivis dans la préface de la quatrième édition l’importance majeure de la preuve par
    l’esprit. En ce qui concerne La Vie des Maîtres, ma première estimation fut que les trois modes de preuves coïncidaient
    en faveur de la véracité du récit.
    Mais peu à peu un doute s’insinua dans mon esprit. Après tout je n’avais pas d’autre preuve matérielle que
    l’existence d’un réseau de personnalités dont l’une m’avait guidé vers l’introuvable Spalding. Quant à la preuve par
    témoin, je n’en avais pas, puisque Spalding refusait d’affirmer formellement la véracité de son récit Il m’avait
    bien dit que si j’allais aux Indes, je trouverais les traces de son passage chez un Maître habitant dans les montagnes
    près du port de Cocanada, sur le golfe du Bengale. La Vie des Maîtres avait pris une telle importance dans
    ma pensée que je formai le projet d’aller contrôler sur place l’affirmation de Spalding. Il me fallut encore dix ans de
    patience pour que l’occasion se présentât de réaliser ce projet soit vingt-neuf ans depuis ma première lecture du
    livre et mon premier désir de participer à une aventure semblable.

    Un jour, je pris un repas à Paris avec un Français
    âgé qui avait été aux Indes et me dit qu’il connaissait Cocanada qu’il y avait rencontré des Maîtres et que, si j’y
    allais, un homme en blanc viendrait me guider, et que cet homme serait Jast ; l’un des Maîtres décrits dans le livre.
    Quelques mois plus tard, vers la fin de 1957, je décidai de tenter l’aventure en abandonnant ma vie d’affaires
    pendant deux mois. Je pris mon billet à l’agence Cook comme un touriste quelconque, avec un itinéraire faisant le
    tour des Indes de Bombay à Bombay en passant par les Himalayas et Cocanada. Une dizaine de jours après mon
    arrivée dans ce sous-continent où je ne connaissais strictement personne, plusieurs hasards heureux et des
    coïncidences inexplicables m’avaient déjà valu de rencontrer de grands yogis fort remarquables.

    Je compris qu’un réseau
    d’entités invisibles était à l’oeuvre pour me guider, et je me laissai faire en observant de mon mieux tous les signes
    rencontrés en chemin. J’eus par exemple la chance d’être reçu par le principal collaborateur du Dalaï-Lama dans un
    temple d’une contrée exclue de mon passeport Je fus également reçu en audience par l’un des quatre papes des Indes le Sankaracharia de Kanchi, dont j’ignorais absolument l’existence avant de quitter la France. En ce qui concerne Cocanada, l’homme en blanc vint me trouver une heure après mon arrivée et s’occupa de moi pendant la majeure partie de la semaine. Quand je lui demandai qui   l’avait guidé vers moi il me répondit simplement : « C’est naturellement Dieu. » Je ne pus tirer aucune autre réponse de ce personnage annoncé à Paris comme devant être Jast ; et qui était le plus beau caractère qu’il m’ait jamais été donné de rencontrer sur notre planète.

    Il se présenta sous le nom de Krupa Rao et me conduisit dans les montagnes du voisinage auprès d’un grand Yogi
    chef d’un Ashram. Ce grand Yogi me reçut, fort amicalement en me demandant si je resterais dix jours ou dix ans avec lui
    pour apprendre à transcender la pensée humaine et à entrer  dans l’extase du samadhi. Je fus bien obligé de répondre que
    mon taxi m’attendait ; que je n’avais aucun bagage avec moi,et que mes obligations familiales et professionnelles me
    contraignaient à rentrer bientôt en France. J’acceptai toutefois son hospitalité jusqu’au lendemain, 1er janvier
    1958, et je passai sous son toit une fin de journée et une nuit exquises. Il avait connu Spalding et me montra des
    documents rappelant son passage vers 1935.
    La présente préface étant destinée à aider le lecteur à se faire une opinion sur la véracité littérale du récit de
    Spalding plutôt qu’a raconter les détails de mon voyage, je précise bien que je n’ai jamais vu de personnes se
    dématérialiser ou se rematérialiser sous mes yeux.
    Cependant, je suis intimement persuadé que ce genre de phénomènes est possible. Nos traditions en relatent
    beaucoup. Citons entre autres l’apparition de l’Ange de l’Annonciation à Marie mère de Jésus et à Elisabeth mère de
    Jean le Baptiste, la venue sur terre de Melchizédek au temps d’Abraham ; les anges qui roulèrent la pierre scellée fermant
    le tombeau de Jésus ceux qui ouvrirent de manière surnaturelle les portes des prisons des Apôtres Pierre et
    Paul, sans compter ceux qui se manifestèrent simplement par leur voix à Jésus ou à Jeanne d’Arc.
    Il se peut que des scènes de ce genre aient été montrées à Spalding par des êtres susceptibles d’élever sa vision
    jusqu’au plan astral ou de l’aider à entrer en extase, ou de provoquer chez lui des rêves, ou simplement de lui raconter
    des récits dont il prenait note, ou encore de le renseigner par d’autres moyens inconnus. Mon voyage ne m’a apporté aucune preuve par témoins à ce sujet mais simplement la certitude qu’il existe une hiérarchie fondamentale de personnalités invisibles reliées en un réseau et capables de guider un simple mortel comme moi à travers des difficultés où j’aurais fort bien pu laisser ma vie ou ma santé. En plusieurs localités, ma venue avait été pour ainsi dire annoncée à l’avance, et en deux endroits éloignés de deux mille cinq cents kilomètres mes hôtes me baptisèrent du même nom indien de Narayana sans qu’il existât la moindre connexion matérielle entre eux du moins à ma connaissance.

    Ce nom signifie Celui qui cherche à atteindre le plus haut. Et c’est bien ce que j’ai cherché à faire en présentant
    au public français les pages qui suivent.
    Louis COLOMBELLE.

    LA VIE DES MAITRES


    1.1. Premiers contacts avec un Maître   
    La littérature spiritualiste est actuellement si abondante, il y a un tel réveil, une telle recherche de la vérité
    concernant les grands instructeurs du monde, que je suis incité à exposer mon expérience des Maîtres
    d’Extrême-Orient. Dans ces chapitres, je ne cherche pas à décrire un nouveau culte ou une nouvelle religion. Je ne
    donne qu’un résumé de nos expériences avec les Maîtres, en vue de montrer les grandes vérités fondamentales de leur
    enseignement.
    Il faudrait presque autant de temps pour authentifier ces notes qu’il en a fallu pour le travail de l’expédition. En effet,
    les Maîtres sont éparpillés sur un vaste territoire, et nos recherches métaphysiques ont couvert une grande partie de
    l’Inde, du Tibet, de la Chine, et de la Perse.
    Notre mission comprenait onze hommes de science avertis, ayant consacré la plus grande part de leur vie à des
    travaux de recherche. Nous avions pris l’habitude de ne rien accepter sans contrôle et nous ne considérions rien comme
    vrai a priori. Nous arrivâmes complètement sceptiques. Mais nous repartîmes complètement convaincus et convertis au
    point que trois des nôtres retournèrent là-bas, décidés à y rester jusqu’à ce qu’ils fussent capables de vivre la vie des
    Maîtres et d’accomplir les mêmes oeuvres qu’eux.
    Ceux qui apportèrent une aide immense à nos travaux nous ont toujours priés de les désigner par des
    pseudonymes, au cas où nous publierions nos Mémoires. Je me conforme volontiers à leur désir. Je ne relaterai que les
    faits constatés, en me servant autant que possible des mots et des expressions employés par les personnes rencontrées,
    dont nous partageâmes la vie quotidienne au cours de cette expédition.
    Parmi les conditions préalables à nos accords de travail, la suivante nous fut imposée : Nous devions accepter a
    priori, comme un fait, tout événement dont nous serions témoins. Nous ne devions demander aucune explication
    avant d’être bien entrés dans le vif du sujet, d’avoir reçu leurs leçons, et d’avoir vécu et observé leur vie quotidienne.
    Nous devions accompagner les Maîtres, vivre avec eux, et voir par nous-mêmes. Nous aurions le droit de rester avec
    eux tant qu’il nous plairait, de poser n’importe quelle question, et d’approfondir à notre guise tout ce que nous verrions, puis de tirer nos conclusions selon les résultats.
    Après quoi, nous serions libres de considérer ce que nous aurions vu comme des faits ou comme des illusions.
    Il n’y eut jamais aucun effort de leur part pour influencer notre jugement en quoi que ce soit. Leur idée dominante
    était toujours que si nous n’avions pas assez bien vu pour être convaincus, ils ne souhaitaient pas que nous ajoutions
    foi aux événements. J’agirai donc de même vis-à-vis du lecteur, en le priant de croire ou de ne pas croire ce qui suit,
    à sa convenance.
    Nous étions aux Indes depuis environ deux ans, accomplissant régulièrement nos travaux de recherche,
    quand je rencontrai le Maître que j’appellerai Émile. Un jour que je me promenais dans les rues de la ville, mon attention
    fut attirée par un attroupement. L’intérêt de la foule était centré sur un de ces magiciens ambulants ou fakirs, si
    répandus dans le pays. Je m’approchai et remarquai bientôt près de moi un homme d’un certain âge qui n’appartenait
    évidemment pas à la même caste que les autres spectateurs. 
    Il me regarda et me demanda si j’étais depuis longtemps aux Indes. Je répondis : « Depuis environ deux ans. » Il me
    dit : « Êtes-vous anglais ? » Je répondis : « Non, américain » Surpris et ravi de rencontrer une personne parlant ma
    langue maternelle, je lui demandai ce qu’il pensait de cette exhibition. Il répondit : « Oh ! Il y en a souvent de
    semblables aux Indes. On appelle ces gens-là fakirs, magiciens ou hypnotiseurs, et c’est à juste titre. Mais sous
    toutes leurs simagrées, il y a un sens spirituel profond, discerné seulement par une faible minorité. Nul doute qu’il
    n’en sorte du bien un jour. Mais ce que vous voyez n’est que l’ombre de la réalité originelle. Cela soulève beaucoup de
    commentaires, mais les commentateurs paraissent n’avoir jamais saisi la vérité. Pourtant, il y en a certainement une
    derrière tout cela ».
    Sur quoi nous nous séparâmes et ne nous rencontrâmes plus qu’occasionnellement pendant les quatre mois suivants.
    Puis se posa un problème qui nous causa de graves soucis.
    Quelques jours plus tard, je rencontrai Émile. Il me demanda la cause de mes soucis et me parla du problème
    auquel nous avions à faire face. Je m’en étonnai, car j’étais sûr que personne n’en avait parlé en dehors de notre petit
    cercle. Il paraissait si bien au courant de la situation que j’eus l’impression qu’il connaissait toute l’affaire. Du 
    moment qu’elle était connue, il n’y avait plus d’inconvénient  à en parler librement, et c’est ce que je fis. Il me dit alors
    qu’il avait une certaine connaissance de l’affaire et s’efforcerait de nous aider.
    Un ou deux jours plus tard, tout était clarifié, et le problème n’existait plus. Nous nous en étonnâmes, mais
    bientôt la chose fut oubliée et ne tarda pas à sortir de notre esprit.

    D’autres problèmes se présentèrent, et je pris
    l’habitude d’en parler familièrement avec Émile. Il semblait que nos difficultés disparaissaient dès que je m’en étais
    entretenu avec lui. Mes compagnons avaient été présentés à Émile, mais je ne leur avais guère parlé de lui. À cette
    époque, j’avais déjà lu pas mal de livres choisis par Émile, sur les traditions hindoues, et j’étais tout à fait convaincu
    qu’il était un adepte. Ma curiosité était éveillée, et mon intérêt augmentait de jour en jour.
    Un dimanche après-midi, je marchais dans un champ avec lui lorsqu’il attira mon attention sur un pigeon qui
    tournoyait au-dessus de nos têtes. Il me dit que le pigeon le recherchait. Il se tint parfaitement immobile, et bientôt
    l’oiseau vint se poser sur son bras tendu. Émile annonça que l’oiseau lui apportait un message de son frère qui vivait dans
    le Nord. Adepte de la même doctrine, il n’avait pas encore atteint l’état de conscience lui permettant d’établir une
    communication directe. Il se servait donc de ce moyen. Nous découvrîmes plus tard que les Maîtres ont la faculté de
    communiquer directement et instantanément les uns avec les autres par transmission de pensée, ou, selon eux, par
    une force bien plus subtile que l’électricité ou la télégraphie sans fil.
    Je commençai à poser des questions. Émile me démontra qu’il pouvait appeler des oiseaux à lui et diriger leur vol,
    que les fleurs et les arbres s’inclinaient vers lui, que les bêtes sauvages s’approchaient de lui sans crainte. Il sépara
    deux chacals qui se disputaient le cadavre d’un petit animal qu’ils avaient tué.

    À son approche, ils cessèrent de se battre,
    posèrent leurs têtes en toute confiance sur ses mains étendues, puis reprirent paisiblement leur repas. Il me
    donna même un de ces fauves à tenir dans les mains.
    Après quoi, il me dit : « Le Moi mortel et visible est incapable de faire ces choses. C’est un Moi plus véritable et
    plus profond, celui que vous appelez Dieu. C’est Dieu en moi, le Dieu omnipotent s’exprimant par moi qui les fait. Par
    moi-même, par mon Moi mortel, je ne peux rien faire. Il faut 
    que je me débarrasse entièrement de l’extérieur pour laisser parler et agir le moi réel, le « JE SUIS ». En laissant
    s’épanouir le grand amour de Dieu, je peux faire ce que vous avez vu. En le laissant se répandre à travers soi sur toutes
    les créatures, nulle ne vous craint, et aucun mal ne peut vous advenir. »
    À cette époque, je prenais des leçons quotidiennes avec Émile. Il lui arrivait d’apparaître soudain dans ma chambre,
    même quand j’avais soigneusement fermé la porte à clef. Au début, cette façon d’apparaître à volonté chez moi me
    troubla, mais bientôt je vis qu’il considérait ma compréhension comme un fait acquis. Je m’étais habitué à
    ses manières et je laissai ma porte ouverte pour lui permettre d’entrer et de sortir à sa guise. Ma confiance
    parut lui plaire. Je ne pouvais comprendre tout son enseignement ni l’accepter entièrement. D’ailleurs, malgré
    tout ce que je vis en Orient, je ne fus jamais capable d’accepter les choses sur-le-champ. Il me fallut des années de
    méditation pour réaliser le sens spirituel profond de la vie des Maîtres.
    Ils accomplissent leur travail sans ostentation, avec une simplicité enfantine et parfaite. Ils savent que le pouvoir de
    l’amour les protège. Ils le cultivent jusqu’à rendre la nature amoureuse d’eux et amicale pour eux. Les serpents et les
    fauves tuent chaque année des milliers de gens du peuple. Mais ces Maîtres extériorisent tellement leur pouvoir
    intérieur d’amour que serpents et fauves ne leur font aucun mal.
    Ils vivent parfois dans les jungles les plus sauvages.
    Parfois aussi, ils étendent leur corps devant un village pour le protéger des ravages des bêtes féroces. Ils en sortent
    indemnes et le village aussi. En cas de nécessité, ils marchent sur l’eau, traversent les flammes, voyagent dans
    l’invisible, et font beaucoup d’autres choses miraculeuses à nos yeux, que seul devrait pouvoir accomplir un être doué
    de pouvoirs surnaturels.
    Il y a une similitude frappante entre la vie et la doctrine de Jésus de Nazareth et celles dont ces Maîtres donnent
    quotidiennement l’exemple. On considère comme impossible à l’homme de tirer directement son pain quotidien de
    l’Universel, de triompher de la mort et d’accomplir les mêmes miracles que Jésus durant son incarnation. Les
    Maîtres passent leur vie à cela. Tout ce dont ils ont 
    journellement besoin, y compris nourriture, vêtements, et argent, ils le tirent de l’Universel. Ils ont triomphé, de la
    mort au point que nombre d’entre eux vivent depuis plus de cinq cents ans. Nous en eûmes la preuve décisive par leurs
    documents. Les divers cultes hindous paraissent dériver de leur doctrine. Les Maîtres sont en très petit nombre aux
    Indes. Aussi comprennent-ils que le nombre de leurs disciples doit forcément être très limité. Mais ils peuvent en
    toucher un nombre incalculable dans l’invisible. Il semble que la majeure partie de leur travail consiste à se répandre
    dans l’invisible pour aider toutes les âmes réceptives à leur enseignement.
    La doctrine d’Émile servit de base au travail que nous devions entreprendre bien des années plus tard, pendant
    notre troisième expédition dans ces contrées. Celle-ci dura trois ans et demi pendant lesquels nous vécûmes
    continuellement avec les Maîtres, voyageâmes avec eux, et observâmes leur vie et leurs travaux quotidiens aux Indes,
    au Tibet, en Chine, et en Perse.

    LA VIE DES MAITRES


    1.2. Noël, naissance du Christ
    Notre troisième expédition était consacrée aux recherches métaphysiques. Pour son départ, ses membres se
    rassemblèrent à Potal, un lointain petit village hindou. J’avais écrit à Émile que nous arrivions, mais sans
    l’informer de l’objet de notre voyagé ni même du nombre des participants. À notre grande surprise, nous trouvâmes
    qu’Émile et ses associés avaient préparé le séjour de la mission entière et connaissaient nos plans en détail. Émile
    nous avait été bien utile dans l’Inde méridionale, mais les services qu’il nous rendit à partir de ce moment défient la
    narration. Tout le mérite du succès de l’expédition lui revient, ainsi qu’aux âmes merveilleuses rencontrées en
    cours de route.
    Nous arrivâmes à Potal, point de départ de l’expédition, tard dans l’après-midi du 22 décembre 1894. Le départ de
    cette expédition, la plus mémorable de toutes nos vies, devait avoir lieu le matin de Noël. Je n’oublierai jamais les
    paroles qu’Émile nous adressa ce matin-là. Bien qu’il ne s’enorgueillit pas d’une éducation anglaise et n’eût jamais
    quitté l’Extrême-Orient, il s’exprimait couramment en anglais.
    Voici son allocution ; Nous sommes au matin de Noël. Ce jour vous rappelle certainement la naissance de Jésus de
    Nazareth, le Christ. Vous devez penser qu’il fut envoyé pour remettre les péchés et qu’il symbolise le grand Médiateur
    entre vous et votre Dieu. Vous faites appel à Jésus comme intercesseur auprès d’un dieu sévère, parfois coléreux, assis
    quelque part dans un endroit appelé ciel. Je ne sais pas où se trouve ce ciel, sinon dans votre propre conscience. Il ne
    vous paraît possible d’atteindre Dieu que par l’intermédiaire de son fils moins austère et plus aimant, l’Être grand et
    noble que nous appelons tous le Béni, et dont ce jour commémore la venue au monde.
    Pour nous, ce jour signifie bien davantage. Il ne rappelle pas seulement la venue au monde de Jésus le Christ, mais il
    symbolise la naissance du Christ dans chaque conscience humaine. Le jour de Noël signifie la naissance du grand
    maître et éducateur qui a libéré l’humanité des servitudes et des limitations matérielles. Cette grande âme vint sur terre
    pour nous montrer dans sa plénitude le chemin vers le véritable Dieu, omnipotent, omniprésent, omniscient. Il nous fit voir que Dieu est la Bonté entière, la Sagesse entière, la Vérité entière, tout en tout. Le grand Maître ; dont ce jour rappelle l’anniversaire, fut envoyé pour mieux nous montrer que Dieu ne demeure pas seulement au-dehors, mais au-dedans de nous, qu’il n’est jamais séparé de nous ni d’aucune de ses créations, qu’il est toujours un Dieu juste et aimant, qu’il est en tout, sait tout, connaît tout, et renferme toute vérité. Eussé-je à moi seul l’intelligence de tous les hommes réunis que je ne pourrais vous exprimer, même faiblement, toute la signification qu’a pour nous cette sainte naissance.
    Nous sommes pleinement convaincus du rôle de ce grand Maître et éducateur, et nous espérons que vous partagerez
    notre conviction. Il est venu vers nous pour mieux nous faire comprendre la vie, ici, sur terre. Il nous a montré que
    toutes les limitations matérielles viennent de l’homme, et qu’il ne faut jamais les interpréter autrement. Il est venu
    nous convaincre que son Christ intérieur, par lequel il accomplissait ses oeuvres puissantes, est le même qui vit en
    vous, en moi, et dans tous les humains. En appliquant sa doctrine, nous pouvons accomplir les mêmes oeuvres que lui,
    et de plus grandes. Nous croyons que Jésus est venu nous montrer plus explicitement que Dieu est la grande et unique
    cause de toutes choses, qu’il est Tout.
    Peut-être avez-vous entendu dire que Jésus reçut son éducation première parmi nous. Il se peut que certains de
    vous le croient. Mais peu importe qu’elle soit venue de nous, ou qu’elle ait procédé d’une révélation directe de Dieu,
    source unique de toutes choses. Quand un homme a pris contact avec une idée de la Pensée de Dieu, et l’a exprimée
    par la parole, les autres ne peuvent-ils prendre à nouveau contact avec cette même idée dans l’Universel ? Pour avoir
    été touché par une idée et l’avoir exprimée, il ne s’ensuit pas qu’elle devienne sa propriété privée. S’il la prend et la
    conserve, où trouvera-t-il de la place pour en recevoir d’autres ? Pour recevoir davantage, il faut donner ce qu’on a
    reçu. Si on le garde, la stagnation suit. Prenez une roue qui engendre de la force hydraulique, et supposez que tout à
    coup, de son propre chef, elle retienne l’eau qui la fait tourner. Elle sera aussitôt immobilisée. Il faut que l’eau
    coule librement à travers la roue pour être utile et créer de l’énergie. Il en va de même pour l’homme. Au contact des
    idées de Dieu, il faut qu’il les exprime pour pouvoir en tirer profit. Il doit permettre à chacun d’en faire autant pour croître et se développer comme il le fait lui-même.

    À mon avis, tout vint à Jésus comme une révélation directe de Dieu, comme c’est indubitablement le cas pour
    nos grands éducateurs. En vérité, toutes choses ne viennent-elles pas de Dieu, et ce qu’un être humain a pu
    faire, les autres ne peuvent-ils le faire aussi ? Vous vous convaincrez que Dieu est toujours désireux de se révéler et
    prêt à le faire, comme il l’a fait pour Jésus et d’autres. Il suffit que nous ayons la volonté de le laisser agir. En toute
    sincérité, nous croyons avoir été créés égaux. Tous les hommes ne font qu’un. Chacun est capable d’accomplir les
    mêmes oeuvres que Jésus et le fera en son temps. Rien n’est
    mystérieux dans ces oeuvres. Le mystère ne réside que dans
    l’idée matérielle que les hommes s’en font.
    Vous êtes venus à nous plus ou moins sceptiques. Nous avons confiance que vous resterez avec nous pour nous voir
    réellement tels que nous sommes. Quant à nos oeuvres et à leurs résultats, nous vous laissons toute liberté pour en
    accepter ou en rejeter l’authenticité.

    1.3. Apparition d’un corps qui disparaît dans un autre lieu Nous quittâmes Potal pour Asmah, village plus petit,
    distant d’environ cent cinquante kilomètres. Émile désigna deux hommes encore jeunes pour nous accompagner. Tous
    deux étaient de beaux spécimens bien plantés du type hindou. Ils prirent la responsabilité de toute l’expédition
    avec une aisance et un équilibre si parfaits que nous n’avions jamais rien vu de pareil. Pour la facilité du récit, je
    les appellerai Jast et Neprow. Émile était bien plus âgé qu’eux. Jast était le directeur de l’expédition, et Neprow,
    son aide, veillait à l’exécution des ordres.
    Émile nous congédia en faisant les remarques suivantes : Vous partez en expédition avec Jast et Neprow pour vous
    accompagner. Je resterai ici quelques jours, car, avec, votre mode de locomotion, il vous faudra environ cinq jours pour
    arriver à votre prochaine étape importante, à cent cinquante kilomètres d’ici. Je n’ai pas besoin d’autant de temps pour
    franchir cette distance, mais je serai là-bas pour vous recevoir. Voudriez-vous laisser l’un de vous ici pour observer
    et corroborer les événements possibles ? Vous gagnerez du temps, et le retardataire pourra rejoindre l’expédition dans
    dix jours au maximum. Nous lui demandons simplement d’observer, et de rapporter ce qu’il aura vu.
    Nous partîmes donc. Jast et Neprow avaient la responsabilité de l’expédition et se tiraient d’affaire d’une
    manière extraordinaire. Chaque détail était réglé et venait en son temps avec le rythme et la précision d’une mélodie. Il
    en fut d’ailleurs ainsi pendant les trois années et demie que
    dura l’expédition.
    Jast était doué d’un beau caractère hindou, d’une grande élévation, aimable, efficace dans l’action, sans bluff ni
    fanfaronnade. Il donnait tous ses ordres d’une voix presque monotone, et l’exécution suivait avec une précision et un
    à-propos qui, nous émerveillaient. Dès le début, nous avions remarqué la beauté de son caractère et nous l’avions souvent
    commentée.
    Neprow, un merveilleux caractère, paraissait avoir le don d’ubiquité. Toujours plein de sang-froid, il avait un
    rendement étonnant, avec la tranquille précision de ses mouvements et son admirable aptitude à penser et à
    exécuter. Chacun avait d’ailleurs remarqué cette aptitude et nous en parlions continuellement. Notre chef avait dit : Ces gens sont merveilleux. Quel soulagement de les trouvercapables à la fois de réfléchir et d’agir !

    Le cinquième jour, vers quatre heures de l’après-midi, nous arrivâmes à Asmah. Comme convenu, Émile était là
    pour nous recevoir. Le lecteur peut imaginer notre stupéfaction : Nous étions sûrs d’être venus par la seule
    route praticable et par les moyens de locomotion les plus rapides. Seuls les courriers du pays qui voyagent nuit et
    jour par relais auraient pu aller plus vite. Voici donc un homme que nous croyions âgé et absolument incapable
    d’effectuer plus vite que nous un trajet de cent cinquante kilomètres, et pourtant il était là. Dans notre impatience,
    nous l’assaillîmes naturellement de questions tous en même temps.
    Voici sa réponse : À votre départ, je vous ai dit que je serais là pour vous recevoir, et me voici. Je voudrais attirer
    plus spécialement votre attention sur le fait que l’homme est sans borne quand il évolue dans son vrai domaine. Il n’est
    pas sujet aux limitations du temps et de l’espace. Quand il se connaît lui-même, il n’est pas obligé de traîner en chemin
    pendant cinq jours pour parcourir cent cinquante kilomètres. Dans son vrai domaine, l’homme peut franchir
    instantanément toutes les distances, si grandes soient-elles.
    Il y a quelques instants, j’étais dans le village que vous avez quitté depuis cinq jours. Mon corps y repose encore. Le
    camarade que vous avez laissé dans ce village vous dira que j’ai causé avec lui jusqu’à quatre heures moins quelques minutes, lui disant que le partais pour vous recevoir, car vous deviez être sur le point d’arriver. Votre camarade voit
    encore là-bas mon corps, qui lui paraît inanimé. J’ai simplement fait cela pour vous montrer que nous pouvons
    quitter nos corps pour aller vous retrouver n’importe où et n’importe quand. Jast et Neprow auraient pu voyager
    comme moi : Mais vous comprendrez mieux ainsi que nous sommes des humains ordinaires, de même provenance que
    vous. Il n’y a pas de mystère. Nous avons simplement développé davantage les pouvoirs qui nous ont été donnés
    par le Père, le grand omnipotent. Mon corps restera là-bas jusqu’à la tombée de la nuit. Ensuite, je l’amènerai ici, et
    votre camarade se mettra en route par le même chemin que vous. Il arrivera ici en son temps. Nous allons prendre un
    jour de repos, puis nous rendre à un petit village distant d’une journée de marche. Nous reviendrons ensuite ici à la rencontre de votre camarade, et nous verrons ce qu’il vous apportera. Nous nous réunirons ce soir au logis. En attendant, je vous dis au revoir.

    Le soir, quand nous fûmes réunis, Émile apparut soudain parmi nous sans avoir ouvert la porte et dit : Vous venez de me voir apparaître dans cette pièce d’une manière que vous qualifiez de magique. Or, il n’y a pas de magie
    là-dedans. Je vais vous faire une petite expérience à laquelle vous croirez parce que vous aurez pu la voir. Veuillez bien
    vous approcher. Voici un petit verre d’eau que l’un de vous vient d’apporter de la source. Un minuscule cristal de glace
    se forme au centre de l’eau. Voyez comme il s’accroît par l’adhésion d’autres cristaux. Et maintenant, toute l’eau du
    verre est gelée.
    Qu’est-il arrivé ? J’ai maintenu dans l’Universel les molécules centrales de l’eau jusqu’à ce qu’elles se soient
    solidifiées. En d’autres mots, j’ai abaissé leurs vibrations jusqu’à en faire de la glace, et toutes les particules
    environnantes se sont solidifiées, jusqu’à ne former ensemble qu’un bloc de glace. Le même principe s’applique à
    un verre à boire, à une baignoire, à une mare, à un lac, à la mer, à la masse d’eau de notre planète. Mais
    qu’arriverait-il ? Tout serait gelé, n’est-ce pas, mais pour quel but ? Pour aucun. En vertu de quelle autorité ? Pour la
    mise en oeuvre d’une loi parfaite, mais en vue de quelle fin ?

    Aucune, car aucun bien ne pourrait en résulter. Si j’avais persisté jusqu’au bout, que serait-il arrivé ? La  réaction. Sur qui ? Sur moi. Je connais la loi. Ce que j’exprime revient vers moi aussi sûrement que je l’exprime.

    Je n’exprime donc que le bien, et il me revient comme tel.
    Vous voyez donc que si j’avais persisté dans ma tentative de gel, le froid aurait réagi sur moi bien avant la fin, et j’aurais
    été gelé, récoltant ainsi la moisson de mon désir. Tandis que si j’exprime le bien, j’en récolte éternellement la moisson.
    Mon apparition ce soir dans cette chambre s’explique de la même manière. Dans la petite pièce où vous m’avez laissé,
    j’ai élevé les vibrations de mon corps jusqu’à ce qu’il soit retourné dans l’Universel, où je l’ai maintenu. Nous disons
    que nous rendons nos corps à l’Universel, où toute substance existe. Puis, par l’intermédiaire de mon Christ, j’ai tenu mon
    corps dans ma pensée jusqu’à en abaisser les vibrations et lui permettre de prendre forme précisément dans cette
    pièce, où vous pouvez le voir.

     

    Où y a-t-il du mystère ?

    Est-ce que je n’emploie pas le pouvoir, la loi qui m’a été donnée par  le Père au travers du Fils bien-aimé ? Ce Fils, n’est-ce pas vous, n’est-ce pas moi, n’est-ce pas toute l’humanité ?

    Où est le mystère ? Il n’y en a pas.

    Rappelez-vous le grain de sénevé et la foi qu’il représente. Cette foi nous vient de l’Universel par
    l’intermédiaire du Christ intérieur déjà né en chacun de nous. Comme une parcelle minuscule, elle entre en nous par
    le Christ, notre pensée superconsciente, le siège de la réceptivité en nous. Alors il faut la transporter sur la
    montagne, le point le plus élevé en nous, le sommet de la tête, et la maintenir là. Il faut ensuite permettre au
    Saint-Esprit de descendre. Ici se place le commandement : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute
    ton âme, de toute ta force, de toute ta pensée. Réfléchissez. Y êtes-vous ? Coeur, âme, force, pensée. Arrivé à ce point,
    qu’y a-t-il à faire, sinon de tout remettre à Dieu, au Saint-Esprit, à l’Esprit vivant dont je suis rempli ?
    Ce Saint-Esprit se manifeste de bien des façons, souvent par de petites entités qui frappent à la porte et cherchent à
    entrer. Il faut les accepter, et permettre au Saint-Esprit de  s’unir à cet infime grain de foi. Il tournera autour et s’y

    agrégera, juste comme vous avez vu les particules de glace adhérer au cristal central. L’ensemble croîtra, morceau par
    morceau, couche par couche, comme le glaçon.

    Qu’arrivera-t-il nécessairement ?

    La foi s’extériorisera, s’exprimera. On continue, on multiplie, et l’on exprime le
    germe de foi jusqu’à ce que l’on puisse dire à la montagne de difficultés : « Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer », et ce
    sera fait. Appelez cela quatrième dimension ou autrement si vous préférez. Nous, nous l’appelons « Dieu qui s’exprime
    par le Christ en nous ». Le Christ est né de cette manière. Marie, la mère modèle, perçut l’idéal, le maintint dans sa pensée, puis le conçut dans le sol de son âme. Il y fut maintenu un temps, puis extériorisé en tant qu’Enfant-Christ parfait, Premier-né, Fils unique de Dieu. Sa mère le nourrit, le protégea, lui donna le meilleur d’elle-même, le veilla, et le chérit jusqu’à son
    passage de l’enfance à l’adolescence. C’est ainsi que le Christ vient à nous, d’abord comme un idéal planté dans le terrain
    de notre âme, dans la région centrale où réside Dieu. Maintenu ensuite dans la pensée comme idéal parfait, il naît,
    exprimé comme l’Enfant parfait. Jésus le nouveau-né. Vous avez vu ce qui a été accompli ici, et vous doutez de
    vos propres yeux. Je ne vous en blâme pas. Je vois l’idée d’hypnotisme dans la pensée de certains d’entre vous. Mes frères, il y en a donc parmi vous qui ne croient pas pouvoir exercer toutes les facultés innées de Dieu qu’ils ont vues se manifester ce soir. Avez-vous cru un instant que je contrôle votre pensée ou votre vue ? Croyez-vous que si je voilais je pourrais tous vous hypnotiser, car vous avez tous vu ?

    N’est-il pas rapporté dans votre Bible que Jésus entra dans une chambre dont les portes étaient fermées ? J’ai fait
    comme lui. Pouvez-vous supposer un instant que Jésus, le grand Maître, ait eu besoin de faire appel à l’hypnose ? Il
    employait les pouvoirs que Dieu lui avait donnés, comme je l’ai fait ce soir. Je n’ai rien fait que chacun de vous ne puisse
    faire aussi. Et vous n’êtes pas les seuls. Tout enfant né jadis ou maintenant dans ce monde dispose des mêmes pouvoirs.
    Je tiens à ce que tout soit clair dans votre esprit. Vous êtes des individualités, non des personnalités ni des automates.
    Vous avez votre libre arbitre. Jésus n’avait pas plus besoin d’hypnotiser que nous. Doutez de nous tant que vous
    voudrez, jusqu’à ce que votre opinion sur notre honnêteté ou notre hypocrisie se soit pleinement imposée. Écartez pour
    l’instant l’idée d’hypnose, ou du moins laissez-la passive jusqu’à ce que vous ayez approfondi le travail. Nous vous
    demandons simplement de garder l’esprit ouvert.

    1.4. Dédoublement d’un corps - Fusion des deux corps dédoublés Notre prochain déplacement comportait un aller et 
    retour latéral. Nous laissâmes donc sur place le gros de nos bagages et nous nous mîmes en route le lendemain matin
    vers un petit village situé à quelque trente-cinq kilomètres de là. Seul Jast nous accompagnait. Le sentier n’était pas
    des meilleurs et ses méandres étaient parfois difficiles à suivre à travers la forêt dense, caractéristique de ce pays. La
    région était rude et accidentée, le sentier ne paraissait guère fréquenté.
    Nous eûmes parfois à frayer notre chemin à travers des vignes sauvages. À chaque retard, Jast manifestait de
    l’impatience. Nous nous en étonnâmes de sa part, lui qui était si bien équilibré. Ce fut la première et la dernière fois
    au cours de ces trois années et demie qu’il se départit de son calme. Nous comprîmes plus tard le motif de son impatience.
    Nous arrivâmes à destination le même soir, fatigués et affamés, car nous avions poussé de l’avant toute la journée
    avec une courte halte pour le repas de midi. Une demi-heure avant le coucher du soleil, nous entrâmes dans le petit village qui abritait deux cents habitants. Quand le bruit se répandit que Jast nous accompagnait, tous vinrent à notre rencontre, les vieux
    comme les jeunes, avec, tous leurs animaux domestiques. 

    Bien que nous fussions l’objet d’une certaine curiosité, nous remarquâmes tout de suite que l’intérêt était centré sur Jast.
    Chacun le saluait avec un profond respect. Après qu’il eut dit quelques paroles, la plupart des villageois retournèrent
    vaquer à leurs occupations. Jast nous demanda si nous voulions l’accompagner pendant que l’on préparerait notre
    campement pour la nuit. Cinq des nôtres répondirent qu’ils préféraient se reposer des fatigues de la journée. Les autres
    et quelques villageois suivirent Jast vers l’autre extrémité de la clairière qui entourait le village.
    Après l’avoir traversée, nous pénétrâmes dans la jungle, où nous ne tardâmes pas à rencontrer une forme humaine
    étendue par terre. Au premier abord, nous la primes pour un cadavre. Mais un second coup d’oeil suffisait pour remarquer
    que la pose dénotait le calme du sommeil plutôt que celui de la mort. La figure était celle de Jast, ce qui nous laissa pétrifiés de stupeur. Soudain, tandis que Jast s’approchait, le corps s’anima et se leva. Le corps et Jast demeurèrent un instant debout face à face. Il n’y avait pas d’erreur possible ; les deux étaient Jast. Puis, soudain, le Jast qui nous avait accompagnés disparut, et il ne resta qu’un seul être debout devant nous. Tout se passa en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, et, chose étonnante, personne ne posa de questions.

    Les cinq qui avaient préféré se reposer arrivèrent en courant ; sans que nous les ayons appelés. Plus tard, nous
    leur demandâmes pourquoi ils étaient venus. Les réponses furent : « Nous ne savons pas », « Notre premier souvenir
    c’est que nous nous trouvâmes tous debout en train de courir vers vous », « Personne ne se rappelle un signal
    quelconque », « Nous nous trouvâmes en train de courir vers vous et nous étions déjà loin avant de savoir ce que nous
    faisions. »
    L’un de nous s’écria : « Mes yeux sont si grands ouverts que je vois bien au-delà de la vallée de la mort. Tant de
    merveilles me sont révélées que je suis incapable de penser. »
    Un autre dit : « Je vois le monde entier triompher de la mort. » Une citation me revient à l’esprit avec une clarté
    aveuglante : « Le dernier ennemi, la mort, sera vaincu. » N’est-ce pas l’accomplissement de ces paroles ? Nous avons
    des mentalités de pygmées à côté de cet entendement gigantesque et pourtant si simple ». Et nous avons osé nous
    considérer comme des foudres d’intelligence. Nous sommes des enfants. Je commence à comprendre les paroles : « Il
    faut que vous naissiez de nouveau. » Comme elles sont vraies !
    Le lecteur imaginera notre stupéfaction et notre perplexité. Voici donc un homme qui nous avait
    accompagnés et servis tous les jours, et qui pouvait à la fois étendre son corps par terre pour protéger un village et
    continuer ailleurs un service impeccable. Nous fûmes forcés de nous remémorer les mots : « Le plus grand parmi vous,
    c’est celui qui servira les autres. » À partir de cet instant, la crainte de la mort disparut chez nous tous.
    Ces gens ont l’habitude de déposer un corps dans la jungle devant un village, quand le pays est infesté de
    maraudeurs à deux ou à quatre pattes....

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    Spiritualité et bien être

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