Mégafaune
La mégafaune désigne l'ensemble des espèces animales de grande taille.
On définit ainsi arbitrairement l'ensemble des mammifères les plus lourds. On parlera par extension de mégafaune pour les acariensde l'ordre du millimètre vis-à-vis d'acariens de l'ordre de dizaine de micromètres. La faune de plus petite taille est classée dans la macrofaune et la microfaune. Le terme est surtout employé dans le grand public pour désigner la faune disparue au Quaternaire.
Mégafaune des mammifères
Ces animaux suivent généralement une stratégie d'évolution r/K, disposant d'une grande longévité et des augmentations de population lentes, un bas taux de mortalité, et surtout peu ou pas de prédateurs capables d'attaquer des adultes. Ces caractéristiques rendent la mégafaune fortement vulnérable face aux activités humaines et au changement climatique.
L'intérêt de cette notion est de mettre en évidence une réduction brutale du nombre de ces espèces durant les dernières dizaines de milliers d'années, témoignage d'une modification importante de l'environnement. La limite inférieure comme poids pour ces animaux est variable en fonction des étapes et des milieux. La limite actuelle est de 45 kg, elle était de plus d'une tonne durant l'Holocène. Lescétacés constituent toujours un exemple de mégafaune géante.
On peut associer alors ce terme soit à la région, soit à la période, exemple : mégafaune américaine du Pléistocène. La mégafaune sud-américaine est une mégafaune actuelle. Habituellement, la mégafaune australienne désigne une mégafaune disparue entre 50 000 et 20 000 ans.
Mégafaune d'Amérique du Nord
Arctodus simus (Ours à face courte)
L'Ours à face courte (Arctodus simus) est l'une des deux espèces du genre éteint Arctodus. Il s'agit de l'un des plus gros ours ayant jamais vécu, le plus gros étant Arctotherium Angustidens et du plus grand prédateur terrestre d'Amérique des derniers 20 000 ans.
Il vécut en Amérique du Nord de l'Alaska au Mexique entre environ 1,6 million d'années et 10 000 ans BP. Comme beaucoup d'autres espèces de l'anciennemégafaune, cet ours géant a disparu à la fin du Pléistocène. Son extinction s'explique probablement par la disparition d'une partie de ses proies avec la fin de la dernière ère glaciaire, le développement d'armes et de techniques de chasse par les premiers américains (premier peuplement de l'Amérique) ainsi que la concurrence de l'ours brun venu d'Asie.
Doté de puissantes mâchoires et de dents impressionnantes, il était un chasseur dominant capable de tuer des proies de grande taille (probablement des bisons, des cerfs, des élans et des camélidés) mais comme sa morphologie n'était pas adaptée à la poursuite sur des longues distances, il était essentiellementcleptoparasite, il utilisait son imposante taille pour faire fuir d'autres prédateurs et ainsi s'emparer de leur proie, un prédateur opportuniste aussi charognard.
- Mastodonte
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Les mastodontes avaient des incisives allongées en défenses non seulement à la mâchoire supérieure, mais aussi à la mâchoire inférieure. Ils ont reçu leur nom en raison de leurs molaires caractérisée par des rotondités, qui, vues de côté, rappellent des poitrines de femme. Au contraire, les mammouths et les « éléphants véritables » (y compris Primelephas qui avait encore quatre défenses), possèdent des dents composées de lamelles transversales qui leur permettent de broyer les herbes.
Les mastodontes avaient le corps plus long que les éléphants modernes et ils étaient plus bas sur pattes.
- Megatherium
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Les géants d'Australie par merbla
Megatherium est un genre de mammifères placentaires terrestres disparus ayant vécu au pléistocène. Il fait partie du super-ordre des xénarthres (anciennement appelé ordre des édentés), comme les paresseux actuels. La longue queue de ces animaux leur servait d'appui quand ils se dressaient sur leurs deux pattes arrière, pour mieux attraper les feuilles hautes.
Megatherium est en fait le nom d'un seul des quatre genres de paresseux géants, qui disparurent il y a environ 11 000 ans, les trois autres étant Eremotherium(un autre genre de Megatheriidae), Mylodon et Glossotherium (ces deux derniers genres appartenant aux Mylodontidae).
- Homotherium
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Homotherium est un félin à dent de sabre, proche de Machairodus et de Smilodon (« tigre à dents de sabre ») ; il est caractérisé par ses longues pattes, sa tête longue et fine, ses dents plutôt « en burin » qu'« en sabre » et sa queue courte.
- Canis dirus
Canis dirus (mot-à-mot « loup sinistre ») est un canidé qui a habité l'Amérique du Nord au Pléistocène et s’est éteint il y a environ 10 000 ans. Bien qu’il soit proche du loup gris, et par conséquent du chien, il n'est pas considéré comme leur ancêtre.
Canis dirus était plus gros que le loup gris en taille et en allure, il mesurait environ 1,50 m de long et pesait environ 80 kg. Il est probable que ces loups vivaient en bandes, unies par des liens de famille, et qu’ils chassaient en groupes. La principale différence entre les deux espèces se trouve dans la structure du squelette, plus massif et plus lourd chez Canis dirus. Ses jambes étaient proportionnellement plus courtes, sa tête plus grande et plus lourde, mais la capacité crânienne était moindre. Ses dents, plus grandes et plus fortes que celles du loup gris, étaient capables de broyer des os. De telles caractéristiques suggèrent que ce n'était pas un bon coureur et qu’il se nourrissait d'animaux peu rapides et de grande taille, ou de proies affaiblies et de charognes, un peu comme les hyènesd’aujourd’hui, mais aussi comme d’autres prédateurs qui vivaient à son époque, les félins à dents de sabre comme le smilodon, qui eux aussi présentaient des adaptations évolutives pour la chasse d'animaux de grande taille.
Castor géant du Nebraska
Le castor géant du Nebraska (Castoroidus gigantus) était un rongeur mesurant environ 3 mètres de long, vivant en Amérique du Nord ; il a disparu il y a environ 10 000 ans. Il ne construisait probablement pas de barrage du fait de sa taille. Certains paléontologues pensent donc que sa disparition est la conséquence de celle de son biotope, les grands marécages. En revanche, son cousin plus petit, qui construit des barrages et crée son environnement, n'a pas rencontré les mêmes difficultés.
- Paresseux terrestre de Jefferson
Le Paresseux terrestre de Jefferson, ou paresseux géant d'Amérique du Nord (autrefois nommé Megalonyx ou Mégathère de Jefferson), dont le nom scientifique est Megalonyx jeffersonii est une espèce éteinte qui a vécu en Amérique du Nord lors du Pléistocène.
Selon les squelettes découverts aux USA, certains individus dépassaient deux mètres de hauteur.
C'est le dernier des membres connus de la famille (éteinte) des Megalonychidae dont les premières espèces connues datent de l'Oligocène (environ 35 millions d'années), documentés par des fossiles trouvés en Patagonie. Plusieurs genres sont connus en Amérique du Sud au Miocène moyen, les fossiles sont rares en Amérique du Nord. D'autres des paresseux ont migré d'Amérique du Sud vers des îles ou y ont été piégés, évoluant en de nombreuses espèces dans les Antilles (fin du Miocène moyen au Pléistocène). Deux genres, Pliometanastes et Megalonyx ont colonisé l'Amérique du Nord, probablement via les Caraïbes.
- Smilodon (Tigre à dents de sabre)
Smilodon est un genre de félidés qui vivaient en Amérique entre 2,5 millions d'années et 10 milliers d'années avant notre ère. Ils sont appelés smilodons outigre à dents de sabre, cette deuxième appellation étant étendue à d'autres machairodontinés. Semblable au lion, il était caractérisé par ses longues caninessupérieures émergeant devant la mâchoire inférieure.
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L'hypothèse selon laquelle le smilodon aurait vu le jour il y a 2,5 millions d'années pourrait être remise en cause par la découverte, dans le parc national des Badlands (Dakota du Sud, États-Unis), d'un fossile de crâne de tigre à dents de sabre datant de 33 millions d'années1. Toutefois, il pourrait ne pas s'agir d'un fossile du genre Smilodon, mais de celui d'un autre genre de tigre à dents de sabre.
- Rhytine de Steller
La Rhytine de Steller (Hydrodamalis gigas), aussi connue sous le nom de vache de mer, était un énorme mammifère marin, appartenant à la famille desdugongidés, qui vivait dans les eaux arctiques proches de l'île Béring et de l'île Medny. La découverte de nombreux fossiles indique que l'on trouvait, avant l'apparition de l'homme, des rhytines tout autour des côtes du Pacifique nord, du Mexique, aux Aléoutiennes et jusqu'au Japon. Elle a disparu au xviiie siècle, peu après sa découverte.
Mégafaune australienne
Le terme mégafaune australienne s'applique aux espèces animales de grande taille de l'Australie qui se sont éteintes à la fin du pléistocène, entre 50 000 et 20 000 ans. Les datations à l'uranium-thoriummontrent qu'ils ont disparu en un assez bref laps de temps lorsque les humains sont apparus sur le continent, il y a 47 000 ans.
Les origines de la faune de l'Australie
L'histoire géologique et climatique de l'Australie a contribué à rendre sa faune unique. Autrefois, l'Australie faisait partie du supercontinent méridional Gondwanaqui incluait aussi l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Inde et l'Antarctique. Il y a 140 Ma, le Gondwana commence à se scinder. Puis, il y a environ 50 Ma, l'Australie se sépare de l'Antarctique et reste relativement isolée jusqu'à la collision de sa plaque tectonique avec celle de l'Asie qui aura lieu au cours du Miocène, il y a 5,3 Ma. La plus grande partie de la faune autochtone d'Australie s'est donc différenciée depuis le Crétacé.
L'établissement et l'évolution de la faune australienne, telle qu'elle se présente aujourd'hui, semblent être le fruit du climat unique et de la géologie de ce continent. La faune unique issue du Gondwana, les marsupiaux par exemple, a su survivre et s'adapter en Australie.
Après le Miocène, une faune de petits animaux d'origine asiatique a pu s'y établir. La ligne Wallace (ligne hypothétique séparant les régions zoogéographiques d'Asie et d'Australasie) délimite la frontière tectonique entre l'Eurasie et la plaque indo-australienne. En raison de cette frontière continentale, aucune terre reliant l'Asie à l'Australie n'a pu se former, ce qui permit une distribution zoologique de la faune australienne distincte de celle d'Asie, hormis pour les espèces migratrices comme les oiseaux. Suite à l'émergence du courant circumpolaire vers le milieu de l'Oligocène (il y a quelque 15 millions d'années), le climat australien devint de plus en plus aride, donnant lieu à l'apparition de divers groupes d'organismes spécialisés pour cette température, de la même manière l'humidité tropicale et saisonnière des côtes donnait naissance à des espèces uniques adaptées à cet environnement.
Les marsupiaux
les Wonambi naracoortensis (des serpents constricteurs australiens de cinq à six mètres de long)
les Megalania prisca (des varans géants)
les Quinkana, un genre de crocodile
Des serpents constricteurs de près de 10 mètres du genre Liasis
Le Dromornis stirtoni, était un oiseau incapable de voler de trois mètres d'envergure qui pesait environ 500 kilogrammes. Il est l'un des plus grands oiseaux découverts. Il a habité les régions boisées ouvertes subtropicales et était peut-être carnivore. Il était plus lourd que le Moa et plus grand que l'Aepyornis.
Le Bullockornis planei avait une envergure de 2.5 mètres et pesait jusqu'à 250 kilogrammes. Il était probablement carnivore.
Le Genyornis newtoni de la taille d'une autruche a été le dernier survivant des Dromornithidae. Il avait une grande mâchoire inférieure et était probablement omnivore.
Le Leipoa gallinacea.
Extinction
On inscrit cette extinction comme précurseur d'une autre, à l'Holocène. La cause de l'extinction est source de nombreuses recherches controversées. L'irruption d'Homo sapiens étant une des causes les plus probables. Aussi, les rôles respectifs joués par la chasse et la modification du paysage telles que pratiquées par les aborigènes d'Australie, d'une part, et par la période de glaciation, d'autre part, font aujourd'hui l'objet de débats.
Des hypothèses connexes liées à l'arrivée de l'homme existent, par exemple l'introduction de maladies portées par les animaux domestiques. La compétition alimentaire avec les espèces carnivores et les déséquilibres collatéraux engendrés par cette compétition sont aussi invoqués.
Certaines espèces de la mégafaune survivaient encore en Tasmanie il y a 40 000 ans, quand l'abaissement du niveau de la mer permit aux humains d'atteindre l'île.
Hypothèse climatiqueL'aridité accrue, survenue au cours de la période de glaciation qui a eu lieu il y a 18 000 ans, aurait, selon cette théorie, eu des effets sur l'extinction de la mégafaune. Cependant, cet argument s'oppose au fait que ces espèces avaient survécu, durant 2 millions d'années, à plusieurs périodes glaciaires arides, avant de s'éteindre très brusquement.
Les analyses isotopiques du carbone et de l'oxygène dentaire suggèrent que le climat régional d'alors était similaire au climat aride d'aujourd'hui, et que par conséquent cette mégafaune était adaptée au climat. Ceci fragilise encore cette théorie.
Mythes et légendes
Certaines espèces éteintes de la mégafaune, telles que les diprotodons qui ressemblent à des bunyips (Le bunyip (« diable » ou « esprit ») est une créature mythique de la mythologie aborigène australienne.), sont peut-être à l'origine des légendes cryptozoologiques.
(source : wikipedia)