Conscience de l'homme
Toumaï
(photo : live2times)
Avec ses 3.2 millions d’années, Lucy est longtemps restée la plus ancienne représentante connue de la lignée humaine. Pourtant, elle a maintenant perdu ce statut au profit de Toumaï, dont le crâne (ci-contre) a été découvert au Tchad en 2001, et dont on estime l’âge à 7 millions d’années environ.
Un fossile dont la découverte est lourde d’implications et de controverses paléontologiques.
La lignée humaine
Comme tous les écoliers le savent maintenant, l’homme ne descend pas du singe, mais nous sommes cousins. Cela signifie qu’il y a plusieurs millions d’années, les grands singes et les humains ont eu un ancêtre commun. Ce dernier a ensuite évolué dans différentes directions, une de ces directions donnant la lignée humaine, les autres donnant les chimpanzés, les gorilles, les orang-outangs.
On a d’abord pu penser que l’homme s’était détaché des singes, puis que ces derniers s’étaient différenciés (voir ci-contre). Grâce aux méthodes dites de classification phylogénétique, on sait maintenant que la séparation s’est faite plus progressivement.
L’arbre phylogénétique montre notamment que les singes les plus proches de nous sont le chimpanzé et le bonobo, et qu’ils sont d’ailleurs plus proches de nous que du gorille, puisque ce dernier s’est séparé plus tôt dans l’arbre. D’après des analyses de biologie moléculaire, la séparation hommes-chimpanzés, se serait produite il y a environ 5 à 6 millions d’années.
(source : sciencetonnante)
Toumaï (fossile inventorié TM 266-01-060-01, TM pour Toros-Menala, région de sa mise au jour) est le surnom d'un crâne fossile de primate découvert en 2001 au Tchad. Il a conduit à la définition d'une nouvelle espèce, Sahelanthropus tchadensis, que certains paléoanthropologues considèrent comme l'une des premières espèces de la lignée humaine, probablement très proche de la divergence chimpanzés-homininés. L'âge du fossile est estimé à environ 7 millions d'années.
Historique
Le crâne quasiment complet de Toumaï a été mis au jour dans le désert du Djourab au Tchad, à 800 km au nord de Ndjamena dans le cadre de la MPFT (Mission paléoanthropologique franco-tchadienne) dirigée par Michel Brunet de l'université de Poitiers. Il a été découvert le 19 juillet 2001 par une équipe de quatre hommes (Ahounta Djimdoumalbaye, qui fut le premier à toucher le fossile, Fanoné Gongdibé, Mahamat Adoum et Alain Beauvilain qui dirigeait la mission) en service au Centre national d'appui à la recherche (CNAR, Ministère de l'enseignement supérieur de la République du Tchad).
Cinq fragments de mâchoire, quelques dents et surtout une diaphyse de fémur gauche (TM266-01-063) ayant pu appartenir à neuf individus ont été découverts de juillet 2001 à mars 2002 avec le crâne et sur deux autres sites proches.
Des méthodes de datations biogéochronologiques ont permis d'estimer l’âge de Toumaï à environ 7 millions d'années, en se fondant sur le degré d'évolution des mammifères présents à ses côtés, par comparaison avec d'autres faunes africaines similaires. Une série de dates absolues a été obtenue par une équipe française pour les niveaux de sédiments qui étaient censés renfermer le fossile. Ces datations réalisées grâce à la méthode du béryllium 10 / béryllium 9 ont permis d'établir que l'âge de Toumaï serait compris entre 6,8 et 7,2 millions d'années mais le crâne de Toumaï n’étant pas en place (in situ) dans le sédiment et qu’il a même été déplacé lors d’une vraisemblable inhumation récente, cette méthode ne peut être appliquée.
Caractéristiques de Toumaï
Toumaï mesurait environ un mètre et pesait près de 35 kg. Pour la MPFT, Toumaï serait un mâle. Son très fort bourrelet sus-orbitaire plaide en faveur de l'attribution du crâne à un mâle. Il vivait dans les forêts qui jouxtaient le voisinage d'un lac ou à proximité d'une rivière. La découverte de Toumaï, 2 500 km à l'ouest du rift est-africain, a obligé le paléoanthropologue Yves Coppens à remettre lui-même en cause sa théorie de l'East Side Story formulée en 1982.
Caractères de l'espèce
Toumaï signifie « espoir de vie » en langue gorane. Ce nom a été choisi par le Président de la République du Tchad. Il désigne dans cette langue des enfants nés juste avant la saison sèche. Les chances de survie de ces enfants sont alors plus limitées.
(source : wikipedia)
Des découvertes fréquentes d'hominidés !
1856 En Allemagne, dans la vallée de Neander, mise à jour d'ossements... c'est bien sûr le premier Homme de Néandertal !
1891C'est le Néerlandais Eugène Dubois qui découvre le pithécanthrope de Java. Il est aujourd'hui classé dans l'espèce Homo erectus.
1924 En Afrique du sud, Raymond Dart, paléontologue, découvre le premier australopithèque : l'enfant de Taung.
1955 Encore des australopithèques... mais d'Odulvai... découverts en Tanzanie par Louis Leakey.
1974 Yves Coppens et Maurice Taieb découvrent la fameuse Lucy, un Australopithecus afarensis femelle, en Afrique dans la région de l'Afar.
1991 Découverte d'Homo rudolfensis au Malawi.
1992 Ardipithecus ramidis est découvert (ardi signifiant «sol» et ramid, «racine» dans la langue de la population afar).
1995 Découverte d'Australopithecus anamensis au Kenya par Meave Leakey.
Abel, Australopithecus bahrelghazali est découvert au Kenya par Michel Brunet.
2000 En Géorgie, à Dmanissi, découverte de Homo georgicus, le premier européen, par Davis Lordkipanidzé et Léo Gabounia. Découverte d'Orrorin tugenensis par Brigitte Senut. Surnommé Millenium ancestor.
2001 Meave Leakey découvre Kenyanthropus playtops au Kenya.
2002 Toumaï (Sahelanthropus tchadensis) fait une entrée remarquée chez les hominidés... C'est Michel Brunet qui a fait cette découverte contreversée.
2004 Découverte d'un nouvel hominidé sur l'île de Flores (Indonésie) : Homo floresiensis
(source : hominides)
Une nouvelle espèce d'hominidé découverte en Afrique du Sud
Le Monde.fr avec AFP
Des paléontologues sud-africains ont présenté, jeudi 8 avril, deux squelettes partiels fossilisés d'une nouvelle espèce d'hominidé datant de près de deux millions d'années. Découverts en 2008 sur le site de Maropeng, à l'ouest de Johannesburg, "ces fossiles nous donnent une image extraordinairement détaillée d'un nouveau chapitre de l'évolution de l'homme et lèvent le voile sur une période cruciale durant laquelle les hominidés n'ont plus dépendu de la vie dans les arbres pour s'établir sur le sol", explique Lee Berger, paléo-anthropologue de l'Université de Witwatersrand, dans un article publié dans la revue Science du 9 avril.
Les deux spécimens, une femelle adulte et un mâle d'une dizaine d'années, ont été mis au jour dans une caverne de ce site, classé au patrimoine mondial de l'humanité, qui a livré un tiers des hominidés exhumés à ce jour. La trouvaille est due au fils âgé de 9 ans de Lee Berger, qui a déterré la clavicule d'un des deux hominidés à l'occasion de prospections géologiques. "Chaque individu est plus complet que le fameux fossile Lucy mis au jour en Ethiopie", a précisé le paléo-anthropologue devant la presse.
PLUS ÉVOLUÉE QUE CELUI DES AUTRES ESPÈCES D'AUSTRALOPITHÈQUES
La nouvelle espèce a été baptisée Australopithecus sediba, qui signifie "source d'eau" en sotho, la langue des populations locales. Les deux hominidés marchaient debout et partageaient nombre de traits avec les premières espèces connues d'Homo. Leurs bras étaient longs comme ceux des singes, mais avec des mains courtes et puissantes. Ils étaient dotés d'un pelvis évolué, de petites dents et de longues jambes les rendant capables de courir comme un humain. Il est aussi probable que ces hominidés pouvaient grimper aux arbres. En fait, lesediba était apparemment à l'aise dans ces deux modes de vie.
Mesurant environ 1,27 mètre, la femelle pesait quelque 33 kilos et le jeune mâle 27 kilos. Le cerveau de ce dernier était très petit avec un volume de 420 à 450 cm3. Comparativement, le volume du cerveau humain varie de 1 200 à 1 600 cm3. Mais, a noté Lee Berger, la forme du cerveau de ce nouvel hominidé paraissait plus évoluée que celui des autres espèces d'australopithèques.
Leurs caractéristiques montrent que la transition entre les premiers hominidés et le genre Homo s'est produit très lentement. "Cette nouvelle espèce partage plus de traits dérivés avec les premiers hominidés que tout autre australopithèque", et peut donc être l'ancêtre de l'homme moderne ou bien d'une branche éteinte au fil de l'évolution, a expliqué le professeur Berger.
Au moins deux autres spécimens de sediba ont été trouvés sur le site et font encore l'objet d'analyse, a-t-il ajouté. Les chercheurs ont aussi identifié les fossiles d'au moins vingt-cinq autres espèces animales, dont une hyène, un chien sauvage, des antilopes et un cheval. (source : lemonde)
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