• Ma conscience est-elle la mienne ?

    Conscience de l'homme

    Ma conscience est-elle uniquement la mienne ? 

    La conscience est la faculté mentale d'appréhender de façon subjective les phénomènes extérieurs (par exemple, sous la forme de sensations) ou intérieurs (tels que ses états émotionnels) et plus généralement sa propre existence. Pourtant, de récentes découvertes scientifiques nous proposent de reconcevoir ce modèle sous une forme plus large... © Paul Mezzer

    Ma conscience est-elle la mienne ?

    Une lampe pour expérimenter la conscience

    Au dernier atelier « Introduction à la physique quantique », certains participants ont du se demander quel soudain excès de coquetterie décorative nous avait piqués. En effet, une lampe stylée au profil galbé et oblique, était posée sur la table et diffusait sa lumière douce et colorée. Celle-ci passait par tous les tons de l’arc en ciel, selon une programmation complexe et apparemment aléatoire. Ce n’est qu’en fin d’atelier que Morvan Salez a révélé de quoi il s’agissait...

    C'est vrai, quel rapport entre un éclairage branché et la physique quantique ?

    En début d’atelier, j'ai sorti de ma poche un dé. Le concept de probabilité est essentiel dans la description des phénomènes, autant dans la physique du XIX siècle que dans la physique quantique. Du temps de Boltzmann, la probabilité était humaine, synonyme d’incertitude alors que le monde lui, était soumis des lois parfaitement déterministes, une cause n’ayant qu’un effet possible. Prenons le dé. Chaque face peut sortir avec la probabilité 1/6 lorsqu’on le jette sur une table. Ceci est une certitude. On le vérifie avec un très grand nombre de jets, donnant des résultats dans les portions 1/6 pour chaque face. Au terme de six millions d’essais, le « trois » sera sorti près d’un million de fois. C’est l’indéfectible « loi des grands nombres » mais toutefois, à l’instant du jet de dé, l’incertitude est totale.

    En physique quantique, un objet qui a plusieurs états possibles est comme un dé qui exhiberait simultanément ses six faces réalisables, et ne cesserait de jouer les indécis que lorsque je le regarde. Dans sa manifestation quantique, le monde est en perpétuelle hésitation, il est réellement indéterminé. C’est l’interprétation « de Copenhague », proposée par plusieurs pères fondateurs de la physique quantique et abondamment validée depuis par les expériences en laboratoire. Cette conception était révolutionnaire car aux antipodes de notre intuition commune : dans notre expérience quotidienne, nous vivons dans un environnement unique, tangible et stable, et ne percevons pas le caractère éthéré et les valses-hésitations des objets microscopiques. 

    Très tôt, les chercheurs en parapsychologie ont eux aussi recouru aux probabilités. Parce qu’il est si difficile, pour ne pas dire impossible, de violer la loi des grands nombres, ils employèrent l’analyse statistique pour démontrer la robustesse des effets « anormaux » qu’ils mettaient en évidence, dans des expériences où la non reproductibilité est, on le sait, la norme. Sur un très grand nombre d’essais, une déviation même faible par rapport à la moyenne statistique, s’avère hautement significative. Dans une expérience où on trouve un écart à la moyenne ayant une chance sur des millions ou des milliards d’être imputable au hasard, alors la réalité de l’effet observé est difficilement contestable.

    C’est ainsi que de nombreuses expériences de télépathie, prémonition, ou de psychokinèse (PK) ont très vite intégré les probabilités dans leurs protocoles, faisant appel à des jeux de cartes « Zener », des dés, ou d’autres dispositifs ayant plusieurs « tirages » possibles, mais pour lesquelles les moyennes statistiques sont facilement calculables. Dès les années soixante, la parapsychologie expérimentale a troqué les dés pour des processus physiques aléatoires de nature quantique, tels que l’effet tunnel dans des diodes, ou la radioactivité. La désintégration dans un noyau radioactif est un événement arbitraire (départ d’un neutron) mais dont la statistique est calculable par la mécanique quantique. Pour un grand nombre de désintégrations, on retrouve un taux moyen théorique, la « durée de vie » de l’élément radioactif.

    Revenons à notre lampe. Développée par une association créée par des membres du laboratoire PEAR pour sensibiliser scientifiques et grand public aux possibilités d’interaction esprit-matière, elle utilise un générateur de nombres aléatoires (GNA), couplé à un microprocesseur qui traite statistiquement les bits produits par ce générateur, et selon les tendances enregistrées, commande un ensemble de diodes lumineuses. La lampe a plusieurs modes de fonctionnement, dont un qui décrit un cycle de 8 couleurs consécutives dans un sens ou dans l’autre, selon la tendance induite par l’opérateur. C’est cela que les participants de l’atelier ont vu, et c'est cela que nous verrons désormais lors de tous les prochains ateliers, afin de se familiariser avec ce dispositif et de l'expérimenter.

    Les générateurs de nombres aléatoires sont des circuits électroniques qui produisent des séquences de bits (valant soit 1 soit 0) de manière totalement « imprédictible ». Mais en moyenne, sur de longues séquences, ils produisent autant de 1 que de 0, et exploitent ainsi le caractère quantique et aléatoire de l’effet tunnel des électrons dans une diode ou un transistor à effet de champ. Bien évidemment, ces GNA sont calibrés : fonctionnant en l’absence d’opérateur émettant une intention, ils doivent produire 50% de 1 et 50% de 0. Mais l’équipe du PEAR précise qu’on peut exercer son intention à la façon d’un muscle, et qu’il faut une période d’« apprentissage » pour faire du générateur un « point de branchement » entre la conscience de l’opérateur et la réalité matérielle.

      

     

    D’autres chercheurs ont confirmé indépendamment ce type de résultats : l’esprit semble pouvoir influencer à distance de tels dispositifs. L’intention aiderait en quelque sorte le dé quantique à « faire un choix ». Les préoccupations des chercheurs étudiant la psychokinèse rejoignent donc étonnamment celles des physiciens fondateurs de la physique quantique. Ces derniers s’interrogeaient sur le rôle possible de la conscience dans le passage brutal et irréversible d’une réalité quantique, toute en potentialités, à une réalité incarnée de manière unique et accessible à nos sens. Les expériences de PK montreraient ainsi que l’effet d’intrusion de l’intention dans le processus physique est indépendant du temps et de l’espace. Or c’est également à une indépendance du temps et de l’espace des « corrélations » quantiques, que concluent les physiciens menant des expériences de type Podolsky, Rosen ou Einstein. Lequel Einstein rejetait l’interprétation de Copenhague précisément parce qu’elle aurait impliqué l’existence d’actions à distance instantanées, qu’il qualifiait de « spooky » ! 

    Mais les implications de ces découvertes sont encore plus déroutantes. Des phénomènes aléatoires à l’échelle macroscopique, descriptibles en termes de physique classique, seraient eux aussi affectés par un opérateur. Ce n’est donc pas la taille microscopique caractérisant les phénomènes quantiques qui autoriserait ceux-ci à être influençables par la conscience, mais seulement leur caractère aléatoire « pur ». La conscience, ou le libre arbitre, s’immiscerait dans les lois naturelles par la brèche du hasard, où qu’il se trouve et quelle que soit l’échelle. Voici un argument que ne manqueront pas d’exploiter les joueurs impénitents de casino et de tiercé. (source : inrees

    Morvan Salez

    Astrophysicien, et membre d'honneur de l'INREES

                            Tout scientifique devrait considérer avec une grande humilité son savoir et sa compréhension du monde. L'histoire des sciences nous enseigne que toute théorie est mortelle, que tout paradigme est une projection de nous-même, vouée à évoluer avec nous. Or la science "mainstream" tend à devenir un bastion d'idéologies qui ferme la porte à des révolutions de paradigme inévitables, en particulier sur la nature de la réalité et de la conscience. Aujourd'hui, de nombreuses personnes aux prises avec des expériences "qui n'existent pas" peuvent légitimement se sentir abandonnées par celle-ci. Pour ces raisons, je soutiens l'INREES, car sa démarche rigoureuse mais courageuse et libre de tout préjugé, et surtout, replaçant l'expérience humaine au coeur de ses missions, comble un vide et répond à un besoin.

     Biographie de Morvan Salez 

    Docteur en astrophysique et techniques spatiales, diplômé de l'Université Pierre et Marie Curie (Paris) et de l'Ecole Nationale Supérieure de l'Aéronautique et de l'Espace (Toulouse), Morvan Salez est chargé de recherche au CNRS - Centre National d'Etudes Spatiales depuis 1995. Au Jet Propulsion Laboratory (Pasadena) où il passe plusieurs années, puis à l'Observatoire de Paris, il se spécialise dans des développements technologiques novateurs pour la radioastronomie submillimétrique. Il réalise avec son équipe un des instruments du radiotéléscope spatial Herschel, qui sera lancé par l'ESA - Agence Spatiale Européenne en juillet 2008. Depuis peu, il travaille à l'Ecole Polytechnique sur des aspects de la supraconductivité.
    Pluridisciplinaire par nature, actif dans de nombreux domaines, il est aussi écrivain, auteur-compositeur. Il se passionne depuis longtemps pour certains phénomènes rapportés par de nombreux témoins, et que la science peine à appréhender. Il est membre de la Society for Scientific Exploration dont il a organisé un colloque en 2003.

    Morvan Salez a animé plusieurs ateliers INREES sur les thèmes de l’exobiologie et de la physique quantique. (source : inrees

    Ma conscience est-elle uniquement la mienne ? 

    La conscience est la faculté mentale d'appréhender de façon subjective les phénomènes extérieurs (par exemple, sous la forme de sensations) ou intérieurs (tels que ses états émotionnels) et plus généralement sa propre existence. Pourtant, de récentes découvertes scientifiques nous proposent de reconcevoir ce modèle sous une forme plus large...

     © Paul Mezzer

    La conscience est le fait le plus intimement et immédiatement connu de notre réalité. Celle dont nous disposons tous est unique à chacun et nous accompagne depuis la naissance jusqu’à la mort. Pourtant, il se pourrait que ma conscience ne soit pas entièrement et uniquement la mienne. Les liens qui la relient à la conscience des autres, liens bien connus des peuples aborigènes dits primitifs mais très avancés à de nombreux égards, sont redécouverts de nos jours lors d’expériences bien planifiées grâce à la transmission de pensées et d’images, ainsi que par le constat de l’effet d’un esprit humain sur le corps d’un autre humain. [...] 

    Ma conscience est-elle la mienne ?

    Les découvertes actuelles les plus avancées sur la conscience humaine rappellent la déclaration faite par Einstein il y a un demi-siècle : « L’être humain est partie intégrante de tout appelé ‘univers’, une partie limitée dans le temps et l’espace. Il fait l’expérience de ses pensées et de ses émotions comme quelque chose de dissociée du reste, en fait comme une sorte d’illusion d’optique de sa conscience. Cette illusion est en quelque sorte une prison pour lui, une prison qui le restreint à prendre des décisions purement personnelles et à donner de l’affection aux quelques personnes seulement qui lui sont les plus intimes. » Alors que, selon le point de vue traditionnel, la communication et l’interaction humaines se ramènent à nos sens (tout ce qui est dans l’esprit, dit-on, doit d’abord être passé par l’œil ou l’oreille), les chefs de file en psychologie, en psychiatrie et dans le domaine de la conscience redécouvrent ce que Einstein avait compris et que les vieilles cultures ont toujours su, c’est à dire que nous sommes aussi liés les uns aux autres par des liens subtils et généralisés. Actuellement, les ouvrages scientifiques qualifient ces liens de transpersonnels. 

    Les sociétés traditionnelles n’ont jamais considéré les liens transpersonnels avec des personnes, des tribus ou d’autres sociétés modernes. L’esprit moderne n’est pas prêt à accepter la réalité comme étant autre chose que du manifeste, des objets que l’on peut littéralement prendre en main (manus, du latin, signifie « main »). Par conséquent, les liens transpersonnels sont tenus pour paranormaux et seulement acceptés dans des conditions exceptionnelles. 

    Et l’une de ces exceptions renvoie aux situations où des jumeaux homozygotes (identiques) sentent à distance la douleur ou la souffrance l’un de l’autre. On s’est longuement penché sur ce phénomène. Guy Playfair, l’auteur du livre Twin Telepathy, a remarqué qu’environ trente pour cent des jumeaux font des expériences de lien télépathiques. Il cite à cet effet une émission télévisée datant de 1997 où quatre paires de jumeaux homozygotes ont subi des tests. Leurs ondes cérébrales, leur tension artérielle et leurs réactions électrodermales ont été rigoureusement mesurées et enregistrées. Un des tests visait à déclencher une alarme bruyante installée derrière le dossier de la chaise sur laquelle était assis l’un des deux jumeaux, qui ne s’y attendait pas. Chez trois paires de jumeaux sur quatre, on enregistrera chez le jumeau correspondant la répercussion du choc, même si ce dernier était enfermé dans une pièce insonorisée et éloignée de son jumeau. Les jumeaux chez qui l’expérience avait réussi furent invités à participer à l’émission, cette transmission télépathique d’information se produisit, bien que le jumeau « receveur » fût incapable de décrire ce qui était arrivé à son jumeau. L’animateur en conclut que les jumeaux avaient hors de tout doute perçu quelque chose quelque part.

    Les jumeaux identiques sont les plus frappants des duos de personnes fortement liées. On a observé une forme de télépathie semblable chez tous les gens unis par un lien profond, entre autres les mères et leurs enfants ; les amoureux, les vieux couples, ainsi que les grands amis. Dans tous ces cas, nous devons reconnaître mis à part les psychologues les plus conservateurs l’existence d’un certain contact transpersonnel. Mais seuls les psychologues ayant une exceptionnelle largeur d’esprit admettent que ce contact transpersonnel suppose également la possibilité de transmission de pensées et d’images, et que cette faculté est le propre de bien des gens, sinon de tous. C’est du moins ce que les dernières expériences en la matière confirment. Les pouvoirs télépathiques des gens, c’est-à-dire leur faculté à transmettre des pensées et des images, ne sont ni un rêve ni une erreur de lecture des résultats d’expériences. Toute une gamme de protocoles expérimentaux ont été mis au point, dont la procédure de réduction du bruit connue sous le nom de technique Ganzfeld, et la méthode très rigoureuse de l’influence mentale à distance sur les organismes vivants (de l’anglais, DMILS pour Distant Mental Influence on Living Systems). Dans ces expériences, toutes les éventualités n’ont pas fait le poids pour remettre en cause des résultats statistiquement significatifs. Il semblerait que presque tout le monde soit doté de dons paranormaux.

    Extrait du livre « Science et champ akashique » (Éditions Les Arènes)

    Par Ervin Laszlo - 22 septembre 2005 (source : inrees)

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