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Uluru le rocher sacré
LE ROCHER ULURU
Lieu sacré des aborigènes d'Australie
Uluru, aussi connu sous le nom d'Ayers Rock, est un inselberg en grès située dans le Territoire du Nord, au centre de l'Australie. Il s'élève à 348 mètres au-dessus de la plaine. C'est un lieu sacré pour les peuples aborigènes Pitjantjatjara et Yankunytjatjara, à la base duquel ils pratiquent parfois des rituels et réalisent des peintures rupestres d'une grande importance culturelle. Ceci combiné à ses singularités géologiques et hydrologiques, ainsi qu'aux remarquables teintes qu'il peut prendre, en particulier au coucher du soleil, en a fait un des emblèmes de l'Australie, depuis sa découverte par les Occidentaux en 1873.
Il est classé sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO au travers du parc national d'Uluru-Kata Tjuta dont il est, avec Kata Tjuta (aussi connu sous le nom de monts Olga), l'une des formations emblématiques. Ce parc protège des espèces fragiles, adaptées au climat aride de l'outback, et qui constituent une ressource importante pour les Anangu. Il est devenu une attraction touristique phare à partir des années 1940. Ce statut a provoqué diverses réactions des aborigènes, surtout lorsque certains des 400 000 touristes qui défilent chaque année s'aventurent à escalader le rocher.
Les autochtones Pitjantjatjara appellent le rocher Uluṟu (API: /uluɻu/). Ce mot n'a pas de signification particulière, si ce n'est qu'il est porté comme un nom de famille local chez les anciens. Le r souligné ṟ dans Uluṟu représente une consonne spirante rétroflexe voisée utilisée par certains dialectes de l'anglais américain. Cependant on le retrouve pour traduire les mots « protection » et « long sommeil » ou « périple » utilisé aussi pour définir la « liberté », dans la plupart des langues Anangu.
Le 19 juillet 1873, William Gosse nomme le site Ayers Rock en hommage à Henry Ayers, Premier Ministre d'Australie-Méridionale au XIXe siècle. Le nom aborigène est rapporté par l'expédition Wills en 1903. Depuis lors, les deux noms sont indistinctement utilisés, bien que Ayers Rock était surtout employé par les étrangers jusqu'à récemment.
En 1993, une politique de double dénomination est officiellement adoptée, consistant à accoler au nom anglais le nom traditionnel aborigène. Ainsi, le 15 décembre 1993, il est renommé « Ayers Rock/Uluṟu » et devient le premier nom double du Territoire du Nord. Le 6 novembre 2002, l'ordre est inversé en « Uluṟu/Ayers Rock » sur la demande de l'association du tourisme régional d'Alice Springs.
Le rocher étant sacré pour les aborigènes, les Anangu eux-mêmes ne l'escaladent pas. En outre, son ascension est vivement déconseillée à ceux qui sont soucieux de respecter leurs croyances, d'autant que le chemin qui mène au sommet traverse une piste sacrée traditionnelle du « Temps du rêve ». La sévérité des lois ancestrales aborigènes peut conduire ces derniers à des comportements violents vis-à-vis de leur propre personne (automutilations, scarifications, etc.) en cas de profanations, voire d'accident (notamment en raison du vent). Afin d'éviter ces conséquences, il est conseillé aux visiteurs de profiter du rocher en en faisant le tour.
Le 11 décembre 1983, le Premier ministre Bob Hawke avait d'ailleurs promis, dans son plan en dix points concernant la rétrocession d'Uluru aux Anangu, l'interdiction de l'ascension. Cette condition n'a pas été respectée.
L'ascension d'Ayers Rock reste donc une attraction populaire. Elle suit un parcours de 1,6 kilomètre. La montée est longue (plus d'une heure de grimpe) et n'est pas facile car la pente varie de 30 à 60 degrés à certains endroits, les conditions climatiques peuvent être difficiles et la roche glissante. La main courante, une chaîne ajoutée en 1964 et rallongée en 1976, indispensable par endroits, permet une ascension plus aisée. Mais les accidents, parfois mortels (35 décès connus au total), sont nombreux. Au sommet du rocher, extrêmement venteux, se trouve une plaque qui permet d'identifier les montagnes environnantes jusqu’à 157 kilomètres de distance.
Source : wikipedia
LE TEMPS DU RÊVE
Le monde des esprits
La certitude qu'il existe au-delà du monde physique une vie peuplée de plusieurs sortes d'êtres spirituels est une croyance générale chez les Aborigènes australiens. Dans cette dimension, la vitesse des énergies est supérieure à celle de la lumière. C'est là que vivent les Héros du " Temps du Rêve " -qui créèrent toutes les formes naturelles de l'univers -, divers esprits de la nature et les esprits des éléments. C'est le pays que nous occuperons après notre mort physique.
Les esprits des ancêtres ont leur origine dans le ciel, tandis que les autres esprits demeurent, eux, un peu partout. Les Tintookies, par exemple, vivent dans le bush, les Tintuppa dans les plantes, et les Mimi dans les rochers. S'il n'y a pas à leur égard une complète uniformité de croyance, ces forces sont néanmoins universellement reconnues comme des éléments essentiels à la continuité de la vie. Ainsi la mort n'est pas une fin, mais une transition d'un état de vie à un autre. De nombreux témoignages affirment de manière convaincante qu'il existe un royaume où l'âme des hommes survit après la mort. D'autres preuves indiquent que lorsqu'elle atteint ce lieu, l'âme conserve ses caractéristiques et son identité propres. Mais jusqu'à présent, toute information sur la nature de ce royaume et l'activité de ceux qui l'habitent ne nous est parvenue que par ouie-dire et donc ne peut être considérée comme une preuve irréfutable.
La version donnée par les wirinun, les hommesmédecine australiens, est particulièrement intéressante pour les gens qui étudient les religions comparées et la sagesse antique.
Durant leur initiation, les wirinun sont en effet soumis à un entraînement spécial afin de communiquer par perception extra-sensorielles et pouvoir ainsi étendre leur niveau de conscience à la dimension astrale et spirituelle du Dowie. Pour augmenter sa sensibilité aux influences psychiques, un Sage initié se doit d'avoir expérimenté une mort rituelle et connu la transformation qui s'ensuit.
Au cours de cette expérience d'expansion de la conscience, une grande quantité d'énergie électromagnétique s'échappe de son corps physique pour être convertie en ondes d'énergie circulant à une vitesse supérieure à celle de la lumière. Ces ondes sont utilisées pour aider le Dowie (le corps astral) qui s'est détaché du corps physique à voyager vers la dimension spirituelle. A ce stade, seul un mince fil astral relie l'individu à son corps physique.
C'est par ce procédé que les wirinun se rendent dans le royaume de ceux qui ont quitté le monde physique. Ils tissent alors un lien direct entre la vie ordinaire et le " Temps du Rêve ", chose essentielle pour le bien-être de la tribu. C'est alors qu'ils sont en mesure de communiquer avec des personnes chères ou des parents disparus et de rencontrer des ancêtres, afin de pouvoir ensuite rapporter les dernières directives à suivre concernant les problèmes du jour .
Une autre méthode communément employée pour entrer en contact avec le monde des esprits consiste à utiliser la faculté qu'a le système nerveux de se régler sur le Dowie (la contrepartie astrale) de l'être ou de l'environnement spirituel à examiner. Le système nerveux central, ou une de ses parties, agit dans ce cas comme un récepteur radio à travers lequel sont captées les vibrations subtiles émises par tout être ou objet réglé sur la même longueur d'onde. L'individu devient ainsi capable d'appréhender le monde subtil par les sens. Grâce à cette méthode, les wirinun peuvent témoigner de ce qu'ils ont vu dans le monde des esprits. Pour les gens en général, ces expériences ne sont bien sûr crédibles que dans la mesure où l'on fait totalement confiance à l'authenticité du narrateur et à la véracité de ses propos. Il y a néanmoins de nombreux Aborigènes, surtout parmi les plus âgés, qui ont naturellement ou de manière acquise un sens de l'âme tellement développé que, sans quitter leur corps physique, ils sont capables de voir, d'entendre, de sentir et de toucher des choses appartenant à ces royaumes plus subtils.
La science du monde des esprits est primordiale pour les Aborigènes. Ils veulent connaître en détails le grand plan de la vie tracé par Baiame le Créateur et par les Ancêtres. Or les esprits du Dowie peuvent leur fournir des informations concernant le passé, le présent et le futur. C'est ce qui leur permettra d'orienter leurs efforts vers quelque chose de plus vaste que leur simple séjour ici-bas, sur Tya.
(source : pascal.guillerm2)
Les chants du désert, 400 tribus et le Temps du rêve
Le monde était autrefois le néant. Les choses et les êtres n’existaient pas. L’univers était immatériel et spirituel : c’était le Temps du rêve. Baiame, le dieu unique, le créateur, engendre alors les ancêtres. Sous la forme d’êtres humains, d’animaux ou de plantes, ils parcourent le désert et créent le monde en le rêvant. Chaque site qu’ils touchent, qu’ils franchissent, chaque évènement qu’ils vivent, deviendra un mythe et un vers sacré. Le Temps du rêve va progressivement se dissiper et les ancêtres vont se retirer. Mais leur esprit reste toujours présent.
Bruce Chatwin : "La totalité de l'Australie pouvait être lue comme une partition musicale"
Répartis en tribus, les Aborigènes se distinguent par la langue et le territoire. Il y aurait encore aujourd’hui plus de 400 tribus aborigènes en Australie. Chaque tribu est la propriétaire d’une terre, bien délimitée. Leurs tailles sont variables, les plus importantes, comme les Warlpiri ou les Aranda, regroupent plusieurs milliers de personnes. Chaque tribu possède ses propres lois et mythes, ce qui fait qu’il est difficile de réunir et d’étudier les Aborigènes dans leur ensemble, en raison de la complexité, de la singularité et du secret de chaque ethnie. Cependant, les points communs existent et s’entrechoquent : la fin d’un rêve est le commencement d’un autre. Les connexions, telle une toile d’araignée sociologique, sont partout.
La religion aborigène est teintée de métaphysique. Elle est liée au rêve, un chemin que tracèrent les ancêtres durant le Dreamtime, le Temps du rêve. Chaque tribu possède donc le rêve de son ancêtre, Kangourou, Emeu, Wallaby, Serpent… Ce rêve est un sentier bien terre-à-terre, que les membres de la tribu se remémorent en se le transférant d’ancien à initié, par le chant. Chaque étape du sentier est un couplet, chaque site, un vers et chaque évènement vécu par l’ancêtre se trouve dans ce « chant des pistes ». Le chant décrit ainsi la terre sacrée d’un Aborigène. L’anthropologue-écrivain-voyageur anglais, Bruce Chatwin, dans Le chant des pistes, explique : « La totalité de l’Australie pouvait être lue comme une partition musicale […] Une phrase musicale décrivait – par exemple – les déplacements des pieds de l’ancêtre. »
Dans le rêve, l’art tient une place essentielle. Là encore, l’art est lié à la terre. Les Aborigènes que l’on voit dans les rues d’Alice Springs, peignant à même le sol, dessinent leurs rêves. Chaque point, rond, forme, décrit un morceau de piste du rêve. Pour exemple, un rond bleu est un lac qu’aurait franchi l’ancêtre. Un « U » représente l’homme, les pointillés, le sentier. Un tableau aborigène, en plus d’être coloré et d’une valeur très estimable pour les collectionneurs, est donc aussi une carte précise et topographique d’une partie de l’Australie. Lors des rites sacrés, moins nombreux qu’auparavant, mais toujours bien présents, les Aborigènes se peignent le corps et le visage, les couleurs et les motifs variant selon la tribu, selon la manifestation et selon le rêve.Plusieurs sites possèdent un énorme symbolisme pour tous les Aborigènes d’Australie. Dans le Territoire du nord, le Kakadu National Park renferme le plus grand nombre de peintures rupestres du pays pour un site habité par les hommes depuis plus de 40 000 ans.Sur le rocher d’Ubirr, des peintures datées de dizaines de milliers d’années, des légendes de kangourous géants et de guerres intertribales, ornent les parois.
Au centre du pays, Uluru est un rocher sacré pour les tribus Pitjantjatjara et Yankunytjatjara, car il une piste de rêve et attire des centaines de milliers de visiteurs chaque année. Avec le Kakadu, le parc national Uluru-Kata Tjuta est ainsi l’un des deux sites australiens reconnus au Patrimoine culturel de l’Unesco.
Source : australia
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