La grande nuit féerique des coraux
Ils ne couvrent que 0.17 % de la surface des mers et océans, mais sont un lieu de refuge et de reproduction des nombreuses espèces qui peuplent les mers tropicales, au point de compter pour 30 % du total de la biodiversité marine. Ils ont disparu plusieurs fois au cours des temps, errant dit-on au fil de courants en attendant de pouvoir se fixer à nouveau. Les zones d'habitat sont donc susceptibles de changer.
L'apparition des coraux remonterait à environ - 500 millions d'années, de même que nautiles et premiers vertébrés ; à - 450 millions d'années, les récifs coralliens se développent à grande échelle.
Les coraux bâtisseurs de récifs (madrépores) vivent dans une eau chaude (de 18 à 29°, 24° étant la valeur optimum), très pure, dont la salinité reste dans certaines limites, bien éclairée, oxygénée et claire (non turbide : sans sédiments ni impuretés), peu profonde, avec des marées généralement faibles (1 à 2 mètres). Ces exigences les limitent entre les parallèles 30° nord et sud), mais leur répartition est irrégulière en raison des courants froids qui abaissent la température de l'eau (voir croquis). Ils se sont développés majoritairement autour des volcans éteints.
En Méditerranée, le "corail rouge" vit par 40 à 100 mètres de fond. Le "corail noir" vit également à grande profondeur, comme aux îles Hawaii, à 450 mètres : il y a aussi du corail rose et doré. Le corail "d'eau froide" vit jusqu'à 1100 mètres dans de l'eau à 13 °. On a trouvé des coraux à 3500 mètres de profondeur, et même en deça, la reproduction étant alors asexuée (détachement de cellule ou auto fécondation, appelée parthénogenèse, du grec parthenos (vierge).
Les madrépores vivent en symbiose (intérêts partagés), avec une algue microscopique, répartie dans leur corps à raison de plusieurs millions pour un seul individu ; ils vivent près de la surface car ces algues unicellulaires, n'en sont pas moins des plantes qui ne vivent qu'avec une forte lumière (photosynthèse). Ce sont ces algues qui leur donnent ces couleurs verdâtres, bleutées, mauves et même jaunes. Elles sont également responsables du blanchiment des coraux, lorsqu'elles perdent leur couleur (maladie mortalité excessive ?) ; bien que très menacés, les coraux n'en sont pas détruits irrémédiablement et vivent encore malgré les apparences. On le vérifie au bon état du calcaire.
Fluorescence du corail. Certaines espèces vivant dans les sombres profondeurs réagissent à la lumière ultra violette (lumière dite "noire"), en se parant de superbes couleurs .. fluorescentes. Il ne s'agit pas d'une fantaisie de la nature, mais bien une manière de se faire remarquer en faible éclairage, en émettant naturellement une lumière ultra violette. On a en effet constaté que des poissons, (ainsi peut-être que d'autres organismes), perçoivent la lumière ultra violette et pourraient être ainsi attirés, sans doute à leur dépens. On ne doit pas en savoir beaucoup plus sur ce monde complexe.
Le récif de corail témoigne de la taille originelle d'une île, ce qui, pour la Nouvelle Calédonie, donne d''anciennes dimensions double ou triple !
Le lagon s'étend entre l'île proprement dite et la ceinture de calcaire bâtie par les coraux, qui vivent en majorité dans quelques mètres d'eau seulement), mais aussi par les algues calcaires et dans une moindre mesure, par les éponges.
L'épaisseur de cette ceinture de calcaire peut atteindre plusieurs centaines de mètres. Elle s'éclate et s'étale en éboulis avec les tempêtes et le temps.
Le récif enferme un lagon dont la partie non exposée au vent (dite "sous le vent") est plus grande que l'autre (dite "au vent"). Du côté abrité (sous le vent car le vent doit traverser l'île), les pentes sont plus douces mais l'oxygénation de la mer y est moins importante.
Récif barrière de Nouvelle Calédonie (côte ouest, "sous" les alizés).
Avec ses 1600 Km de long en continu, ses 350 variétés de coraux et 2700 espèces de poissons, c'est la plus riche après la Grande Barrière australienne qui couvre une surface discontinue de 350.000 Km carrés sur 2000 Km de long (3000 récifs, plus de 2000 îles) ; on y dénombre 500 variétés de coraux).
Groupés en colonies compactes continues, par "patates", ou isolés, ils forment les récifs frangeant, barrière et atolls.
Les récifs dits "frangeant" sont établis en bordure de côte (frange), donc accolés à l'île. Récifs frangeant et barrière coexistent fréquemment. Au début, les récifs sont tous en bordure de côte (frange), dans une eau peu profonde ; ce n'est qu'avec l'enfoncement progressif de l'île que, pour survivre, le corail bâtit en hauteur (ex 3 cm l'an).
Récifs de Nouvelle Calédonie.
On dénombre 350 variétés de coraux et 2700 espèces de poissons. Récifs de Polynésie. Le docteur Etienne rapporte dans son livre sur Clipperton, qu'il y aurait également 350 espèces de coraux Récifs d'Australie : on y dénombre 500 variétés de coraux.Un récif de cette importance, c'est également un espace ou s'entretient une très grande biodiversité, un écosystème qui s'auto alimente. La disparition des coraux fondateurs aurait donc des graves conséquences, dont la destruction programmée du récif calcaire protecteur, ouvrant l'océan jusqu'aux côtes de l'île intérieure. Le madrépore "cerveau" dit encore "à méandres" forme des massifs arrondis bien plus résistants que les autres formes. Les coraux revêtent diverses formes : branches (cornes de cerfs), plateaux étagés (foliacés) , à méandres (cerveau), buissons, feuilles "de choux", éventails.
Les madrépores sont fragiles. Il n'est donc pas recommandé de marcher dessus pour deux raisons essentielles : on détruit leur habitat, puisque leur squelette "collectif" est le calcaire qu'ils sécrètent et l'on risque de se blesser gravement en traversant des cassures coupantes.
L'espèce était là il y a 500 millions d'années, mais les coraux sont désormais en danger. 50 % seraient détruits ou menacés, + 25 à long terme (..). rapport ONU du 6 12 2004, Buenos Aires.
- Tourisme (travaux d'aménagement, pollution) : l'océan Indien serait le plus atteint, ainsi que les Caraïbes (sauf Cuba !) mais la Polynésie régresse aussi. Contructions dans l'eau, bâteaux à moteur (bruit, mais aussi films d'huile sur l'eau).
- Elévation du niveau de la mer : risque limité. Au cours d'une période de 11000 ans, la montée des eaux occasionnée par la fonte des glaces a été compensée par les madrépores à raison de trois centimètres par an (soit 300 mètres), à l'inverse du cône central du volcan qui lui, a disparu lorsqu'il n'était pas trop élevé (cas des atolls). Sur une plus longue période, c'est l'enfoncement du fond (subduction : plaque océanique passant dessous une autre) qui intervient (centaines de millions d'années).
- La température de l'eau, le CO2. L"augmentation de température serait le risque majeur. Toutefois, une équipe australienne suggère que l'absorption du CO2 par l'eau augmenterait son acidité, laquelle ferait baisser le taux de carbonates de calcium dissous (CO2 = gaz carbonique ou encore dioxyde de carbone). En près de 160 ans, le pH des eaux superficielles des océans est tombé de 8,16 à 8,05, entraînant la diminution de carbonate de type aragonite dans les eaux superficielles, qualité absorbée pour la formation des coquilles et squelettes.
- Les prédateurs : l'étoile de mer acanthaster.
Des bactéries selon l'Université de Californie. Ces bactéries sont dûes à la présence d'algues, lesquelles prolifèrent par l'activité humaine !
- De petites algues calcifiées, très dures, recouvrent les coraux à Oahu (Hawaï) et Kiribati (Butaritari). Il s'agit de Kappaphycus et Eucheuma, deux algues originaires des Philippines et d'Indonésie, dont la culture a été encouragée dans les pays tropicaux pauvres, afin de fournir l'industrie alimentaire en substitut de graisse (glaces..).
- Il est procédé à des essais de dissémination par "replantage" de fragments de coraux, à l'élevage et à l'ensemencement de coraux; un peu partout, dont pour à Monaco bien sûr; mais aussi en Bretagne.
Il est également prévu que les coraux migreront dans de nouvelles zones devenues plus favorables (chaudes). Mais des économies touristiques en souffriront.
Corail bambou de l'océan Atlantique, par 1000 à 1500 mètres de fond. Vit dans des eaux à 4 degrés, au sein de forts courants. Fragment rapporté par un chalutier. Océarium du Croisic Incroyable corail à spirales. Corail noir à huit très, très longues tiges en spirale (on voit un plongeur plus bas). La Réunion. Softcorail (photo CNRS)
Les coraux sont des coelentérés, embranchement des cnidaires qui comprennent, les méduses, les madrépores, les gorgones, les hydres.
PAR SIMPLIFICATION, ON LES DÉSIGNE USUELLEMENT TOUS SOUS LE TERME GÉNÉRIQUE DE "CORAUX".
Les coraux sont des méduses à l'envers, qui sont donc fixées par leur dos. Mais ils ont une toute petite taille et ils sécrètent cet incroyable squelette calcaire ou corné qui les protège et les rend si attractifs pour leurs couleurs (bijoux) ou leurs barrières (sans eux, pas de merveilleux lagon !).
Les actinies (anémones de mer) sont des animaux. Fouillis de tentacules s'agitant au gré des mouvements d'eau, elles appartiennent à la même famille que les coraux -madrépores.
Un tiers des coraux-madrépores pondent leurs oeufs une fois l'an en un même temps extrêmement court ; ils se reproduisent également par "essaimage involontaire", des morceaux étant emportés lors des tempêtes, ou encore par détachement de cellules, forme la moins contraignante à laquelle la nature aurait de plus en plus recours ; si cette évolution est confirmée, elle a peut-être pour origine une recherche d'efficacité devant un problème nouveau (loi de l'évolution ? ). A quand pour l'homme ? cette reproduction asexuée est constatée chez quelques rares êtres. On l'appelle parthénogénèse, du grec parthenos (vierge).
La grande nuit des coraux : le mystère demeure entier.
Rien n'explique cette invraisemblable synchronisation qui n'est connue que depuis peu. Et pour cause, il faut être là à ce moment précis, qui se situerait après la pleine lune.
Naissance du corail : en un quart d'heure, la mer devient laiteuse.
Celui-ci lâche un nuage blanchâtre très épais qui s'élève dans l'eau.
Un tiers des coraux-madrépores pondent leurs œufs une fois l'an en même temps.
(source : hibiscustour)
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