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 Nature insolite

Des poissons qui peuvent parler

Savez-vous que les piranhas aboient ! 

Des POISSONS QUI PARLENT 

(photo : suisse

Contrairement à ce que l'on pourrait croire le monde du silence est loin d'être muet, en effet certains poissons sont étonnament bavards...

Le chant des baleines et le sifflement des dauphins en sont deux exemples célèbres. Mais les poissons ne sont pas en reste en matière de bavardages ! Les pêcheurs le savent bien, puisqu'ils chassent depuis plusieurs générations déjà le maigre à l'oreille, en écoutant résonner sur les coques des bateaux les grognements de ce poisson migrateur. La communauté scientifique a pourtant mis du temps à s'intéresser à ces manifestations sonores. En 2004, une étude sur le bruit des bulles de harengs lors de la reproduction était ainsi raillée, au prétexte qu'il ne s'agissait là que de flatulences ! Mais désormais, l'équipe d'Eric Parmentier, du laboratoire de morphologie fonctionnelle et évolutive à l'université de liège, se consacre entièrement à ces sons inédits : 

(pétillements de l'anguille, croassement du gobie noir, "hou" du cha boisseau de mer...),

et a déjà enregistré plus d'une cinquantaine d'espèces. Les mécanismes à la source de ces sons ne sont pas moins variés : certaines espèces font claquer leurs dents, telle poisson clown, quand d'autres contractent leurs muscles soniques pour faire vibrer leur vessie natatoire, à l'instar du piranha ; les uns expulsent de l'air par la bouche, les autres par l'anus.

Le Poisson Clown Parle en Claquant des Dents, ..., Morues, donzelles, castagnoles, gobies, anguilles, chaboisseaux ou aurins, tous jacassent allègrement. “

Il suffit de plonger un hydrophone sous l’eau pour être surpris par le nombre et la diversité de leurs échanges”, précise Jean-Paul Lagardère.

Les poissons émettent des sons, mais ils sont également capables de les entendre.

Pour les entendre  : nytimes

S'ils perçoivent les bruits, dans une gamme de fréquence de 20 à 3000 hertz (contre 20 à 20 0000 hertz pour les humains), sont-ils affectés par le ronflement des moteurs de navire, les échos des sonars militaires, les détonations des canons à air de l'exploration sismique, autrement dit la pollution sonore engendrée par les activités humaines ? Les avis sont partagés. Contrairement aux baleines et aux cétacés, les premières victimes de ce raffut, les poissons ne communiquent pas sur des distances de plusieurs kilomètres et pourraient être donc moins sensibles à ce bruit de fond. Néanmoins, de rares études démontrent que ce vacarme pourrait masquer leurs échanges, induire du stress, perturber leur comportement et donc compromettre leur chance de survie. 

Le poisson clown claque des dents et joue de l'accordéon ! 

Le chercheur belge a mis en évidence en 2007 un troisième grand mode de production sonore : lové dans son anémone, le poisson-clown chasse les intrus en claquant des dents (voir article précédent), buccales cette fois, grâce à deux ligaments qui relient la langue à la mâchoire inférieure. Toutefois, en dépit de minutieuses dissections, bien des mécanismes sonores échappent à notre compréhension. Car il semble exister presque autant de variantes que d’espèces, à l’image du tilapia qui, suppose Eric Parmentier, “joue de l’accordéon avec ses côtes”... 

"PRISE DE PAROLE" CIBLÉE 

Bavards, les poissons ne prennent la parole que bien à propos, pour défendre leur territoire ou se reproduire, signaler un danger, ou se localiser dans un banc.

Pas moins de six types de cris ont ainsi été recensés chez la demoiselle, un record !

L’aiglefin, lui, donne de la voix pour synchroniser l’émission des gamètes : il crie pour attirer une femelle, accélère le rythme pour l'exciter et, quand la cadence atteint son paroxysme, la ponte est déclenchée de part et d’autre.
Qu’ils ressemblent à des roucoulements, grognements, croassements ou crépitements, les cris des poissons s’assimilent en réalité à des tam-tams. "Les oiseaux et les baleines font varier les fréquences, c’est le principe du chant, explique Eric Parmentier. Les poissons, dénués de cortex et limités en terme d'apprentissage, jouent sur le mode de la percussion : des successions de sons et de silences". Quand les mammifères marins se placent dans le registre de la mélodie, les poissons sont dans celui de la syncope. Mais leurs séquences binaires sont loin d’être aussi rudimentaires qu’elles en ont l'air.

Elles suggèrent une sorte de code-barres sonore, véhiculant des messages élaborés que les scientifiques doivent désormais décoder. Chaque espéce possède donc une signature acoustique particulière, signalant dans l’obscurité des océans la taille de l’émetteur (plus il est gros, plus la fréquence est basse), son sexe (souvent lié à la taille), voire la région où il se trouve :

de Madagascar à Tahiti, la demoiselle module ses cris comme autant de dialectes !

Dans le petit cerveau d’un poisson-crapaud, des neurobiologistes de l’université Cornell (Etats-Unis) ont même identifié deux groupes de neurones contrôlant la durée et la fréquence des cris, qui deriveraient d’un système neuronal primitif apparu très tôt chez un ancêtre commun de certains poissons, oiseaux et mammifères. Autrement dit, les poissons pourraient nous aider à mieux comprendre comment les vertébrés, dont les humains, ont acquis la parole.

(source du texte en entier : planete.gaia)

Les piranhas

   

Les piranhas communiquent grâce au son et intimident ainsi leurs rivaux plus souvent qu'ils ne les mordent. Des scientifiques de l'université de Liège, en Belgique,ont fait cette découverte, rapportée jeudi par la BBC, en se penchant sur les interactions sonores de ces petits poisson carnivores, réputés pour leur extrême voracité, qui vivent en bande dans les fleuves tropicaux d'Amérique du Sud.

A l'aide de microphones sous-marins, ils ont enregistré trois types de sons principalement utilisés par les piranhas, qui semblent contenir chacun un "message" spécifique.

Le premier son est une forme d’aboiement, que deux piranhas produisent lorsqu'ils se "montrent" l'un à l'autre, lors de face-à-face qui ne débouchent pas sur un combat. Le deuxième type de son est un battement, que les piranhas produisent lorsqu'ils se pourchassent, et le dernier, un plus léger coassement échappé lorsqu'ils mordent, la plupart du temps pour de la nourriture.

(source : bigbrowser.blog.lemonde

Le poisson crapaud 

Le poisson-crapaud émet des sons complexes que les équations linéaires ne sont pas capables de décrire. 

Des chercheurs américains ont découvert que le poisson-crapaud est capable d'émettre deux sons en même temps, comme les oiseaux.  

«On dit muet comme une carpe mais ce n'est pas vrai. Les poissons communiquent beaucoup car les sons se propagent très bien dans l'eau», avertit Thierry Aubin, directeur de recherche au CNRS en communication acoustique. Leur répertoire est d'une richesse étonnante. Une espèce de poisson-chat roucoule comme un pigeon et se met subitement à crier comme un singe. D'autres espèces, plus discrètes, grognent ou coassent comme des grenouilles ou lancent des petits «clics» en s'enfuyant. Il y a de véritables artistes comme le chabot à longue corne d'Amérique du Nord qui parcourt lentement les fonds en soufflant à la façon d'une corne de brume.

Certains sons ressemblent à des trousseaux de clés qu'on agite frénétiquement ou à un envol de canards. «C'est chez les poissons que l'on trouve la plus grande diversité de sons», assure Frédéric Bertuccci, doctorant au laboratoire de neuro-éthologie sensorielle piloté par Nicolas Mathevon (université de Saint-Étienne). L'océan n'est pas un monde de silence, comme le prétendait le commandant Cousteau. Les poissons n'arrêtent pas de parler, de crier et de chanter.

Au moment de la reproduction 

Au cours des vingt ou trente dernières années, les scientifiques ont fait beaucoup d'enregistrements grâce à des ­hydrophones et des appareils de traitements des sons toujours plus performants. Ils travaillent de préférence dans les aquariums ou les laboratoires car il n'y a pas de bruits de fond comme c'est le cas en mer et ils peuvent y faire des expériences et des études comportementales. Ils ont pu observer ainsi que les poissons produisent des sons principalement au moment de la reproduction ou dans des phases agressives, tout comme les mammifères terrestres ou les insectes.

La plupart des poissons ont deux manières de faire du bruit, soit en faisant claquer leur mâchoire et leurs dents, soit avec leur vessie natatoire. Cette poche qu'ils remplissent de gaz ou vident à volonté leur sert de ballast et leur permet de monter à la surface ou de descendre dans la colonne d'eau. Mais les poissons l'utilisent aussi comme un tambour, un amplificateur des bruits provoqués par la contraction extrêmement rapide de certains muscles qui l'entourent. D'autres espèces emploient des artifices comme le hareng qui fait sortir des successions de petites bulles de son anus.

En dehors de ces observations, on sait en fait encore bien peu de chose sur le sens des signaux envoyés par les poissons. Une équipe de chercheurs de l'Université Cornell, dans l'État de New York (États-Unis) vient de montrer que tout reste à découvrir dans ce domaine. Ils ont néanmoins la certitude que les sons des poissons sont beaucoup moins rudimentaires qu'on aurait tendance à le croire, vu de notre monde terrestre (Proceedings of the Royal Society Biology, en ligne).

«Hou» et grognements 

«Les appels du poisson-crapaud révèlent un degré de complexité comparable à celui des oiseaux et des primates», estiment Aaron Rice et son équipe dans leur étude. En effet, cette espèce est capable de produire simultanément deux sons, tout comme les oiseaux dont le pharynx (on l'appelle le syrinx) est ventilé à la fois par la trachée et par les bronches. Le poisson-crapaud, lui, est doté de deux vessies natatoires. Plus étonnant encore, ses muscles phoniques battent trois fois plus vite que les ailes du colibri.

L'équipe américaine s'est également aperçue que le poisson-crapaud émet des sons complexes (des «hou» et des petits grognements) que les équations linéaires ne sont pas capables de décrire. Pourquoi ont-ils été retenus par la sélection naturelle, s'interrogent les chercheurs?

Est-ce un signal d'alerte particulièrement efficace ou la signature spécifique de chaque individu?

Mystère.

Des recherches récentes ont montré que la zone du cerveau activée lors des émissions sonores des poissons est la même que celle du langage chez l'humain.

RAFAELE BRILLAUD - SCIENCE & VIE - Mars - 2012  

(lire le texte en entier : lefigaro)

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