• Les grottes mystérieuses

    Sagesse ancestrale

    Les grottes mystérieuses 

    Les grottes ont toujours attiré l'homme, parfois il y trouvait  un refuge contre les animaux sauvages et  une protection contre les intempéries, parfois, le lieu devenait sacré, on trouve d'étranges grottes dans le monde entier... 

    La mystérieuse grotte aux coquillages de Margate

    Un tunnel souterrain décoré de 4,6 millions de coquillages

    Ce tunnel souterrain décoré de 4,6 millions de coquillages, et surnommé la Grotte aux coquillages, est un véritable mystère. Personne ne sait qui a décoré cet endroit, quand, ni pourquoi... 

    © Barney Moss/Flickr  

    La Shell Grotto, la grotte aux coquillages, est un passage souterrain incurvé orné de coquillages. Elle est située à Margate, dans le Kent. Presque toute la surface des murs et du toit est recouverte de mosaïques entièrement créées avec des coquillages, totalisant environ 190 mètres², soit environ 4,6 millions de coquillages. Elle a été découverte en 1835 mais son âge et son but restent inconnus. La grotte a le grade I des Monuments classés et est ouverte au public.

    La Shell Grotto se compose d'un passage souterrain, d'environ 2,4 mètres de haut et 21 mètres de longueur, se terminant par une salle rectangulaire, dénommée la chambre de l'Autel et mesurant environ 5 x 6 mètres.

    La cavité est entièrement souterraine. Des marches grossièrement taillée dans la craie à l'extrémité supérieure conduisent à un passage d'environ 1,07 mètres de large, qui serpente dans la roche jusqu'à atteindre une arche. À partir de là, les murs et le toit sont couverts d'une mosaïque constituée de coquillages. L'arche mène à une colonne centrale circulaire, nommée la Rotonde, rejoignant l'autre côté du Dôme - une arborescence augmentant la surface, permettant une certaine lumière du jour dans la structure. Le plan du soubassement de la coupole est triangulaire, équilatéral, avec une arche au centre, de chaque côté. Les deux arches sur les côtés sont celles qui mènent à la Rotonde, tandis que l'arche à la base mène au Passage Sinueux. Ce passage, aux murs et aux voûtes incurvés courbes est riche en mosaïques de conception variée. À la fin du Passage Sinueux, une arche conduit à la Chambre Rectangulaire. La décoration prend un caractère plus formel et géométrique, mais toujours finement dessiné et exécuté. Les sujets sont les étoiles et le soleil principalement. Le point focal, l'«autel» est la niche en forme d'arc de cercle qui fait face à l'arche d'entrée.

    Le but de la structure est inconnue, et diverses théories ont daté sa construction à tout moment dans les 3 000 dernières années, si ce n'est plus : folie d'un homme riche au xviiie ou xixe siècle,calendrier astronomique préhistorique, création des Templiers, des franc-maçons, construction des Phéniciens, des Pythagoriciens / cabalistes orientaux, édifice funéraire construit par anciens Crétois, civilisation mexicaine qui vivait voici environ 12.000 ans... et cela continue.

    Les coquillages les plus fréquemment utilisés tout au long de la mosaïque - moules, coques, bulots, patelles, pétoncles et huîtres - sont en grande partie locaux. Ils auraient été trouvés en nombre suffisant à partir de quatre baies possibles : Walpole Bay en Cliftonville, Pegwell Bay, surtout à Shellness Point, Cliffsend, près de Richborough, Sandwich Bay, Shellness et sur l'île de Sheppey. La majorité de la mosaïque est formée à partir de bigorneau plat, qui est utilisé pour créer le remplissage de fond entre les créations. Toutefois, ce coquillage ne se trouve que rarement au niveau local, de sorte qu'il aurait été ramassé près des rives ouest de Southampton, où il est abondant.

    Le liant permettant de faire tenir les coquillages à la paroi et entre eux est une colle à base de poisson.

    Histoire

    Les récits sur l'histoire de la grotte sont contradictoires, bien que la plupart s'accordent sur la date de 1835 où James Newlove et son fils en creusant une mare pour les canards auraient fait la découverte. La première référence à la Shell Groto paraît dans un article de la Gazette du Kentish du 22 mai 1838, annonçant sa prochaine ouverture comme attraction pour le public.

    LES GROTTES MYSTERIEUSES

    (photo : bistrobarblog)

    Elle est demeuré une propriété privée depuis sa découverte.

    En 1932, un nouveau propriétaire a repris la Grotte. Il remplace l'éclairage au gaz, qui, au cours des quatre-vingt dix années précédentes, a noirci la surface des coquillages colorés, par un éclairage électrique. Des essais de nettoyage montrent que, en majorité, les coquilles ont perdu leur couleur sous la saleté et sont de couleur blanche. La structure a également subi les effets de la pénétration de l'eau, mais a été retiré de la liste des bâtiments en péril en 2012 à la suite d'un programme de conservation de cinq ans, mené en partenariat avec English Heritage. Un plan de remplacement des mosaïques endommagées - Le projet Cocarde - a été lancé en 2012.

    Les Amis de la Grotto Shell constituée en 2008 est une association sans but lucratif créé pour promouvoir, conserver et préserver la grotte comme un monument historique uni. (source : .wikipedia)

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    La plus grande cité souterraine, Derinkuyu 

    LES GROTTES MYSTERIEUSES

     Une salle de la cité souterraine de Derinkuyu   Voir la carte topographique de Turquie
     
    Située en Cappadoce, Derinkuyu est connue pour sa cité souterraine, la plus grande de Turquie.

    Derinkuyu, mot qui signifie « puits profond », est le nom d'une ville et d'un district de la province de Nevşehir, en Anatolie centrale (Turquie). 

    Des habitations souterraines existaient déjà à l'époque de Xénophon (ve et ive siècles av. J.-C.). Dans l'Anabase, il indique que des gens, en Anatolie, avaient creusé leurs maisons dans le sol et y vivaient dans des espaces suffisamment grands pour y loger leurs familles et leurs animaux et y stocker des vivres. Certains auteurs font remonter les premières excavations à l'époque hittite(xiiie siècle av. J.-C.), mais il est plus généralement admis que la cité de Derinkuyu date de la domination phrygienne (viiie siècle av. J.-C.2, et qu'elle fut agrandie progressivement au début de la période byzantine : tout ce qui y a été retrouvé date au plus tôt du ve siècle ap. J.-C. Les vestiges les plus récents sont du xe siècle.

    La cité servit de refuge aux premiers chrétiens grecs, face aux persécutions de l'Empire romain (édit de Dioclétien en 303) et, à partir du viie siècle, face aux raids des Omeyyades et des Abbassides. Elle fut ouverte aux visiteurs en 1969, mais 10 % seulement de la cité leur sont accessibles. Les huit étages dégagés à ce jour atteignent une profondeur d'environ 85 mètres.

     
    Porte de pierre. Le trou central permettait de manœuvrer la porte et faisait office d'oeilleton.

    La cité pouvait être fermée de l'intérieur par de grandes meules circulaires faisant office de portes. Elles avaient un diamètre de 1 à 1,50 m, une épaisseur de 30 à 50 cm et un poids de 200 à 500 kg. Chacun des 13 étages pouvait être fermé séparément.

     
    Lieu d'élaboration du vin

    L'espace était organisé autour de 52 cheminées d'aérations, qui, pour quatre d'entre elles, atteignaient une profondeur de 30 m et servaient également de puits. Ceux-ci constituaient un point faible dans le système de défense : devant la difficulté de s'emparer de telles cités, certains envahisseurs tentèrent de les empoisonner. Comme les autres cités du même genre, celle de Derinkuyu comportait des lieux de culte, des pièces de stockage, des étables ou des bergeries, des pressoirs à vin et à huile, des cuisines, des réfectoires. Mais une vaste pièce voûtée au second étage (en partant du haut), qui servit semble-t-il d'école religieuse, est spécifique à Derinkuyu.

    Entre le troisième et le quatrième niveau, un escalier abrupt mène à une église cruciforme de 10 × 25 m et 2,5 m de hauteur.

    Tous ces aménagements et la grande dimension de la cité permettaient d'abriter jusqu'à 20 000 personnes, mais étaient conçus pour accueillir 3000 personnes en moyenne pour de longues durées.

    Un tunnel, qui part du troisième étage, rejoignait probablement la cité souterraine de Kaymaklı, distante de 9 km.

    Sur les collines avoisinantes se trouvaient des guérites, dont ne subsistent que des fondations, à partir desquelles on pouvait observer les alentours et donner l'alerte au besoin.

    Les autres cités souterraines

    Plus de 200 cités souterraines d'au moins deux niveaux ont été découvertes en Cappadoce. 36 d'entre elles comportent trois niveaux ou davantage et cinq sont accessibles aux visiteurs. Parmi ces dernières, Derinkuyu est la plus grande. La seconde par la taille est celle de Kaymaklı, puis viennent Özkonak (découverte en 1972 près d'Avanos), Tatlarin et Saratlı (près d'Aksaray). Mazı Küyü (d'accès difficile mais en cours d'aménagement) et Güzelyurt, mieux connue sous son ancien nom Gelveri, valent également d'être mentionnées.

    (source : wikipedia)

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    Une ville souterraine mystérieuse !

    En 1963, un habitant de Derinkuyu (Turquie), démolit un mur de sa maison-grotte, il y découvre derrière, une chambre dont il ignorait l'existence, puis encore une autre, et encore une autre, etc... C'est une véritable ville souterraine qui vient d'être découverte. Les archéologues ont commencé à étudier cette fascinante construction, et ont été en mesure de traverser 40 mètres de profondeur, même si l'on pense que la ville descend à 85 mètres de profondeur pour une population de plus de 10 000 personnes. Seulement huit niveaux sont accessibles et peuvent être visités, les autres sont partiellement obstruées ou réservées à des archéologues et des anthropologues qui étudient l'histoire de Derinkuyu. La ville a été utilisée comme refuge, notamment par les tout premiers chrétiens, mais également par des milliers de personnes qui vivaient dans ce sous-sol pour se protéger des invasions fréquentes que Cappadoce subissait il y a des centaines d'années. 

    A l'intérieur, les galeries souterraines de Derinkuyu (où il y a de l'espace vivable pour au moins 10.000 personnes) étaient inaccessibles pour l'ennemi, en effet, de grosse pierres servant de portes empêchaient quiconque de pénétrer dans la galerie. Ces portes-rochers font de 1 à 1,5 mètres de hauteur, environ 50 centimètres de largeur pour un poids de 500 kilos.

    Derinkuyu possède un tunnel de près de 8 kilomètres de long qui mène à une autre ville souterraine de Capadocia, Kaymakli.

    La ville a profité de l'existence d'une rivière souterraine, de puits d'eau et d'un magnifique ventilateur naturel (52 puits de ventilation) qui étonne encore les ingénieurs à notre époque.

     

    (source : spi0n

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    La Mystérieuse Grotte De Rouffignac

    Lors de notre séjour périgourdin, nous voulions absolument visiter une grotte. Bien que nous étions à proximité de Lascaux, je tenais à en voir une plus « authentique » et moins connue. Notre choix initial s’était porté sur Font-de-Gaume située aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil mais les entrées étant limitées à un nombre restreints de visiteurs pour la bonne préservation des lieux, il nous a fallu modifier nos plans. Nous nous sommes alors tournés vers la Grotte de Rouffignac et nous ne regrettons pas du tout ce choix!

    Classée comme une des plus vastes de la région, cette grotte à la particularité de se visiter… en petit train électrique!

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    En effet, la grotte est longue d’un kilomètre! Et la visite en petit train a également l’avantage d’éviter le piétinement et la détérioration naturelle dûe aux visites.

    C’est accompagné d’un guide (et de quelques autres visiteurs) et dans une obscurité quasi totale que nous nous sommes plongés 14 000 ans en arrière. Bien que de nombreuses galeries s’enfoncent tel un labyrinthe géant dans la terre, peu sont visitables.

    Si les premiers habitants supposés, au vu des nombreuses marques laissées sur les parois, semblent avoir été les ours, les hommes ont rapidement investi les lieux pour laisser place à leur art. Les mammouths ont été leur sujet de prédilection ce qui vaut à la grotte d’être surnommée « la grotte aux cent mammouths ».

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    La première représentation de ces mammouths a été un moment époustouflant. Le guide arrête le train, descend avec sa lampe torche et nous montre les parois, en nous donnant quelques explications A ce moment-là, la frustration est grande car… on ne voit rien. Puis, comme par magie, il oriente sa lampe de façon à ce que la lumière rase le mur. Et sous nos yeux ébahis, apparaissent des mammouths (comme ceux ci-dessus), gravés à même la roche, au-dessus des griffures laissés par les ours. Les historiens supposent que ces Hommes ont travaillés à la lueur d’une torche, avec une lumière déviante ce qui explique que lorsque l’on se trouve en face, la gravure parait inexistante. Ce fut un moment incroyable!

    La balade se poursuit, fort bien documentée par le guide, et les nombreux arrêts très intéressants. Mais le clou du spectacle provient de l’extraordinaire plafond d’une salle qui se trouve tout au fond de la grotte. Plus de 65 animaux se mêlent, cette fois au trait noir, on ne sait plus où donner de la tête… c’est fantastique!

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    On reste un petit moment à contempler ces merveilles avant de reprendre le chemin du retour et regagner la lumière du jour.

    Les visites sont limitées à un certain nombre de visiteurs chaque jour afin de préserver ce joyau de l’Histoire et les lumières sont adaptées. La grotte est pratiquement toujours plongée dans l’obscurité et le guide n’éclaire que lorsque qu’il nous montre les œuvres. Bien entendu les photos sont interdites, et toutes ces précautions sont nécessaires si l’on veut permettre aux générations futures de continuer de jouir des ces beautés qui ont traversé les millénaires. Il est amusant de voir que d’autres sont venus, bien des siècles plus tard, apposer leur patte par des dessins ou des inscriptions (notamment au début du XX° siècle) sans supposer un seul instant des trésors qui se cachaient à quelques mètres d’eux.

    Une visite magnifique et très impressionnante car on se sent tout petits devant l’Histoire marquée par des Hommes qui un jour, il y a des milliers d’années, ont voulu laisser une empreinte de leur passage. Au delà des ces merveilles, il reste toujours une grande part de mystère autour des motivations et cela rend ces œuvres encore plus fantastiques…

    (source : lalydo

        

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    La mystérieuse grotte de Nguom Ngao

    De la ville de Cao Bang (province de Cao Bang), il faut passer les cols de Ma Phuc et de Khâu Liên, au chef-lieu de Trùng Khanh, puis poursuivre jusqu’à Ban Giôc et sa célèbre chute d’eau. C’est à 3 km de là que se trouve la grotte de Nguom Ngao (hameau de Gun, commune de Dàm Thuy, district de Trùng Khanh, province de Cao Bang).

    "Nguom Ngao", en langue Tày, signifie la grotte des Tigres (Nguom: grotte, Ngao: tigre). Parce que selon la légende, beaucoup de tigres y ont vécu. Mais certains disent que le nom vient des sons émanant de la grotte pareils à des feulements de tigre. D’ailleurs, elle est également appelée la grotte du Vent... En 1921, ce sont des fonctionnaires français et vietnamiens visitant la chute de Ban Giôc qui l’ont découvert fortuitement.

    À l’intérieur de la grotte règne une température de 18 à 25o C, qui donne une fraîcheur en été et une douce chaleur en hiver. Elle fait 2.144m de long et comprend trois entrées principales: Nguom Ngao, Nguom Lôm et Nguom Ban Thuôn. L’entrée principale est Nguom Ngao, à proximité du hameau de Gun.

    De là, les visiteurs peuvent se promener dans la grotte sur environ 1 km. 

    Selon des recherches effectuées par les scientifiques, cette grotte calcaire s’est formée il y a 300 millions d'années avant notre ère. Au fil du temps, les stalactites et les stalagmites ont créé des scènes extraordinaires qui forcent l’admiration des visiteurs. Au fil des décennies, les habitants locaux et les touristes ont donné à ces concrétions calcaires des noms très évocateurs.

    La grotte est divisée en plusieurs zones: celle des « Quatre colonnes célestes » avec ses immenses piliers, celle des « Bijoux » avec ses stalactites et stalagmites scintillantes...

    Les couleurs des stalactites et stalagmites diffèrent de celles d’autres grottes. Les visiteurs peuvent imaginer un grand nombre de scènes plus ou moins fantasmagoriques... Les plus connues sont « l'arbre de corail », « le bateau », « la cascade d’or et d’argent », « le trône au lotus renversé », « le pilier solitaire »... Toutes ces scènes sont de pures créations de la nature, sans aucune intervention humaine, mais elles apparaissent incroyablement vivantes. La grotte de Nguom Ngao est vraiment un don inestimable que le Créateur a donné aux gens d’ici. /. (source : voyagevietnamanz

     

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    Les Habitats troglodytiques

    LES GROTTES MYSTERIEUSES

    Image credit: basheem at Flickr

    L'habitat troglodytique est, depuis la Préhistoire, une architecture, rudimentaire ou somptueuse, présente dans différentes traditions consistant à aménager des habitats souterrains ou creusés dans le rocher à flanc de montagne. Les maisons troglodytiques sont généralement creusées dans des roches sédimentaires (calcaires, mollasse, grès, tuf, lœss, etc.) ou volcaniques (cendres, tuf tendres, etc.) sous tous les climats. De l'abri sous roche au château ou à la cité souterraine, cette architecture a une fonction d'habitat temporaire ou permanent mais revêt traditionnellement d'autres usages domestiques ou agricoles et également, assez souvent, une fonction religieuse dans de multiples sociétés.

    Le mot « troglodyte » vient du latin troglodyta, lui-même du grec ancien τρωγλοδύτης, de τρώγλη (caverne) et δύειν (pénétrer dans, plonger). Un troglodyte est un être humain ou un animal (y compris invertébré) habitant une caverne ou une demeure creusée dans le roc ou s'appuyant sur des falaises ou des grottes naturelles ; le troglodyte est l'habitant de cette maison permanente ou saisonnière. Les expressions : habitat troglodytique, cité troglodyte, maison troglodytique, etc., sont couramment utilisées pour parler de la vie dans le monde souterrain.

    Plusieurs termes, utilisés en biologie, nuancent les modes d'occupation de l'habitat troglodytique, l'espèce y étant inféodée à des degrés divers :

    troglobie : désigne un mode de vie exclusivement troglodytique, des animaux cavernicoles,

    troglophile : désigne l'attrait non exclusif pour l'habitat troglodytique,

    trogloxène : désigne une occupation troglodytique occasionnelle, principalement à des fins de refuge temporaire ; c'est le cas des ours et des humains.

     
    L'homme des cavernes(The cave boy of the age of stone, Margaret A. McIntyre,ca. 1923 [39])

    Les Troglodytes

    Le peuple antique des Troglodytes vivait en Égypte, à proximité de la mer Rouge, installé dans les anfractuosités des rochers. Les auteurs antiques sont nombreux à y faire allusion comme Hérodote, Claude Ptolémée,Agatharchidès, Strabon, Diodore de Sicile, Pline, Tacite, Flavius Josèphe, etc.

    Ainsi dans son Histoire naturelle, Pline l'Ancien donne une description des Troglodytes tout en les associant à divers peuples plus ou moins mythologiques, les Garamantes, les Augyles, etc. :

    « Les Troglodytes creusent des cavernes, ce sont leurs maisons ; la chair des serpents leur sert de nourriture ; ils ont un grincement, point de voix, et ils sont privés du commerce de la parole. Les Garamantes ne contractent point de mariages, et les femmes sont communes. Les Augyles n'honorent que les dieux infernaux. Les Gamphasantes, nus, ignorants des combats, ne se mêlent jamais aux étrangers. On rapporte que les Blemmyes sont sans tête, et qu'ils ont la bouche et les yeux fixés à la poitrine. »

    Histoire

    La forme revêtue par les structures pour la vie souterraine est assez diversifiée.

    Les premiers troglodytes

    Les grottes naturelles ou abris sous roche ont été utilisées depuis la Préhistoire en campements généralement saisonniers. L'art pariétal au Paléolithique témoigne de cette présence de l'activité humaine dans les grottes et abris sous roche. En France, plus de 170 sites, pour la plupart dans le Sud et le Sud-Ouest (voir par exemple la grotte de Lascaux et la grotte Chauvet9) se développent sur une période d'environ 26 000 ans, de l'Aurignacien (il y a 38 000 ans) à la fin du Magdalénien (il y a 12 000 ans). Les régions calcaires traversées par des réseaux karstiques de France et d'Espagne offrent la plus grande densité de sites d'art pariétal, suivies par le Portugal, l'Italie, la Roumanie et l'Angleterre.

    Le véritable habitat troglodytique commence avec le Néolithique, d'une protection épisodique dans une cavité rocheuse, grande ou petite, l'homme passe à un habitat plus permanent, creusé, aménagé dans la roche à la faveur d'un contexte géologique et climatique favorable. Des habitats enterrés, pas à proprement parler creusés dans la roche, complètent les possibilités d'abris avec des modes de vie comparables (par exemple auxOrcades pauvres en bois), les maisons semi-enterrées et couvertes de tourbe (Irlande, L'Anse aux Meadows de Terre-Neuve, etc.) s'en approchent en comparaison à l'habitat actuel dominant. Outre la fonction d'habitat, l'occupation devient cultuelle, funéraire, défensive et économique (stockage). Cette forme d'architecture demande de l'habileté et se trouve particulièrement adaptée aux milieux pauvres en bois d'où une assez grande densité d'habitats troglodytiques en milieu aride ou dépourvus de forêts en raison de la fraîcheur du climat ou encore de la surexploitation de leur écosystème.

    Les habitats construits ou creusés (cités, casemates, etc.) constituent des structures communes pour la vie souterraine élaborées à partir de techniques minières, parfois très anciennes. Ces habitats peuvent être très profonds et comporter des kilomètres de galeries et des dizaines d'étages.

    Le contexte naturel

    La grande diversité des formes du patrimoine rupestre témoigne de la capacité de l'homme à s'adapter à son environnement. Les matériaux dans lesquels sont établis ce type d'habitats sont assez variés, la position topographique également, en versant de vallée, en falaise ou escarpement, à la surface d'un plateau, etc.

    Roches volcaniques

    Le plateau de Perrier dans les matériaux du strato-volcan des Monts Dore, dans la vallée de l'Allier (entre 2 millions d'années à 400 000 ans), le village des Roches atteste d'une présence troglodytique depuis au moins la période celtique, actuellement il reste quelque 300 grottes et caves.

    Les cendres volcaniques de l'Anatolie centrale ont été fortement érodées en badlands, les maisons pyramidales, les étables, les pigeonniers, les chapelles de la Cappadoce y ont été aménagées par des moines et ermites chrétiens.

    LES GROTTES MYSTERIEUSES

    (Yaodong -  yapsookyee)

    Matériaux sédimentaires

    Les lœss du bassin du Fleuve Jaune, en Chine du Nord, hébergent de nombreuses habitations troglodytiques (yaodong 窑洞 ou maisons-grottes) dans les quatre provinces du plateau de Lœss.

    Dans le grès alsacien, la Maison des Rochers de Graufthal.

    Karst ou pseudokarst

    Les formes karstiques de par leur nature sensible à la dissolution ont toujours offerts aux hommes de toutes les époques des cavités plus ou moins profondes et lui ont ouvert l'accès au monde souterrain (chtonien).

    Les conditions naturelles climatiques et géologiques (lithologie et structure) constituent également des contraintes voire des risques quant à la pérennité et la salubrité de cet habitat. Il s’agit des infiltrations, remontées capillaires, ruissellement, gélifraction, décompression de la roche, fontis et foisonnement. Un fontis constitue un effondrement généralement localisé. La pression des terrains de recouvrement ou la circulation d’eau peuvent provoquer la détérioration du ciel et des piliers de soutènement.

    Les usages traditionnels

    Habitat permanent

    De l'habitat nomade, temporaire, du Paléolithique dans les sites de refuges naturels (grottes et abris sous roches), l'homme se sédentarisant est passé à un mode généralement plus pérenne et construit ou creusé. On évalue à quelque 25 000 le nombre d'habitants de maisons troglodytiques en France au début du xxe siècle.

    Une étude réalisée dans le Chinon (Indre-et-Loire) a mis en évidence les différentes phases du passage d'une habitation troglodyte à un habitation indépendante hors sol. Il y eut tout d'abord des grottes naturelles qui servirent simplement d'abris aux premières populations (exemple : le coteau Sainte-Radegonde à Chinon). Puis on aménagea certaines grottes en y ajoutant un mur de façade en tuffeau percé de deux ouvertures (la porte et la fenêtre), voire, parfois, en y installant une cheminée : ce sont les « caves demeurantes ». Au stade suivant, on adossa une maison au rocher en érigeant trois murs (deux pignons et une façade) en avancée : la « cave demeurante » devient soit une pièce annexe de l'habitation, soit une cave à vin. Étape ultime, la maison se détache complétement du rocher et seule la cave reste troglodyte.

    LES GROTTES MYSTERIEUSES 

    Habitat saisonnier ou temporaire

    Les quèbes ou quèves (du béarnais quèba) de la vallée d'Ossau dans les Pyrénées-Atlantiques étaient des anfractuosités sous rocher sommairement aménagées comme abris temporaires par les bergers dans les pâturages d'estive. Une soixantaine de ces cavités ont été inventoriées par l'ethnologue Jean-Pierre Dugène. La quèbe pouvait être fermée par un mur de protection en pierre sèche, avec éventuellement un trou d'évacuation pour la fumée du foyer et une niche en guise de placard. À défaut de muraille, une toile de marine, maintenue au sol par des piquets, venait bâcher l'anfractuosité. Sous la roche exiguë, une pierre faisait office de siège et quelques peaux de mouton étendues au sol servaient de matelas. Certaines quèbes étaient de simples postes de surveillance pendant la journée ou de repli en cas de tempête au printemps et à l'automne. Enfin, certaines cavités servaient de saloirs à fromages.

    Fonction économique : usages domestiques et agricoles

    Les souterrains annulaires avaient sans doute une fonction agricole au Moyen Âge en France

    La glace naturelle et la neige compactée ont été pendant des siècles un moyen de conservation des aliments préservées dans les cavités naturelles, fissures ou grottes puis couloirs souterrains, anciennes carrières, caves ou cuves ont augmentés les capacités et la durée du stockage jusqu'à l'arrivée de la glace artificielle. À partir du xxe siècle, ce petit patrimoine a commencé à se détériorer. 

    LES GROTTES MYSTERIEUSES

    Grotte servant d'espace de stockage,Yport, Falaise d'Aval, Normandie 

    Les centaines de grottes dans les tubes de lave, parfois très petites, ont constitué des cavités refuges à Rapa Nui voire parfois occupées par des jardins, à l'abri des vents.

    LES GROTTES MYSTERIEUSES

    La Cité souterraine de Naours, Somme, a d'abord été un site d'exploitation carrier vers le xe siècle puis lors des invasions du xvie siècle, les muches (cachettes en picard) sont un refuge pour les villageois et leur cheptel.

    Avec la conquête de la Crimée par les Russes, la population réfugiée des villes troglodytes, s’installe dans les villes et sur la côte. Les forteresses sans plus d’utilité sont peu à peu abandonnées. Il reste au tourisme actuel les impressionnants vestiges d'églises et de fortifications.

    La craie turonienne a été extraite des sous-sols d'Arras dès le xe siècle et les souterrains connurent plusieurs fonctions (caves, silos… ). Le réseau de galeries s’étend sous toute la ville et au-delà. Il a servi d'abris pendant les deux guerres mondiales et en particulier de préparation de l'attaque britannique en avril 1917 lors de l'offensive de la Bataille d’Arras. Ce sont 500 tunnelliers néo-zéalandais qui furent chargés de relier les différentes carrières de la ville et quelque 24 000 soldats britanniques sortirent des souterrains (boves ou catiches) pour surprendre l'Armée allemande.

    La ville souterraine de Pékin (地下城, Dìxià Chéng) est un abri souterrain relié par un réseau de tunnels (la Grande Muraille souterraine). Creusée lorsque la Chine populaire redoutait une attaque nucléaire soviétique, la cité constitue aujourd'hui un attrait touristique.

    LES GROTTES MYSTERIEUSES

    En 1961, le gouvernement américain distribue à cinq millions d’exemplaires, un fascicule intitulé L’abri anti-atomique familial. La menace de conflit nucléaire dans les années 1960, a conduit au développement d’abris anti-atomiques (Cf. Jay Swayze et son entreprise Geobuilding Systems concevant un modèle de bunker « palace tex-mex »). Le retour sous terre évitait la confrontation aux éléments naturels et permettait la protection des radiations atomiques. La culture underground devient une contre culture et dans ce contexte écologistes brandissent la menace de la raréfaction des ressources.

    La construction actuelle de villes souterraines refuges aux États-Unis témoigne de la pérennité à travers l'histoire humaine des craintes de destruction.

    Fonction cultuelle : sépultures et sanctuaires

    Le Trésor d'Atrée ou tombe d'Agamemnon, Mycènes, est une tombe à coupole enterrée datant de 1250 av. J.-C.

    LES GROTTES MYSTERIEUSES

    Ajanta (Inde centrale) est un lieu de retraite des bouddhistes entre le IIe av. J.-C. et le ve siècle ap. J.-C. : vingt-neuf temples rupestres ornés de fresques ont été creusés dans la paroi des gorges de la Waghora.

    La nécropole étrusque de San Rocco, Toscane.

    Les Romains rendaient un culte à Mithra dans des cryptes et temples exclusivement souterrains. Les mithraeum (temples de Mithra) étaient placés sous la double symbolique de la lumière et de l'obscurité.

    Les temples d'Angkor Vat, Cambodge.

    Au royaume du Mustang, vingt-neuf cités troglodytes ont été découvertes et recensées par Michel Peissel en 1964. Un éboulement récent (1994) a mis au jour des ossements et des poteries que les services archéologiques népalais datent d'il y a plus de 3 000 ans. L'American Himalayan Foundation (2007-08) a découvert des manuscrits prébouddhistes, des chambres funéraires et des peintures datant du XIIIe siècle, antérieures à la fondation du royaume de Lo.

    Les mastabas égyptiens : tombes généralement familiales creusées à flanc de coteau et maçonnées, des premières dynasties pharaoniques;

    les tombes torajas troglodytiques des Célèbes, une pièce est creusée dans la paroi rocheuse et scellée par une porte de bois, peinte ou sculptée, où les affaires du défunt sont accrochées. La chambre funéraire est familiale et appelée maison dont nulle fumée ne monte. Une effigie, tau-tau, est placée près de la chambre et on y accède par une échelle de bambou.

    Les sépultures malgaches en position d'abris sous roche : à la manière des sépultures indonésiennes, les anciennes traditions malgaches disposaient des sépultures dans des cavités difficilement accessibles des parois rocheuses.

    Onze églises médiévales monolithiques creusées dans le roc par le roi Lalibela, Éthiopie ; classées au patrimoine mondial de l'humanité en 1978.

    Les nombreuses catacombes chrétiennes : comme Rome, Paris possède un réseau de catacombes et de carrières reliées entre elles, de plusieurs centaines de kilomètres.

    Les sites souterrains de la Première Guerre mondiale comme le Chemin des Dames. 

    Petite église rupestre dédiée à la Vierge, Cantabrique - Monastère Sihla, Roumanie - Baptistère de l'abbaye de Marmoutier avec piscine d'immersion et puits, 1911 

    Autel à Bouddha dans la grotte du bas de Pak Ou, Laos- Tombes lyciennes, Turquie - Tombe thrace, Benkovski, Kirkovo, Bulgarie 

        

    Tombes troglodytiques duprieuré de Carluc, Alpes de Haute Provence, France - Immobilier troglodytique  - Carte postale du Joralemon Street Tunnel sous la ville de New York, East River (Source : American Heritage)

    En Afrique

    Les abris sous roche du plateau des Tassili n'Ajjer présentent des milliers de pictographes d'âge néolithique.Les montagnes du Sud tunisien sont connues pour les ksour des Berbères notamment à Matmata et Tataouine. Au Mali, les Tellem puis les Dogons ont habité des maisons troglodytiques sur la falaise de Bandiagara. 

        

    Intérieur berbèretroglodytique à Matmata, Tunisie - Hôtel Sididriss, habitat berbère troglodytique de Matmata, Tunisie - Habitat berbère en grotte troglodytique à Maafa, lesAurès, Algérie

      

    Maisons troglodytiques,Tellem de la falaise de Bandiagara, Mali - Escarpement de Bandiagara, Mali : un contexte sahélien

    Au Moyen-Orient

    Beersheba, Israël.

    Entre la mer Rouge et la mer Morte, la cité caravanière nabatéenne, cité troglodyte de Pétra (Jordanie), date du viiie siècle av. J.-C. et a compté jusqu'à 25 000 habitants et a représenté un important carrefour du monde antique.

    Seconde après Pétra, Avdat l'ancienne halte caravanière nabatéenne sur la route commerciale de l'encens et des épices, au cœur du désert du Néguev.

    Dans la Haute vallée de l’Azat, le monastère de Gherart (Arménie) abrite un certain nombre d'églises et de tombes – pour la plupart troglodytes – représentatives de l'apogée de l'architecture médiévale arménienne. Le monastère vraisemblablement fondé au ive siècle selon la tradition, par saint Grégoire l'Illuminateur a été détruit par les Arabes au ixe siècle mais à nouveau florissant au xiiie siècle.

    La Cappadoce (Turquie) possède d'innombrables habitations et églises troglodytiques ornées de fresques byzantines. Le Parc national de Göreme est reconnu par l'Unesco comme Patrimoine mondial de l'humanité. Point culminant volcanique de la Cappadoce (1300 m), Uçhisar a été creusé d'un labyrinthe d'abris depuis l'époque hittite (1500 av. J.-C.) et n'a cessé depuis de servir de refuge, aux premiers chrétiens persécutés par les Romains, aux Byzantins menacés par les Turcs. La forteresse conserve un ensemble de chapelles, monastères, appartements, réfectoires, entrepôts et de salles communes reliés en un réseau de galeries sur une vingtaine d'étages. Quelques habitations y sont encore occupées.

    Les habitations troglodytes de Kandovan (Azerbaïdjan oriental) ont été taillées dans le tuf, il y a trois mille ans pour certaines, sont encore habitées. 

      

    Village troglodytique de Kandovan, Iran - Kandovan, Iran 

      

    Village troglodytique de Üçhisar enCappadoce, Turquie - Üçhisar, Cappadoce 

      

    La vallée des pigeons, Cappadoce - La vallée des pigeons, creusée dans l'iIgnimbrite

    En Asie

    Des cavernes étaient habitées entre 3500 à 3000 av. J.-C., dans le Nord-Ouest de la Chine, dans la province du Shaanxi proche de la capitale provinciale de Xi'an. Dix-sept maisons troglodytes dans une falaise avec des fours à poterie, des artefacts de poterie et des outils. Ils ont été associés à la culture néolithique Yangshao, considérée comme les prémices de la civilisation chinoise.

    Le yaodong (窑洞) ou "maison-grotte" est une construction architecturale en voûte, souvent troglodytique ou semi-troglodytiques, facilement creusée dans le lœss et servant d'habitation en Chine. Les yaodongs sont communs sur le Plateau de lœss (黄土高原) dans le bassin moyen du Fleuve Jaune (黃河), Nord de la Chine, soit sur quelque 640 000 km2 (Shaanxi, Shanxi, Gansu et Henan). Un yaodong possède une seule pièce servant à la fois de chambre, de cuisine et de toilettes. Certains yaodongs présentent une façade construite en pierre avec des motifs gravés. Une plate-forme, kang, est construite à l'intérieur pour être utilisée comme lit, une cheminée est construite à côté. Ces premières habitations souterraines dateraient duIIe millénaire av. J.-C., c'est-à-dire à la dynastie Xia. Les plus célèbres sont certainement ceux de Yan'an (延安) où les communistes et Mao Zedong y ont vécu entre 1935 et 1948. L'estimation actuelle est de près de 40 millions de personnes vivant dans les yaodongs du Nord de la Chine.

    La vallée du Bamya, Afghanistan héberge des cellules monastiques bouddhiques. 

     

    Hampi, Karnataka state, Inde - grottes de Longmen, Luoyang, Henan, Chine

     

        

    Temple Fengxian : grotte du Grand Buddha, Grottes de Longmen - Buddha Shakyamuni, Grottes de Longmen -Luoyang, Henan, Chine 

        

    Yaodong, Shanxi, Chine - Reste d'occupation troglodytique à Guyaju, district de Yanqing - Mao Zedong dans un habitat troglodytique en 1938

    En Amérique

    L'habitat troglodytique américain concerne les peuples sédentaires amérindiens et la société moderne qui développe pour des raisons foncières plus que climatiques un habitat souterrain au sens large.

    Mesa Verde : 4400 sites répertoriés ont été occupés entre 450 et 1300 par les Anasazis (ancêtres des Indiens Pueblos) qui y construisaient des bâtiments troglodytiques sous les falaises du canyon. Le parc est classé au patrimoine mondial de l'humanité en 1978.

    Parmi les villes souterraines canadiennes, le Montréal souterrain ou ville intérieure, couvre 20 kilomètres de tunnels, depuis 2004, officiellement appelée RÉSO.

        

    Ancien village troglodyte de Cliff Palace, Parc national de Mesa Verde, Colorado - Tower House, Mesa Verde - Round tower, Cliff Palace, Mesa Verde (Photo Ansel Adams, 1941) 

          

    Bandelier National Monument, Nouveau-Mexique - Bandelier national monument,Nouveau-Mexique : habitatanasazi - L’arche de Jenolan caves,Nouvelle-Galles du Sud, est l’une des nombreuses voies d’accès - Kiva du Grand Gulch Archeological District, de plan circulaire et semi-enterré, utilisé par lesPueblos

    En Océanie

      
     
    Église serbienne deCoober Pedy, Australie - 
    Numby Numby sinkhole, Borroloola, Territoire du Nord, Australie 

    L'utilisation des cavités naturelles, plus ou moins aménagées, est traditionnelle dans le monde polynésien, que ce soit comme habitat, ou comme usage pastoral ou religieux.

    Le réseau de grottes de l'île de Pâques est très étendu. Les grottes les mieux orientées contre le vent servaient de refuges aux premiers occupants de l'île puis finalement lorsque la population s'est décimée. L'entrée pouvait être calfeutrée de murs de pierres sèches.

    La grotte d'Ana Kai Tangata (ana signifiant grotte) présente des traces du culte de l'homme-oiseau ("grotte manger homme" : la grotte où mangeaient les hommes ou bien, la grotte où l'on mangeait des hommes ?). Les Pascuans taillaient parfaitement les matériaux volcaniques de Rapa Nui (île de Pâques). Les clans organisés en villages autour de l’ahu couronné par les moaï occupaient des maisons de type troglodyte étaient faites de pierres plates empilées et adossées au versant du volcan, en partie enterrées.

    Dans une communication adressée à la Société de géographie en 1878, A. Pinart relate : "nous vîmes que les naturels ont coutume d’y chercher un abri lorsqu’ils viennent dans ces parages. L’une de ces grottes contenait un squelette encore enveloppé de ses nattes et plusieurs crânes".

    À Rurutu, aux Iles Australes, beaucoup de grottes côtières et d'abris sous roche, comme ailleurs en Polynésie, ont été occupées par les hommes et les animaux. Du matériel archéologique y atteste une occupation humaine.

    En Australie, avant l'installation de la cité minière de Coober Pedy dans le désert central, les grottes ont été utilisées par les peuples Aborigènes, puis les bushrangers (hors-la-loi) et enfin dévolues au tourisme.

    Abercrombie Caves (Burragylong Caverns ou Abercrombie Karst Conservation Reserve, Nouvelle-Galles du Sud) sans doute plusieurs bandes de bushrangers l’occupèrent au début du xixe siècle lors de la colonisation du territoire australien. Les grottes sont officiellement découvertes en 1842-43 comme Koh-i-noor, Bushranger, Long Tunnel, Cathedral caves et le Hall of Terpsichore (The Dance Hall). Lorsque de l’or est trouvé dans la région en 1854, une communauté d’orpailleurs s’y installe à proximité et visite les cavernes. Des graffiti et parfois du vandalisme y ont lieu depuis le xixe siècle.

    Jenolan Caves (Fish River Caves) dans les Blue mountains (Nouvelle-Galles du Sud) était Binomil ou Bin-oo-mur dans le Temps du rêve des Gundungurra qui attribuaient par ailleurs des vertus curatives aux eaux de ces grottes. Elles furent sans doute occupées par les bushrangers vers 1840. En 1866, elles constituent une réserve patrimoniale sous l’égide du gouvernement de Nouvelle Galles ; elles reçoivent quelque 250 000 visiteurs chaque année.

    En Europe

    L'Europe du Nord 

    Geulhem, Limbourg, Pays-Bas

    Aux Pays-Bas, la commune de Fauquemont-sur-Gueule possède plusieurs habitats troglodytiques dans les anciennes carrières de marne, notamment à Geulhem.

    L'Europe centrale

    Le château de Predjama, Slovénie : la forteresse médiévale du rebelle Erasme est bâtie sur la paroi et en partie troglodyte.

    La Crimée détient un ensemble troglodytique riche et valorisé du point de vue touristique : tombes, monastères et églises, etc. Protégées par des fortifications, ces villes connurent leur apogée au Moyen Âge, et furent tour à tour le centre culturel deGoths et d’Alains, de juifs karaïques, de Chasares convertis dès le ixe siècle au judaïsme, de moines byzantins, etc..

     

        

    Grotte duchâteau de Predjama, encre de Chine de Franz Kurz zum Thurn & Goldenstein, 1850 - Deux étages de caves à Cherkes-Kermen (Crimée), carte postale vers 1910 - Eski-Kermen, Crimée 

      

    Monastère troglodytique de Saint-Clément àInkerman, Crimée - L'Europe méditerranéenne  

    Maisons troglodytiques àSetenil de las Bodegas, Espagne 

    Maisons troglodytiques à Purullena, Espagne 

    Village troglodytique de Matera, Italie

    L'Andalousie (Espagne) conserve des habitations troglodytiques.

    En Italie, la ville de Matera est célèbre pour ses habitats troglodytiques (Sassi di Matera), à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

    L'île volcanique de Santorin (Grèce) dispose d'un habitat troglodyte ancien.

    La France

    En France, l'habitat troglodytique est particulièrement bien représenté et a toujours été occupé dès la préhistoire en Dordogne par exemple, ou plus particulièrement à diverses époques en Anjou, en Touraine et en Saumurois, dans la vallée crayeusede la Seine. Les sites sont anciens ou très récents, sommaires ou élaborés comme à Aubeterre-sur-Dronne, un des plus beaux villages de France en Charente ou ponctuels comme en Provence à Bollène (Vaucluse) ou aux Baux-de-Provence. 

        

    Grottes de Jonas : fresques de la chapelle creusée dans un matériau volcanique, occupation des Celtes auxiie siècle, Puy-de-Dôme - Abri de charbonniers, Hérault - Habitations troglodytiques de Belvès en Périgord Noir.

    Étable troglodytique à Louresse-Rochemenier

    la Maison des Rochers de Graufthal, Bas-Rhin

    Les grottes de Matata à Meschers-sur-Gironde, Charente-Maritime

    Abbaye troglodytique de Saint-Roman à Beaucaire, Gard

    Le bassin de la Dordogne

    Le village de la Madeleine est un des meilleurs exemples de la longue tradition d'occupation humaine de la vallée de la Vézère et le site éponyme de la culture magdalénienne. La Roque Saint-Christophe (Peyzac-le-Moustier) offre une remarquable continuité d'occupation avec cavités naturelles bien conservées qui ont été occupées par l'homme de la Préhistoire (il y a quelque 55 000 ans) puis modifiées au Moyen Âge pour devenir un fort et une cité troglodytiques jusqu'au début de la Renaissance.

    Au cœur du village médiéval de Belvès, une muséographie présente la vie quotidienne dans les grottes, des manants du xiiie au xviiie siècles (voir également les Grottes du Roc de Cazelle et Le Conquil).

    Les Pays de la Loire : Saumurois, Vendômois, Anjou et Touraine

    Le département de Maine-et-Loire, terre de tuffeau et de falun, possède dans la région de Saumur près de 1 200 kilomètres de galeries souterraines 14 000 cavités dont la moitié est à l'abandon.

    À Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), l'extraction originelle de la pierre de falun( grison) dont les carrières ont formé des caves cathédrales, a laissé la place à des habitations troglodytiques ;

    De nombreuses galeries sont utilisées par les entreprises angevines de vins pétillants de Saumur et par les champignonnières produisant les fameux champignons de Paris ;

    Le village troglodytique de Rochemenier, érigé du xiiie au xixe siècles est, contrairement aux habitats troglodytiques de la falaise naturelle qui longe la Loire en Anjou et en Touraine, un village troglodytique de plaine. Les paysans de Rochemenier ont creusé de grandes cours, sortes de carrières à ciel ouvert puis, autour de celles-ci, ont creusé leurs habitations et dépendances et une chapelle souterraine.

    Rochecorbon en Indre-et-Loire ;

    Luynes en Indre-et-Loire

    Château de Brézé, château en partie troglodytique du Val de Loire

    Trôo dans le Loir-et-Cher creusé dans le coteau de tuffeau de la vallée du Loir comprend un vaste réseau de galeries d'un site défensif de premier ordre. Utilisé dès le Néolithique, au xiie siècle, Trôo était une place forte du Comté du Maine(domaine des Plantagenêt) et un site religieux avec statut d'archidiaconé.

    Lavardin dans le Loir-et-Cher, à côté de Trôo. 

        

    Habitats troglodytiques de Rochemenieren Anjou, Maine-et-Loire - Trôo, Loir-et-Cher - Maison troglodytique de la vallée des Goupillières, Azay-le-Rideau

    La vallée de la Seine

    D'anciennes habitations troglodytiques se trouvent dans la vallée de la Seine à mi-chemin de Paris et Rouen, à La Roche-Guyon et à Haute-Isle en particulier, ce dernier village était entièrement composé de boves creusés dans la falaise calcaire jusqu'au xixe siècle ; il possède l'unique église entièrement creusée dans une falaise en Île-de-France et datant de 1670.

    Dans le même département du Val-d'Oise, Pontoise (l'Hermitage) et Auvers-sur-Oise, dans la vallée de l'Oise, possèdent également de nombreuses habitations creusés dans la falaise ; la plupart sont devenues des ateliers, des celliers voire des garages lorsqu'elles sont accessibles de la chaussée.

    Mézières-sur-Seine dans les Yvelines

    La Picardie, le Nord et Nord-Est de la France

    Les muches de la cité de Naours.

    Les tufs de Montataire

    Les catiches du Nord.

    Les creutes du Soissonnais 

        

    Le réseau des muches,grottes de Naours, Somme - Les boves de La Roche-Guyon, Val-d'Oise - Les Tufs à Montataire, au début du xxe siècle, Oise

    La Provence

    La première étude sur l'habitat troglodityque de Provence date de 1987-1988 sous l'égide du Ministère de la Culture et réalisée par André-Yves Dautier avec l'aide technique du Parc Naturel Régional du Luberon. Cet habitat a été inventorié en deux catégories. La première correspond au creusement dans les safres du Miocène d'abris rupestres, à vocation d'habitat et d'usage agricole comme les grottes de Calès, à Lamanon, occupées de la préhistoire au xve siècle, du Baou de Saint-Chamas, aménagé en 1615, des villages du Barry et de Chabrières, à Bollène. La seconde catégorie est liée à l'occupation de grottes naturelles creusées par l'érosion dans le calcaire urgonien (karst) et dont la protection en façade est assurée par des murs depierres sèches. Cette utilisation, quelquefois pérenne, a été le plus souvent due au pastoralisme, les bergers y abritant les troupeaux. Dans le Vaucluse, cet habitat se retrouve essentiellement dans les combes des Monts de Vaucluse et du Luberon. En Provence centrale et orientale, la présence humaine dans des grottes à concrétions revêt un caractère romantique dès lors qu'elle est liée à des bandits d'honneur comme Gaspard de Besse, à une sacralisation aux Saintes-Beaumes ou à des êtres surnaturels comme aux grottes des Fées. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, quelques sites remarquables ont été répertoriés comme les ermitages de saint Maurin, à La Palud-sur-Verdon et de saint Pons à Valbelle, la Grotte des brigands àQuinson, le prieuré de Carluc à Céreste et les deux cabanons de Lurs dans le pays de Forcalquier. 

        

    Habitats troglodytiques de Calès, à Lamanon - Village troglodytique de Barry à Bollène - Aménagement troglodytique du prieuré de Carluc

    Dans les Bouches-du-Rhône, outre les deux sites de Calès et de Saint-Chamas, sont à retenir les habitats du plateau de Sainte-Croix (Salon-de-Provence), ceux de Manivert, près de Lambesc, le Castellas d'Aurons et les ermitages des Aygalades, au Nord de Marseille. Aux Baux-de-Provence, s'ajoutent à l'habitat, les aménagements rupestres, un pigeonnier troglodytique et un plan dallé rainuré pour recueillir les eaux de pluie. 

        

    Habitat troglodytique du village des Baux-de-Provence, Bouches-du-Rhône - Pigeonnier troglodytique des Baux-de-Provence - Dalle rainurée pour recueillir l'eau de pluie, Baux-de-Provence.

      

    Escalier dérobé creusé dans le roc au fort de Buoux - Lavoir rupestre de Cabrières-d'Aigues

    Dans le Var, les plus remarquables sont les deux Saintes-Beaumes, du Plan-d'Aups et de Saint-Raphaël, la Maison des fées à Cabasse, le Vieux Moulin à Trans-en-Provence et le Nymphée du couvent des Carmes à Barjols.

    Dans le Vaucluse, les sites sont à la fois plus concentrés, plus nombreux et plus diversifiés, Bollène a deux hameaux troglodytiques, d'anciens villages médiévaux. Dans le premier, à Chabrières, où l'habitat est totalement ruiné par des effondrements, l'aménagement avait été fait en creusant la safre dit de Saint-Restitut, au pied du castrum. Le second, Barry, habité jusqu'au xviiie siècle montre des façades en pierres sèches protégeant un aménagement complet entièrement creusé dans la roche (cuisine, cheminée, pile d'évier, potager pour réchauffer les aliments, alcoves, étable, écurie, bergerie, cellier, citerne, etc.).

    Dans la basse vallée de la Durance, dans les falaises du piedmont Sud du Luberon, les sites du Jas de Puyvert et de Cabrières-d'Aigues montrent un aiguier et un lavoir. Au cœur du massif du Luberon, dans la vallée de l'Aigue Brun, la falaise du Moulin-Clos a été aménagée dès le ve siècle avec des cellules d'ermites pour les moines cassianistes de Saint-Victor de Marseille et, le fort de Buoux présente une partie est entièrement creusée dans la roche, les bastides de Beaumes et de Chantebelle et le hameau des Aiguiers à Sivergues ont également des aménagements troglodytiques. Dans la vallée du Calavon, trois châteaux du pays d'Apt présentent une grande partie de l'infrastructure troglodytique. Il s'agit des châteaux de Milles, de Roquefure et du Rocher des Druides qui, en dépit de son nom, est un fort médiéval amanagé pour accueillir hommes de troupe, cavaliers et montures.

    Les monts de Vaucluse se distinguent par le vallon de la Tapy et la baume de Marcousy (habitat et cuve vinaire rupestre) à Saumane, le ravin de Fraischamp, entre Le Beaucet et La Roque-sur-Pernes où une bergerie troglodytique est toujours en activité, Blauvac et le hameau du Bouquet qui posséda une école publique jusqu'à la Première Guerre mondiale. Venasque, le site de Caroufa, la vallée de la Sénancole à Gordes sont également riches où un habitat rupestre, jas et moulin à huile troglodytiques, côtoient des aiguiers et des cuves vinaires abritées sous des bories. Enfin, en dépit de leur éloignement, des aménagements identiques se retrouvent dans des abris sous roche, des bergeries des combes de Bonnieux et du vallon des Baumians à Cabrières-d'Aigues et, de la Coste-Brune à Villars. (source : wikipedia)

    Sagesse ancestrale 

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