• Les pierres à images

    Nature insolite

    Les pierres à images

    Les Pierres à images (« pierres imagées » ou « pierres figurées ») sont, des pierres curieuses, et non précieuses, de différentes catégories qui semblent constituer de véritables œuvres d'art, représentatives ou abstraites.

    Le hasard et la nature ont créé une image extraordinaire dans un bloc de calcaire découvert près de Florence en Italie.

    LES PIERRES A IMAGES

    (photo : carionmineraux)

    Une découpe très précise de cette pierre a fait apparaître une représentation de la statue de la liberté les pieds dans l'eau, hautement symbolique, peut être une vision prémonitoire des conséquences néfastes du réchauffement climatique sur notre environnement.

      

    Entièrement naturelle, cette pierre est appelée Paésine.

    Les Pierres à images symboles du lien entre l’homme et la nature

    Hàn Tân Quang détient deux records. Il possède la plus grande collection de pierres à images liées au bouddhisme du Vietnam et la plus importante collection de timbres de forme et de matière originales d’Asie.

    Journaliste pour la revue Tap chi ngày nay à Hô Chi Minh-Ville, Hàn Tân Quang était très pris par son métier et n’arrivait pas à se détendre. Il y a vingt ans, alors qu’il rénovait sa maison, il a découvert, dans sa cour, une pierre d’une longueur d’environ un empan, soit 20 centimètres, à la forme et aux motifs particuliers.

    Sur cette pierre, se dessinait une image semblable à un bonze pratiquant lethiên (méditation ou contemplation). Lorsqu’il l’observait, Hàn Tân Quang oubliait ses soucis et le stress de sa vie quotidienne. Il s’est alors décidé à commencer une collection de pierres à images, dont la forme et les motifs évoquent le bouddhisme.

    Après vingt ans de recherche, le collectionneur amateur possède près de 200 pierres. Les unes représentent des bonzes assis en tailleur, les autres un mont, un nuage ou une silhouette humaine. «Lorsque je tiens entre mes mains une de ces pierres, qui s’est transformée au fil des siècles, je prends conscience de la force de la nature et du lien qui l’unit à l’homme», partage-t-il. (source : lecourrier)

    LES PIERRES A IMAGES

    (Photo : TH/CVN) 

    LES PIERRES A IMAGES

    La première espèce des pierres imagées est celle des « paesine » (mot pluriel italien, « paesina » au singulier, proche de « paesaggio », paysage) ou « pierres-aux-masures » ou « pierres-paysages », appelées encore « marbres-ruines », « marbres de Toscane » ou « marbres de Florence », provenant de gisements de la région de Florence. La paésine, variété de calcaire marneux de l'Éocène (début du Tertiaire), a été formée à la suite de la sédimentation, puis des mouvements de tectonique qui a fractionné les couches ou strates (de quelques centimètres à 2 mètres) lors de la création des Apennins, de l'apport d'oxydes (fer oumanganèse) par infiltration d'une eau riche en sels minéraux, puis à la cicatrisation des failles par la cristallisation de calcite.

    Sciées et polies, les tranches successives présentant des dessins différents pour chaque coupe, les paésine évoquent des paysages ruiniformes. Les verts, bleus ou gris suggèrent le ciel et la mer, les veines brunes des maisons, des châteaux, tours, donjons et remparts, des églises et des villages en ruine ou des rivages, falaises et grottes. Les plus grandes peuvent mesurer près d'un mètre de longueur sur vingt centimètres de hauteur.

    Les paésine, déjà connues de Pline l’Ancien, suscitent à la Renaissance l’intérêt des amateurs de cabinets de curiosités. Les Médicis en font faire par les artisans florentins des inclusions dans des marqueteries de pierres. Aux xvie et xviie siècles, les marbres de Florence font l'objet d'un important commerce. Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) possède dans sa résidence de Prague une « armoire à merveilles » ornée de ces pierres. En 1617 Philipp Hainhofer, marchand d'Augsbourg spécialisé dans ce commerce, en fournit à Philippe II, duc de Poméranie, en 1632 à Gustave-Adolphe de Suède.

    Aux xviie et xviiie siècles, les paésine, leurs décors fantastiques constituant les fonds, sont parfois peintes de petits personnages ou de scènes religieuses et mythologiques. Ainsi le peintre flamand Matieu Dubus (1590-1665) réalise-t-il sur pierre à La Haye La destruction de Sodome et Gomorrhe. Le peintre « admet implicitement que la nature, avec ou sans la collaboration d'un artiste, peut produire des dispositions de formes et de couleurs recevables comme œuvre d'art ».

    Au xixe siècle, Louis II de Bavière collectionne les paésine pour son cabinet de curiosité. Au xxe siècle, elles intéressent les surréalistes, notamment André Breton et Roger Caillois, mais aussi l'architecte Fernand Pouillon.

    Les marbres-paysages

    Marbre de Bristol

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    (photo : commons.wikimedia)

    Une seconde variété des pierres à images est celle des « marbres-paysages » d'une carrière, depuis longtemps comblée, des alentours de Catham dans le Gloucestershire. Ils évoquent des haies d'arbres sous un ciel cendré.

    Pierres asiatiques, fantastiques et étranges

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    (photo : djsampson

    suiseki

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    (photo : actubonsai)

    En Chine ces pierres sont nommées « Gongshi » ou « guai shi » (pierres fantastiques ou étranges) ou « shang-sek » , « suiseki » au Japon (sui signifiant eau et seki pierres), en Corée « useok » (pierre éternelle). Les formes ou les graphismes de ces pierres évoquent des paysages, des animaux ou des figures humaines.

    Les plaques de marbre des « pierres de rêve » chinoises peuvent suggérer des ravins et des étangs, des escarpements et des berges. Elles sont parfois signées, portant également un court poème qui traduit l'impression dégagée par le paysage. Reconnues depuis le xviie siècle, les « pierres de rêve » chinoises ont été mises à l'honneur par le savant confucéen Ruan Yuan (1764-1849), fonctionnaire des Qing auYunnan, qui y ajoute des cartouches peints et les encadre. Toujours exploitées au Yunnan dans la région de Dali, des « pierres de rêve » récentes, plus petites, sont parfois vendues dans des magasins d'exportation.

    Les pierres à paysages du Japon (sansui kei-seki), non retouchées, présentent des formes de montagnes (yama-gata-ishi), de cascades (taki-ishi), de rivières et torrents (keiryu-seki), de collines (dan-seki), d'îles (shimagata-ishi), de plages (isogata-ishi), de côtes rocheuses (iwagata-ishi), de lacs de montagne (mizutamari-ishi), de grottes (dokutsu-ishi), de refuges (yadori) ou de tunnels (domon-ishi).

    D'autres pierres (keisho-seki) suggèrent des objets, des animaux ou des formes humaines. Les objets peuvent être des ponts (hasi-ishi), des maisons (yagata-ishi) ou des barques (funagataa-ishi). Les formes animales (dobutsu-seki) sont celles de poissons (uogata-ishi) ou d'oiseaux (torigata-ishi). On rencontre aussi des pierres en forme d'insectes (mushigata-ishi) ou d'humains (sugata-ishi).

    Septaria

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    (photo : ptitscailloux71)

    Les septaria sont des nodules siliceux, ronds ou de formes allongées, constellés d'infiltrations de calcite. Très variées, elles ne correspondent pas à une espèce minérale mais à une structure commune à plusieurs. On les rencontre en Espagne, au Dakota, en Allemagne, dans la Bohême du nord. Elles ne présentent jamais le même dessin et ne peuvent être classées en famille. Pour un même nodule le dessin varie selon l'axe de coupe.

    « Les dessins des septaria constituent des équilibres strictement plastiques (...). Si, au temps de la peinture figurative, des amateurs ont encadré des marbres-ruines et des marbres-paysages pour en faire les pendants des tableaux authentiques, aujourd'hui ce sont assurément les septaria qu'il leur conviendrait d'élire dans le répertoire des formes naturelles pour les mettre en regard de maintes démarches de l'art contemporain », observe Roger Caillois.

    Les septaria peuvent cependant constituer des « pierres à figures », leurs formes évoquant alors des animaux, des personnages, des visages ou des masques.

    Jaspes et agates

    Pline l'Ancien fait allusion dans son Histoire naturelle à l'agate de Pyrrhus qui, disait-on, représentait naturellement Apollon jouant de la lyre et les neuf Muses. En Chine un ouvrage de Li-che-tchen, compilé au xvie siècle, mentionne que les plus précieuses des agates (ma-nao) présentent des figures d'hommes, d'animaux ou d'objets. Jérôme Cardan tente au milieu du xvie siècle d'expliquer rationnellement ce phénomène : un artiste aurait d'abord peint la scène sur un marbre qui aurait été ensuite enfoui « au lieu où les pierres agates sont engendrées, ce qui fut cause que le marbre se convertit en agate » mais en 1629 Jacques Gaffarel estime que seule la nature en est l'auteur.

    Dans le Museum Mettalicum publié par Bartolomeo Ambrosini en 1648, Ulysse Aldrovandi classe ces pierres d'après les figures qu'elles semblent présenter : sujets religieux, cours d'eau, forêts, visages, chiens, poissons, dragons... Athanase Kircher utilise en 1664 sa documentation dans son Mundus Subterraneus, édité à Amsterdam : « les dessins et mes méandres de l'albâtre et de l'agate, des jaspes et des marbres sont interprétés comme des oiseaux, des tortues ou des écrevisses, des villes, des rivières et des forêts, des crucifix, des évêques, des têtes de mort, des Infidèles à turbans ». La mystérieuse propriété de la pierre qui lui permet de former ces images est alors appelée « puissance minérale formative des pierres » ou gamahés (vis mineralis lapidum formativa) par Albert le Grand, « esprit plastique architectonique » (spiritus plasticus architectonicus) par Athanase Kircher, « puissance séminale lithogène » (vis seminalis lapidifica) par Gassendi.

    Certaines de ces jaspes proviennent de Madagascar ou de l'Oregon.

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    (photos : worldofjaspers)

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    Grès de l'Utah (États-Unis)

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    Grès de Kanab, Utah

    Évoquant des paysages de dunes, les grès de l'Utah constituent d'autres pierres à images, que ne mentionne pas Roger Caillois. Elles sont formées par le vent et l'eau avec le sable, des minéraux, l'oxyde de fer.

    Dendrites

    Les dendrites sont des pseudo-fossiles. Les arborisations sont produites par l'eau chargée d'oxyde de fer (couleur brune) ou de manganèse (couleur noire) s'infiltrant dans les failles du calcaire. La cristallisation produit des images de branchages ou de forêts.

    En Chine les familles riches se transmettaient de génération en génération des boules de cristal de roche à l'intérieur desquelles on pouvait voir une tige de bambou ou une branche de prunier. Pour Caillois « il ne s'agit assurément que de dendrites de manganèse, qui présentent en effet l'apparence de délicats feuillages »; « extrêmement rares dans le quartz », « ils se détachent dans son épaisseur transparente avec une particulière netteté ».

    Silex

    En 1905 Jules-Antoine Lecompte, adepte de spiritisme, publie à Paris une plaquette, Les Gamahés et leurs origines dans laquelle il classe les nombreuses scènes qu'il découvre dans les silex. André Breton l'évoque dans Langue des pierres, attribuant aux pierres qu'il ramasse lui-même au bord du Lot « une position clé entre le caprice de la nature et l'œuvre d'art ».

    (source : wikipedia

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    (photo : ntlworld)

    Les objets ci-dessous proviennent de tous les graviers du pléistocène datés entre 0,86 et 0,93 MYA MYA . Un âge minimum serait d'environ il ya 450.000 ans ( à savoir avant la glaciation Anglian et le dépôt ultérieur du vent loess soufflé). Le site lui-même est situé sur le front de la vallée de Colne - l'ancien tracé du Pléistocène Thames pendant plusieurs millions d'années. Ceci est ma collection et (en partie ) explique la raison de mon intérêt obsessionnel dans l'art paléolithique et du Pléistocène archéologie. En gros, ils sont rarement en flocons par le libre - main percussion directe ( voire pas du tout ), mais plutôt réduits en utilisant la technique bipolaire. Un assemblage technologique comparable est que de West Runton daté à environ 1,8 MYA. 

         

     

           

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     (photos : ntlworld)

    FIGURÉES, (Pierres.) Hist. nat. Minéralogie. on donne ce nom dans l'Histoire naturelle aux pierres dans lesquelles on remarque une conformation singuliere, inusitée & tout - à - fait étrangere au regne minéral, quoiqu'on les trouve répandues dans le sein de la terre & à sa surface, & quoique la substance dont elles sont composées soit de la même nature que celle des autres pierres.

    On peut distinguer deux especes de pierres figurées, 1°. il y en a qui ne doivent leur figure qu'à de purs effets du hasard, c'est ce qu'on appelle communément des jeux de la nature. Des circonstances toutes naturelles, & qui ont pû varier à l'infini, paroissent avoir concouru pour faire prendre à la matiere lapidifique molle dans son origine, des figures singulieres parfaitement étrangeres au regne minéral, que cette matiere a conservées après avoir acquis un plus grand degré de dureté. Ces pierres figurées sont en très grand nombre; la nature en les formant a agi sans conséquence, & sans suivre de regles constantes; elles ne sont donc redevables qu'à de purs accidens de la figure qu'on y remarque, ou pour mieux dire, que croit souvent y remarquer l'oeil préoccupé d'un curieux qui forme un cabinet, ou d'un naturaliste enthousiaste, qui souvent apperçoit dans des pierres des choses qu'on n'y trouveroit pas en les examinant de sang - froid. On peut regarder comme des pierres figurées de cette premiere espece, les marbres de Florence sur lesquels on voit ou l'on croit voir des ruines de villes & de châteaux; les cailloux d'Egypte, qui nous présentent comme des paysages, des grottes, &c. un grand nombre d'agates, les dendrites, les pierres herborisées, quelques pierres qui ressemblent à des fruits, à des os, ou à quelques autres substances végétales ou animales.

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    "tête de chevreuil" spécimen recueilli dans le diluvium - à Paris

    2°. Il y a des pierres figurées qui sont réellement redevables de leurs figures à des corps étrangers au regne minéral, qui ont servi comme de moules, dans lesquels la matiere lapidifique encore molle, ayant été reçûe peu - à - peu, s'est durcie après avoir pris la figure du corps dans lequel elle a été moulée, tandis que le moule a été souvent entierement détruit; cependant on en trouve quelquefois encore une partie qui est restée attachée à la pierre à qui il a fait prendre sa figure. Ces pierres sont de différentes natures, suivant la matiere lapidifique qui est venue remplir les moules qui lui étoient présentés. Dans ce cas il ne reste souvent du corps qui a servi de moule, que la figure. On doit regarder comme des pierres figurées de cette seconde espece, un grand nombre de pierres qui ressemblent à des coquilles, des madrépores, du bois, des poissons, des animaux, &c. ou qui portent des empreintes de ces substances. Voyez l'article Pétrification.

    Il paroît que les deux especes de pierres dont nous venons de parler, méritent seules d'être appellées pierres figurées. Cependant quelques naturalistes n'ont point fait difficulté de donner ce nom à un grand [p. 783] nombre de substances qui n'ont rien de commun avec les pierres, que de se rencontrer dans le sein de la terre; c'est ainsi qu'ils confondent mal - à - propos quelquefois avec les pierres figurées, des coquilles, des madrépores, des ossemens de poissons & de quadrupedes, &c. qui n'ont souffert aucune altération dans l'intérieur de la terre. On sent aisément que ces corps n'appartiennent point au regne minéral, & qu'ils ne s'y trouvent qu'accidentellement. Voy. l'article Fossiles.

    C'est avec aussi peu de raison que l'on a placé parmi les pierres figurées des pierres qui ne sont redevables qu'à l'art des hommes de la figure qu'on y remarque: telles sont les prétendues pierres de foudre, qui ont ordinairement la forme d'un dard, celles qui sont taillées en coins ou en haches, celles qui sont trouées, &c. Il paroît que ces pierres sont des armes & ustensiles dont anciennement les hommes, & surtout les sauvages, se servoient, soit à la guerre, soit pour d'autres usages, avant que de savoir traiter le fer.

    On pourroit peut - être encore avec plus de raison, donner le nom de pierres figurées à celles qui affectent constamment une forme réguliere & déterminée, telles que les différentes crystallisations, mais comme leur figure est de leur essence, & appartient au regne minéral, il paroît qu'on ne doit point les placer ici, où il n'est question que des pierres qui se font remarquer par une figure extraordinaire & étrangere au regne minéral. Voyez Crystallisations. ( - )(source : portail.atilf)

     

     

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