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Énigmatique monde végétal
ÉNIGMATIQUE MONDE VÉGÉTAL
Une orchidée qui fleurit la nuit
Un spécialiste des orchidées a découvert sur l'île de Nouvelle-Bretagne une toute nouvelle espèce très particulière de cette fleur. Baptisée Bulbophyllum nocturnum, l'orchidée en question ne s'ouvre qu'à la tombée de la nuit et dans l'obscurité.
C'est une découverte "remarquable" qu'ont faite une équipe de spécialistes des orchidées : sur l'île de Nouvelle-Bretagne, au large de la côte nord-est de la Nouvelle Guinée, ceux-ci ont déniché un exemple unique d'orchidée nocturne, une fleur qui ne s'ouvre que dans l'obscurité du soir.
Or, parmi les 25.000 espèces d'orchidées déjà connues, la plupart sont pollinisés par des papillons de nuit mais leurs fleurs restent ouvertes durant tout le jour. Soit tout l'inverse de la nouvelle espèce baptisée Bulbophyllum nocturnum.
Ed de Vogel, spécialiste hollandais des orchidées a fait l'étonnante découverte alors qu'il collectait des fleurs dans une zone. Il a ainsi rapporté l'un des spécimens dénichés à l'Hortus Botanicus de Leiden aux Pays-Bas pour la mettre en culture. Mais quand les bourgeons de l'orchidée sont sortis, ceux-ci se sont flétris dès qu'ils ont atteint la taille à laquelle les autres s'ouvrent normalement.
Pour élucider ce mystère, Ed de Vogel a alors emmené la fleur faire un petit tour durant la nuit et surprise : l'un des bourgeons s'est ouvert à 22H.
Ensuite, d'autres observations d'autres bourgeons ont confirmé qu'ils ne s'ouvraient qu'à ce moment là pour se refermer environ 12 heures plus tard au petit matin, ne durant ainsi qu'une seule nuit. Après cela, le spécialiste hollandais s'est allié à Andre Schuiteman, spécialiste des orchidées du Royal Botanic Gardens de Kew pour décrire la nouvelle espèce au cours d'une étude publiée dans la revue Botanical Journal of the Linnean Society.
Une fleur pollinisée la nuit
Très peu d'espèces végétales possèdent des fleurs qui ne s'ouvrent que la nuit. C'est le cas par exemple des Reines-de-la-Nuit des cactus Selenicereus ou encore des jasmins de la nuit. Mais la nouvelle espèce d'orchidée appartient à un groupe de plantes connues pour leurs fleurs étranges.
Elle ressemble un peu à des insectes à pattes, des petites araignées velues et ont parfois des fins filaments qui s'agitent au fil du vent, peut-être pour attirer les insectes. Les experts supposent ainsi que Bulbophyllum nocturnum est pollinisée par des bêtes nocturnes, sûrement par des petites mouches telles que des moucherons.
"Ceci nous rappelle à nouveau que de surprenantes découvertes peuvent encore être faites. Mais c'est une course contre le temps pour trouver ces espèces telles que celles-ci, qui ne vivent que dans des forêts tropicales primaires. Comme nous le savons, ces forêts disparaissent vite.
Il est donc de plus en plus important d'obtenir des financements pour les travaux nécessaires à de telles découvertes", commente le Dr Andre Schuiteman cité par le Telegraph.
(source : maxisciences)
Dans le désert d'Atacama au Chili une floraison exceptionnelle
Au nord du Chili, se trouve le désert d’Atacama, le plus aride du monde. Pourtant, certaines années, celui-ci se couvre de fleurs comme c'est le cas aujourd'hui, offrant ainsi un incroyable spectacle.
Cette année, le désert d’Atacama, au nord du Chili, s’est couvert d’un tapis de fleurs exceptionnel. D’abord blanches puis jaunes, bleues, rouges et oranges, une multitude de fleurs couvre à perte de vue le sable.
Partout, celles-ci émergent, envahissent les cactus et s'accrochent à la roche.
Mais ce "désert fleuri", méconnu, reste mystérieux pour les scientifiques.
"On ignore tout par exemple du rôle des transferts entre les eaux de brume côtière et le désert, des phénomènes de ruissellement qui en découlent, au moins aussi importants que les précipitations directes",explique à l'AFP Carla Louit, directrice du parc national créé en 1994.
On sait toutefois qu'El Niño, le phénomène climatique balayant les côtes Pacifique de l'Amérique du Sud tous les 6 ou 7 ans, apporte les pluies nécessaires à la germination des bulbes et rhizomes, qui peuvent rester des décennies en "latence".
"C'est une année exceptionnelle, il a plu plus de 50 millimètres. Les fleurs commencent à pousser à partir de 15 mm par an, mais cette année toutes les espèces sont sorties", indique la directrice.
Une bonne pluviométrie ne suffit pourtant pas, précise Sciences et Avenir. Il faut également que les pluies surviennent à intervalles réguliers, qu’elles soient ni trop fortes ni trop éparses et que les gelées de l’hiver austral ne viennent pas perturber la germination.
Des fleurs rares victimes des visiteurs
Si toutes ces conditions sont réunies, le désert fleuri peut alors perdurer de septembre à décembre.
"La dernière fois qu'il y a eu autant de fleurs, c'était en 1989. Depuis il y a eu des déserts fleuris, mais jamais comme celui-là", s'émerveille le père Lucio, curé d'un village voisin et botaniste amateur. "
Nous avons plus de 200 espèces de fleurs endémiques, qui ne poussent nulle part ailleurs au monde, dont 14 en danger d'extinction", précise Yohan, un garde du parc, qui déplore les pratiques de certains visiteurs. "Des gens les arrachent pour les emmener chez eux pensant qu'elles vont pousser, évidemment elles ne poussent jamais. Et quand on arrache un bulbe, il est perdu pour le désert".
Par exemple, l'emblématique Griffe du Lion (Leontochir Ovallei) est très rare. Il s’agit d’une grosse fleur rouge évoquant le rhododendron, et qui marque l'apogée du "désert fleuri". "Elle est la dernière à fleurir car ses bulbes sont enterrés très profond, et il faut qu'il tombe beaucoup d'eau avant qu'elle commence à sortir", explique le père Lucio. "Elle est "monotypique", c'est la seule représentante de son espèce sur terre. Vous vous rendez compte ?" dit-il.
"Il existe peu d'études intégrales sur le désert fleuri, juste des études ponctuelles sur certains de ses éléments", explique Carla Louit. "Il n'y a pas de fonds pour étudier un phénomène aussi sporadique". Pourtant, seules des données scientifiques permettrait de mettre en place un plan de conservation efficace.
(source : maxisciences)
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