• Le mystère des têtes rondes.

    Lieux énigmatiques

    Le mystère des têtes rondes

    (Tassili)

    C'est dans le sud de l'Algérie que se trouve des fresques étranges de personnages géants aux têtes parfaitement rondes. 

    par enned

    En 1956 , Henri Lhote organise la première expédition destinée à étudier les peintures préhistoriques découvertes par hasard dans le Tassili en 1933. On savait que le Sahara n'avait pas toujours été un désert.

    Mais qui eut cru que le Tassili renfermait de tels trésors archéologiques ?

    Au cours de longs mois, Henri Lhote et son équipe ont procédé au relevé de milliers de fresques produites entre 5000 et 2500 avant notre ère. La forêt de pierres de Jabbaren, sur le plateau de Tamrit au dessus de Djanet dans le sud de l'Algérie, abrite un des plus grand musée à ciel ouvert du monde.
    Des milliers de peintures et de gravures se dissimulent sous les nombreux abris créés par l'érosion. Les spécialistes de la préhistoire du Sahara ont encore beaucoup de mal à se mettre d'accord sur les origines et les datations de ces oeuvres rupestres.
    Quelques exemples de peintures difficilement interprétables aujourd'hui: 

    Le mystère des têtes rondes

     Un défilé de personnages avec des paniers énigmatiques sur certaines têtes qui convergent vers vers un "objet" renflé à axe horizontal.

    Le Mystère des "têtes rondes"

    Les têtes rondes - Le plateau de Tamrit peut être considérée comme la terre d'élection de cette école de peintures. Entrer dans les forêts de pierre de Séfar ou de Jabbarenj,  c' est entrer dans des temples. Les peintres n' ont pas choisi par hasard ces lieux étranges pour y exécuter leurs fresques. Les images les plus intensément religieuses se trouvent dans les plus belles forêts de pierre du tassili, sur la partie la plus élevée du plateau. Pour ces hommes, cet univers représentait une terre sacrée où l' esprit régnait. c' est là, dans les sanctuaires de la Préhistoire, que se déroulaient leurs cérémonies.

    Le mystère des têtes rondes

    "Le Mystères des géants" 

    Le thème des géants vivant au temps où les roches étaient molles est récurrent dans les récits des Touaregs qui expliquent ainsi l'existence de figurations rupestres de ce type

    Le mystère des têtes rondes

    Le mystère des têtes rondes

    Figuration d'un "dieu" de 6 M de haut 



    Egalement sur ce site d'innombrables representation plus "classiques" de bovidés qui sont au centre de la vie de cette civilisation de pasteurs et de chasseurs , d' archers (chaque homme semble posseder un arc) , de scene d evie quotidienne et de chasses. 

    Classique pas tout à fait certains archers se déplacent comme faisant fi de la gravitation... 
    On decouvre aussi qu'ils connaissaient le "baton de jet" (boomerang) 

    La tombe en trou de serrure

    Comme si elle ouvrait vers une porte du temps et d el' humanité oublie , cette tombe monumentale est située à 
    Oued Aroum, qu'il faut longer pour acceder à Jabbaren, le dessin évoquant un trou de serrure. Elle se compose d' un tumulus central à antennes courtes, d' un anneau concentrique au tumulus central, d' une allée matérialisée par deux bordures rectilignes et parallèles, d' une enceinte plus ou moins ovoïde entourant l' ensemble.

    Le mystère des têtes rondes

    Jabbaren

    Entrer dans les forêts de pierre de Séfar ou de Jabbaren c' est entrer dans des temples. Les peintres n' ont pas choisi par hasard ces lieux étranges pour y exécuter leurs fresques. Les images les plus intensément religieuses se trouvent dans les plus belles forêts de pierre du tassili, sur la partie la plus élevée du plateau. Pour ces hommes, cet univers représentait une terre sacrée où l' esprit régnait. c' est là, dans les sanctuaires de la Préhistoire, que se déroulaient leurs cérémonies.

    "Têtes Rondes" parce que les êtres humains sont représentés le plus souvent avec une tête arrondie où ni les traits de la face ni les cheveux ne sont figurés. Des visages anonymes mais d' une présence intense presque envoûtante.

    Il est établi que ces "Têtes Rondes", par leurs caractéristiques anatomiques et culturelles (scarifications et peintures corporelles) sont des noirs. Ces nomades ou semi-nomades parcouraient ces vastes territoires tassiliens, à la fois terrains de chasse et de récolte végétale.

    Des considérations archéologiques (poterie de style identique "wavy line", sorte de ligne ondulante imprimée sur la pâte) et linguistiques (des mots désignant la poterie et la collecte des céréales sauvages sont identifiés dans les langues issues du nilo-saharien) laissent penser que des populations parlant une langue d' origine nilo-saharien auraient, à la faveur du retour des pluies, migré d' une zone sub-saharienne située vers le centre du soudan actuel en direction du massif du Tassili n'Ajjer en passant par l' Ennedi et le Tibesti. Cette migration a été facilitée par le réseau hydrographique qui permettait une circulation aisée entre Khartoum et les massifs sahariens en suivant notamment le wadi Howar.

    On a longtemps pensé que le style des "têtes rondes" étaient limité au massif des Ajjer et de l'Akakus en Libye. Mais des découvertes récentes de peintures cette école dans le massif de l' Ennedi apportent de nouveaux éléments à cette hypothèse.

     

     

     

    Dessin rupestre et ovni  au Mexique  le 3 nov 1973

    Le mystère des têtes rondes.

    Forêt de pierres de Jabbaren

    Le mystère des têtes rondes

    Le mystère des têtes rondes

    La technique de peinture apparaît tout à fait caractéristique : un trait large dessine la silhouette assez sommairement avec l' essentiel des contours puis l' intérieur est rempli en teinte plate.Cette technique présente une telle unité qu' on reconnaît tout de suite un dessin des Têtes Rondes.

    Le pigment est épais, très vraisemblablement appliqué à l' état presque pâteux. la substance colorante n' était pas seulement un matériau pour l' artiste qui l' appliquait sur la paroi, mais revêtait un sens spirituel.

    Différents styles et étages se sont succédés mais jusqu'au présent aucune étude n'a pu les sérier dans un ordre absolu, mais il se dégage pendant toute cette période une unité culturelle indéniable. Les changements dans les styles apparaissent comme des évolutions de la pensée et de la religion.

    La fresque du "Grand Dieu". Sefar. Elle s' étale sur toute la surface d' un abri sur 16 m de long et environ 30 m2. La paroi est tournée vers une esplanade où se déroulaient les cérémonies immortalisées par la fresque

    Les "Grands Dieux".

    Le "Grand Dieu de Sefar". Les principaux acteurs de la scène sont facilement identifiables : au centre le "Grand Dieu" qui avec ses 3 m de haut est particulièrement impressionnant avec une grande poche entre les deux jambes représentant un pagne ou une protection phallique ou bien encore un sexe démesuré et une tête pourvue de cornes, une antilope gravide rouge et une femme en position horizontale avec un ventre proéminent, des antilopes blanches qui défilent de gauche à droite.

    Un motif est apposé au corps du "Grand Dieu", une expression symbolique caractéristique des peintures de cette période, un motif ressemblant à une sorte de méduse, qui ne correspond à rien de connu et s' inscrit dans les grandes compositions comme un sceau.

    Cette fresque exprime de toute évidence l' idée de la fécondité et son mystère, la vie et la fertilité. Il y a sur cette paroi le récit d' un des plus anciens mythes du monde.

    Autre "Grand Dieu" à Sefar, tenant un bâton dans sa main, un sac attaché à l' autre poignet, associé à la même trilogie que le "Grand Dieu" à tête cornue : antilope, boeuf et orante. Cependant le dispositif de la composition diffère, le grand dieu n' est pas sexué et il est marqué d' une image symbolique en forme de croissant. L' isomorphisme entre le croissant lunaire et les cornes taurines a été remarqué en différents lieux et époques.

    L'ethno-anthropoloque L.V. THOMAS affirmait : "l' agriculteur assimile volontiers Terre-Femme-Lune et Fécondité tandis que le chasseur rapproche Ciel-Homme-Soleil et Puissance. Si cette "équation" s' avérait de valeur universelle elle pourrait laisser supposer que les auteurs des oeuvres préhistoriques des têtes rondes n' étaient pas fondamentalement des chasseurs, et que leur imaginaire favorisait plus la fécondité que la puissance.

    Par leur taille et leur hiératisme, les "Grand Dieux" sont sans doute des divinités, les femmes qui dansent autour d' eux dans une position de danse "africaine", portent des masques décorés de signes symboliques sans doute en rapport avec les attributs de ces dieux qui ont affaire avec la fécondité

    Les masques.

    Les personnages de cette fresque de Jabbaren ont des têtes parfaitement rondes délimitées à hauteur du cou par des lignes qui laissent supposer le port de masques. Ce type de représentation est assez fréquente parmi les peintures de la période.

    Ces représentations ont été rapprochées de plusieurs types de masques connus en Afrique dont le décor est dominé par un traitement non iconique des visages comme par exemple les masques des Bateke au Congo.

    Ces masques auraient pu être de deux types : Sphériques, faits d' une simple calebasse évidée et décorée dans le cas des têtes circulaires; Non sphériques mais plats, réalisés en bois .

    Personnage mythique portant un masque à grandes oreilles. Sefar.

    Un masque aussi naturel qu 'une calebasse évidée émane du symbolisme. Le but des rituels est, par le retour périodique aux temps primordiaux, d' abolir la distinction qui peut s' effectuer entre la divinité et le masque : pendant le rite, le masque est la divinité.

    Les masques sont connus en plusieurs exemplaires, portés par des thériomorphes, des humains ou des animaux. Le masque fut un objet sacré chez les "Têtes Rondes", symbolisant le mythe qu' il raconte et les pouvoirs de celui qui le porte.

    Chamanisme.

    Sur une paroi de Sefar se déroule une cérémonie mettant en scène une procession d'orantes, un personnage masqué à grandes oreilles et des symboles circulaires.

    Les orantes avec un nombril proéminent, aux bras levés en geste d' adoration ou de révérence, jambes fléchies, aux fesses saillantes souvent cachées par le retombé e d' un pagne court, peuvent évoquer une danse de guérison telle qu 'elle se pratiquait récemment encore chez les San du Kalahari. L' absorption de substances hallucinogènes provoquait des transes, jusqu 'à la perte de connaissance. A leur réveil, des hommes racontaient qu 'ils avaient communiqué avec les puissances de l' au-delà, que leur corps démesurément allongés avait volé ou nagé sous l' eau, qu 'ils avaient vu des lumières, les lignes ondulées, qu 'ils s' étaient transformés en antilope ou en lion. Des visions comparables semblent avoir été peintes sur des parois du Tassili N'Ajjer.

    Cette fresque paraît regrouper des éléments de la pratique chamanique, tambour, danse de possession.

    Cette autre fresque de Tin Tazarift dégage une impression d' irréalité. Il est possible que les artistes aient eu l' intention de dépeindre la vision hallucinée de la sortie de soi, du voyage vers un autre monde dans un état modifié de la conscience.

    Ce grand personnage qui semble flotter évoque le voyage du chaman pendant la transe. Sa tête porte peut être un masque muni d' appendices. A l' un de ces bras est attachée une forme en croissant, le poignet de l' autre bras est élargi, comme entouré d' un bracelet.

    Des archers semblant aussi porter des masques encadrent les personnages volants.

    Comme le magicien africain, le chaman est un médiateur entre sa communauté et le monde des esprits. il est tout à la fois prêtre, guérisseur, voyant, sorcier, devin et psychologue. Ses pouvoirs, obtenus après une longue initiation, lui confère une puissance bénéfique ou redoutable. Par toutes sortes de technique, de rythmes et de mouvements, par le consommation de substances hallucinogènes ou psychotropes, le chaman pratique la transe ou l' extase comme moyen de voyager vers les mondes autres, de communiquer avec les esprits, de s' en faire des alliés et de revenir dans le monde réel, dans son groupe, pour soigner la maladie ou l' infortune.

    (F. Soleilhavoup).

    Cette approche "chamanique" ne fait pas l'unanimité, la seule chose sur laquelle s' accorde les spécialistes est le sentiment de malaise procuré par l' aspect étrange des compositions.

    Incompréhensible pour des esprits logiques, ces figurations mystérieuses ressemblent à certaines images réalisées par des malades mentaux et plus précisément par des sujets drogués aux hallucinogènes.

    (U Sansoni).

        

    L' abri de Timeshral situé dans le wadi Aramat en Libye est décoré avec des regroupements de points rouges qui sont uniques au Sahara. Il est possible que ces décorations aient été destinées à des pratiques animistes de nature chamanique.
    Les dessins utilisent les accidents naturels de la roche, fissures et creux permettent la communication avec le monde des esprits.

    La difficulté d'interpréter ces images réside dans la quasi impossibilité d'émettre des hypothèses quand à la fonction sociale et à l' état de la psyché des auteurs des fresques. On doit fonder ces conjectures sur le fait que la pensée chamanique, résiduelle de nos jours, serait l'un des universaux de l'esprit humain.

    La "Dame Noire" de Sefar.

    Elle fait partie des êtres masqués qui sont, au même titre que les "Grands Dieux", les figures les plus représentatives de la période "Têtes Rondes", relevant de la même atmosphère religieuse et d'une esthétique remarquable.

    La spiritualité inscrite dans l' esthétique de ces personnages fait penser soit à des humains ayant un rôle précis à jouer lors des cérémonies, soit à des héros de récits mythiques. Ce sont des hommes ou des femmes initiés aux codes qui permettent d' accéder à l'occulte.

    Les sociétés dites primitives qui, aujourd'hui, perpétuent de telles pratiques picturales : les Aborigènes d'Australie, les Saudawe de Tanzanie, les Boschiman du Kalahari vénèrent les images de leur art rupestre et leur attribuent des pouvoirs occultes. Chez les Aborigènes, les peintures sont régulièrement repeintes au cours de cérémonies et de rituels, c' est un art encore vivant et dynamique comme le fut celui des "Têtes Rondes".

    Les "Grands Dieux" ou la "Dame Noire" ne doivent pas être appréhendés comme des images statiques et muettes, ils parlent et bougent, ce sont des dieux.

    Sefar est un temple avec ses autels et un langage visuel dont les images mythiques ne peuvent être comprises que si on les contemple avec sensibilité. Les mythes et leurs images sont les premières tentatives de l' Homme pour comprendre l'univers. Par le mythe il trouve un exutoire aux mystères de la vie et de la mort, générateurs d' angoisse, et il gagne en sérénité. (Malika Hachid).

    Les Martiens par Henri Lhote

     Jabarren aux cinq mille figures

    Dans ta langue des Touaregs, Jabbaren signifie " les géants ", et cette appellation provient tout simplement de la présence des peintures préhistoriques dont certaines des figurations humaines sont en effet gigantesques. Dans un abri profond, au plafond incurvé, l'une d'elles mesure près de six mètres de haut. Sans doute est-ce l'une des plus grandes peintures préhistoriques connues à ce jour. Il faut un tel recul pour en saisir les formes que ce n'est qu'après être passés un grand nombre de fois devant elle que nous réalisons de quoi il s'agit. Le contour en est simple, sans art, et la tête ronde, dont le seul détail indiqué est un double ovale au centre de la figure, évoque l'image que nous faisons communément des Martiens. Les Martiens I Quel titre pour un reportage à sensation, et quelle anticipation. Car si les Martiens ont jamais mis les pieds au Sahara, ce dut être il y a bien des siècles, puisque ces peintures de personnages à tête ronde du Tassili comptent à notre connaissance parmi les plus anciennes.

    Les " Martiens " sont nombreux à Jabbaren et nous avons dégagé plusieurs fresques splendides se rapportant à leur étage. Brenans en avait signalé quelques-unes, mais les plus belles lui avaient échappé, car elles sont pratiquement invisibles et n'ont pu être mises au jour qu'après un bon lavage à l'éponge. Cette technique, j'y insiste de nouveau, nous a permis de faire des découvertes de première importance ; pratiquée avec précaution, elle s'est révélée un système efficace. Elle nous a permis non seulement de débarrasser les ocres de la pellicule argileuse qui les recouvrait, mais encore de raviver les teintes au point de leur rendre leur vivacité originelle, d'où cette fraîcheur de nos relevés qui a tant frappé, m'écrit-on, ceux qui ont eu le privilège de les contempler. Nous avons pu de même constater que toutes les ocres étaient parfaitement indélébiles, alors que certains blancs étaient moins bien fixés.

    Jabbaren, c'est tout un monde

    Plus de cinq mille sujets peints dans un quadrilatère mesurant à peine six cents mètres de côté! Si l'on se réfère aux différents étages de peintures, on en déduit que plus de douze civilisations différentes s'y sont succédé. C'est sans exemple, et, compte tenu de sa superficie, le Tassili peut être considéré comme le centre d'art préhistorique le plus riche du monde. Le sol des abris où nous vivons est couvert des vestiges laissés par nos artistes troglodytes et leurs contemporains. Les fragments de poterie se comptent par milliers, les meules à écraser les grains par centaines, de même que les broyeurs et les percuteurs en pierre. Beaucoup sont encore en place, comme si ces objets avaient été utilisés récemment. Des ossements fossilisés jonchent les ravins où les eaux les ont entraînés, ainsi que des pointes de flèche en silex et des haches en pierre.


    L'ensemble pariétal le plus important est dû aux Bovidiens. Il y a des breufs partout; ils sont de toutes tailles, exécutés dans tous les styles, présentés dans toutes les positions, et toujours d'une qualité d'exécution remarquable, d'un tracé d'une exquise finesse. C'est à Jabbaren que j'ai pu observer que les Bovidiens gravaient leurs dessins avant de les peindre. De même école sont des girafes superbes, des éléphants, des antilopes, des ânes sauvages, des chèvres et des moutons domestiques. La fresque maîtresse représente une scène de chasse d'un puissant réalisme et qui ne compte pas moins de cent trente-cinq sujets. Des chasseurs, armés d'arcs, poursuivent des gazelles et de& antilopes, et le centre du tableau est occupé par un rhinocéros blessé, sur le point de charger, qui perd son sang par les narines. Dans un angle, un groupe d'archers s'apprête à assaillir un troupeau de breufs tandis que ses bergers font face à l'attaque. Sa surface s'étale sur vingt mètres carrés et il ne fait pas de doute que, dans le genre, cette peinture comptera parmi les plus belles de l'art préhistorique. Nous nous mettons à cinq pour exécuter ce relevé, toutes échelles dressées, et ce n'est point un mince travail car les sujets les plus haut placés se trouvent à près de quatre mètres.

    A l'étage des hommes à tête ronde (type martien), nous avons trouvé aussi des figures extraordinaires, telle cette antilope à corps d'éléphant, haute de deux mètres -probablement une divinité de l'époque. Chaque journée nous ménage de nouvelles surprises ; toutes les parois des abris de J abbaren sont couvertes de peintures et plusieurs niveaux s'y trouvent superposés, ce qui permet de les classer dans le temps les uns par rapport aux autres. Grâce à l'établissement de cette chronologie relative, il sera possible un j our de déterminer l'origine, les influences des différents étages. Nous saurons alors ce qu'ont été les anciennes populations du Sahara, le rôle qu'elles ont joué dans le peuplement de l'Afrique, toutes choses que nous aurions ignorées à jamais sans la découverte de ces peintures.

    Jabbaren devait nous réserver, entre beaucoup d'autres, une grande surprise. En lavant une paroi, Claude, en effet, devait mettre au jour quatre petites femmes à tête d'oiseau, parfaitement identiques à celles figurées sur certains monuments égyptiens. C'est tellement caractéristique que nous nous attendons à voir apparaître les hiéroglyphes explicatifs de la scène, mais en vain; nous n'apercevons rien malgré des lavages répétés.

    Ce soir-là, au campement, la conversation est animée et mes compagnons m'assaillent de questions. Serait-il possible que les gens des Pharaons aient poussé leurs incursions jusqu'au Tassili ? J e crois devoir répondre que si des figures similaires venaient à être trouvées en très grand nombre au Sahara, on pourrait vraisemblablement conclure par l'affirmative. Mais, à ce jour, tel n'est pas le cas. Nos petites déesses à tête d'oiseau appartiennent à l'époque historique, peut-être à la XVllle ouà la XIXe dynastie, ce qui les situe approximativement vers 1200 av. J-C .Nous savons qu'à cette époque les Libyens, qui habitaient le Fezzan, région contiguë au Tassili, furent en guerre constante avec l’Égypte dont ils tentèrent de s'emparer. Peut-être les Égyptiens menèrent-ils une action punitive en pays libyen et poursuivirent-ils quelques bandes jusque dans leurs refuges du Tassili ? Ce n'est pas impossible, quoiqu'il soit toutefois douteux qu'ils aient opéré si loin de leurs bases, dans un pays hostile, alors que leurs arrières ne devaient pas être assurés. En tout cas, aucune chronique égyptienne ne fait mention de ces expéditions.

    Comment alors expliquer ces peintures ?

    Deux autres hypothèses plus valables peuvent être retenues. Ou bien les auteurs furent des prisonniers ou des voyageurs égyptiens emmenés au Tassili et inspirés par les peintures environnantes, ou bien encore il peut s'agir de Libyens ayant séjourné en Egypte, librement ou à titre de prisonniers, qui, imprégnés de culture égyptienne, auraient, à leur retour, importé chez eux l'art de la vallée du Nil. Aussi bien, des siècles de luttes ininterrompues entre Libyens et Égyptiens pourraient-ils à eux seuls expliquer ces influences. Nos recherches futures apporteront peut-être d'autres éléments plus décisifs aux égyptologues qui se pencheront sur ce problème.

    Tandis que Claude enrichit notre collection de ces ravissantes petites déesses à tête d'oiseau, l'équipe Le Poitevin décape les parois de la caverne de l'Oryctérope; une tache sombre a attiré l'attention, mais son imprécision est telle que les garçons pensent d'abord se trouver devant une de ces peintures en grande partie détruites et qui sont pratiquement illisibles. Mais une fois de plus l'éponge fait merveille : au troisième lavage, une grande femme agenouillée, haute de près de deux mètres, la tête posée sur son bras replié, apparaît dans toute sa beauté. Le visage, aux longs yeux étirés, d'une pureté de lignes classique, évoquant l'art grec; un diadème qui enserre le bas de sa chevelure semble désigner une personne de qualité, peut-être une déesse libyenne; les traits, en tout cas, sont ceux d'une femme de type méditerranéen.

    Je songe à Antinéa, la célèbre déesse libyenne qui a inspiré le roman de Pierre Benoit et qui aurait été adoptée par les Grecs sous le nom d'Athéna. Chose curieuse, la main est entourée d'un voile dont l'extrémité est nouée comme le font les femmes touarègues d'aujourd'hui, lorsqu'elles chantent en chreur au cours des fêtes du mariage.

    Coïncidence ?

    La relation entre Touaregs et Libyens est aujourd'hui trop affirmée pour qu'on se refuse à voir là un lien de parenté.

    (source : pascal.guillerm2 )

    Voir aussi

    Révélations des textes anciens  

    Aliens dans l'histoire  

    La théorie des Anciens 

      

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