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Les maîtres du déguisement
Les maîtres du déguisement
(photo : essentialisinvisible.tumblr.com)
Dans la nature
La coloration de camouflage est la forme la plus commune de camouflage, qui se trouve dans une certaine mesure chez tous les animaux. La façon la plus simple pour un animal consiste à être d'une couleur similaire à son environnement. Par exemple, les chevreuils, les écureuils, ou les taupesont les tonalités de leur milieu (pour correspondre à des arbres ou à la terre), de même la combinaison du bleu et du blanc de la peau du ventre des requins les rend difficiles à détecter à la fois par le dessus et le dessous, grâce à une contre-illumination. Des motifs plus complexes peuvent être observés chez les animaux comme les lézards, les papillons et les grenouilles, et bien d'autres.
Le type de camouflage qu'une espèce développera dépend de plusieurs facteurs :
- L'environnement dans lequel il vit. C'est généralement le facteur prépondérant.
- La physiologie et le comportement de l'animal. Les animaux à fourrure ont besoin de camouflages différents de ceux à plumes ou à écailles. De même, les animaux qui vivent en groupes utilisent des techniques de camouflage différentes de ceux qui sont solitaires.
- Si l'animal est une proie potentielle, le comportement ou les caractéristiques de son prédateur peuvent influencer sur la façon dont le camouflage se développe. Par exemple, si le prédateur a une vision achromatique, alors l'animal n'aura pas besoin de correspondre à la couleur de ses environs.
Les animaux produisent des couleurs de deux façons:
- Biochromes : pigments naturels microscopiques qui absorbent certaines longueurs d'onde de la lumière et reflètent les autres, créant une couleur visible qui est ciblée pour son principal prédateur.
- Structures physiques microscopiques, qui agissent comme des prismes qui réfléchissent et diffusent la lumière pour produire une couleur qui est différente de la peau, telles que la fourrure translucide de l'ours polaire, qui a en fait la peau noire.
La couleur du camouflage peut changer également. Cela peut être dû à un simple changement de saisons, ou cela peut être un réponse à un changement environnemental plus rapide. Par exemple, le renard arctique a un pelage blanc en hiver, et brun en été. Les mammifères et les oiseaux ont besoin d'un nouveau manteau de fourrure et d'un nouveau jeu de plumes, respectivement, mais certains animaux, comme les seiches, ont des cellules pigmentaires, appelé chromatophores, qu'elles peuvent contrôler. D'autres animaux tels que certaines espèces de poissons ou les nudibranches peuvent modifier la coloration de leur peau en changeant leur alimentation. Cependant, la créature la plus connue qui change de couleur, le caméléon, ne le fait pas généralement à des fins de camouflage, mais pour exprimer son humeur ou pour sa thermorégulation.
Au-delà des couleurs, des motifs de pelage sont souvent utiles dans le camouflage via la coloration également. L'illusion Cornsweet décrit la perception visuelle comme se produisant au travers des contrastes de contours. On reconnaît un chien, par exemple, par sa couleur autant que par sa forme. Souvent, ce qui importe le plus pour un bon camouflage via la coloration est de briser le contour du corps d'une créature. Ceci peut être vu chez des animaux domestiques communes comme les chats tigrés, mais les zébrures globales chez d'autres animaux comme les tigres et les zèbres les aident à se fondre dans leur environnement, respectivement la jungle et les prairies. Ces deux derniers exemples offrent un exemple intéressant, une impression initiale pourrait être que leur coloration ne correspond pas à leur environnement respectif, mais les proies des tigres ne discernent généralement pas certaines couleurs et ne peuvent pas faire la différence entre orange et vert. Le prédateur principal des zèbres, le lion, ne discerne pas les couleurs. Dans le cas des zèbres, les rayures se mêlent aussi de sorte qu'un troupeau de zèbres ressemble à un grande masse, ce qui rend difficile, pour un lion, le choix d'une individu en particulier. Ce même concept est également utilisé par de nombreuses espèces de poissons rayés. Parmi les oiseaux, les bernaches du Canada forment un troupeau dans les hautes herbes et apparaissent plus comme des bâtons et moins comme des têtes d'oiseaux.
Dans la nature, il y a une forte pression de sélection poussant les animaux à se fondre dans leur environnement ou à dissimuler leur forme ; pour les proies afin d'éviter les prédateurs et pour les prédateurs afin d'être capables de se faufiler vers une proie. Le camouflage naturel est un moyen permettant à ces animaux d'y parvenir, par divers modes : l'un est de se fondre dans son environnement, tandis qu'un autre est pour l'animal de ressembler à quelque chose d'inintéressant ou à quelque chose de dangereux.
Il y a une permanente coévolution des capacités sensorielles des animaux pour lesquels il est avantageux d'être capable de détecter les animaux camouflés, et les caractéristiques du camouflage des espèces qui se dissimulent. Les niveaux de camouflage et de capacités sensorielles peuvent être plus ou moins prononcés suivant les couples d'espèces prédateur-proie.
Certains animaux simulent également le mouvement naturel, par exemple, celui d'une feuille dans le vent. C'est ce qu'on appelle un comportement ou une habitude procryptique. D'autres animaux attachent ou attirent des matériaux naturels sur leur corps pour se dissimuler. Quelques animaux ont réponse chromatique, changeant de couleur dans des environnements changeants, que ce soit de façon saisonnière (telle l'hermine ou le lièvre d'Amérique) ou beaucoup plus rapidement avec chromatophoresdans leur tégument (la famille des céphalopodes). Certains animaux, notamment dans les milieux aquatiques, prennent également des mesures pour camoufler les odeurs qu'ils émettent et qui peuvent attirer les prédateurs. Certains espèces vivant en troupeau adoptent un motif similaire rendant difficile la distinction d'un seul animal, comme par exemple les bandes sur les zèbres et les échelles de réflexion chez certains poissons.
Galerie
Un criquet du genre Goniaea, se confondant avec les feuilles mortes
Le crabe Hoplophrys oatesiise cachant parmi le corail mou, dans le Timor oriental.
Le pelage blanc du lièvre arctique lui permet de se camoufler dans la neige.
Le lézard Acanthodactylus aureus se confond avec le sable du Sahara.
Le camouflage permet aux prédateurs de capturer leurs proies, comme ici cette araignée sauteuse du genreMenemerus.
L'engoulevent du désert niche dans le sable avec sa seule coloration comme protection des prédateurs.
Au centre, un poisson plaqué à la pierre se confond avec celle-ci.
Un chat mackerel tabby se confondant dans un paysage d'automne.
Un crabe couvert d'algues rouges à Moss Beach, enCalifornie.
Les bouquetins de Nubie sont presque invisibles dans le désert d'Israël.
Un lynx roux se fondant dans l'environnement hivernal, àAlmaden Quicksilver County Park.
Caméléon, dans les Monts Usambara, Tanzanie.
Un grand mâle léopard, photo prise dans le Sabi Sands Private Game Reserve,Afrique du Sud.
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Podarges gris dans un arbre.
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Uroplatus ebenaui, un geckoaisément camouflé dans le feuillage
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Insecte ressemblant à une feuille verte.
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Zèbres dont le motif parait étonnant pour l'être humain, mais pas aux lions.
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Un Phylliidae de la collection permanente du Children's Museum of Indianapolis.
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Un podarge papou dans un arbre, à Daintree River,Queensland, Australie.
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(source : Wikipedia)
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