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APPEL POUR L'OCEAN  :  VOIR ICI

 

Cet Appel a été initié par Catherine Chabaud, navigatrice engagée, vice-présidente de l’association Innovations bleues, Françoise Gaill, directeur de recherche émérite au CNRS, océanographe, Jean-Louis Fillon, délégué général de l’Institut Français de la Mer, Rachel Moreau responsable du Programme O2ceans, le poumon bleu et Eudes Riblier, président de l’Institut Français de la Mer. La classe IMOCA, l’Institut Océanographique Paul Ricard, la Plateforme Océan-Climat, l’association Longitude 181 soutiennent également l’Appel.

 Alors que les Etats-Unis se sont retirés de l’Accord de Paris sur le climat et que débutent aux Nations Unies des négociations sur la protection et l’exploitation de la Haute mer, de nouvelles initiatives sont nécessaires pour préserver l’Océan afin qu’il soit source de richesse, d’échanges et de vie, et non d’affrontements, d’asphyxie et de mort, contribuant ainsi à l’apaisement des relations internationales.

L’Océan est le régulateur fragile du climat. C’est lui qui permet la mondialisation des échanges et qui nourrit de nombreuses populations. Ses eaux et la vie qu’elles portent ne connaissent pas de frontières : il exige une gouvernance multilatérale active et engagée pour éviter qu’il soit la source de fractures majeures entre les nations.

À la suite des réflexions menées au Conseil économique, social et environnemental et par l’Institut Français de la mer, les initiateurs de l’Appel estiment indispensable que l’Océan soit considéré comme ‘’la chose de tous’’ et non pas ‘’la chose de personne’’ ou celle de quelques-uns, un bien inaliénable de l’Humanité dont chacun est responsable : le bien commun de l’Humanité.

Cette approche ne remet pas en cause le Droit de la mer et les principes de liberté, de souveraineté et de partage. Mais elle place la responsabilité au dessus de ces principes. Ainsi, la liberté des mers doit-elle être encadrée, afin que les prélèvements y soient partout organisés et coordonnés durablement, ou que les droits souverains accordés aux Etats riverains aient pour contrepartie des efforts de connaissance, de préservation et, si nécessaire de réparation du milieu marin.
 La communauté mondiale commence à comprendre les enjeux de l’Océan, comme elle l’a fait hier pour ceux du climat : le temps de cette nouvelle vision est venu, le temps d’une responsabilité partagée et assumée de l’Océan.

Acteurs de la société civile, convaincus de l’importance de ces principes, nous avons décidé de lancer un appel pour l’Océan, bien commun de l’Humanité et invitons toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté à le porter avec nous. 

L’Océan est Un, global et continu.

Le grand courant qui le parcourt, tantôt en surface où il se réchauffe, tantôt en profondeur où il se refroidit, unit tous ses espaces. En mille ans, une goutte d’eau fait le tour du monde.

L’Océan est un trésor pour l’Humanité.

Grâce à sa dynamique et à ses échanges avec l’air, il séquestre le carbone, fournit la moitié de l’oxygène de l’atmosphère et régule le climat. La richesse de sa biodiversité, le foisonnement de la vie qu’il abrite, nous nourrissent et protègent nos côtes. Chaque jour davantage, nous bénéficions de son énergie, de ses matériaux, des médicaments que nous y découvrons. Depuis toujours, il relie les humains et permet la quasi-totalité des échanges de marchandises. Il nous émerveille et nous fait rêver.

L’Océan, avenir de l’Humanité, est menacé.

Nous le saturons de déchets, de plastiques, d’eaux polluées et de gaz carbonique. Aujourd’hui, nous pillons ses poissons et détruisons ses habitats. Demain, ferons-nous de même avec ses ressources génétiques et minérales ? Objet de toutes les convoitises et de compétitions effrénées, l’Océan sera-t-il, la cause et le théâtre de prochains conflits armés ?

L’Océan est la responsabilité de tous.

Les accords internationaux de la deuxième moitié du XXème siècle ont défini un cadre nécessaire et longtemps considéré comme suffisant pour la bonne gestion de l’Océan. Mais il est urgent d’aller plus loin et de construire ensemble une nouvelle approche, qui place la responsabilité collective au-dessus des principes de liberté et d’appropriation.

L’Océan est le Bien commun de l’Humanité.

L’Accord de Paris sur le climat, dans son préambule, encourage tous les États à veiller à l’intégrité de l’Océan en tant qu’écosystème en vue de la protection de sa vaste biodiversité. Alors que les Nations unies s’apprêtent à compléter le statut de la « Haute mer » en vue de mieux la protéger et d’utiliser durablement ses ressources,

Nous, signataires du présent Appel, considérons que l’intégralité de l’Océan est menacée et demandons instamment que tous les espaces marins, côtiers comme hauturiers, soient considérés comme le bien commun de l’Humanité.

Source : oceanascommon

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