• Le message des Kogis.

    Pour aider la planète

     Le message des Kogis 

    Le message des Kogis.

     Les Indiens kogis mènent une existence secrète et isolée, au cœur de la Sierra Nevada, une île montagneuse étrange et mystérieuse cernée par la mer et les déserts de Colombie. Cette terre leur a transmis le code moral et spirituel qui régit leur civilisation. S'efforcer d'être en harmonie avec soi-même et avec le monde, telle est la devise de ce peuple de sages.

    « Pour nous la terre est notre Mère, nous sommes venus d’elle. Nous y vivons mais actuellement, nous pensons qu’elle ne va pas bien, qu’elle est malade... »

    Le message des Kogis

    nous raconte l'un des deux Indiens kogis, venu en France du 9 au 25 grâce à l'association Tchendukua pour une tournée de conférences.
    Et si l'homme avait négligé le lien qui le relie à la nature, aux animaux, à l'essence même de la vie ? Nombreux sont ceux aujourd’hui à le penser. Les questions d'écologie sont devenues en 20 ans l'une des plus grandes préoccupations des scientifiques et des environnementalistes : « La situation est d'une telle gravité que les lanceurs d'alertes, ceux qui tentent de forcer la société à passer à l'acte, à changer, sont nécessaires. » disait Nicolas Hulot, l'un des invités exceptionnels de ces rencontres avec les Kogis. Et si la crise profonde que nous vivons nous invitait à nous regarder un peu tels que nous sommes ? C'est principalement ce que nous encouragent à faire les Kogis : oublier les frontières pour regarder l'humanité comme une grande famille, qui partagerait ses craintes comme ses savoirs : « Notre message est aussi de transmettre les enseignements de nos sages aux "petits frères".

    En tant qu'humains, nous souhaiterions continuer à réfléchir ensemble pour éviter que le monde ne disparaisse. Quelles sont les lois de la nature ? Comment prendre soin de notre Terre ? Beaucoup de gens sont intéressés par ces questions. Nous venons faire des conférences pour partager notre savoir avec vous » nous confie l'un des Kogis. « Les anciens ont pris grand soin de la Terre, avec beaucoup de respect, mais depuis l’arrivée des nouvelles technologies, nous avons affaire à la destruction ». 

    Mais que représente réellement la Terre aux yeux des Kogis, et qui sont ces Indiens, derniers héritiers des civilisations précolombiennes ? Eric Julien, fondateur de l'association Tchendukua, a été sauvé d’un oedème pulmonaire par les Indiens Kogis alors qu’il découvrait leur territoire au cœur de la Colombie. Il y reviendra plusieurs fois, des années plus tard, et sortira de ces rencontres profondément transformé :

    Le message des Kogis

    « De rencontrer une communauté qui vit sans frigo, sans voiture, sans télévision, et qui a l'air plutôt heureuse de porter des valeurs fortes, de partager un sens collectif et d'avoir des valeurs de coopération, sur un territoire qu'elle semble respecter et avec lequel elle vit en harmonie, c'est vrai que c'est troublant. Les Kogis portent un sens que nous avons oublié. Ils ont un accès au savoir qui est déroutant, ils défendent un système de médecine préventive alors que nous sommes plutôt dans un système de médecine curative... ». Une connaissance qui oriente leurs comportements : « En fonction de ce qu'ils savent, ils agissent pour protéger la nature... Ils ont d'ailleurs tout un système de divination pour cela. Et ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que malgré notre savoir, car nous "savons" aussi, nous faisons un tas de rapports et un tas de films qui nous expliquent que la planète ne va pas très bien, et pourtant rien ne change. » Et si le moment de changer, c'était maintenant ? Cela commence par ces prises de conscience, ces rencontres exceptionnelles qui nous invitent à transformer notre rapport à ce qui est pour vivre en harmonie avec les autres, avec la nature, avec la Terre.
    Source : inrees

     

    RDV EN TERRE INCONNUE avec Thomas Pesquet chez les Kogis

    Un beau message de la part des "Grands Frères"... !

    Le message des Kogis.

    Vidéo 1 

    Le message des Kogis

    Vidéo 2 

     

    "Lorsque vous nous rendez de la terre, vous ne nous rendez pas seulement des terres pour que nous puissions cultiver, vous nous rendez aussi des lieux sacrés, les sites de nos ancêtres où l’on peut faire notre travail traditionnel pour protéger les choses."

    Message des Indiens Kogis

    Conseils «  a tu gente » 

     Les petits frères abîment tout,  pas seulement la Sierra, non ils abîment la terre, la nature, ils ne respectent rien.  Au début, beaucoup de Kogis ne vous croyaient pas.. Ils pensaient que vous étiez comme les autres, que vous veniez acheter la terre pour vous. Beaucoup de gens viennent ici pour prendre, utiliser, se servir. Ils ne protègent pas les choses, ils ne les pensent pas, ils les utilisent. Maintenant on voit que si, c’est vrai, vous travaillez vraiment pour la Sierra, pour essayer de redonner de la force à la nature.

    Sans doute ne le savez vous pas, mais lorsque vous nous rendez de  la terre vous ne nous rendez pas seulement des terres pour que nous puissions cultiver, vous nous rendez aussi des lieux sacrés, les sites de nos ancêtres ou l’on peut faire notre travail traditionnel pour protéger les choses. Sur ces terres et dans la Sierra, grâce aux « cuentas », que vous nous ramenez, nous pouvons faire les offrandes nécessaires pour garder la loi. Tout ce matériel que vous nous ramenez comme cela, cela nous permet de retrouver des mots, de faire vivre la mémoire et d’élargir notre pensée pour qu’elle reste vivante, forte. …

    Le message des Kogis

    Nous ne vous demandons pas seulement de nous aider pour retrouver des terres, non, nous vous demandons surtout de nous aider à protéger  ce que vous appelez la nature, les êtres vivants, les animaux, les plantes, les arbres, mais aussi les pierres. Quand on vous parle de protéger la nature, des terrasses ou sont les ancêtres,  des sites d’offrandes pour les pagamientos, nous ne savons pas si vous comprenez de quoi nous parlons. Qu’est ce que la nature pour vous ?

    Est-ce que vous voulez vraiment la protéger ?

    Pourtant, on doit travailler plus ensemble, les Kogis et les français, et on doit apprendre à partager les idées, savoir si là ou nous allons, c’est bien, c’est juste ou c’est « mal » ?  Seul, nous n’y arriverons pas. C’est un peu comme un enfant, qui devrait soutenir toute une famille, ses parents, ses grands parents. Seul, il ne peut pas y arriver..

    Pour cela, vous pouvez apprendre à penser comme nous, à protéger la Sierra, la terre, la nature, vous pouvez. Les amis, ceux qui nous aident doivent comprendre cela. Arrêter de parler, mais penser, penser vraiment pour agir. Si nous sommes les grands frères, ce n’est pas pour  juger les gens ou les choses, savoir si c’est bien ou mal, mais c’est car nous faisons  le travail ici dans la sierra, nous protégeons la Nature. Nous faisons ce travail et nous voulons vous aider, pour que vous ne vous sentiez pas seuls là bas… 

     Un beau livre artistique original de 260 pages et 200 photos réalisé bénévolement par un auteur, Christophe Chenebault, et un collectif de 40 photographes, dont YANN ARTHUS-BERTRAND et REZA, sous la direction artistique de Cécile Bourdais, et tiré à 2 000 EXEMPLAIRES numérotés, au profit intégral du peuple premier les INDIENS KOGIS afin de racheter 100 HECTARES de leurs terres sacrées ancestrales dans la Sierra Nevada de Colombie, à travers l’association Tchendukua.« L’argent récolté grâce à la vente de ce livre nous permet de racheter les terres sacrées des Indiens Kogis et d’en préserver la biodiversité. Vous aussi vous pouvez préserver le Coeur du monde tout en vous faisant plaisir ou en faisant plaisir à vos proches. »  

    Le message des Kogis

    Source : .tchendukua.

    Ne pensez pas seulement à l’argent, l’argent c’est utile bien sur, mais pensez aussi à ce qui est important, à la mémoire, à vos anciens, ce qu’ils savaient, ce qu’ils faisaient pour la nature. Retrouvez ces connaissances, pour sauver la nature et nous sauver.  Retrouvez cette mémoire. L’argent, il vous en faut toujours plus, pour faire toujours plus de choses, toutes très importantes. Mais quand il n’y aura plus rien, a quoi vous servira votre argent ? à quoi serviront ces choses « importantes » ? C’est comme si vous aviez oublié la nature, les pères et les mères de toutes choses, qui donnent la vie.

    De l’autre côté, là bas, vous pouvez apprendre à refaire les choses avec la nature.  C’est pour cela que nous avons accepté cette construction chez vous, cette kankurua, pour que vous soyez un peu avec nous dans la Sierra, pour que nous puissions apprendre à penser ensemble, comme des frères. Il faut que vous gardiez cela dans vos têtes et dans vos cœurs, que vous le gardiez vivant.. vraiment vivant.. pas seulement sur un papier.. ou dans des mots. Il faut allez à la Loma, penser, penser là ou sont les choses, c’est à la Loma que l’on voit les choses importantes, celles de l’intérieur.

    Après, quand vous serez dans la Kankurua, avec le feu, nous serons tous là, avec vous, comme maintenant, vous êtes un peu avec nous, vous serez un peu avec nous, dans la Sierra. Nous pourrons penser ensemble, penser pour anticiper, penser pour protéger la mère. 

    Entchivé

    Mamu José BARRO   •   Mamu Maria Nieve   •   Mamu José LOPERENA   •   Mamu Luis VACUNA   •   Mamu Miguel DINGULA   •   Mamu Antonio PINTO   •   Mamu Vincente DINGULA   •   Mamu Romaldo DINGULA   •   Comisario Juan Acencio LOPERENA   •   Comisario Javier LOPERENA 

    « Ce qui compte vraiment dans cette démarche d’accompagnement (des indiens Kogis), ce n’est pas tant que nous ayons besoin (des Kogis), c’est que nous avons besoin de développer les qualités humaines qui sont nécessaires pour les accompagner, celles là mêmes qu’il nous faut pour nous sauver nous même. »

    D’après Jean Marie PELT –
    La terre en héritage

    Tchendukua - Ici et Ailleurs

    Créée en 1997 par Eric JULIEN, sous le parrainage de Pierre RICHARD, Edgar MORIN et Jean-Marie PELT, forte de 6000 adhérents et donateurs, l'Association Tchendukua - Ici et Ailleurs s'est fixée trois objectifs : coordonner un programme humanitaire d'aide aux peuples racines, mettre en oeuvre des démarches de sauvegarde de la biodiversité, mener des actions de sensibilisation et formation au développement durable en France et en Europe.

    Source : tchendukua 

    Le message des Kogis

    "Tisserand du Soleil", conte de Kathy Dauthuille,

    illustré par Florence Saptille. 98 pages. Format A5. Prix : 12,90 € + frais de port : 2,55 €. Numéro ISBN : 978-2-919139-59-0. 

          « Ils croient au pouvoir spirituel, à l’intelligence de l’esprit comme moyen d’être en accord avec le monde et de le penser correctement. Faire une prière, un rituel, c’est se mettre en harmonie, c’est travailler à l’équilibre du monde ». C’est en ces mots qu’Éric Julien, engagé pour la défense de leur peuple, présente les Indiens kogis dans son livre « Le chemin des neuf mondes ».

            Dans son ouvrage « Tisserand du Soleil », Kathy Dauthuille imagine la rencontre d’un Occidental et d’un Mamu sur les sommets de la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie, pays des Indiens kogis. Fidèle à son style, la romancière et poétesse nous invite à découvrir l’univers et les croyances de ce peuple racine,  dans le respect de l’être et de la langue poétique auxquels elle est attachée.

    « Au sein de la Nature, il a grandi en conscience, ainsi qu'en sagesse et en connaissance ; il est homme en puissance.» 

    LES KOGIS, qui sont-ils ? 

    Derniers représentants d'une civilisation précolombienne, les Indiens Kogi sont menacés de disparition. 

    L'histoire est un peu folle bien qu' elle ne manque pas d'être cruelle pour les Indiens Kogi. Au nord de la Colombie, ces descendants de la civilisation des Tayronas, massacrés au XVIe siècle par les conquistadores, vivent aujourd'hui un autre cauchemar, celui de leur possible disparition. Repliés dans les hautes vallées de la Sierra - Nevada de Santa Marta, la plus haute chaîne côtière au monde, culminant à 5 800 mètres d'altitude et à moins de 45 km de la mer des Caraïbes, les Kogi sont au nombre de 12 000, plus du double si l'on inclut trois autres communautés, Aruacos, Arsarios et Wiwas, quand l'ensemble de cette population précolombienne était de 500 000 au moment de la conquête espagnole. La menace est bien réelle sur cette pyramide montagneuse, « centre du monde » et « mère terre », prise dans l'étau des violences entre paramilitaires et mouvements de guérilla (FARC et ELN), convoitée par les pilleurs de tombes et les colons, repaire également des narcotrafiquants... 

    Au fur et à mesure qu'ils sont dépossédés de leurs terres ancestrales, 70 % en l'espace de trente ans, les Kogis meurent à chaque fois un peu plus. Car ces terres sont les « racines » qui leur permettent d'accomplir leurs rituels et leur mission en préservant l'équilibre d'un univers dont ils font partie intégrante.

    Pour eux, la perte de la terre signifie aller toujours plus haut, dans des conditions extrêmes, là où toute survie devient impossible. Auquel cas les Kogi, inexorablement, seraient condamnés à l'extinction. Le fatalisme d'une telle vision a fait soulever bien des montagnes à nombre de « petits frères », comme le disent les Kogi à propos des membres de nos sociétés modernes (pour qualifier ceux qui ne pensent pas), afin de rendre leurs terres aux Kogis.

    L'un d'eux, Éric Julien , géographe de formation, guide de montagne « dans une autre vie », était en 1985 coopérant en Colombie quand il les découvre : atteint d'un oedème pulmonaire lors d'une course dans la Sierra à 4 500 mètres, il ne survivra qu'après avoir été recueilli et soigné par les Kogis, sans qu'il sache aujourd'hui trop comment. 

    Durant sa convalescence il se passionne pour la culture de ces héritiers des Tayronas et, pour les remercier de lui avoir sauvé la vie, il promet de les aider à récupérer leurs terres ancestrales. Dix ans plus tard, l'idée lui « trottant dans un coin de la tête », il crée l'association Tchendukua-Ici et ailleurs, pour mobiliser des dons en France pour permettre aux Kogisde racheter leurs terres. L'opération est alors baptisée « Mille personnes pour une terre ». Le premier lot de 50 hectares est acquis pour 70 000 francs en 1998, suivi par d'autres, représentant actuellement un total de plus de 1 500 hectares. 

    Une aide indissociable de celle de son « frère de coeur » colombien, Gentil Cruz. Depuis les cités de pierre ont revu le jour à Santa Marta, des terres reprennent vie, des rituels sacrés sont réinstaurés, des objets précieux précolombiens (objets en or, perles, flûtes, quartz) récupérés auprès des pilleurs de tombes sont rachetés et restitués aux autorités spirituelles de la communauté, les Mamu. Une mémoire ainsi reprend vie. Et comme celle d'Éric Julien autrefois, la voie de la guérison est - ouverte. 

    « Ce qui est fascinant, explique-t-il, c'est le potentiel dont est pourvue une société précolombienne qui n'a pas connu de rupture historique depuis 4 000 ans. C'est un cas unique en Amérique latine. Les Kogis ont toujours gardé leur langue, leur système politique, juridique, éducatif pour qu'ils puissent réinvestir et réveiller les cités de leurs ancêtres. » 

    Pour Éric Julien, une telle société peut choisir son futur. Lorsqu'elle refuse, par exemple, de cultiver le café, elle paraît « primitive » en rejetant une forme de logique économique. Mais pourquoi le ferait-elle au risque de détruire l'équilibre social du groupe ? 

    Ce peuple aurait-il préservé ce que nous, en - revanche, nous aurions perdu ? Des liens étroits, multiples, sont tissés avec leur milieu naturel, interrogeant notre propre futur. Ils veulent l'équilibre et la préservation du monde et non sa domination. Ils sont pacifiques et veulent vivre en paix ensemble. 

    De fait, les Kogis sont loin de la modernité, tout au plus achètent-ils des bottes en caoutchouc pour se protéger des serpents, ou des machettes nécessaires à leurs travaux. 

    « On ne peut pas qualifier d'archaïque une société qui veut garder sa mémoire, hautement démocratique, où la pauvreté n'existe pas, dont les membres tentent de vivre mieux ensemble, en paix, à leur juste place, où la femme est respectée, et où la finalité de vie est d'être heureux », poursuit Éric Julien. 

    Tout cependant ne va pas de soi. Dans la longue quête des Kogis, tout dialogue est souvent remis en question. Il y a environ un mois, deux terres rachetées pour les rendre aux Kogis ont été volées par des « paras » colombiens d'extrême droite. Les familles ont été chassées et on a dénombré une cinquantaine de morts. Le « frère » d'Éric Julien, Gentil Cruz a disparu depuis quatre mois sans « qu'on est de trace de lui ». 

    L'État colombien de son côté ne fait pas grand cas de ces « indigènes ». La Sierra pourrait voir apparaître des téléphériques et, si ce projet devait aboutir, il en serait fini des Kogis. 

    Avant 1991, les Indiens (800 000 dans l'ensemble de la Colombie soit 88 communautés) étaient considérés comme des mineurs, sous tutelle de l'Église et ils ne disposaient d'aucune pièce d'identité. Avec la nouvelle Constitution, les Indiens sont reconnus du point de vue juridique, ils peuvent organiser le système politique de leur choix et ont une relative autonomie. 

    Toutefois les fonds gouvernementaux mis à la disposition des préfectures pour contribuer au financement de projets de - développement constituent autant de bombes à retardement pour les Indiens, qui comme les Kogis veulent redonner vie à leur mémoire et à leurs terres.

    Bernard Duraud 

    Association Tchendukua-Ici et ailleurs, 11, rue de la Jarry, 94300 Vincennes.

    Tél. : 01 43 65 07 00.

    Source : terresacree.

     

    Le message des Kogis

     La Sierra Nevada de Santa Marta : une montagne unique 

    La plus haute montagne du monde en bord de mer 

    Les Kogis vivent sur un massif montagneux isolé en forme de dôme, décrit par un historien comme "une copie en miniature de la planète entière". Les Kogis, cependant, appellent leur lointaine retraite "le coeur du monde". La Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie est la plus haute montagne côtière du monde, à 40 kilomètres seulement de l'intérieur des terres. Elle s'élève à près de 5800 mètres au-dessus de la mer."

    "L'Esprit de la terre" T.C. Mcluhan - Editions du Rocher

    Située au nord-est de la Colombie, la Sierra Nevada de Santa Marta est une pyramide montagneuse de 80 kms de côté qui s'étend sur une surface de près de 12 230 km2. La proximité de la mer, mais aussi l'altitude (de 0 à 5800 mètres à moins de 45 kms de la mer), son isolement du massif andin, sont autant de critères qui expliquent la richesse naturelle exceptionnelle rencontrée dans la Sierra. A ce jour ce sont 13 "formations végétales" ou "ecosystèmes" qui ont été répertoriés. Dans les parties de hautes et moyennes altitudes, on rencontre 96 espèces de plantes endémiques. La Sierra occupe 1,48 % de la surface du pays et concentre 35% des espèces d'oiseaux vivant en Colombie et 7% des espèces vivant sur la planète.

    Source : tchendukua  

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    Des chamans Kogis en visite dans la Drôme

    Nature dégradée, faune en danger, ressources qui s’amenuisent… Aujourd’hui, le constat est clair : notre planète va mal. Alors que nos sociétés s’en remettent souvent au jugement d’experts et de scientifiques, une association a fait un choix original mais non dénué de bon sens : faire appel à des chamans colombiens pour « ausculter » les terres de la Drôme. 

    Bien que ces populations soient de plus en plus en danger, il subsiste sur notre planète des ethnies vivant loin du monde moderne, en harmonie avec la Terre. C’est notamment le cas des Kogis, une civilisation pré-colombienne vivant dans une zone montagneuse (à plus de 5 800 m d’altitude) sans monnaie, ni écriture ni trace de notre société de consommation. Très proche de la nature, à l’affût des moindres changements dans leur écosystème, les Kogis ont en leur sein des chamans, sortes de sages aux connaissances étendues. L’association Tchendukua, fondée par Eric Julien, a eu l’idée de faire appel aux Kogis au lieu des experts habituels pour « ausculter » les terres de la Drôme, dans le sud de la France.

    Quoi de plus logique finalement que de faire appel à ceux qui n’ont jamais rompu leur relation avec la Terre pour aménager nos territoires ? Grâce à l’association (qui vient en aide aux Kogis depuis 1997 pour leur trouver des terres fertiles), cinq chamans vont venir pendant quinze jours en août dans la Drôme. Pour quatre d’entre eux, ce sera la première fois qu’ils quitteront leur coin de paradis montagneux, situé à 50 kilomètres de la mer des Caraïbes. Au programme de cette quinzaine : ballade sur le territoire drômois, dans le Haut-Diois, afin de faire un « diagnostic » de la zone. Ils partageront leurs impressions avec huit scientifiques volontaires venant de l’ENS Lyon, de l’Université de Lausanne, en passant par l’Université de l’Oregon ou du Brésil.
    Un regard bienveillant et connaisseur sur la nature

     

    Le message des Kogis

    Pour ceux qui douteraient de la capacité de ces chamans à dresser un état des lieux pertinent, il faut savoir que les 12 000 âmes de cette communauté vivent en dehors de tout confort moderne depuis des millénaires, dans un environnement totalement préservé (concentrant d’ailleurs 35 % des espèces d’oiseaux du pays). L’association Tchendukua a compris depuis longtemps que nos territoires feraient bien de s’en inspirer. « Les Kogis ont une très forte conscience que les humains, dans ses équilibres et déséquilibres, sont le reflet du territoire. On est en bonne santé si le lieu dans lequel on habite est en bonne santé », explique Eric Julien. Le fondateur de l’association va même plus loin en affirmant que cette ethnie voit le territoire comme un corps : « Pour eux, le territoire est un corps qui respire, chute et crée ».

    Ainsi, quand on demande aux Kogis de « faire un diagnostic » de l’état de notre territoire, ces derniers se rattachent à des éléments physiques : qualité de l’eau, présence de la faune et de la flore, caractéristiques de la roche… Tout au long de leur séjour, les cinq Kogis seront en contact avec divers scientifiques : géographes, médecins, astrophysiciens… Pour Eric Julien, l’enjeu ici n’est pas de trouver des solutions concrètes dans l’immédiat, mais plutôt de changer de regard et de perspective. « Edgar Morin disait qu’il était temps de décoloniser nos imaginaires : aujourd’hui, l’anthropocentrisme remet en cause nos systèmes de représentations. La meilleure manière de changer de regard est de s’ouvrir à l’inconnu pour faire ressortir de nouveaux systèmes de pensée et registres d’action. »

    Source : dailygeekshow

    De fin août à mi-septembre 2018, trois chamanes Kogis de Colombie et une quinzaine de scientifiques français se sont rencontrés pour établir un diagnostic croisé sur l’état de santé écologique de la Drôme. Entre science occidentale et savoir traditionnel, quel bilan ont-ils tiré de cette expérience ?

    « Les Kogis de Colombie sont-ils porteurs d’une connaissance que nous aurions perdue ou que nous ignorerions ? Est-ce une connaissance liée à leur culture ou est-elle l’expression d’une connaissance universelle ? » interroge Éric Julien, géographe, fondateur de l’association Tchendukua et à l’initiative d’une rencontre inédite entre des scientifiques français et des Amérindiens kogis – un peuple racine vivant en harmonie avec la nature depuis 4 000 ans dans les montagnes colombiennes. Pendant une dizaine de jours, quatre Kogis (dont trois chamanes) et une dizaine de scientifiques (naturalistes, géographes, anthropologues, un médecin et un philosophe) ont parcouru la Drôme pour croiser leurs diagnostics sur l’état de ce territoire. Et pour que l’expérience soit la plus objective possible, Français et Colombiens ont travaillé 5 à 6 jours de leur côté (sans cartes pour les Kogis), avant de se rejoindre trois jours pour partager leurs analyses sur un écosystème qu’ils n’avaient jamais étudié auparavant.

    Géologie, eau, végétation, climat… Les thèmes abordés ont été l’occasion de confronter deux méthodes et deux regards sur la nature. Sur le terrain, Éric Julien se souvient avec émotion qu’en marchant dans une zone de grès, « l’un des Kogis a pris une roche et, lorsqu’on lui a demandé ce qu’elle était pour eux, ils nous a expliqué que c’était une roche très ancienne qui gardait la mémoire de la fondation du monde et de la création de la vie. En me tournant ensuite vers le naturaliste, celui-ci nous a dit que c’était du grès du Trias, qui datait de – 350 millions d’années, qui venait du magma de la terre et qui parlait de la création du monde ! »

    La naturaliste Béatrice Krémer-Cochet a elle aussi constaté tout au long des échanges que si « les Kogis ont une manière différente de présenter les choses, les conclusions sont les mêmes ». Les diagnostics kogis se sont souvent révélés très pertinents. Ainsi, lorsque ces derniers ont décrit la zone du sud du Vercors comme un territoire où il y avait eu, en des temps anciens, la présence d’animaux marins, les scientifiques ont confirmé l’origine océanique de la formation de ces montagnes il y a 150 millions d’années. « Les Kogis avaient-ils observé des fossiles marins ou avaient-ils fait appel à d’autres sources de connaissance ? » s’interroge la naturaliste.

    Comment savent-ils tout cela ? La question n’aura de cesse de tarauder les scientifiques à leur contact. Pour Gilbert Cochet, naturaliste, les Kogis ont une appréhension « quasi intuitive de la nature, un ressenti direct qui leur fait voir beaucoup de choses ». Souvent épaté, le chercheur associé au Muséum d’histoire naturelle, a été particulièrement surpris de constater que les chamanes kogis ont très vite perçu que les pins noirs d’Autriche « n’étaient pas à leur place » dans cet environnement. Une espèce en effet implantée dans la région en monoculture depuis la fin du XIXè siècle.

    En marchant dans la montagne, quelle ne fut pas non plus la surprise des scientifiques lorsque les Kogis purent localiser une source d’eau ou une faille géologique invisibles à l’œil nu. « Tout au long de l’expérience, ils nous ont montré que leur savoir est opératoire et opératif. Je pense qu’ils ont une perception très fine. Il faut rappeler que les chamanes kogis ont une éducation très spéciale : ils passent dix-huit ans dans le noir à développer une hypersensibilité. Si nous pouvons sentir l’odeur d’un gâteau à la fraise, eux sont capables de sentir ce que la géobiologie voit comme du magnétisme avec les courants souterrains par exemple. En identifiant aussi l’effet des eaux souterraines sur les systèmes racinaires ou en localisant le déplacement des animaux, ils situent ce que les forestiers appellent les trames de la vie », analyse Éric Julien.

    Le chamane Shibulata propose en effet une vision plus sensible en invitant les Occidentaux à « réapprendre de la nature ; la connaître, c’est aussi sentir la Terre Mère, car la nature n’est pas seulement une idée du mental ». Le philosophe Patrick Degeorges, directeur de l’école Anthropocène de l’ENS de Lyon, constate ainsi que « notre pensée objectivante et opératoire fonde la connaissance scientifique sur la mise à distance, la représentation de son objet, le détachement et le contrôle, alors que les Kogis nous invitent à renouer avec le vivant, pour interagir avec lui dans une relation d’épanouissement réciproque. Ce qui est, au premier abord, déroutant. »

    © Philippe Brulois
    « Maltraiter l’eau c’est comme maltraiter une femme »

    Pour Gilbert et Béatrice Cochet, cette sensibilité s’explique parce qu’ « ils vivent en permanence dans la nature. Ils ont un tel contact avec leur environnement qu’ils ont appris à l’observer de manière très fine, au point d’être capables de la transposer dans un autre espace que le leur. » En sillonnant la Drôme, les Kogis ont été aussi particulièrement sensibles à la question de l’eau. En déroutant le lit des rivières, en construisant des barrages ou captant toute l’eau d’une source, la société monopolise à leurs yeux l’accès à l’eau au détriment du partage avec les autres êtres vivants comme les animaux et les végétaux. Les territoires s’assèchent et s’appauvrissent en biodiversité.

    Femme chamane, Narcisa n’hésite pas à aller plus loin, en pointant la gravité de la situation. Pour cette femme, qui n’avait jamais quitté sa montagne en Colombie, « maltraiter l’eau c’est comme maltraiter une femme ». Elle rappelle ainsi que, pour les Kogis – comme chez tous les peuples racines des Amériques –, la Terre est une mère à qui l’on doit la vie. « Pour nous, la femme est aussi représentée par l’eau et la Terre Mère. Donc, si on maltraite une femme, on maltraite l’énergie de l’eau et la nature. Chez nous, il est impossible de tuer une femme, ce serait se tuer soi-même. Nous, les femmes, nous sommes d’une importance vitale. Donc, ce serait bien si vous pouviez protéger notre bien commun, comme une mère protège ses enfants », plaide avec sagesse Narcisa.

    Aujourd’hui, dans la Drôme comme ailleurs, cette Mère Nature est malade, en déséquilibre. « “À quoi cela sert-il de faire toutes vos études pour finalement détruire la nature ? Vous voulez entrer en compétition avec le Soleil et vous brûler ?”, nous ont interpellé les Kogis », rapporte Gilbert Cochet, saisi par la force de leur propos. Pour Éric Julien, qui travaille avec ce peuple racine depuis près de trente ans, « les Kogis nous disent : “Réveillez vos connaissances, réveillez cet universel sur vos terres.” Il s’agit désormais de refaire de nos territoires des sujets et non plus des objets, pour passer du paysage au pays-sage, et de l’aménagement du territoire au ménagement des lieux. » « C’est peut-être en les écoutant, en les comprenant, que nous pouvons réapprendre aussi à remettre chez nous, au cœur de nos évaluations, l’unité indissociablement organique et spirituelle qui fait la vie d’un corps territorial », ajoute Patrick Degeorges.

    Si le chamane Bernardo, qui n’avait lui non plus jamais quitté ses montagnes, a eu du mal au début du séjour à comprendre tout ce qui se passait dans ce monde extérieur, il fut néanmoins rassuré de rencontrer de nombreuses personnes en France préoccupées elles aussi par le sort de la nature. « Si on arrive vraiment à faire ces échanges entre vous et nous, peut-être que l’on pourra travailler et retrouver les lois de paix et d’harmonie avec la nature. Nous pourrons alors nous entendre pour arriver à un accord sur la façon de protéger la nature. »

    Par Sabah Rahmani

    Source :  .kaizen-magazine

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