• Un mystérieux tumulus.

    Lieux énigmatiques

    Le mystérieux Tumulus des Moines de la cité de Cahokia

    UN MYSTERIEUX TUMULUS



    C’est un lieu assez peu connu par nous autres européens, et pourtant Cahokia fut l’une des plus grandes cités amérindiennes d’Amérique du Nord, et le tumulus des Moines, haut de 100 mètres, occupe plus de 14 hectares, il est plus grand que la Grande Pyramide de Gizeh, en Egypte, et à son apogée, Cahokia était l’épicentre de l’ancienne civilisation du Mississippi dans l’Illinois. Avec une population de 20 000 à 30 000 habitants en 1250, Cahokia était plus grande que Londres à la même époque.

    Le site des Cahokia Mounds, à environ 13 km au nord de Saint Louis, Missouri, représente le plus grand foyer de peuplement précolombien au nord du Mexique, et aussi le plus ancien. Il a été occupé essentiellement pendant le mississippien (800-1400), période où il couvrait 1 600 ha et comptait quelque 120 tumulus.

    C’est un remarquable exemple de société complexe fondée sur la chefferie et comprenant beaucoup de tumulus satellites et de nombreux hameaux et villages excentrés. Parmi les lieux essentiels du site, il faut noter Monks Mound, le plus grand ouvrage préhistorique en terre des Amériques, qui couvre plus de 5 ha et fait 30 m de haut.

    Le site historique des Cahokia Mounds comprend 51 plateformes et mottes coniques, des aires résidentielles, publiques et consacrées à des activités spécialisées, toutes définissant ensemble les limites et la symétrie interne de l’établissement. Dominant la communauté, Monks Mound est la structure préhistorique en terre la plus vaste du Nouveau Monde.

    Construite en 14 strates, elle couvre une superficie de 6 hectares et s’élève en quatre terrasses à une hauteur de 30 mètres. Les monticules avaient divers usages, fondations pour des édifices publics et tumuli funéraires. Il y avait également un observatoire astrologique (“Woodhenge”), constitué d’un cercle défini par des poteaux de bois. D’importantes fouilles archéologiques ont révélé des méthodes de construction et des activités sociales dont les structures sont des témoignages complémentaires.

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    Un groupe d’archéologues de l’Université de Bologne en Italie fouille les monticules, en essayant de comprendre comment les civilisations développent leur complexité politique.


    « Je me suis toujours posé des questions sur ce lieu étrange qu’est Cahokia », déclare Davide Domenici, professeur à l’Université de Bologne. Il a étudié les monticules pendant ces trois dernières années.

    « Habituellement, nous, archéologues, pensons que dans l’ancienne Amérique du Nord, il n’y avait que des sociétés relativement simples, mais Cahokia possédait une véritable complexité politique. » ajoute-t-il.

    Les archéologues font attention à la façon dont ils parlent du contexte social de Cahokia.

    Peu d’indications sur le site permettent aux chercheurs de classer la structure politique et sociale de la ville avec un quelconque degré de certitude: « Pouvons-nous appeler cela un Etat, ou une chefferie ? Nous ne savons pas comment l’appeler, nous ne savons pas ce que c’était », explique Domenici, « mais l’idée est d’étudier cette complexité, et peut-être les chemins menant à celle-ci car ils devaient être très différents de ceux que nous sommes habitués à voir dans d’autres parties du monde. »

    C’est à Cahokia que l’on retrouve les plus grands exemples de terrassement au nord du Mexique, où Domenici a déjà fait beaucoup de ses recherches.

    Et dernièrement, le Tumulus des Moines a fait parler de lui…

    Il faisait dix étages de haut et sa base était plus grande que celle de l’Empire State Building. Il y a presque un millier d’années, c’était la pièce maîtresse de la plus grande cité du continent au nord du Mexique.

    UN MYSTERIEUX TUMULUS

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    Aujourd’hui, une étude pour déterminer comment les ingénieurs ont construit le Tumulus des Moines, la plus grande structure en terre préhistorique d’Amérique du Nord, a révélé de nouveaux indices d’une importance cruciale: les graines et spores des anciennes plantes.

    Les chercheurs étudiant la plate-forme géante du tumulus au cœur de la cité de Cahokia ont observé sa structure interne de très près. Leurs nouvelles découvertes suggèrent que cette énorme structure en terre a été construite étonnamment vite.

    « Le Tumulus des Moines est une architecture en terre incroyablement complexe » rapporte le Dr Timothy Schilling, co-auteur de l’étude, « Que l’on appelle cela de l’ingénierie ou non, les constructeurs maîtrisaient particulièrement bien leurs matériels. Nous avons observé d’importantes réparations effectuées sur le monticule, et celles-ci ont été refaites de manière très efficace. »

    A son apogée, Cahokia abritait quelque 30 000 personnes, et le Tumulus des Moines fut construit en son centre symbolique, une imposante série de terrasses rectangulaires, surmontées d’un grand bâtiment public, peut-être un temple.

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    Vue d’artiste du centre de Cahokia à son apogée…

    Des investigations sur la façon dont le tumulus a été construit avaient été faites dans les années 60, lorsque des chercheurs forèrent neuf carottes et, se basant sur les couches observées, supposèrent qu’il fut construit en 14 étapes sur une période de 250 ans. Cela semblait plausible à l’époque, vu que le monticule avait été bâti entièrement à la main.

    On pensait que les ouvriers avaient chargé des paniers de terre, provenant de bancs d’emprunt, pour former une pyramide à sommet plat, haute de 30 mètres; tout cela sans roues, ni outils en métaux, ni bêtes de somme.

    Mais, lorsque les pentes du Tumulus des Moines ont commencé à s’effondrer en 2005, Schilling et le Dr Neal Lopinot du Missouri State University, qui ont mené la nouvelle étude, ont profité des réparations à effectuer pour collecter 22 échantillons d’une face exposée de l’intérieur du monticule.

    Leur objectif était d’étudier les sédiments utilisés pour construire l’ouvrage provenant de la plaine inondable environnante. Ces échantillons étaient remplis de minuscules plantes qui pouvaient révéler d’où provenait la boue, et combien de temps s’était écoulé avant qu’elle ne soit emmenée pour la construction.

    « Nous avons décidé de chercher du matériel végétal, car des informations peuvent être obtenues à partir des sédiments, en particulier sur l’environnement » explique Schilling, « nous espérions comprendre la source des sédiments du tumulus ».

    A l’aide de microscopes électroniques et optiques, Lopinot a étudié les échantillons et découvert des restes de végétaux suggérant que la terre du Tumulus des Moines n’était pas restée non perturbée pendant très longtemps. Ainsi, à l’exception des plantes utilisées comme nourriture, toutes les graines découvertes étaient des plantes annuelles (des plantes qui ne vivent qu’un an), y compris les espèces des zones humides comme l’isoète et l’éléocharide.

    L’absence de plantes vivace, qui vivent deux ans ou plus, suggère que les bancs d’emprunt utilisés pour la construction étaient fréquemment perturbés. « S’il y avait eu un laps de temps considérable entre les différentes utilisations des bancs d’emprunt, nous aurions un profil environnemental différent, avec plus de plantes vivaces plutôt que des plantes annuelles » rapporte Schilling, « en conséquence, nous pensons que l’activité dans les bancs d’emprunt ne s’est jamais arrêtée suffisamment longtemps pour que les plantes vivaces puissent s’y établir.

    La construction a été relativement continue sans de longues interruptions »

    Ces informations supportent l’hypothèse selon laquelle le Tumulus des Moines a été construit sur une période de temps relativement courte, c’est-à-dire quelques dizaines d’années, et non par intermittence sur 250 ans comme on le pensait auparavant.

    En outre, les graines qui ont été trouvées étaient toutes non carbonisées, ou non brûlées; cela aussi pourrait suggérer que la terre enlevée a été rapidement mise en place. Dans les endroits où la terre n’est pas perturbée, les archéologues trouvent souvent des végétaux brûlés, signe d’activité humaine (comme les foyers ou la nourriture cuite).

    « Les archéobotanistes cherchent les restes de végétaux carbonisés sur les sites archéologiques, car il y a un grand degré de certitude que ces restes soient associés à des activités humaines » ajoute Schilling.

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    Travaux de réparation menés sur une face inclinée du tumulus en 2007…

    En plus de ces découvertes, les chercheurs ont trouvé un autre aspect frappant sur la construction du Tumulus des Moines, des parties semblent avoir été construites avec des blocs entiers de tourbe, plutôt que des paniers de terre: « Ils ont découpés des blocs de tourbe qu’ils ont renversés et empilés comme des briques » rapporte Lopinot.

    Tous ces éléments pris ensemble suggèrent que le Tumulus des Moines a été construit rapidement et avec efficacité. Plutôt que de prendre deux siècles ou plus, la plus grande construction en terre du continent a été bâtie en un dixième de ce temps !

    Tout en mettant en garde que leur recherche ne fournit pas l’ « âge absolu » de la construction du monticule, Schilling note que « les données ne contredisent pas une chronologie très courte. A mon avis, 20 ans est bon chiffre ».

    Les indices microscopiques révélés par leur recherche pourraient ainsi mener à une nouvelle compréhension de l’un des monuments préhistoriques les plus impressionnants d’Amérique.

    Alors que la construction du Tumulus des Moines a dû être bien plus rapide que ce que l’on croyait, cela reste un effort herculéen qui éclipse les réparations d’urgence high-tech dont les scientifiques ont été témoins en 2005.

    « Bien que nous ayons fait la meilleure réparation possible, cela semble tenir encore aujourd’hui, les mississippiens ont pu réparer le tumulus et le faire tenir pendant 1 000 ans ».

    Notons au passage, que la civilisation du Mississippi a complètement disparu avant l’arrivée des colons européens en Amérique du Nord, pourtant la civilisation mississippienne avait étendu son réseau commercial des Montagnes Rocheuses à l’ouest, jusqu’à l’océan Atlantique à l’est.
    Conclusion :

    Il y a mille ans, sur une plaine inondable de la rivière Mississippi, près de la ville actuelle de Saint-Louis, l’immense ville amérindienne de Cahokia surgissait soudainement. Trois cents ans après, elle était pratiquement déserte !

    Les raisons de l’émergence rapide de Cahokia et de sa chute vertigineuse font parties des plus grands mystères de la préhistoire américaine.

    Y faire un tour : Coordonnées 38° 39′ 14″ Nord – 90° 03′ 52″ Ouest. (Sources : homme-et-espace)

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