• Inventions incroyables ancestrales

    Observations et symboles

    Les inventions incroyables ancestrales

    Des inventions anciennes étonnamment avancées qui défient notre compréhension moderne.

    L’univers est rempli de mystères qui remettent en question notre savoir actuel. Dans la série « Au-delà de la science », Epoch Times rapporte des récits à propos de ces phénomènes et théories qui posent un défi à nos connaissances actuelles. Sont-ils vrais ? Peuvent-ils permettre de futures découvertes et de nouvelles compréhensions de notre univers ? À vous de décider. Par Alain Mirak  

    Nous avons perdu la connaissance de certaines des inventions les plus utiles de l’histoire. Malgré toutes nos découvertes et notre ingéniosité, nos ancêtres d’il y a plusieurs milliers d’années continuent à nous surprendre par leur ingéniosité et découvertes. Ce n’est que très récemment que nous avons pu développer des équivalents modernes à certaines de ces inventions.

    Le feu grégeois : une mystérieuse arme chimique

     INVENTIONS Les inventions incoyables ancestrales 

     

    Illustration d’un manuscrit enluminé, Chronique de Skylitzès de Madrid, montrant le feu grégeois en usage contre la flotte du rebelle Thomas le Slave. La légende au-dessus du navire de gauche dit : « La flotte des Romains met le feu à la flotte des ennemis. » (Wikimedia Commons)

    Les Byzantins ont utilisé une mystérieuse substance sur leurs ennemis au cours de batailles navales, du VIIe au XIIe siècle. Ce liquide, lancé à travers des tubes ou des siphons, brûlait dans l’eau et ne pouvait être éteint qu’avec du vinaigre, du sable et de l’urine. Nous ne savons toujours pas de quoi était faite cette arme chimique, appelée feu grégeois. Les Byzantins gardaient jalousement le secret de sa fabrication et ne mettaient dans le secret que quelques personnes soigneusement choisies, ce qui a fini par faire disparaître ce savoir.

    Le feu grégeois (du latin græcus, grec) est une arme incendiaire fonctionnant même en mer utilisée par l'Empire byzantin. Les Byzantins l'employèrent généralement lors des batailles navales avec des effets dévastateurs pour la marine adverse. Cela leur procura un avantage technologique qui leur permit de remporter plusieurs victoires décisives notamment lors des deux sièges de Constantinople par les Arabes ce qui permit d'assurer la survie de l'empire.

    L'impression faite par le feu grégeois sur les croisés occidentaux est telle que le terme est utilisé pour n'importe quelle sorte d'arme incendiaire, y compris celles utilisées par les Arabes, les Chinois et les Mongols. Cependant, celles-ci sont différentes et ne reprennent pas la formule du feu grégeois byzantin, qui était un secret militaire très bien gardé, à tel point qu'elle est aujourd'hui perdue. Ainsi, la composition du feu grégeois reste purement spéculative avec des hypothèses incluant des mélanges de résine de pin, de naphte, d'oxyde de calcium, de soufre ou du salpêtre. L'utilisation par les Byzantins de mélanges incendiaires se distingue par l'usage de siphons pressurisés pour projeter le liquide contre l'ennemi.

     
    Siphon à main pour la projection du feu grégeois
     
    Reconstitution (en partie conjecturelle) d'un dromon d'après les descriptions de l'empereur Léon VI le Sage : à l'avant, la plate-forme portant le siphon à feu grégeois, sous laquelle se trouvait le chaudron contenant la mixture.

    Les armes incendiaires et inflammables sont utilisées en guerre bien des siècles avant l'apparition du feu grégeois. Parmi ces armes figurent plusieurs mélanges à base de soufre, de pétrole ou de bitume. Les flèches enflammées et les pots contenant des substances combustibles sont utilisées dès le ixe siècle av. J.-C. par les Assyriens ainsi que dans le monde gréco-romain.

    En outre, Thucydide mentionne l'usage de formes antiques de lance-flammes lors du siège de Délium en 424 av. J.-C.. Concernant la marine de guerre, la flotte de l'empereur byzantin Anastase Ier a, selon Jean Malalas, utilisé un mélange à base de soufre pour mater la rébellion de Vitalien en 515, sur le conseil d'un philosophe athénien nommé Proclus.

    Cependant, le feu grégeois proprement dit est développé aux alentours de 672 et son invention est attribuée par Théophane le Confesseur à Kallinikos, un architecte originaire d'Héliopolis (une ville située aujourd'hui au Liban) dans l'ancienne province de Phoenice, conquise par la suite par les musulmans. L'exactitude et la précision chronologique de ce récit sont sujettes à caution car Théophane rapporte l'utilisation de navires transportant du feu grégeois disposant de siphons chez les Byzantins quelques années avant l'arrivée supposée de Kallinikos à Constantinople. Si cette approximation n'est pas causée par la confusion chronologique concernant les événements du siège, elle pourrait suggérer que Kallinikos a simplement développé une version améliorée d'une arme existante. L'historien James Partington va plus loin et pense qu'il est probable que le feu grégeois n'ait pas été créé par une personne en particulier mais « inventé par des chimistes de Constantinople qui ont hérité des découvertes de l'école de chimie d'Alexandrie ». Ainsi,Georgios Kedrenos, le chroniqueur du xie siècle, rapporte que Kallinikos vient d'Héliopolis en Égypte mais la plupart des historiens considèrent que c'est une erreur. Kedrenos mentionne aussi l'histoire, considérée là encore comme peu probable par les historiens modernes, des descendants de Kallinikos. Ceux-ci (une famille nommée Lampros ce qui signifie « brillant ») détiendraient le secret de la production du feu grégeois et cela encore à l'époque où Kedrenos écrit4.

    Le développement du feu grégeois par Kallinikos intervient à un moment critique de l'histoire byzantine. En effet, l'empire est affaibli par ses longues guerres avec les Sassanides alors qu'il doit faire face aux invasions musulmanes contre lesquelles il ne parvient pas à résister efficacement. En une trentaine d'années, la Syrie, la Palestine et l'Egypte tombent aux mains des Arabes. Vers 672, ceux-ci décident de prendre d'assaut la capitale impériale. Le feu grégeois est alors utilisé avec une grande efficacité contre les flottes musulmanes. Lors des deux sièges arabes de Constantinople (en 674-678 et en 717-718), cette arme joue un rôle majeur dans la victoire byzantine. Par la suite, les mentions de l'utilisation du feu grégeois dans des batailles navales contre les Arabes sont plus sporadiques. Cependant, il permit encore de remporter plusieurs victoires, notamment lors de l'expansion byzantine à la fin du ixe siècle et au début du xe siècle. Son utilisation est aussi très courante dans les guerres civiles byzantines, notamment lors de la révolte des flottes thématiques en 727 et lors de la grande rébellion de Thomas le Slave en 821-823. Dans les deux cas, les flottes rebelles sont vaincues par la flotte impériale de Constantinople qui se sert du feu grégeois. Enfin, les Byzantins ont aussi fait usage de cette arme avec des effets dévastateurs contre les différents raids de la Rus' dans le Bosphore et plus particulièrement ceux de 941 et 1043 ; ainsi que durant la guerre contre l'Empire bulgare en 970-971 quand des navires utilisant du feu grégeois servent à bloquer le Danube.

    L'importance prise par le feu grégeois dans les guerres arabo-byzantines conduit à ce que sa découverte soit attribuée à une intervention divine. L'empereur Constantin VII Porphyrogénète, dans son livre De Administrando Imperio, enjoint à son fils et héritier Romain II à ne jamais révéler les secrets de la production du feu grégeois qui furent « montrés et révélés par un ange au grand et saint premier empereur chrétien Constantin » et que l'Ange lui fit jurer « de ne préparer ce feu que pour les Chrétiens et seulement dans la cité impériale ». Constantin VII rajoute comme avertissement qu'un dignitaire aurait été frappé par des flammes venues du ciel en entrant dans une église après avoir dévoilé des éléments sur le feu grégeois aux ennemis de l'empire. Néanmoins, le récit de cet événement illustre le fait que les Byzantins ne parviennent pas à éviter que leur précieuse arme ne tombe aux mains de leurs ennemis. Ainsi, en 827, les Arabes parviennent à s'emparer d'au moins un navire incendiaire intact et les Bulgares s'emparent de plusieurs siphons et de la substance elle-même vers 812-814. Toutefois, il semble que cela soit insuffisant pour permettre à leurs adversaires de reproduire le feu grégeois. Les Arabes emploient effectivement plusieurs substances incendiaires similaires à celle des Byzantins mais jamais ils ne réussirent à copier la méthode byzantine de projection par un siphon. À la place, ils utilisèrent des catapultes et des grenades.

    Le feu grégeois est encore mentionné au xiie siècle et Anne Comnène en donne une description éclatante de son usage lors d'une bataille navale contre les Pisans en 1099. Toutefois, bien que l'utilisation d'un navire incendiaire hâtivement improvisé lors du siège de Constantinople en 1203 par la Quatrième croisade soit rapportée, il n'est plus fait aucune mention de l'usage du feu grégeois. Cela pourrait être dû au déclin militaire de l'empire lors des vingt ans qui précédèrent le siège ou causé par la perte par les Byzantins des territoires dont sont issus les matières premières nécessaires à la production de cette arme.

    Caractéristiques générales

    Comme le montre l'avertissement de Constantin Porphyrogénète, les ingrédients et le processus de fabrication et de déploiement du feu grégeois sont précieusement gardés secrets. Celui-ci est si bien conservé que la composition exacte du feu grégeois a été perdue. De ce fait, le mystère de la formule a longtemps été l'élément clé des recherches autour du feu grégeois. Toutefois, malgré cette forte préoccupation, le feu grégeois est mieux connu comme un système d'arme complet comprenant plusieurs éléments. Tous devaient fonctionner ensemble pour que le feu grégeois soit efficace. Ces éléments divers comprennent d'autres éléments que la formule exacte de la composition comme des dromons spécialisés permettant de le transporter pour la bataille, le mécanisme permettant de préparer la substance en la chauffant et en la pressurisant, le siphon pour la projeter et l'entraînement spécial des siphōnarioi qui manient ces siphons. La connaissance du fonctionnement de l'ensemble du système est très compartimentée. Ainsi, les personnes affectées à une tâche en particulier n'ont connaissance que des secrets propres à cette mission pour éviter que l'adversaire ne puisse acquérir une parfaite connaissance du feu grégeois et de son maniement. Ainsi, lorsque les Bulgares s'emparent de Mesembria et de Debeltos en 814, ils prennent possession de 36 siphons et de feu grégeois mais sont incapables d'en faire un quelconque usage.

    Les informations disponibles sur le feu grégeois sont exclusivement indirectes et basées sur des références dans les manuels militaires byzantins ainsi que sur des sources historiques secondaires comme le texte d'Anne Comnène ou les chroniqueurs occidentaux. Cependant, ces textes manquent souvent de précision. Dans son Alexiade, Anne Comnène fournit une description d'une arme incendiaire qui a été utilisée par la garnison byzantine de Dyrrachium en 1108 contre les Normands. Ce texte a souvent été perçu comme la formule au moins partielle du feu grégeois :

    Les écrits des chroniqueurs occidentaux de la même époque ne sont guère fiables car l' ignis graecus est le nom donné à toutes les formes de substances incendiaires.

    Dans le but de reconstruire le système du feu grégeois, les preuves concrètes qui apparaissent dans les références littéraires contemporaines fournissent les éléments suivants :

    • Le feu grégeois brûle sur l'eau et selon certaines interprétations, c'est l'eau qui déclenche la combustion. En outre, de nombreux textes témoignent du fait que le feu ne pouvait être éteint que par certaines substances comme le sable (qui prive le feu d'oxygène), du vinaigre fort ou de la vieille urine, probablement par le biais d'une réaction chimique particulière. Cette caractéristique amène à penser qu'il s'agit de magnésium.
    • C'est une substance liquide et non une forme de projectile comme le prouvent les descriptions et le nom parfois donné au feu grégeois de « feu liquide ».
    • En mer, il était généralement projeté par des siphons bien que les pots en terre ou des grenades remplis de feu grégeois ou d'une substance similaire aient aussi été utilisés.
    • La projection de feu grégeois est accompagnée d'un « fracas » et de beaucoup de fumée.
    • Il est possible que le feu grégeois fut constitué en partie par de la sciure de bois, imbibée de pétrole, et qui de ce fait, pouvait flotter sur l'eau, et projetée en grande quantité, pouvait constituer un brasier, pouvant détruire des navires, le feu partant du niveau de la mer touchant rapidement le bois des coques des navires.

    Théories sur la composition

    La première théorie qui fut aussi durant de nombreuses années la plus populaire sur la composition du feu grégeois établissait que son principal ingrédient était le salpêtre, ce qui en ferait un ancêtre de la poudre à canon. Cette théorie s'appuie sur le fait qu'une décharge de feu grégeois est accompagnée d'un fracas et de fumée ainsi que sur le fait que la distance à laquelle il pouvait être projeté à l'aide d'un siphon suggère une décharge explosive. À l'époque d'Isaac Vossius, plusieurs érudits adhèrent à cette théorie et notamment ceux de l'école française du xixe siècle incluant le célèbre chimiste Marcellin Berthelot. Cependant, cette vision a depuis été rejetée car le salpêtre n'apparaît pas avoir été utilisé dans le domaine militaire en Europe ou au Moyen-Orient avant le xiiie siècle et est complètement absent des sources arabes qui sont les chimistes les plus réputés du monde méditerranéen avant le xiiie siècle. De surcroît, le résultat d'un tel mélange aurait été radicalement différent de la substance décrite par les sources byzantines.

    Une autre théorie, basée sur le fait que le feu grégeois ne peut être éteint par de l'eau (d'autres sources suggérant même que l'eau intensifierait les flammes), suggère que son pouvoir destructeur est le résultat d'une réaction explosive entre l'eau et l'oxyde de calcium. Cependant, si l'oxyde de calcium est bien connu et utilisé par les Byzantins et les Arabes dans le domaine militaire, la théorie est réfutée par les preuves empiriques et littéraires. Une substance basée sur l'oxyde de calcium devrait entrer en contact avec l'eau pour se mettre à brûler, or, les Tactica de l'empereur Léon VI le Sage indiquent que le feu grégeois est versé directement sur le pont des navires ennemis. Cependant, les ponts sont laissés humides du fait du manque d'étanchéité. De même, Léon décrit l'usage de grenades ce qui renforce l'idée que le contact avec l'eau n'est pas nécessaire pour que la substance s'enflamme. De plus, C. Zenghelis montre que les résultats basés sur l'expérimentation indiquent que le résultat d'une réaction entre l'eau et l'oxyde de calcium serait négligeable en pleine mer. Une proposition similaire suggère que Kallinikos aurait découvert le phosphure de calcium. Au contact avec de l'eau, le phosphure de calcium relâche de la phosphine qui s'enflamme spontanément. Toutefois, des expériences plus poussées n'ont pas réussi à reproduire l'intensité décrite du feu grégeois.

    En définitive, si la présence d'oxyde de calcium ou de salpêtre dans la substance ne peut être entièrement exclue, ce n'en sont pas les principaux ingrédients. La plupart des historiens modernes s'accordent pour dire que le feu grégeois est constitué principalement de pétrole qu'il soit brut ou raffiné, ce qui le rapproche du napalm moderne. Les Byzantins ont un accès facile au pétrole brut grâce aux champs naturels de pétrole présents autour de la mer Noire (celui de Tmoutarakan est mentionné par Constantin Porphyrogénète) ou à divers endroits dans le Moyen-Orient. Un des noms du feu grégeois est le « feu mède »(μηδικὸν πῦρ) et l'historien du vie siècle Procope de Césarée rapporte que du pétrole brut appelé naphte (en grec, νάφθα (naphtha), du moyen-perse نفت (naft)) par les Perses est connu sous la dénomination d'« huile mède » (μηδικὸν ἔλαιον) par les Grecs. Cela semble corroborer l'usage du naphte comme ingrédient basique du feu grégeois. En outre, il existe un texte en latin du ixe siècle gardé à Wolfenbüttel en Allemagne qui mentionne les ingrédients de ce qu'il semble être le feu grégeois ainsi que le fonctionnement des siphons servant à le projeter. Bien que ce texte contienne quelques imprécisions, il identifie clairement le naphte comme le principal composant. Des résines sont probablement ajoutées comme épaississant (le Praecepta Militaria y fait référence en parlant de πῦρ κολλητικόν, « feu collant ») ainsi que pour accroître la durée et l'intensité des flammes.

     
    Catapultage d'un feu grégeois lors de l'assaut d'une forteresse au xiiie siècle.

    Le feu grégeois a permis à la marine byzantine de remporter des victoires notables et notamment de résister aux Arabes de la fin du viie à la moitié du viiie siècle. Il était manipulé par un corps spécial de soldats qui le projetaient contre l'ennemi, soit à l'aide de grenades à main en argile préalablement allumées par une mèche, soit par un système de pompe donnant l'effet d'un lance-flammes. Les chefs de section de ce corps, les siphonarios, faisaient partie de l’état-major du dromon. Ces artificiers étaient protégés par un petit château en bois à la proue. En outre, quelques soldats étaient chargés de repousser les éventuels agresseurs qui auraient voulu s’en prendre directement à eux.

    Le feu grégeois n'était toutefois pas la panacée face aux menaces maritimes auxquelles était confronté l'Empire byzantin. En effet, il ne pouvait être utilisé que sur des mers calmes et en l'absence de vents. Si ces conditions étaient souvent réunies en mer de Marmara et à proximité de Constantinople, le feu grégeois était beaucoup plus difficile d'utilisation en haute mer.

    La prise de provinces byzantines permit aux musulmans de retourner les forces maritimes conquises contre leur ancien suzerain pour disposer de cette technologie. Le feu grégeois fut utilisé jusqu’au xive siècle et la découverte d'une substance plus redoutable encore : la poudre à canon. Sa composition fut perdue après la chute de Constantinople, en 1453.

    En Indonésie, le feu grégeois était connu au xvie siècle. À cette époque en effet, des navires de guerre du sultanat d'Aceh dans le nord de l'île de Sumatra attaquent une flotte portugaise avec cette arme incendiaire.

     INVENTIONS Les inventions incoyables ancestrales

    (photo : wikimedia)

        

    Le verre flexible : une substance trop précieuse

    Il existe trois anciens témoignages sur une substance connue comme le vitrum flexile, le verre flexible, qui ne sont pas assez clairs pour déterminer si cette matière a réellement existé. L’histoire de son invention est racontée pour la première fois par Pétrone († 66).

    Il écrit à propos d’un verrier qui a présenté à l’empereur Tibère (qui a régné de 14 à 37) un récipient en verre. Il a demandé à l’Empereur de le lui rendre puis il l’a jeté à terre. Le verre ne s’est pas cassé, il n’avait qu’une bosse et le verrier n’a eu qu’à le marteler légèrement pour lui rendre sa forme. Craignant la dévaluation des métaux précieux, Tibère a ordonné que l’inventeur soit décapité pour que le secret du vitrum flexile meure avec lui.

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    Une statue en marbre de l’empereur Tibère, 37 ap. J.-C. (Wikimedia Commons)

    Pline l’Ancien († 79) parle également cette histoire. Il ajoute que, bien que cette histoire soit fréquemment racontée, elle n’est peut-être pas entièrement vraie.

    La version racontée près de 200 ans plus tard par Dio Cassius a transformé le verrier en une sorte de magicien. Quand le récipient a été jeté au sol, il se serait brisé et le verrier l’aurait réparé à mains nues.

    En 2012, la compagnie de fabrication de verre Corning a annoncé son « Willow Glass ». Résistant à la chaleur et assez flexible pour être enroulé, il a depuis prouvé son efficacité dans la fabrication de panneaux solaires.

    Si le malheureux verrier romain a bien inventé le verre flexible, il semble qu’il ait été des milliers d’années en avance sur son temps.

    Le verre flexible et ultra fin s’invitera bientôt dans votre poche

    L’entreprise Corning, déjà inventeur d’un dispositif équipant la plupart des smartphones, a dévoilé une technologie très prometteuse qui pourrait bientôt avoir le même succès : un verre flexible aux caractéristiques novatrices. Découvrez de quoi sera fait votre téléphone de demain !

    Ce verre flexible élaboré par Corning possède deux caractéristiques principales : son épaisseur pas plus grande qu’une feuille de papier et sa grande légèreté. Demain nous pourrions tous être équipés de mobiles bien plus fins et plus légers. Autre caractéristique majeur, sa flexibilité, qui lui permet de s’enrouler autour d’une structure circulaire ! Et pour finir, ce verre a la particularité de fonctionner parfaitement avec des surfaces tactiles. Une aubaine pour les constructeurs de téléphones mobiles.

    Des échantillons sont d’ores et déjà disponibles pour les laboratoires de recherche et développement des constructeurs qui souhaiteraient étudier cette technologie. On a déjà hâte de pouvoir s’équiper de portables fins comme du papier.( source : soocurious)

    Un antidote à tous les poisons

    Un soi-disant « antidote universel » efficace contre tous les poisons aurait été développé par le roi du Pont Mithridate VI (règne 120-63 av. J.-C.) et perfectionné par le médecin personnel de l’empereur Néron. La formule originale serait perdue, explique Adrienne Mayor, folkloriste et historienne des sciences à l’université de Stanford, dans son article de 2008 Greek Fire, Poison Arrows & Scorpion Bombs : Biological and Chemical Warfare in the Ancient World. Les anciens historiens nous disent cependant qu’il avait pour ingrédients de l’opium, des vipères hachées ainsi qu’une combinaison de petites doses de poisons et de leurs antidotes.

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    Une représentation de Mithridate VI. (Wikimedia Commons)

    La substance était connue comme Mitridatium, en référence au roi Mithridate VI.

    Mayor a fait remarquer que Serguei Popov, un ancien chercheur de pointe dans le domaines des armes biologiques ayant participé à l’important programme Bioprepat de l’Union Soviétique et qui a déserté pour les États-Unis en 1992, essayait de faire un Mitridatium moderne.

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    Une représentation d’Archimède mettant le feu aux navires romains devant Syracuse à l’aide de miroirs paraboliques. (Wikimedia Commons)

    Le mathématicien grec Archimède († 212 av. J.-C.) a développé une arme à rayons de chaleur, qui n’a pas pu être reproduite avec les compétences de l’émission « Mythbusters » de Discovery Channel lors d’une tentative de reconstitution en 2004. Mayor a décrit l’arme comme « une rangée de boucliers de bronze polis qui reflètent les rayons du soleil sur les navires ennemis. »

    Bien que « Mythbusters » ait échoué à reproduire l’arme ancienne et l’ait qualifié de mythe, des étudiants du MIT ont réussi en 2005. Ils ont incendié un bateau à San Francisco en utilisant cette arme vieille de 2200 ans.

    Une arme à rayons de chaleur dévoilée en 2001 par la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) utilise des micro-ondes pour pénétrer « la peau de la cible, la chauffant à 55 °C et lui donnant l’impression que sa peau est en flammes », a expliqué Mayor.

    Du béton romain

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    Béton vieux de près de 2000 ans à Rome. (Xerones/Flickr)

    Les vastes structures romaines, qui ont perduré des milliers d’années, sont un témoignage des avantages du béton romain sur le béton utilisé de nos jours, qui montre des signes de détérioration après 50 ans.

    Des chercheurs ont travaillé ces dernières années à découvrir le secret de la longévité de ce béton. L’ingrédient clé est la cendre volcanique.

    Un article publié en 2013 par le Centre d’Information de l’université de Californie-Berkeley annonçait que les chercheurs de l’université avaient décrit pour la première fois comment le composé calcium-aluminum-silicate-hydrate (C-A-S-H) liant le matériau était extraordinairement stable. Le processus de fabrication créerait une émission de dioxyde de carbone plus faible que le processus de fabrication du béton moderne. Certains inconvénients de son usage sont qu’il prend plus longtemps à sécher, et bien qu’il soit plus pérenne, il est plus fragile que le béton moderne.

    L’acier de Damas

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    Une épée faite en acier de Damas. (NearEMPTiness/Wikimedia Commons)

    Dans les temps médiévaux, des épées faites à partir d’une substance appelée l’acier de Damas était produite dans le Moyen-Orient à partir d’un matériau brut venant d’Asie appelé l’acier Wootz. Il était incroyablement solide. Ce n’est qu’à la fin de la Révolution Industrielle qu’un métal aussi solide serait forgé de nouveau.

    Le secret dans la fabrication de l’acier de Damas du Moyen-Orient n’est réapparu que récemment par l’observation de microscopes électroniques à balayage. Il a d’abord été utilisé aux environs de 300 av. J.C. et sa connaissance semble avoir été inexplicablement perdue vers la moitié du XVIIIe siècle.

    La nanotechnologie était impliquée dans la fabrication de l’acier de Damas, dans le sens que des matériaux étaient ajouté au cours de la fabrication de l’acier pour créer des réactions chimiques à un niveau quantique, explique l’expert en archéologie K. Kris Hirst dans un article écrit pour About Education. C’est une forme d’alchimie.

    Hirst a cité une étude menée par Peter Paufler de l’université de Dresde et publiée dans le magazine Nature en 2006. Paufler et son équipe ont émis l’hypothèse selon laquelle les propriétés naturelles du matériau source d’Asie (l’acier Wootz), lorsqu’elles sont combinées avec des matériaux ajoutés au cours du processus de fabrication dans le Moyen-Orient, causent une réaction : « Le métal a développé une microstructure appelée « nanotubes de carbure », d’extrêmement petits tubes de carbones qui s’expriment à la surface de la lame et lui confère sa solidité », avance Hirst.

    Les matériaux ajoutés durant la fabrication de l’acier de Damas incluent l’écorce de Cassia fistula, du laiteron, du vanadium, du chromium, du manganèse, du cobalt, du nickel ainsi que certains éléments rares à l’état de traces venant probablement des mines en Inde.

    Hisrt écrit : « Ce qui s’est passé au milieu du XVIIIe siècle est que la réaction chimique du matériau brut s’est altéré – les quantités minimes de un ou plus de ces minéraux ont disparu, peut-être parce leur filon naturel était épuisé. »

    (source : onsaitcequonveutquonsache)

     

      

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