• Une énigme de 11.000 ans, l'idole de Shigir

    Observations et symboles

    L’Idole de Shigir : une énigme de 11.000 ans

    Une extraordinaire statue découverte dans l’Oural au 19ème siècle serait la plus ancienne sculpture en bois du monde et contiendrait un message codé sur les origines de l’humanité.

    Tête de l'idole de Shigir ©Thomas Terberger
    Tête de l'idole de Shigir ©Thomas Terberger

    L'idole de Shigir devient l'oeuvre artistique la plus ancienne de la civilisation moderne

    DATATION. Avec ces yeux symbolisés par deux simples fentes, sa bouche en "O" et son corps longiligne recouvert d’incisions, personne n’aurait imaginé que cette statue en bois d’origine sibérienne de 2,80 mètres de haut était aussi ancienne que les premières œuvres néolithiques trouvées au Proche-Orient. Et pourtant ! De récentes datations viennent de lui attribuer l’âge canonique de… 11 000 ans, ce qui en fait la plus ancienne sculpture en bois connue au monde.

    Légende image : L'idole de Shigir en pied, exposée au musée de Sverdlovsk, à Iekaterinenbourg. ©Thomas Terberger  

    125 ans après sa découverte dans la région de Sverdlosk (Russie), "l’Idole de Shigir" vient ainsi bouleverser ce que les spécialistes pensaient connaître des premières réalisations humaines en Eurasie. Mis au jour en 1890, ce "totem" gisait, éclaté en plusieurs morceaux, à 4 mètres de profondeur dans une tourbière dont l’acidité naturelle avait permis de la conserver en ralentissant la décomposition des matières organiques. Il était depuis exposé au musée régional de Sverdlovsk, à Iekaterinenbourg, après avoir subi les aléas de l’histoire récente. Une partie de l’idole a en effet "disparu" durant l’époque soviétique, la statue d’origine –haute de 5,30 m– ayant ainsi été réduite à 2,80 m. Par chance, des relevés précis en avait été fait en 1914 par l’archéologue sibérien Vladimir Tolmachev qui atteste que quatre autres visages stylisés, ornaient en fait la statue, à l’origine (voir dessin plus bas).

    Sept minuscules échantillons (0,3 g), prélevés sur différentes parties de cette œuvre, ont été analysés selon la méthode dite de spectrométrie de masse par accélérateur (AMS) par le laboratoire Klaus-Tschira AMS de Manheim (Allemagne). Et Thomas Terberger, professeur de préhistoire au Département du Patrimoine culturel de Basse-Saxe (Allemagne), qui a participé à ces nouvelles datations radiocarbones avec son collègue Mikhail Zhilin de l’Institut d’Archéologie de l’Académie des sciences russes, est encore ému du résultat : "Ce travail a dépassé toutes nos espérances, explique-t-il à Sciences et Avenir. Il n’existe pas de sculpture sur bois aussi ancienne dans toute l’Europe, ni dans  le monde. Preuve qu’au début de l’Holocène [époque géologique s’étendant sur les 10 000 dernières années, NDLR ] les populations de chasseurs et de pêcheurs-cueilleurs de l’Eurasie étaient aussi avancées dans leurs créations que celles du Moyen-Orient ".

    Relevés de l'Idole de Shigir faits par l’archéologue sibérien Vladimir Tolmachev en 1914. ©Vladimir Tolmachev 

    UN TRONC DE MÉLÈZE. Uwe Heussner, de l’Institut Archéologique Allemand, à Berlin, a, de son côté, effectué des analyses dendrochronologiques (étude des bois et de leur âge) et a pu ainsi déterminer que l’idole avait été taillée dans un tronc de mélèze vieux de 157 ans au moment de sa fabrication.

    Difficile aujourd’hui de comprendre la signification symbolique de cette statue. S’agissait-il de portraits d’ancêtres ? D’esprits ? L’ensemble est décoré de motifs géométriques semblables à d’autres, gravés ou peints, retrouvés sur des objets contemporains plus petits, tels que des os, des bois de cervidé ou de l’ambre. Ces traitements graphiques pourraient tout aussi bien évoquer des tatouages, des peintures corporelles ou des décors de vêtements, comme ceux identifiés sur des figurines du Néolithique balkanique. Au musée régional de Sverdlovsk, où l’immense totem vampirise les regards des visiteurs, on se targue désormais de posséder une œuvre aussi ancienne que les stèles gravées du sanctuaire de Göbekli Tepe, dans le sud de l’Anatolie (Turquie), considéré comme le premier temple du monde ! 

    Sanctuaire de Göbekli Tepe, dans le sud de l’Anatolie (Turquie) ©Deutsches Archäologisches Institut, Orient Abteilung, I.Wagner voir l'article détaillé

    SHIGIR 
     
        

    Et si les civilisations européennes avaient été bien plus en avance qu'on ne le croyait jusqu'alors? C'est ce que laisse supposer cette nouvelle découverte scientifique, qui affirme que cette statue russe nommée "idole de Shigir" aurait été sculptée dans le bois il y a 11.000 ans.

    Si les scientifiques pensaient jusque là que la culture artistique eurasienne s'était développée par le biais des civilisations du Moyen-Orient, cette découverte démontre que les civilisations de l'Oural n'étaient pas moins modernes sur ce plan.

    Trouvée dans une tourbière russe en 1894, l'idole de Shigir était jusqu'à présent datée de 9500 ans à l'aide d'une datation au radiocarbone effectué en 1997. Suite à des doutes de la communauté scientifique, une estimation a été menée à l'aide des techniques les plus récentes, datant cette fois la statue à 11.000 ans. A titre d'exemple, la pyramide de Khéops aurait été érigée il y a 4500 ans, soit un peu plus de six millénaires plus tard.

    "Les recherches ont été effectuées à Mannheim en Allemagne, dans l'un des laboratoires les plus avancés utilisant une technique dite de "spectrométrie de masse par accélérateur" (SMA) sur sept petits morceaux de bois. Les premiers résultats sont stupéfiants puisqu'ils montrent que les prélèvements datent (…) du début de l'holocène", affirmaient ainsi au Siberian Times les chercheurs à la tête de l'analyse.

    Cette période entamée à 10.000 ans av. J.-C. est une ère charnière pour l'Humanité, qui a vu les civilisations humaines dominer les éléments naturels et faire des avancées technologies conséquentes.

    Un message indéchiffrable

    Trouvée dans la tourbière, la statue mesurait originellement 5,3 mètres selon la reconstitution des fragments retrouvés proposée par l'archéologue Vladimir Tolmachev en 1914, mais a été amputée lors de l'ère soviétique. De la statue, il ne reste aujourd'hui que 2,8 mètres et un mystère toujours entier sur sa signification.

     

    Selon Mikhail Zhilin, chercheur à l'Institut d’archéologie de l’Académie russe des Sciences, "la couche supérieure de la sculpture est entièrement recouverte d'informations cryptées. La population se transmettait alors son savoir à l'aide de l'idole, comme il l'a expliqué au Siberian Times.

    Malgré plusieurs théories, dont une supposant que les dessins représentent les paysages, le code de l'idole n'a toujours pas été résolu. Pour ceux qui désirent toutefois essayer de résoudre le mystère de l'idole de Shigir, rendez-vous au Musée d'Histoire de Sverdlovsk à Iekaterinbourg, en Russie.

    (source : huffingtonpost)



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    La statue vieille de 10,000 ans et deux fois plus vieille que les Pyramides d’Egypte a été envoyée en Allemagne pour de plus amples études.

    Couverte de symboles appartenant à la période du mésolithique, les archéologues croient que la statue haute de 2,8 mètres est l’une des découvertes les plus importantes de l’histoire récente.

    La statue à sept visages a le potentiel de réécrire les livres d’histoire et les façons dont on pense, alors que des chercheurs disent que les messages condés contiennent des informations en rapport avec la création du monde et les origines de l’être humain.

    Peacefulwarriors.net nous dit:

    Au moment présent, l’idole de Shigir est située au musée d’histoire de Yekaterinburg, le manque de moyens de financement a empêché les chercheurs d’effectuer de bons tests pour déterminer l’âge de ce trésor historique. La statue représente une histoire unique, vivante et est un exemple très complexe, c’est une trouvaille rarissime et sans aucun doute la découverte en Europe la plus importante depuis des années.

    Selon les experts, cette capsule temporelle contient des messages codés qui racontent la création du monde. Elle est couverte d’information que les chercheurs n’ont pas encore décodées. Il faudra du temps et de la patience pour déchiffrer ce que la statue a à nous dire.

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    Svetlana Savchenko, le chef du département des études d’idoles au musée d’histoire de Yekaterinburg, a conclu que la ligne droite qui est présente à la surface de l’idole représente en fait le sol ou l’horizon, la frontière entre le ciel et la terre, l’eau et le ciel, ou la frontière entre les mondes. Uwe Hoysner, de l’Institut d’archéologie de Berlin a dit: « L’idole a été taillée dans un mélèze, qui, comme nous le voyons avec les anneaux annuels, avait environ 159 ans. »

    « Il n’y a pas d’autre sculpture de ce genre dans toute l’Europe. L’étude de cette idole est un rêve qui doit devenir une réalité, » a dit Thomas Terberger, du département de l’Héritage culturel de la Basse-Saxe.

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    « Les échantillons contiennent des informations importantes en rapport avec les isotopes qui appartiennent à l’époque où l’arbre poussait encore. »

    (source : nouvelordremondia

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