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Tempête géante sur Saturne
Sciences de l'universTempête géante sur Saturne
Le grondement de la planète vient d'être capté par la Nasa...
6 Juillet 2011 -- Les orages sur Saturne peuvent donner lieu à des éclairs 10 000 fois plus intenses que sur la Terre. Des orages convectifs de 2000km en taille ont été observés sur la surface ces dernières années, et peuvent durer des mois. Un article faisant la couverture de Nature cette semaine, auquel participe un astronome de l'Observatoire de Paris, rapporte des observations commencées en Décembre 2010, sur un orage géant, qui émet en ondes radio une énergie comparable à celle de Saturne toute entière. (obspm)
Il a commencé en décembre 2010 et depuis il dure. L'orage enregistré sur Saturne par la sonde Cassini-Huygens, dont la Nasa diffuse un très clip est en soi un événement.
Non qu'il constitue une première - cela fait sept ans déjà que les astronomes sont témoins des tempêtes qui frappent la planète. Mais parce que cette fois, le phénomène touche l'hémisphère nord de l'astre suggérant qu'il est associé au changement de saison (en l'occurrence le printemps et l'été)
Surtout, cette manifestation s'avère être la plus puissante jamais enregistrée avec une telle fréquence - soit dix éclaires par seconde. Autant dire des décharges électrostatiques phénoménales dix fois supérieures à celles précédemment repérées.
Au total, selon les mesures effectuées, cet orage couvrirait 4 milliards de kilomètres carrés, engendrant des conditions cycloniques dont le centre, le vortex, serait quasiment à même de contenir la Terre toute entière. (lexpress)
Image en fausses couleurs révélant l'altitude des nuages du complexe orageux. Les images prises dans 3 filtres sensibles à différents taux d'absorption par le méthane ont été superposées : l'image à 889 nm est représentée en bleu et révèle les nuages les plus élevés ; l'image à 727 nm est représentée en vert et révèle les nuages d'altitude intermédiaire ; l'image à 750 nm est représentée en rouge et révèle les nuages à toutes les altitudes. a, b, Vues agrandies à pleine résolution des régions indiquées par les crochets sur l'image générale c. d, Image de l'orage 11h après l'image c, permettant de discerner une évolution morphologique. Les images ont été prises par la caméra à téléobjectif de Cassini le 26 Février 2011 d'une distance de 2,4 millions de km. Crédits images : NASA/JPL/SSI.
Ces énormes tempêtes, ou ‘grandes taches blanches’, sont beaucoup moins fréquentes sur Saturne que sur Jupiter. Elles se produisent en moyenne une fois au cours d’une année saturnienne, soit tous les 25-30 ans à l’échelle terrienne. D’où l’excitation des scientifiques qui ont pu, grâce à la présence de la sonde Cassini, étudier en détails cette immense tempête. Une tache était apparue pendant quelques mois en 2009-2010, mais celle-ci est 500 fois plus grosse ! Deux équipes de chercheurs publient aujourd’hui dans la revue Nature les résultats d’une campagne d’observations multiples menées entre décembre 2010 et février 2011, combinant les données de Cassini et les images de télescopes terrestres. L’enregistrement des ondes radios par un instrument de la sonde (Radio and Plasma Wave Science) a révélé un taux exceptionnellement élevé d’éclairs dans cette tempête : ce taux est 10 fois plus important que lors des précédentes tempêtes une dizaine observées par Cassini depuis 2004. Au plus fort il se produit 10 éclairs à la seconde. L’intensité de leur signal radio est 10.000 fois supérieure à celle des éclairs sur Terre.
Beaucoup d’inconnues demeurent sur ces tempêtes saturniennes, qui semblent fortement liées aux saisons. En l’occurrence cette ‘grande tache blanche‘ est apparue au tout début du printemps dans l’hémisphère nord de Saturne. Cependant l’énergie fournie par le Soleil n’explique pas tout : ses rayons ne pénètrent pas profondément dans la troposphère de Saturne (couches basses de l’atmosphère), là où commence la convection, la formation puis la remontée de masses d’air chaud et humide. L’équipe d’Agustin Sánchez-Lavega (Ecole technique supérieure d’ingénierie de Bilbao, Espagne) a profité de ces données pour tenter de modéliser les mécanismes de cet orage géant. D’après leurs résultats, la remontée d’air chaud et humide injecte des particules de glace d’ammoniac dans les couches supérieures de la troposphère. En s’élevant vers la tropopause, où les températures sont plus élevées et la pression moins forte, ces particules s’étendent à l’horizontal, donnant naissance à ces nuages blancs et lumineux qui s’étirent sous l’action des courants (jets) qui soufflent vers l’est. Cécile Dumas Sciences et Avenir.fr 07/07/11 - sciencesetavenir
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