• Xénoglossie ou l'écriture automatique

    La xénoglossie 

    La xénoglossie est le fait de parler une langue qu'on n'a pas apprise.

    On distingue la xénoglossie directe, dans laquelle des lettres s'inscrivent toutes seules sur le papier, et la xénoglossie indirecte, dans laquelle c'est le médium qui écrit sous la dictée de l'interlocuteur invisible ou bien lorsqu'il parle dans une langue qu'il ne connaît pas.

    D'autre part, si la personne reste consciente et elle-même, il s'agit d'un souvenir, car la connaissance d'une langue implique qu'on l'a apprise quelque part, et l'explication la plus simple, sinon la seule valable, c'est que c'était au cours d'une autre existence.

    Dans d'autres cas, ou une autre personne se substitue à la personne normale, de la même façon que lors d'une substitution de personnalité : on peut l'attribuer soit à un souvenir d'une incarnation précédente, soit à l'intervention passagère d'un esprit étranger, autrement dit à une possession.

    La xénoglossie directe est évidemment à rapprocher de l'écriture directe. Qu'un crayon écrive tout seul est déjà suffisamment extraordinaire pour ne pas s'étonner s'il écrit en chinois.

    La glossolalie dans laquelle les sujets somnambuliques parlent ou écrivent des pseudos-langues inexistantes élaborées par leur inconscient (cas du martien d'Hélène Smith, qui a été étudié par TH. Flournoy) relève de la psychiatrie et n'a rien à voir avec la xénoglossie.

    Tout comme d'autres pouvoirs médiumniques, la xénoglossie peut se déclencher à la suite d'un choc. Le Rheinischer Merkur de Coblence du 31 mai 1947 rapporte dans un premier cas qu'un paysan sicilien, généralement abstinent, s'était saoulé en compagnie d'amis.

    Au réveil, il se mit à parler le grec, non le grec moderne mais le grec classique, celui de l'Antiquité. L'homme était absolument inculte. Et dans un second cas qui est d'Ihansi, une petite fille tomba du troisième étage, sans se faire mal, mais se mit à parler plusieurs dialectes indiens anciens disparus. 

    L'hypothèse des souvenirs précis d'une vie antérieure comme explication de la xénoglossie a pu être démontrée dans plusieurs cas.

    Ce sont des cas fascinants, en effet, ici, il y a une comédienne qui avait très peur de l'avion, et quand elle devait prendre un avion, pendant le voyage, elle se mettait à parler un ancien dialecte chinois, après, elle ne se rappelait à peu près de rien, ce sont les autres autour d'elle qui lui racontaient et qui ont fait faire des recherches pour trouver de quelle langue il s'agissait ...... Elle a suivi une thérapie pour vaincre sa peur de l'avion et il semble que les choses soient rentrées dans l'ordre..... autrement dit, un état émotif intense peut parfois modifier quelque chose dans la perception, à ce qu'il semble.....

    (source : lpde)

     Xénoglossie Traduit par Edouard Lefevre

    ‘Même s’il était prouvé que la télépathie soit vraie’ un éminent biologiste dit à William James, ‘les savants devraient se réunir ensemble pour la supprimer et la dissimuler, parce que cela dérangerait l’uniformité sans laquelle les scientifiques ne peuvent pas soutenir leurs recherches’ Cité par Brian Inglis

    Un des plus étonnant phénomène Psychique que les religieux, les sceptiques et les athées ont continuellement et délibérément ignoré est la xénoglossie l’aptitude à parler ou à écrire une langue étrangère qu’une personne n’a jamais apprise.

    Après avoir épuisé toutes les autres explications comme la fraude, la mémoire génétique, la télépathie et la crytomnésie (le souvenir d’une langue étrangère apprise avant), la xénoglossie est prise pour preuve des souvenirs d’une langue apprise dans une vie antérieure ou d’une communication avec une entité désincarnée une personne spirituelle, un esprit.

    Il y a beaucoup de cas archivés d’adultes et d’enfants parlant ou écrivant des langages qu’ils n’ont jamais appris. Quelquefois cela arrive spontanément mais plus souvent pendant que la personne est sous hypnose ou dans un état de conscience altéré. Dans quelques cas ce sont seulement peu de mots rappelés mais dans d’autres cas la personne parle tout à fait couramment et devient capable de converser avec des autochtones, parfois dans d’obscurs dialectes qui n’ont pas été en usage depuis des siècles.

    Le Dr Morris Netherton rapporte un cas d’un garçon blond à yeux bleus de onze ans qui, sous hypnose, fut enregistré pendant onze minutes parlant un dialecte Chinois ancien. Quand l’enregistrement fut emmené chez un professeur de langues orientales à l’Université de Californie on découvrit qu’il s’agissait d’une récitation d’une religion oubliée de l’ancienne Chine (Fisher 1986 : 202). Le médium américain George Valentine en transe dirigea des séances en Russie, Allemagne, Espagne et Pays de Galle. Le médium brésilien Carlos Mirabelli parla et écrivit de longs documents techniques dans plus de trente langages dont le Syrien et le Japonais en présence de scientifiques et de foules allant jusqu’à 5 000 personnes.

    En 1977 des médecins d’un pénitentiaire d’état dans l’Ohio, USA, découvrirent qu’un violeur nommé Billy Mulligan était devenu possédé par deux nouvelles personnalités, toutes deux communicant dans un langage différent. Mulligan était né et avait été élevé aux USA et ne parlait pas de langue étrangère. Mais quand il était possédé par Abdul, Mulligan pouvait lire et écrire en parfait Arabe ; possédé par Rugen il parlait en parfait Serbo-Croate avec un épais accent Slave.

    Les explications les plus évidentes de ces sortes de cas sont soit une fraude délibérée ou la personne a appris la langue dans sa prime jeunesse sans le savoir. Les investigateurs soigneux prennent toujours soin d’étudier sérieusement ces deux possibilités.

    Le Dr Ian Stevenson

    Le Dr Ian Stevenson est un des scientifiques les plus respectés aux Etats-Unis. Il a fait des recherches spécialisées sur la xénoglossie et son livre Xénoglossie (Stevenson 1974) est une des plus importantes études dans ce domaine. Dans ce livre, il commente une étude qu’il a faite d’une femme Américaine de 37 ans. Sous hypnose elle changea complètement de voix et de personnalité pour prendre celles d’un homme. Elle parla couramment en langue suédoise un langage qu’elle ne parlait pas ni ne comprenait dans son état normal de conscience.

    L’implication directe du Dr Stevenson dans ce cas dura plus de huit ans. L’étude fit intervenir des linguistes et d’autres experts et des scientifiques qui investiguèrent méticuleusement chaque explication alternative. La fraude fut exclue pour un certain nombre de raisons essentielles dont Stevenson donne les grandes lignes dans son étude. Le sujet ainsi que son mari médecin furent étudiés en détails. Ils étaient sous extrême et continuelle surveillance, ne voulaient pas de publicité et furent d’accord pour que l’étude soit publiée seulement si leurs noms étaient changés pour protéger leur intimité. Tous les deux, le mari et la femme, étaient considérés dans leur communauté locale comme d’honnêtes et décentes personnes et leur comportement était exemplaire. Assurément il n’y avait pas de motif de profit personnel. Au contraire, aller au bout de l’étude pendant plusieurs années leur apportait beaucoup d’inconvénients.

    La cryptomnésie, le souvenir d’une langue étrangère apprise étant enfant fut aussi mis hors de cause. Des années d’investigation exclurent la possibilité qu’elle ou ses parents aient pu apprendre la langue suédoise dans leur jeunesse ou être au contact d’aucun Suédois.

    Un autre cas que Stevenson étudia avec un égal soin fut rapporté dans l’édition de Juillet 1980 du Journal de la Société Américaine pour la Recherche Psychique. Il impliquait une femme de l’Inde nommée Uttar Huddar qui, à l’âge de 32 ans, prit spontanément la personnalité d’une mère de famille du Bengale de l’Ouest au début des années 1880. Elle se mit à parler Bengali au lieu de son propre langage le Marathi. Pendant des jours ou des semaines des gens parlant le Bengali devaient être amenés pour lui permettre de communiquer avec sa propre famille.

    L’auteur Lyall Watson décrit un cas d’un enfant de dix ans, un Indien Igarot vivant dans une vallée reculée des Phippines Cagayon Valley. L’enfant n’avait jamais eu de contact avec un quelconque langage ou une culture autre que la sienne propre. Malgré cela, étant en transe, l’enfant communiquait librement en langue Zoulou, une langue qu’il ne pouvait même pas avoir entendu. Watson seul la reconnut parce qu’il avait passé le début de sa vie en Afrique (cité par Lazarus 1993 : 84).

    Peter Ramster, un psychothérapeute Australien, a certifié plusieurs cas bien étudiés. Dans son livre The Search for Lives Past ( La Recherche sur le Passé des Vies) (Ramster 1990 : 227) il cite le cas de Cynthia Henderson dont le seul contact avec la langue Française avait été quelques mois de très basique instruction la septième année de l’école secondaire. Malgré cela, sous hypnose, elle était apte à tenir une longue conversation détaillée en Français avec un Français qu’elle parlait sans aucun accent Anglais et dans la manière du dix huitième siècle. Dans quelques cas des sujets ont communiqué dans des langages éteints ou parlés par une poignée d’experts.

    Le Dr Joel Whitton cite le cas de Harold Jaworski qui sous hypnose écrivit vingt deux mots et phrases qu’il avait ‘entendus’ dans une vie passée de Viking. Travaillant indépendamment des linguistes identifièrent et traduisirent dix de ces mots comme étant du Old Norse et plusieurs autres du Russe, du Serbe et du Slave. Tous étaient des mots associés à la mer (Whitton et Fisher 1987: 210). En 1931 une jeune Anglaise de Blackpool, connue sous le nom de Rosemary dans les archives de la Société pour la recherche Psychique, commença à parler dans un dialecte Egyptien ancien sous l’influence de la personnalité de Telika-Ventiu qui avait vécu approximativement en 1400 avant JC. Devant l’Egyptologue Howard Hume elle écrivit 66 phrases précises dans le langage perdu des hiéroglyphes et parla dans une langue non entendue en dehors des cercles académiques depuis des milliers d’années (Lazarus 1993: 85). Pearl Curgen, un médium de Saint Louis qui était à peine cultivée, commença à écrire en Middle English. Sous les conseils d’une entité spirituelle elle produisit soixante nouvelles, pièces et poèmes, incluant un poème épique de 60 000 mots.

    Télépathie ou mémoire génétique

    En plus de la fraude et de la cryptomnésie, deux autres ‘explications’ données parfois par les sceptiques pour la xénoglossie sont la ‘télépathie’ et la ‘mémoire génétique’. Cependant il n’y a jamais eu, nulle part au monde, un cas documenté d’une personne apte à parler une langue étrangère qu’elle avait apprise par télépathie.

    L’autre soit disant "‘explication’" la mémoire génétique est également difficile à considérer sérieusement. L’affirmation que d’une certaine façon un langage Chinois Ancien devint intégré dans les gènes d’un jeune Américain Caucasien de onze ans le rendant apte à parler la langue est risible.

        

    Il y a à proprement parler des milliers de cas de xénoglossie, dont beaucoup de centaines ont été documentés. Ils concernent des langages anciens et modernes du monde entier. Les investigateurs psychiques, comme le Dr Ian Stevenson hautement crédible, utilisèrent une méthode scientifique pour illustrer la xénoglossie et déclarent qu’il y a seulement deux explications possibles, ou bien le contact d’un esprit ou bien le souvenir d’une vie antérieure, les deux étant des preuves de l’existence de l’après-vie.

    Ce sont maintenant les sceptiques qui doivent fournir une explication. Jusqu’à présent pas un n’a été capable de le faire.

    En conséquence, en l’absence de toute autre explication crédible et dans le contexte de l’existence de certitude de preuve de l’après-vie, phénomènes des voix électroniques et médiumnité, la xénoglossie devient aisément acceptée comme un supplément de preuve de la survie. (source : preuvesdelapresvie)

    Ils parlent des langues qu’ils n’ont pas apprises

    par André Dumas

    André Dumas1

    (Revue Psi International. No 4. Mars-Avril 1978)

    Les mystères de la xénoglossie

    Comment certains hommes peuvent-ils s’exprimer dans des langues qu’ils n’ont jamais apprises ? Fait plus étonnant encore, comment peuvent-ils parler des langues mortes et connues seulement de rares spécialistes ?

    Pourtant ce phénomène, appelé xénoglossie, existe, et depuis longtemps. Il se produit actuellement, tous les jours, en France, parmi nous. Chacun peut le constater s’il le désire. Certains cas ont été étudiés. Il n’appartient pas au passé, mais se manifeste encore à nous. Il est in-con-tes-ta-ble et scien-ti-fi-que-ment établi.

     Parmi les faits sollicitant l’attention des chercheurs dans le domaine « PSI », il en est qui ont été classés par le Professeur Charles Richet sous le nom de « xénoglossie ». Il s’agit du parler ou de l’écriture (xérographie), par un médium qui ne l’a pas apprise, d’une langue étrangère existante. Existante, le mot « xénoglossie » est destiné à souligner cette distinction, par opposition à d’autres faits de même apparence qui, avec les précédents jusqu’à Richet, ont été désignés sous le terme général de glossolalie. Celle-ci se présente sous deux formes : d’une part, un jargon incompréhensible et vide de sens, d’autre part, un langage fictif, mais intelligible, possédant une structure grammaticale et un vocabulaire constant : c’est une invention « subliminale », une création d’une zone subconsciente de l’esprit du sujet. Le professeur de psychologie Théodore Flournoy, de l’Université de Genève a fait au début du siècle une étude approfondie du « langage martien » élaboré subconsciemment par Mlle Hélène Smith et a montré sa parfaite conformité avec la structure de la langue française (Des Indes à la planète Mars).

    La glossolalie et la xénoglossie ont joué un rôle important dans l’histoire des religions. Le récit des Actes des Apôtres (2, 1-13) relatif aux événements de la Pentecôte décrit manifestement un phénomène de xénoglossie. Par contre, saint Paul déclarait dans son épître aux Corinthiens (I Cor. 14) préférer la prophétie « à ce qui n’est pas intelligible ».

    Des phénomènes de xénoglossie se sont également manifestés après la Révocation de l’Édit de Nantes parmi les protestants des Cévennes, du Dauphiné et du Vivarais, au cours de la guerre des Camisards. Des enfants illettrés exhortaient en excellent français leur entourage qui ne s’exprimait qu’en patois ; des paysans incultes parlaient parfois en latin, en grec ou en hébreu.

    Dans le « mouvement de Pentecôte », secte protestante née en Californie en 1906 et existant actuellement en Europe, il semble bien que la xénoglossie authentique coexiste quelquefois, avec la glossolalie inintelligible. D’autre part, des ecclésiastiques qualifiés m’ont affirmé que, dans des églises catholiques américaines, des fidèles se mettent soudain à prophétiser dans les langues de pays dans lesquels l’Église est persécutée.

    Enfin, pour terminer ce bref aperçu des rapports de la xénoglossie avec l’histoire des religions, rappelons que Thérèse Neumann, la célèbre stigmatisée de Koenersreuth en Bavière, lorsqu’elle revivait la Passion, parlait en araméen, langue morte maintenant, qui était celle de Jésus, fait constaté par tous les orientalistes qui l’ont écoutée.

    Le Dr Ian Stevenson, professeur de psychiatrie et Directeur de la Division de Parapsychologie à l’École de Médecine de l’Université de Virginie, a proposé de distinguer la xénoglossie « récitative » et la xénoglossie « responsive ». En fait cette dernière seulement répond à la définition de Richet. Car la « xénoglossie récitative » n’est qu’une modalité de la cryptomnésie. C’est-à-dire une résurgence d’éléments enregistrés dans la mémoire subconsiente.

    Ainsi, Coleridge a rapporté le cas d’une jeune femme de 35 ans qui parlait latin, grec et hébreu pendant une crise de délire. Une enquête montra qu’elle avait eu connaissance des mots de cette langue de nombreuses années auparavant. Son père nourricier, un savant pasteur, déclamait en sa présence des passages de ses livres favoris, écrits dans ces langues, et on a pu identifier certaines paroles prononcées par cette femme avec des passages de livres se trouvant dans la bibliothèque du pasteur, alors décédé.

    Le Dr Abercrombie a cité le cas d’un homme plongé dans un état de stupeur par suite d’un coup reçu sur la tête, qui se mit à parler le langage du pays de Galles, qu’il avait connu trente ans auparavant, mais totalement oublié depuis. Lorsqu’il fut rétabli, il parla de nouveau en anglais et ne connaissait plus un seul mot de l’idiome gallois.

    Ribot, dans son ouvrage sur les Maladies de la Mémoire, mentionne le cas d’un forestier polonais qui, tout enfant, quitta la Pologne pour vivre en Allemagne où il oublia sa langue maternelle. Pendant une anesthésie à laquelle il fut soumis, 40 ans après, il parla en polonais pendant deux heures.

    Goethe a mentionné le cas d’un vieillard qui, à l’article de la mort, se mit d’une manière tout à fait inattendue, à réciter des sentences en grec. Cela fut considéré comme une merveille jusqu’à ce qu’on découvrît qu’on avait obligé dans son jeune âge le mourant à apprendre par cœur toute une série de phrases grecques dans l’espoir que l’exemple stimulerait l’effort d’un autre garçon appartenant à une famille aristocratique. Il avait appris ces phrases des classiques grecs d’une manière complètement mécanique et sans les comprendre. Ces matériaux revenaient à la surface cinquante ans plus tard.

    Dans les cas de « cryptomnésie récitative », aucun dialogue n’est possible. Au contraire, la xénoglossie responsive est caractérisée par des réponses adéquates aux questions posées, par des allusions à des faits actuels, par des remarques immédiates sur un incident imprévu. Les théoriciens du spiritisme, comme Gabriel Delanne et Ernest Bozzano, la considèrent comme très importante pour la thèse de la survivance humaine après la mort. Mais les cas sont très rares et, comme le souligne le Professeur Ian Stevenson dans son livreXenoglossy, ils sont plus rarement encore documentés d’une manière satisfaisante.

    Le cas de xénoglossie considéré comme le plus frappant par Charles Richet dans son Traité de Métapsychique, et souvent cité dans les ouvrages de recherche psychique depuis le siècle dernier, est celui de Laura Edmunds, la fille du juge Edmunds, qui fut président du Sénat des États-Unis et membre de la Cour de Justice Suprême de New York. Laura Edmunds ne parlait que l’anglais et n’avait appris que quelques mots de français à l’école.

    Un soir de 1859, M. Edmunds reçut la visite de M. Evangelides, de nationalité grecque, qu’il ne connaissait pas et qui lui fut présenté le soir même. Le visiteur eut une conversation en grec moderne avec Laura Edmunds, en présence de plusieurs personnes. La fille du juge « incarnait » la personnalité d’un ami intime de M. Evangelides, mort en Grèce, M. Botzaris, frère du chef patriote grec Marcos Botzaris, héros de la guerre d’indépendance hellénique contre les Turcs. Ladite personnalité médiumnique informa M. Evangelides de la mort en Grèce de son propre fils, ce qui fut ultérieurement reconnu exact.

    En d’autres circonstances, Laura soutint des conversations en français, grec, latin, italien, portugais, polonais, hongrois et en plusieurs dialectes indiens.

    Des cas détaillés ont été rassemblés par Ernest Bozzano dans son ouvrage La médiumnité polyglotte, parmi lesquels ceux dont le violoniste Florizel Von Reuter a donné la relation. Au cours d’expériences avec un appareil à aiguille mobile sur un cadran alphabétique — variante de la planchette dite « oui-ja » — et sa mère servant de médium, les yeux bandés, il reçut des messages en hongrois, russe, polonais, lithuanien , turc, persan et arabe, bien que ni lui ni sa mère ne connussent d’autres langues que l’anglais, l’allemand, le français, l’espagnol et le latin.

    Lors d’une séance où se manifestait jusqu’alors en langue allemande un célèbre violoniste hongrois, une phrase en langue inconnue, et dans laquelle se trouvait le mot « magyar », fut soudain dictée sur le cadran. « Écrivez-vous donc en hongrois ? » demanda von Reuter. Il fut répondu affirmativement en allemand, avec un commentaire sur le but démonstratif de cette tentative. Les expérimentateurs firent alors traduire le texte qui disait : « Je me rends compte qu’aucun de vous ne connaît le magyar, mais peu importe, je suis quand même très heureux de me trouver avec vous ».

    D’autres expériences du plus grand intérêt sont celles qui ont été effectuées avec le médium anglais Rosemary, par le docteur en musique Frédéric Wood et l’égyptologue Howard Hulme, qui ont exposé le résultat de leurs travaux dans deux importants volumes : After Thirty Centuries (Après 30 siècles) par F. Wood, et Ancient Egypt Speaks (l’Ancienne Égypte parle), par Howard Hulme et F. Wood. Bozzano en a donné un important résumé dans la Médiumnité polyglotte. Rosemary avait d’abord reçu par clairvoyance et écriture automatique des messages et des descriptions relatives au règne du pharaon Amenhotep III, de la 18e  dynastie. Les messages prétendaient émaner de la princesse Telika, épouse du souverain. Les descriptions étaient remarquablement conformes aux documents égyptologiques et telles que l’article publié par le Dr Wood à ce propos attira l’attention de l’égyptologue Howard Hulme, auteur d’un dictionnaire des hiéroglyphes égyptiens les plus antiques. Il demanda si Rosemary avait décrit ou prononcé des mots en langue égyptienne, à quoi le Dr Wood répondit négativement. Mais quelques mois plus tard, en 1931, Rosemary entendit quelques syllabes qu’elle répéta et que le Dr Wood transcrivit phonétiquement. Cette transcription phonétique fut envoyée à l’égyptologue, à 300 km de là : il s’agissait d’une phrase de salut en pur égyptien ancien.

    Alors commença une série d’expériences s’étendant sur plusieurs années. A chaque séance, quelques phrases étaient captées auditivement, notées phonétiquement par le Dr Wood et expédiées par la poste à Howard Hulme, pour traduction. L’égyptologue n’a été présent aux séances que trois fois en cinq ans. En son absence, un discours de l’entité égyptienne fut enregistré à Londres. A cette occasion, le discours fut émaillé de réflexions et de commentaires sur des difficultés imprévues qui se présentèrent au moment de l’expérience, ce qui élimine l’hypothèse de la « cryptesthésie récitative ». D’autres incidents, en particulier une confusion due à l’emploi d’un mot à double sens, ont permis d’éliminer les explications basées sur la télépathie ou sur la clairvoyance à distance dans la pensée de l’égyptologue.

    La valeur exceptionnelle de ce cas (800 phrases enregistrées) est malheureusement affaiblie par le fait que l’égyptologue ne put décider aucun de ses collègues à s’intéresser à cette question. Cependant, ces expériences ont permis à Howard Hulme de réaliser une véritable reconstitution de la langue parlée de l’Égypte ancienne. Car on ignorait jusqu’alors en quoi consistaient les voyelles de cette langue, omise dans le langage écrit des scribes. Évidemment la prononciation de ces voyelles est invérifiable, mais elle a été employée par l’entité Télika d’une manière constante en même temps que les consonnes et les constructions grammaticales déjà connues ; dans certains cas, un mot employé en 1932 ne s’est plus représenté qu’en 1936, dans un contexte différent, mais avec la même prononciation et le même usage grammatical.

    Le professeur Ian Stevenson a étudié en détail le cas de la personnalité Jensen, s’exprimant par la bouche d’un médium américain comme un paysan suédois du XVIIe siècle. La moitié de son ouvrage Xenoglossy est consacrée à cette étude. Le médium est une femme de trente sept ans, de Philadelphie, qui n’a jamais appris le suédois. Sept linguistes parlant le suédois témoignent qu’il s’agit bien de « xénoglossie responsive ».

    L’étude minutieuse des procès-verbaux des dialogues et les tests d’aptitude aux langues étrangères appliqués au médium conduisent le Dr Stevenson à considérer ce cas comme s’expliquant mieux par la réelle survivance, après la mort, d’un paysan suédois nommé Jensen, que par toute autre considération.

    On voit l’importance de la xénoglossie. On dira que ces faits sont trop rares pour qu’on ait le droit d’en tirer des conclusions d’une telle ampleur.

    Ils sont rares en effet. Mais peut-être le seraient-ils moins si la devise de Charles Richet « rigueur dans l’expérience et hardiesse dans l’hypothèse » était bien appliquée ; si les partisans du Spiritisme adoptaient tous résolument la méthode scientifique, si les parapsychologues avaient moins peur d’envisager franchement la survivance humaine comme hypothèse de travail, la collaboration des uns et des autres permettrait à la recherche parapsychologique de dépasser le stade de la divination avec les jeux de cartes de Zener et d’ouvrir de nouvelles voies vers une plus profonde connaissance de l’être humain.(source : revue3emillenaire)  

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