• Les humanoïdes velus de Russie.

    Surnaturel et fantastique

    Les humanoïdes velus de Russie

    Les Almas

    AMASLARS des humanoïdes velus de Russie

    statue turque représentant un almas

    Sur la majorité des continents, on dénombre à chaque année des témoignages de gens qui affirment avoir aperçus des humanoïdes velus dans la nature.

    Certains affirment que ce sont des hommes sauvages, alors que d'autres les identifient comme des singes. D'une région à l'autre, leurs caractéristiques physiques et comportementales varient, et on leur attribue des noms différents: "Bigfoot" en Amérique du Nord, "Yéti" dans l'Himalaya, "Woodwose" dans le nord de l'Europe, "Almas" dans certaines régions d'Asie, etc.

    Mais que se passerait-il si on réussissait à capturer un des ces humanoïdes? Pourrait-il vivre parmi nous? Apprendrait-il à parler? Pourrait-il se reproduire par croisement avec des humains?

    Qui sont les almas ?

    Les almas sont des humanoïdes velus ayant été aperçus dans plusieurs régions de la Russie, du Caucase, et de l'Asie centrale. "Almas" est un mot mongol signifiant homme sauvage. C'est un mot singulier qui se conjugue "almaslar" au pluriel. Dans d'autres langues de la région, on les appelle Kaptar, Biaban-guli ou Abnauayu.

    Même si certains témoins parlent d'un "grand singe" pour décrire l'almas, la majorité des témoignages le décrivent comme une sorte d'humain, trapu et musclé, recouvert de pelage brun-roux. Il est bipède, mesure entre 5 et 6 pieds (entre 1,60 et 1,90 mètres), et son visage, qui rappelle celui des humains, se distingue par une arcade sourcilière prononcée, un front fuyant, un nez plat et une forte mâchoire.

    almas Les almaslar figurent dans les légendes locales depuis de nombreux siècles, tel que recueilli par différents anthropologues, et on en retrouve même trace dans d'anciens documents tibétains. Dans la littérature, des rencontres avec ces créatures sont mentionnées à partir du 15ème siècle. Parmi les témoins les plus sérieux, notons le naturaliste soviétique Prjewalski (celui-là même qui a amené à la connaissance des Occidentaux l'existence du "cheval de Prjewalski"), qui mentionne les almaslar dans sa recherche sur les animaux de l'Orient, et qui affirme en avoir personnellement observé en 1871.

    Malgré tout, l'existence des almaslar n'est pas encore prouvée ni reconnue scientifiquement, faute de preuves. Il n'est pas possible non plus d'être certain de son classement parmi les espèces vivantes. Vu la grande ressemblance entre les description que les témoins font des almaslar, et la connaissance que nous ayons de la physionomie des hommes de Néanderthal, certains cryptozoologues émettent l'hypothèse qu'il pourrait s'agir d'hommes de Néanderthal qui auraient survécus jusqu'à nos jours, tandis que d'autres experts parlent d'Homo Erectus. Une autre théorie classerait les almaslar parmi les singes plutôt que parmi la famille Homo, et finalement, certains prétendent que les humanoïdes sauvages ne sont que des humains modernes qui ont été rejetés par la société à cause de leur retard mental.

    Si l'on en croit certains témoignages, ces questions ont déjà trouvé réponse, puisqu'une femme sauvage aurait été capturée par des hommes de Géorgie au 19ème siècle, et aurait vécu dans leur village de nombreuses années, sous le nom de Zana.

    Zana, la femme sauvage

    AMASLARS des humanoïdes velus de Russie

    L'histoire de Zana

    Cela s'est passé vers 1850, en Géorgie, dans les forêts du Mont Zaadan. Un groupe d'hommes, qui était parti à la chasse, a aperçu une femme sauvage qui semblait à la fois humaine et guenon. Elle était forte, trapue, et recouverte d'un pelage roux. Ils l'ont capturée avec beaucoup de difficulté.

    Elle a changé de propriétaires plusieurs fois avant de se retrouver au village de T'khina, qui se trouve à 50 miles (78 kilomètres) de distance de la ville de Soukhoumi, dans la région de l'Abkhazie, en Géorgie. On lui donna alors le nom de Zana. Elle était si hostile et agressive qu'on la garda en cage pendant environ 3 ans. Ses geôliers allaient régulièrement lui jeter de la nourriture, mais ils étaient incapables de développer un quelconque langage avec elle.

    Physionomie et comportement

    Zana avait la peau sombre et le corps recouvert d'un pelage roux foncé, plus long sur la tête. Elle n'avait pas de poils sur le visage et les mains. Ses bras et ses jambes étaient particulièrement musclés, ses doigts étaient larges et longs, son postérieur et sa poitrine étaient proéminents. Ses orteils pouvaient s'étendre largement, particulièrement le pouce qui pouvait se séparer des autres. Son visage, à l'expression sauvage, était large avec un front fuyant, sa bouche était grande, avec de larges dents blanches, son nez était plat aux narines exhorbitées, ses sourcils étaient larges, les os de ses joues étaient saillants, et ses yeux étaient légèrement rougeâtres.

     Son comportement agressif se calma avec le temps, et éventuellement, elle fut déménagée dans une maison où elle habitait avec des villageois qui lui confiaient des tâches simples à effectuer, comme broyer du grain, rentrer du bois ou de l'eau, ou porter des sacs provenant du moulin. Elle émettait des sons, mais n'a jamais parlé. Elle réagissait à son nom, obéissait aux ordres, et semblait effrayée lorsque son propriétaire la réprimendait en criant.

    Sa force et sa puissance étaient plutôt spectaculaires: on raconte qu'elle pouvait faire craquer de ses mains nues les coquilles des noix les plus solides, soulever d'une main un sac de farine de quatre-vingt kilos, nager sans difficulté à travers des courants forts, et même courir plus vite qu'un cheval. Elle avait une tolérance exceptionnelle au froid, mais en revanche, elle supportait mal un environnement chauffé.

    Bien qu'elle ne s'éloignât pas trop du lieu où on lui donnait sa nourriture, elle aimait se promener sur les collines voisines la nuit, prendre un bain d'eau froide avec des buffles, et jouer avec des pierres qu'elle frappait ensemble pour les casser. Elle n'aimait pas porter de vêtements et préférait rester nue, même en hiver, déchirant les robes qu'on lui mettait sur le dos. Elle aimait aller cueillir des fruits dans les arbres, et elle mangeait de tout ce qui lui était offert, incluant la viande et le vin, qu'elle appréciait particulièrement. Avec le temps, elle n'a pas montré de signe de vieillissement: ses poils et cheveux ne sont pas devenus gris, elle n'a pas perdu ses dents et elle est restée forte et musclée. Zana est morte aux environs de 1890.

    ALMAS des humanoïdes velus de Russie

    Progéniture
    Elle a eu de nombreux enfants. Certaines sources citent  plusieurs pères (des villageois malfaisants), alors que d'autres sources en citent un seul, Edgi Genaba, un des propriétaires de Zana. La paternité de ses enfants n'est donc pas claire, mais on parle toujours de pères humains.

    Lorsqu'elle acouchait seule d'un enfant, Zana prenait le nouveau-né et allait le baigner dans l'eau glacée. Elle semblait croire que l'enfant aurait la même résistance qu'elle au froid, mais ce n'était pas le cas, et le nouveau-né mourrait. Des villageois ont entrepris de sauver le reste de sa progéniture, et ils lui ont retiré les nouveaux-nés suivants dès la naissance. Quatre enfants de Zana ont ainsi été élevés par des familles du village et ont survécu jusqu'à l'âge adulte, soit deux garçons (Dzhanda et Khwit Sabekia, nés en 1878 et 1884), et deux filles (Kodzhanar et Gamasa Sabekia, nées en 1880 et 1882). Bien qu'ils aient eu la peau foncée et qu'ils étaient particulièrement forts, les enfants de Zana n'était pas très différents des autres villageois. Ils étaient tous d'une intelligence normale. Ils n'ont pas eu de problème pour apprendre à parler ou à s'intégrer à la société, et ils ont eu à leur tour une descendance. On dit que l'un de ses fils est devenu un pianiste accompli.  

    AMASLARS des humanoïdes velus de Russie   ALMAS des humanoïdes velus de Russie

    (images : bigfootencounters)

    Études scientifiques

    En 1964, le chercheur russe Boris Porshnev de l'Académie Scientifique de Moscou, a étudié l'histoire de Zana en se rendant sur place, dans le village de T'khina. Il a parlé à plusieurs personnes âgées qui affirmaient avoir connu Zana de son vivant, et avoir assisté à ses funérailles. Il a aussi rencontré certains de ses petits-enfants, et il a écrit cette anecdote:
    "À l'instant où j'ai aperçus les petits-enfants de Zana, j'ai été frappé par leur peau sombre et leurs traits négroïdes. Shalikula, son petit-fils, avait des muscles de la mâchoire si puissant qu'il pouvait soulever, avec ses dents, une chaise sur laquelle un homme était assis."

    ALMAS des humanoïdes velus de Russie

    Khwit Sabekia

    Khwit Sabekia Il a tenté, sans succès de retrouver la tombe et les restes de Zana. Ses collègues Dimitri Bayanov et Igor Bourtsev ont continué les recherches après lui, et ils ont déterré les reste du plus jeune fils de Zana, appelé Khwit Sabekia, qui a vécu de 1884 à 1954.

    Bien que Khwit portait le nom de Sabekia, plusieurs villageois s'entendent pour dire que son père biologique était sans doute le propriétaire de Zana, Edgi Genaba. À part sa peau sombre, son tempérament impulsif et sa grande force physique, Khwit montrait peu de ressemblance avec sa mère, s'apparentant beaucoup plus avec la famille Genaba.

    ALMAS des humanoïdes velus de Russie

    (photo : frontiersofzoology)

    Études du crâne de Khwit Sabekia

    Le crâne de Khwit Sabekia fut examiné par plusieurs chercheurs, et malheureusement, les différentes études arrivent à des conclusions contradictoires:

    L'anthropologue M.A. Kolodievea a noté que le crâne de Khwit avait des différences significatives avec les crânes des autres habitants de la région de l'Abkhazie. Elle a écrit:
    Le crâne de T'khina présente une combinaison originale de caractéristiques anciennes et modernes... La section faciale du crâne est significativement plus large, en comparaison au type Abkhaz moyen... Toutes les mesures et indices du contour crânien sont plus larges, non seulement par rapport au type Abkhaz moyen, mais aussi par rapport aux plus grands des crânes fossiles qui ont été étudiés pour leur ressemblance. Le crâne de T'khina se rapproche de trois crânes néolithiques Vovnigi II de la série fossile...
    Une autre anthropologue, M. M. Gerasiomva, a écrit:
    Le crâne révèle une grande quantité de singularités, une certaine disharmonie, un déséquilibre de ses traits, un squelette faciale aux dimensions très larges, un développement accru du contour du crâne, la particularité de traits non-métriques (...). Le crâne mérite des recherches plus poussées.
    Le Dr Grover Krantz, qui a étudié le crâne dans les années 1990, affirme que celui-ci présente seulement des traits
    d'homme moderne, sans caractéristiques du Néanderthal.

    ALMAS des humanoïdes velus de Russie

    (photos : franz-josef73.deviantart)

    Qui était Zana ? 

    Plusieurs prétendent que Zana n'était pas autre chose qu'une femme humaine, d'origine africaine, avec un handicap mental.

    D'un autre côté, si on envisage l'hypothèse qu'elle était almas, son hybridation avec des humains nous démontrerait alors que les almaslar ne seraient pas des singes, et seraient beaucoup plus proches de l'homo sapiens que ne le sont les grands singes connus.

    Dans ce cas, les différents candidats possibles seraient:

    des Néanderthaliens qui auraient survécu jusqu'à nos jours
    des Homo Erectus
    des descendants du Giganthopithèque, un singe géant dont on a découvert les restes fossilisés en Indes et en Chine
    une autre branche inconnue de la famille Homo
    des descendants de l'homme moderne, qui avaient été rejetés de la société pour leur handicap mental et qui se sont reproduits entre eux, transmettant leurs caractéristiques à leurs descendants
    Conclusion

    Plusieurs témoignages concernant les almaslar les décrivent, au niveau physionomique et comportemental, beaucoup plus semblables à l'humain que ne le seraient le Bigfoot, l'Orang-Pendek et le Yéti.

    Si on pouvait un jour approfondir le mystère de Zana et en découvrir plus sur son identité, nous aurions peut-être de nouveaux cousins connus, plus proches de nous que n'importe quel grand singe. 

    AMASLARS des humanoïdes velus de Russie  

    En raison de sa vaste aire de répartition, l'almas est connu sous une multitude d’appellations locales : almasty ou kaptar en Géorgie, abnauayu en Abkhazie, adam-ayu (адам-аю, « l'homme-ours ») et adam-jabay (адам-жабайы, « l'homme sauvage ») au Kazakhstan et au Kirghizstan, bar-manu (« l'homme fort ») et jangali mosh (« l'homme des bois ») au Pakistan, chuchuna (чучуна) en Yakoutie, snezhny tchelovek (снежный человек, « homme des neiges ») en Russie, almas(алмас) et zerleg hün (зэрлэг хїн, « homme sauvage ») en Mongolie... L'almas est un cryptide de type « homme sauvage » supposé habiter les montagnes du Caucase (Georgie, Arménie, Azerbaïdjan) ainsi que le centre de l'Asie : les monts Pamir et l'Hindou-Koush (Afghanistan, Tadjikistan), l'Himalaya (Pakistan, Népal), les monts Tian Shan (Kirghizistan, Kazakhstan, Chine), l'Altaï (Russie et Mongolie).
    De façon plus anecdotique, on le trouverait également dans la péninsule de Kola (Nord-Ouest de la Russie), dans l'Oural et en Sibérie orientale.

    AMASLARS des humanoïdes velus de Russie

    Le mot mongol almas est devenu par convention celui utilisé par les cryptozoologues pour désigner l'homme sauvage ; en France, le terme caucasien almasty a été popularisé par l'expédition franco-russe de 1992 et est également très souvent entendu. 

    Vision d'artiste de l'almas

    (Source : The Field Guide to Bigfoot and Other Mystery Primates de Harry Trumbore) 

          

    Témoignages célèbres

    L'almas est décrit depuis des centaines d'années dans le folklore des peuples locaux. De nombreuses légendes populaires ont été répertoriées. Elles dépeignent des rencontres entre des paysans et des hommes sauvages, ou racontent diverses anecdotes plus ou moins réalistes au sujet de l'almas : les femelles s'introduiraient dans les maisons pour y nourrir les bébés avec leur lait empoisonné, les hommes-sauvages seraient des sortes de « loup-garous » se transformant seulement durant la nuit, ils auraient la capacité à se rendre invisible ou à se métamorphoser en divers animaux... Un conte caucasien raconte que si l'on possède des poils d'un almasty, il est possible de le commander et d'en faire son esclave, mais s'il vient à mettre la main sur sa toison volée, il peut se venger cruellement.
    Le folkloriste Michael Heaney a vu dans les Arimaspes, un peuple légendaire de bergers/cavaliers sauvages décrit dans les croyances de l'Antiquité et supposé vivre en Scythie (Asie centrale), une extrapolation de véritables observations d'almas.

    Au XVème siècle, Hans Schiltberger (à qui l'on doit également le tout premier témoignage de chevaux de Przewalski par un occidental) rapporta l'existence de créatures similaires à des hommes recouverts de poils et sauvages alors qu'il voyageait en Mongolie. Il nota également que ces créatures figuraient sur la liste des nombreux animaux et plantes utilisés par la pharmacie traditionnelle mongole et tibétaine.

    L'un des plus célèbres témoignages est celui, très précis, de Mikhail Stepanovich Topilski, un général soviétique qui put observer de très près en 1925 le cadavre d'un homme sauvage tué par un Ouzbek dans une caverne du Pamir : 

    « A première vue, j'eus l'impression d'avoir sous les yeux le cadavre d'un singe : il était en effet entièrement couvert d'une sorte de pelage. Mais je savais qu'il n'y avait pas de singes dans le Pamir, et son corps ressemblait d'ailleurs tout à fait par la forme à celui d'un homme. Nous avons essayé de tirer sur les poils, mais nous avons pu nous assurer qu'il ne s'agissait pas d'un quelconque déguisement. Nous avons plusieurs fois retourné le cadavre sur le ventre et sur le dos, et nous l'avons mesuré. Son examen minutieux et prolongé par notre aide-médecin établit qu'il ne pouvait s'agir en aucune façon d'un homme ordinaire.
    C'était un mâle de 1,65 m à 1,70 m de haut. A en juger par ses poils, qui grisonnaient à certains endroits, il était assez âgé et peut-être même vieux. On pourrait définir la couleur générale de sa laine comme brun grisâtre. Sur la partie dorsale du corps les poils étaient cependant plus bruns, alors qu'ils étaient plus gris sur le ventre. A la hauteur de la poitrine ils étaient plus longs mais plus clairsemés, tandis que sur l'abdomen ils étaient au contraire plus courts mais plus drus. Dans l'ensemble, le pelage était grossier et sans duvet sous-jacent.
    Il y avait moins de poils sur le bas des fesses, d'où l'aide-médecin déduisit que cette créature se tenait habituellement assise comme un homme. C'est sur les cuisses qu'il y avait le plus de poils. Sur les genoux, en revanche, il n'y en avait pratiquement pas : on y remarquait plutôt des callosités. Sur la jambe, la pilosité était moindre que sur la cuisse, et elle allait encore en se raréfiant vers le bas. Complètement privés de poils, le pied et sa plante étaient garnis d'une peau dure et brunâtre. Les épaules et les bras étaient étaient couverts de poils dont l'épaisseur diminuait vers la main. Sur le dos de celle-ci, il y avait encore quelques poils, mais ceux-ci étaient tout à fait absents de la paume : la peau de celle-ci était rude et calleuse. Des poils couvraient tout le tour du cou, mais sur le visage même, il n'y en avait guère. La couleur du visage était foncée. Il n'y avait ni barbe ni vraie moustache : seuls quelques poils follets au bord de la lèvre supérieure donnaient comme une ombre de moustache.
    Sur la partie antérieure de la tête, au-dessus du front, il n'y avait pas de poils, comme dans une calvitie s'étendant vers l'arrière, mais sur la partie postérieure de la tête, des cheveux épais s'entremêlaient jusqu'à former une sorte de feutre. Le cadavre gisait les yeux grands ouverts et les dents découvertes. Les yeux étaient de couleur sombre. Les dents étaient très grandes et régulières, mais ne différaient pas par leur forme de celles de l'homme. Le front était fuyant. Les pommettes très saillantes conféraient à tout le visage une certaine ressemblance avec le type mongol. Le nez était écrasé, avec la racine profondément enfoncée. Les oreilles étaient glabres et, semble-t-il, plus pointues vers le haut que chez l'homme, et avec un lobe plus long. La mâchoire inférieure était très massive.
    L'être en question avait la poitrine large et puissante, et une musculature très développée. Nous n'avons pas remarqué sur le corps de notables différences de structure par rapport à celui de l'homme. Les organes génitaux étaient d'apparence humaine. Pour ce qui est de la longueur des extrémités, nous n'avons rien remarqué de vraiment particulier, à ceci près que la main était tout de même un peu plus large que chez l'homme et que le pied était à la fois plus large et plus court. »

    (Traduit et cité par Bernard Heuvelmans, dans L'Homme de Néanderthal est toujours vivant)

    Myra Shackley mentionne également les travaux du pédiatre Ivan Ivlov, qui découvrit dans les années 60 en discutant avec des enfants mongols que beaucoup d'entre eux avaient vu des almas - ce qui le poussa à supposer les jeunes almas et les enfants ne s'effrayaient pas les uns les autres. Ivlov affirmait également avoir pu observer une famille d'almas.

    En août 1988, des adolescents russes prétendirent avoir rencontré un « homme des neiges » sur les berges du lac Lovorezo (dans la péninsule de Kola, à proximité de la Finlande). L'animal ayant l'habitude d'aller dans une cabane de pêcheurs, ils l'auraient vu à plusieurs reprises et lui auraient donné le nom d'Afonya.
    Une expédition menée par l'auteur Maya Bykova en septembre permit de relever des empreintes et des poils (dont l'analyse aurait révélé qu'il n'appartenait « à aucun animal connu ») ; les 3 membres de l'équipe ont également affirmé avoir pu observer l'homme sauvage, mais n'ont pas pu en prendre de photos ou de vidéos.

    Quelques témoignages d'hommes sauvages célèbres se sont avérés être des canulars : 

    • la rencontre du professeur mongol Badzar Baradiin avec un almas dans le désert Alashan en Mongolie Intérieure, souvent présentée comme la premier témoignage moderne authentifié d'un almas, ne repose en réalité sur aucune base concrète et a été rapportée par Porshnev d'après des témoignages de seconde main.
       
    • un « homme sauvage » est supposé avoir été capturé par l'armée soviétique dans le Caucase en 1941. D'apparence humaine, son corps était recouvert d'une fine fourrure sombre ; cependant, son incapacité à parler fut interprétée comme du mutisme et pris pour un espion allemand, l'homme sauvage fut abattu. Les sources de cette histoire sont cependant inconnues et elle existe sous différentes versions à travers la littérature, ce qui rend son authenticité douteuse.
       
    • Sławomir Rawicz fut officier de la cavalerie polonaise durant la Seconde Guerre Mondiale. Arrêté par les Soviétiques lors du partage de la Pologne, il fut déporté dans un goulag en Sibérie en 1939.
      Il raconte dans son livre À marche forcée comment avec 6 autres prisonniers, il arriva à s'échapper du camp de travail et traversa à la marche la moitié de l'Asie, de la Sibérie jusqu'à l'Inde. Au Tibet, il écrit avoir été bloqué durant deux heures par deux créatures bipèdes qui se tenaient sur son chemin, dont il laisse entendre qu'il s'agissait de yéti ou d'hommes sauvages comme l'almas.
      Ce passage fut révélé par la suite avoir été inventé de toute pièce, tandis que la véracité de l'ensemble du livre de Rawicz est très critiquée. 

    Expéditions et indices matériels

    L'attention portée par les chercheurs occidentaux sur l'almas remonte aux années 50. Alors que l'intérêt pour le yéti allait croissant, une commission pour l'étude de la question de l'homme des neiges fut créée au sein de l'Académie des Sciences de l'URSS en 1958 sous l'instigation du chercheur russe Boris Fedorovich Porshnev. Porshnev collecta un grand nombre de témoignages à travers l'Asie centrale (avec l'aide du chercheur mongol Rinchen), aussi bien auprès de paysans illettrés que de scientifiques ou de militaires soviétiques... même si tous ne se sont pas révélés être d'une fiabilité très sûre. Il mit également à jour les travaux de chercheurs avant lui qui s'étaient intéressés à l'almas, tel Tsyben Zhamtsarano dans les années 20.
    Les travaux de Porshnev servirent par la suite de base à Bernard Heuvelmans pour son livre L'homme de Néandertal est toujours vivant.

    La Commission de l'Académie des Sciences de l'URSS supervisa une mission d'exploration dans le Pamir en 1958. Des investigations dans le Caucase furent également menées dans les années 60 par Alexander Mashkovtsev.

    L'anthropologue britannique Myra Shackley eut l'occasion lors d'un séjour en Mongolie en 1980 d'interroger la population locale au sujet de l'almas.

    L'almasty est indissociable de la chercheuse Marie-Jeanne Koffmann, ancienne présidente de l'Association de Cryptozoologie de Russie. En presque 50 ans d'enquête, elle a collecté plus de 500 témoignages au sujet de l'almasty (qui furent exposés dans la revue Archéologie), des empreintes de pas et des pistes, des poils et excréments – qu'elle a cependant toujours refusé de diffuser publiquement ou de faire analyser par un laboratoire indépendant.
    Avec le journaliste Sylvain Pallix, elle a dirigé en 1991 une vaste mission d'exploration franco-russe dans le Caucase en république de Kabardino-Balkarie (expédition soutenue par le paléo-anthropologue français Yves Coppens). Si l'expédition fut considérée comme un échec en raison des fortes dissensions qui eurent lieu entre Marie-Jeanne Koffman et l'équipe française, plusieurs témoignages visuels de l'almas purent être recueillis. Un documentaire fut également tourné pour présenter l'expédition et ses résultats, qui contribua à populariser l'almasty en France. 

    ALMAS des humanoïdes velus de Russie

    (photo : frontiersofzoology)

    Empreinte supposée d'almas trouvée en Kabardino-Balkarie en 1976

    (Source : Almas, le yéti du Caucase, documentaire de Sylvain Pallix (1992))

    Quelques années plus tard en 1994, le cryptozoologue Jordi Magraner réalisait lui aussi une longue expédition d'un an et demi au Nord du Pakistan, dont il ramena une vingtaine de témoignages oraux d'observations visuelles de bar-manu.

    Depuis les années 90, divers membres de la Société Russe de Cryptozoologie (pour la plupart des collaborateurs ou élèves de Marie-Jeanne Koffman tels Dimitri Bayanov ou Grigory Pachenko), et le groupe allemand d'étude des primates sub-humains organisent des expéditions à dates régulières dans le Caucase.

    En 2008, une équipe formée de Grigory Pachenko et de cryptozoologues britanniques du Centre de Biologie Fortéenne est également allée enquêter dans le Caucase en république de Kabardino-Balkarie. Outre le recueil de nouveaux témoignages visuels, ils ont également pu découvrir de nombreux indices matériels (fèces, poils, ossements) qu'ils ont attribué à l'almas. Dans l'éventualité où des almas se seraient naturellement reproduits avec la population locale (comme l'affirme le folklore), des échantillons d'ADN ont été prélevé chez certains habitants rencontrés pour détecter les traces d'un éventuelle hybridation.
    Ces indices n'ont cependant fait l'objet d'aucune étude approfondie ni d'analyse d'ADN à l'heure actuelle.

    Le cadavre d'homme velu congelé et observé dans le Minnesota par Bernard Heuvelmans et Ivan T. Sanderson en 1968 est parfois présenté comme celui d'un almas... bien que selon l'avis de Heuvelmans il venait du Viêt-Nam, ce qui en ferait un autre type de cryptide hominoïde comme l'orang-pendek?. Sa nature - canular ou non - reste débattue à l'heure actuelle.
    Jordi Magraner utilisa des croquis de « l'homo pongoides » lors de ses enquêtes au Pakistan (parmi divers dessins de grands singes et d'hommes préhistoriques), et les témoins lui firent part de la grande ressemblance entre cet homme congelé et le bar-manu local. 

    Portrait robot de l'homme congelé du Minnesota utilisé par Jordi Magraner

    (Source : L'Homme de Néanderthal est toujours vivant, par Bernard Heuvelmans)

    La main de Pangboche, souvent présentée comme celle d'un yéti, est également décrite parfois comme provenant d'un homme sauvage similaire à l'almas. 

    Photo de la main de Pangboche, en 1958 

    Mœurs et aspects

    Il n'existe à l'heure actuelle aucune photo de l'almas, et les indices matériels disponibles (fèces, poils, empreintes) n'ont pas pu être identifiés avec certitude. Le portrait-robot de l'almas repose donc essentiellement sur la grande quantité de témoignages qui ont pu être recueillis auprès des populations locales.

    L'almas serait une créature humanoïde de taille moyenne (comprise entre 1m50 et 2m00, parfois plus) et bipède. Il serait recouvert de poils bruns ou roux sur tout le corps, sauf sur le visage, glabre et possédant des caractéristique bien précis (nez plat aux narines larges, arcade sourcilière prononcée et absence de front et de menton). Les poils derrière la tête sont parfois assez longs (jusqu'aux épaules, voire au milieu dos), donnant l'impression que l'almas possède une chevelure bien distincte de la pilosité du reste du corps. La plante des pieds et la paume des mains sont dépourvues de poils. Les femelles possèderaient deux longues mamelles.
    Des témoignages ayant décrit l'iris de l'almas de couleur jaune ou rouge, il a été avancé qu'il posséderait une vision nocturne à l'image des félins et autres prédateurs nocturnes.
    L'homme sauvage dégagerait une très forte odeur désagréable.

    D'autres descriptions (comme celles recueillies en Mongolie par le professeur Porshnev, ou lors de l'expédition de 2008 en Kabardino-Balkarie) le dépeignent parfois comme une créature plus massive, avec une dentition plus proche de celle du singe (de longues canines bien visibles) et un crâne en forme de cône - à l'instar du yéti.

    Portrait robot du bar-manu pakistanais, réalisé par Jordi Magraner en 1994 d'après le témoignage du berger Purdum Khan

    (Source : Institut Virtuel de Cryptozoologie)

    Bien que de nombreux témoignages décrivent des individus isolé, il aurait un comportement grégaire et vivrait en petits groupes regroupant mâles, femelles et jeunes. D'une nature timide et craintive, il éviterait autant que possible la présence de l'homme (même si des témoignages rapportent que des almas ont osé s'aventurer près des fermes pour y tuer du bétail ou voler de la nourriture dans les cuisines). Il ne montrerait pas de signes d'agressivités en présence de l'homme. Les almas seraient omnivores et nourriraient de racines et végétaux divers, de petits animaux et de charognes.

    L'almas ne posséderait pas de langage articulé, mais il serait capable de pousser cris gutturaux puissants ou de marmonner un babil incompréhensible. Sa culture et son industrie seraient très frustres - il n'aurait pas encore acquis la maîtrise du feu, par exemple. Quelques témoignages d'almasty et de bar-manu le décrivent cependant parfois vêtu de hardes ou de peaux de bêtes, tandis que quelques histoires d'hommes sauvages de l'Himalaya font état de l'utilisation de bâtons comme gourdins. 

    Hypothèses explicatives

    Pour certains cryptozoologues, tel Bernard Heuvelmans et Mary Shackley, les almas seraient des populations relictuelles d'hommes de Neandertal. Ils s'appuient notamment sur les caractéristiques physiologiques et les traits du visage (bourrelet sus-orbital, nez épaté, front fuyant...), typiques des néandertaliens. Cependant, les hommes de Neandertal du Paléolithiques vivaient uniquement en Europe et aucun squelette n'a pu être trouvé en Asie jusqu'à présent.
    D'autres chercheurs, comme le cryptozoologue américain Loren Coleman, le voient plutôt comme une survivance moderne de l'Homo erectus ou d'un hominidé moins évolué, ce qui expliquerait sa technologie frustre et sa culture peu développée.

    Des cryptozoologues plus sceptiques mettent en avant l'absence de preuves matérielles sérieuses militant en faveur de l'existence de l'almas. Notre connaissance de la créature repose essentiellement sur les témoignages oraux qui en ont été fait... Or, le mythe de » l'homme sauvage » est un archétype répandu à travers le monde entier dans toutes les cultures. Les témoignages, récoltés auprès d'un population souvent peu éduquée et encore très superstitieuse, présentent des traits caractéristiques qu'on retrouve dans de nombreuses légendes folkloriques (notamment les divers pouvoirs fantastiques attribués à l'almas, les supposés rapts de femmes par les almas...).

    Les sceptiques pointent également du doigt, dans les thèses soutenant la nature néandertalienne de l'almas, la vision primitiviste qui est faite des hommes préhistoriques. Les Néandertaliens possédaient des sociétés très élaborées et une culture raffinée (ainsi que très probablement la capacité au langage), ce qui ne cadre pas avec les mœurs grossières et « animales » de l'almas.

    Comme pour la plupart des cryptides, l'existence de l'almas se heurte à la faible probabilité qu'une population de créatures de grande taille puisse vivre – presque – inaperçue pendant plusieurs siècles dans un milieu où l'homme est bien présent.
    Selon Grigory Pachenko qui se base sur les témoignages oraux recueillis, le nombre d'almas aurait connu une diminution importante durant ces dernières années et il est possible que l'espèce soit en train de s'éteindre. Pour Marie-Jeanne Koffmann, les changements environnementaux intervenus ces 30 dernières années dans le milieu où vivent les almasty (mécanisation et intensification de l'agriculture, développement des voies routières, accroissement de la population humaine...) en seraient responsables. 

    Créatures similaires

    En raison de leur proximité géographique et de leur forte similarité, il a été avancé que le yeren, le yéti (ou tout du moins, certains types de yéti puisque le terme semble recouvrir plusieurs créatures différentes) et l'almas n'étaient en réalité qu'une seule et même espèce de cryptide.
    L'homme sauvage des Pyrénées? aurait également été une survivance de l'almas dans la chaîne de montagnes pyrénéenne, mais il se serait éteint depuis plusieurs siècles du fait de la pression exercée par l'homme et des changements dans son milieu de vie. 

    (source : paranormal-encyclopedie)

     à voir également :

    Le yeti de Johor

    Le Yeti existe !

    L'homme Pongoïde

    Une créature légendaire

    La femme sauvage du Vicdessos

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