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Une femme VIKING !
Des spécialistes ont mené de nouvelles analyses sur le squelette d'un guerrier Viking découvert au XIXe siècle en Suède. Verdict : le guerrier ne serait pas un homme comme on le pense depuis le début mais une femme. Une découverte qui pourrait confirmer les légendes sur le rôle des femmes dans les bataillons Vikings. Quelque part entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, dans la ville de Birka en Suède, un archéologue du nom d’Hajlmar Stolpe a fait une remarquable découverte : il a mis au jour la tombe d’un véritable guerrier Viking. Une épée, une lance, une hache, deux chevaux et quelques pièces de jeux, le défunt était accompagné de l’attirail du parfait combattant. Le guerrier de la tombe Bj 581 a ainsi supposément été identifié comme un acteur important dans l’environnement militaire du peuple de "pirates scandinaves". Pourtant, le squelette qui remonterait au Xe siècle n'avait visiblement pas révélé tous ses secrets. Contrairement à ce qu'on pense depuis le début, celui-ni n'appartiendrait pas à un homme mais à une femme !Deux chromosomes X mais pas de Y Découverts pour la première fois aux alentours de 1880, le squelette et la tombe ont fait l’objet de récentes analyses. C’est Anna Kjellström, une ostéologue de l’Université de Stockholm, qui a lancé le débat : après avoir mené de nouvelles observations, cette spécialiste a suggéré que les traits morphologiques, notamment les os des joues ainsi que des hanches, ressemblaient davantage à ceux d’une femme que ceux d'un homme. Partant de ce constat, de nouvelles recherches ont dont été lancées sur le squelette. En plus de l’observation très précise des os trouvés, des analyses ADN ont été effectuées. Ce sont elles qu ont permis d'apporter une réponse définitive aux interrogations. La personne qui se trouvait dans cette tombe possédait deux chromosomes X mais pas de chromosome Y, ce qui confirme qu’il s’agit donc bien d’une femme et non d’un homme. "C'est en réalité une femme, d’une trentaine d’années, relativement grande, mesurant environ 1,70 mètre", a commenté Charlotte Hedenstierna-Jonson, archéologue de l’université d’Uppsala et co-auteur de l’étude, publiée dans la revue American Journal of Physical Anthropology. Une découverte aussi surprenante qu'édifiante qui bouscule les théories et les connaissances acquises jusqu’à maintenant sur les Vikings. Pas une Valkyrie mais bien une femme en officier de haut rang Si les légendes scandinaves et la fiction n'hésitent pas à évoquer l'existence de guerrières Vikings, parmi les spécialistes, le doute perdure. "Cette image d’un guerrier mâle dans une société patriarcale a été renforcée par des traditions de recherches et des préconçus contemporains. De ce fait, le sexe biologique de l’individu [de la tombe] a été pris pour acquis", ont indiqué les chercheurs à l'origine de l’étude .Mais les découvertes ne s'arrêtent pas là. En plus de confirmer le sexe du squelette, les chercheurs ont tenté d’établir son rôle au sein de la société. L’ensemble d'objets retrouvé suggère que la personne en question élaborait des tactiques et des stratégies, autrement dit, que cette femme aurait bien pu se monter au statut d’officier de haut rang et, ainsi, mener des troupes entières au combat. "C'est la première confirmation formelle et génétique d'une femme guerrière Viking", a souligné le Professeur Mattias Jakobsson, du département de biologie organique de l'Université d’Uppsala en Suède. "Ce que nous avons étudié n'était pas une Valkyrie (Ndlr : des divinités guerrières retrouvées dans la mythologie nordique) des sagas, mais un chef militaire de la vie réelle, qui était une femme", a ajouté Charlotte Hedenstierna-Jonson.Le plus grand sanctuaire de Scandinavie Le fait que les vestiges aient été retrouvés à Birka semble s’inscrire dans une sorte de suite logique à laquelle l’Histoire se serait accrochée. La vieille ville suédoise, située à quelque 30 kilomètres de Stockholm, aurait constitué un important comptoir commercial du temps des Vikings. Ainsi, la ville pouvait servir de point de départ pour des opérations militaires en direction de l’Europe. Véritable cimetière, près de 3.000 tombes ont été exhumées par les spécialistes du XIXe au XXe siècle, ce qui fait de la zone le plus grand sanctuaire de Scandinavie. Pour autant, si cette preuve semble constituer une avancée majeure quant aux connaissances historiques et à l’évolution du peuple Viking, les auteurs de l’étude ont tout de même émis quelques réserves."Les résultats de cette étude incitent à la prudence quant aux généralisations qui peuvent être énoncées vis-à-vis des ordres sociaux dans les sociétés anciennes", ont-ils relevé. D’autres preuves restent donc encore à apporter pour pouvoir confirmer le rôle des femmes au sein des raids Vikings.
Source : maxisciences
Tags : Viking