Auroville, la ville de demain
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Auroville (la Ville de l'Aurore) est située à une dizaine de kilomètres au nord de Pondichéry dans le Tamil Nadu en Inde. Cette ville expérimentale a été créée par Mirra Alfassa (Mirra Richard), plus connue sous le nom de La Mère, compagne spirituelle de Sri Aurobindo, philosophe indien. Elle a pour vocation d'être « le lieu d'une vie communautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités ».

La ville
Auroville est construite d'après les plans conçus par l'architecte français Roger Anger.
Lors de son inauguration, le 28 février 1968, en présence du président de la République indienne et de représentants venus de 124 pays, chacun versa une poignée de terre de son sol natal dans une urne en signe de fraternité universelle.
Au centre d'Auroville se trouve le Matrimandir, considéré par Mirra Alfassa comme l'âme du lieu.
Le projet originel de la ville prévoit 4 zones (internationale, culturelle, industrielle, résidentielle) aménagées autour du Matrimandir, occupant 25 km2 (actuellement 10 km2 sont réalisés). La ville est supposée avoir la forme d'une spirale galactique une fois sa construction achevée. Auroville devait à l'origine accueillir 50 000 habitants. Mais, en 2010, la communauté ne regroupait que 2 237 Aurovilliens (891 hommes, 826 femmes et 515 mineurs de moins de 18 ans) dont 1 717 adultes, invités ponctuellement à se réunir pour prendre une partie des décisions, l'unanimité étant requise. L'organisation de la ville ne suit ni hiérarchie, ni chef, ni gourou. Par une loi non écrite, l'ancienneté confère toutefois une certaine autorité morale, voire quelques privilèges.
L'agglomération d'Auroville est constituée d'environ 80 villages répartis dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres, qui abritent une communauté internationale d'environ 2 000 résidents dont les 2/3 de 33 nationalités différentes.
À leur arrivée, hommes et femmes trouvèrent un site aride, sans eau. Ils creusèrent des puits et, pour faciliter le pompage, installèrent des éoliennes, un réseau d'évacuation et d'adduction d'eau, développèrent des activités artisanales et un centre de traitement informatisé…
La Mère parlait du projet en ces termes : « Il doit exister sur Terre un endroit inaliénable, un endroit qui n'appartiendrait à aucune nation, un lieu où tous les êtres de bonne volonté, sincères dans leurs aspirations, pourraient vivre librement comme citoyens du monde… ».
Quelques communautés et leurs centres d'activités :
L'Unesco soutient le projet depuis le début. En 1988, le parlement indien a accordé à ce grand village de 20 km² un statut unique dans le pays. Depuis, Auroville bénéficie d'une liberté d'action privilégiée et ses habitants étrangers d'un statut préférentiel pour leur visa (un an renouvelable contre six mois pour les touristes).
Plus de deux millions d'arbres et d'arbustes ont été plantés en quatre décennies dans ce qui fut un désert maintenant mué en un paradis tropical. Les équipes du CSR, le Centre de recherche scientifique d'Auroville, s'intéressent activement aux énergies renouvelables, au recyclage et à la purification de l'eau (fontaine Mélusine), aux constructions écologiques ainsi qu'aux véhicules hybrides et électriques... depuis plus de vingt ans.
Éducation, soins médicaux de base, culture et activités sportives sont gratuits. Pour le reste, ceux qui n'ont pas de revenus touchent une maintenance de 5 000 roupies (environ 74 euros) par mois. De l'argent virtuel, débité pour les achats effectués à Auroville, les factures d'électricité ou de restauration. Impossible néanmoins de se contenter de cette somme : le nouvel arrivant doit pourvoir aux frais de location, puis de construction de son logement; ce pécule ne peut suffire à qui souhaite voyager ou payer des études supérieures à ses enfants. Pour pallier ce problème, certains ont fait le pari d'une unité commerciale à Auroville même : hébergement des invités, fabrication d'encens, de produits "bio", d'objets artisanaux, etc... (une partie des bénéfices commerciaux est reversée à la communauté).
Pièce du Pavillon Tibétain de la cité internationale d'Auroville
Claude Arpi est le directeur du Pavillon Tibétain de la cité internationale d'Auroville. L’architecture du Pavillon a été conçue sur les plans du Mandala du Kalachakra et ses différentes pièces sont disposées symétriquement autour d’une cour centrale.
Le 14e Dalaï Lama a inauguré le Pavillon, en présence de Claude Arpi, le 20 janvier 2009. Le Dalaï Lama a déclaré à cette occasion : « Actuellement nous avons vraiment besoin d'un effort pour promouvoir l’esprit humain authentique, d’un respect de tout être humain sans distinction de race, de culture, d’origine, de religion, c’est ce qui est important ».
Le Pavillon tibetain, finance par l'Inde est, avec celui de l'Inde le seul existant a Auroville. Il est evident que sa construction a ete realisee pour des raisons politiques.
Charte lue par la Mère à l'inauguration d'Auroville.
1. Auroville n'appartient à personne en particulier. Auroville appartient à toute l'Humanité dans son ensemble. Mais pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine.
2. Auroville sera le lieu de l'éducation perpétuelle, du progrès constant, et d'une jeunesse qui ne vieillit point.
3. Auroville veut être le pont entre le passé et l'avenir. Profitant de toutes les découvertes extérieures et intérieures, elle veut hardiment s'élancer vers les réalisations futures.
4. Auroville sera le lieu des recherches matérielles et spirituelles pour donner un corps vivant à une unité humaine concrète.
Remarques
Dans cette société prônant l'égalité entre les hommes sans distinction de classe sociale et où la notion d'argent devait être bannie, les habitations reflètent malgré tout les disproportions de niveaux de vie.
Actuellement, pour devenir membre d'Auroville, il faut faire ses preuves pendant un an, il faut un visa indien de type X (signifiant extensible, renouvelable et permettant de résider en Inde), ainsi que l'argent nécessaire pour vivre au moins un an sans être rémunéré pour son travail. Pour etre partie prenante de la Charte il est evident qu'aucune obligation bureaucratique ne s'impose: ni visa ni adhesion a une structure quelconque.
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