Télergie et lévitation
La Télergie désigne l'ensemble des phénomènes dans lesquels la force psychique développe un travail matériel.
La lévitation est le fait, pour un être ou un objet, de se déplacer ou de rester en suspension au-dessus du sol, sous l'effet d'une force plus grande que la gravitation ou pour diverses raisons non scientifiques invoquées par les tenants d'une explication surnaturelle.
La lévitation (du latin levitas, légèreté) est un mot inventé dans le dernier quart du xixe siècle par des anglais pour désigner toute forme de suspension d'objets dans le vide. La lévitation physique d'objets peut être provoquée par des actions électrostatiques ou électrodynamiques, par magnétisme, ultrasons, ou rayons laser. Mais la lévitation d'un individu (le corps qui se soulève du sol), que certains témoignages prétendent être un phénomène réel, n'est pas reconnue par la science.
Il existe cependant des témoignages de personnes en lévitation recensés depuis le viiie siècle dont ceux de contemporains de Joseph de Cupertino aux xviie siècle sont parmi les plus célèbres. Plus récemment, Mark Twain et Napoléon III ont témoigné que Daniel Dunglas Home avait lévité devant leur yeux. Certains textes de l'hindouisme et du bouddhisme relatent des phénomènes de lévitation antérieurs à ces dates.
(source : wikipedia)
Des témoignages de lévitations incroyables
Elisabeth de Ranfaing
Elle s'envolait...
Elisabeth de Ranfaing, qu'on appelait l'énergumène de Nancy » et qui a été particulièrement étudiée par un historien, le Pr Delcandre. Ce chartiste s'est tellement passionné pour le cas d'Elisabeth de Ranfaing qu'il en était véritablement obsédé. Et d'après un de ses amis que j'ai bien connu, il en est littéralement devenu fou, ce qui confirme de façon inattendue la méfiance de l'Eglise : II ne faut pas s'occuper de ces phénomènes car on peut en perdre la raison.
Elisabeth de Ranfaing donc s'envolait, se posait sur la corniche de la chapelle, elle allait décrocher un crucifix accroché sous la voûte... On pourrait penser que les observateurs ayant consigné ces comportements étalent naïfs, crédules, Illuminés, complaisants. Au contraire, ils étaient là pour la condamner, c'est-à-dire dire pour affirmer que rien ne se produisait. Or, n'ayant jamais pu la prendre en défaut, ils ont, en guise d'explication imputé au diable l'origine de ces phénomènes. Saint Joseph de Copertino, qui s'appelait lui-même « l'âne » (non sans raison, parce que ce n'était pas un modèle d'Intelligence) et dont les nombreux prodiges embarrassaient fort l'Inquisition, s'est élevé dans la basilique d'Assise bondée (c'était jour de fête) et, au-dessus de la tête des assistants et devant tous les notables de la ville, a parcouru dans les airs les 18 mètres qui le séparaient d'un portrait de la Vierge pour pouvoir l'embrasser pieusement avant de redescendre lentement. II a lévité à plusieurs reprises, notamment devant le Pape Urbain III, devant l'ambassadeur d'Espagne et toute sa suite, devant le secrétaire de Leibniz, un protestant qui, après beaucoup de troubles et d'hésitations, a fini par se convertir au catholicisme ayant vu ces comportements ahurissants. (Pour mol un prodige ne constitue pas une bonne raison de se convertir.) Tous ces observateurs ont essayé de nier ces phénomènes mais Ils n'ont pas eu d'autre choix que de les constater. Encore une fois, la lévitation c'est quelque chose de relativement fréquent. (source : parismatch)
Daniel Dunglas Home
Des lévitations contestées...
L'une des lévitations rapportées à la résidence de Ward Cheney est représentée artistiquement par cette lithographie dans l'ouvrage de Louis Figuier, Les Mystères de la science, 1887.
Daniel Dunglas Home (se prononce « Houme ») (20 mars 1833 à Currie, Écosse - 21 juin 1886 en France) est un médium et voyant écossais, devenu célèbre au cours du xixe siècle grâce à de nombreuses exhibitions de ses prétendus dons de lévitation et de médiumnité. Il est aussi prétendument capable de produire à volonté des claquements et des cognements dans les maisons.
Dans son livre Incidents in My Life, Home affirme qu'en août 1852, à South Manchester dans le Connecticut, à la résidence de Ward Cheney, entrepreneur ayant réussi dans la fabrication de la soie, il aurait été vu à deux reprises en lévitation, touchant ensuite le plafond, ces manifestations étant accompagnées de claquements et de cognements plus forts qu'auparavant, de déplacements de table et de bruits d'un navire affrontant une tempête en mer, mais les personnes présentes lors de ces manifestations paranormales ont affirmé que la pièce était mal éclairée.
À cette époque, Home est décrit comme grand et mince, ayant des yeux bleus et des cheveux couleur auburn, habillé avec soin mais sérieusement atteint de la tuberculose. Néanmoins, il anime des séances en plein jour pour les notables, déplaçant des objets à distance. Parmi les premiers invités aux séances de Home se trouvent le scientifique David Brewster, les romanciers Edward Bulwer-Lyttonet Thomas Adolphus Trollope et l'adepte des enseignements de Swedenborg James John Garth Wilkinson. Home parvient à convaincre la plupart des sceptiques, mais le poète Robert Browning est plus réticent. Après avoir assisté à une séance, Browning communique ses impressions dans le poème, peu flatteur, Sludge the Medium (1864). Sa femme, Elizabeth Barrett Browning, est convaincue que les phénomènes dont elle a été témoin sont authentiques et leurs discussions à propos de Home sont constamment sources de conflits.
La réputation de Home croît, alimentée par ses prétendus exploits de lévitation. William Crookes affirme avoir vu à plus de 50 reprises Home léviter « sous une bonne lumière » (lumière de gaz), ce dernier s'élevant de sept à neuf pieds au-dessus du plancher. Les exploits de Home sont rapportés par Frank Podmore : « Tous nous l'avons vu s'élever lentement au-dessus du sol jusqu'à une hauteur de six pouces, s'y tenir pendant une dizaine de secondes, puis redescendre lentement ». Les années suivantes, Home voyage sur le continent européen, toujours en tant qu'invité d'admirateurs fortunés. À Paris, il est sommé de se produire aux Tuileriesdevant Napoléon III. Home s'est aussi exécuté devant la reine Sophie des Pays-Bas, laquelle a écrit :
« Je l'ai vu quatre fois... J'ai senti une main toucher mon doigt ; j'ai vu une lourde cloche en or se déplacer d'une personne à une autre ; J'ai vu mon mouchoir se déplacer seul et revenir vers moi noué... C'est un homme blême, malade, plutôt jeune et élégant qui ne lance pas de regard qui pourrait vous fasciner ou intimider. C'est merveilleux. Je suis si heureuse de l'avoir vu. »
En 1866, Mrs Lyon, une veuve fortunée, fait de Home son fils adoptif, lui donnant 30 000 £ dans le but de faciliter son introduction dans la haute société londonienne. Lorsqu'elle découvre que cette adoption ne change rien à sa position sociale, elle poursuit Home dans le but de récupérer l'argent versé, alléguant que Home l'a obtenu en utilisant ses pouvoirs psychiques. Selon la loi britannique de l'époque, le défendeur a le fardeau de la preuve dans un tel cas, et il est impossible de prouver quoi que ce soit puisqu'il n'y a aucune preuve physique. Home perd et est obligé de remettre l'argent à Mrs Lyon : la presse en profite pour s'attaquer à la réputation de Home. Cependant, ses relations dans la haute société croient qu'il s'est comporté en gentleman pendant la poursuite et il ne perd aucun ami d'importance.
Padre Pio
L'inexplicable est possible...
L'Abbé Ascanio a raconté: «Nous attendions que Padre Pio se présentât pour confesser. La sacristie était bondée et tous les regards étaient tournés vers la porte. Or, sans que la porte s’ouvrît, j’aperçus Padre Pio qui, marchant au-dessus des fidèles, se rendit au confessionnal, s’y assit et commença d’entendre les confessions. Croyant avoir rêvé, je ne soufflai mot de ce que j’avais vu. Cependant, plus tard, je demandai à Padre Pio: «Padre Pio, comment fait-on pour marcher dans les airs?» Non sans humour, il me répondit: «Je t’assure, mon fils, de la même façon qu’on marche sur le sol.»
Il avait pris le nom de Pie (en italien Pio), en hommage au pape Pie V, quand il rejoignit l'ordre des frères mineurs capucins.
Il fut connu pour être le premier prêtre et l'un des rares hommes à qui la tradition attribue des stigmates, bien que l'origine miraculeuse de ces plaies soit sujette à polémique. Il a été canonisé par l'Église catholique romaine le 16 juin 2002 sous le nom de Saint Pio de Pietrelcina.
Mariam Baouardy
s'élevait au sommet des arbres...
On connaît de cette attachante carmélite palestinienne, qui vécut plusieurs années en France, huit lévitations dûment attestées ; toutes se produisirent au carmel de Pau, entre le 22 juin 1873 et le 5 juillet 1874.
Sans vouloir minimiser le moins du monde sa phénoménologie mystique, il convient de parler plutôt de semi-lévitations, dans la mesure où le soulèvement au-dessus du sol s'effectuait toujours à partir d'un appui, si ténu et dérisoire ce dernier eût-il été : MARIAM lévitait pour aller, tel un oiseau, se poser au sommet des arbres.
Le processus en a été très bien observé :
Elle avait saisi l'extrémité d'une petite branche qu'un oiseau aurait fait plier ; et, de là, en un instant, elle avait été enlevée en haut .
Plus explicite, le père BUZY, premier biographe de la bienheureuse, décrit avec précision le prodige :
«Soeur MARIE s'élevait au sommet des arbres par l'extrémité des branches : elle mettait son scapulaire dans une main, saisissait de l'autre l'extrémité d'une petite branche, du côté des feuilles, et, en un clin d'oeil, glissait par l'extérieur de l'arbre jusqu'au sommet. Une fois montée, elle se tenait sur des branches trop faibles pour soutenir normalement une personne de son poids [...] au sommet d'un tilleul, assise à l'extrémité de la plus haute branche qui, normalement, n'aurait pas dû la soutenir. Sa figure était resplendissante. Je l'ai vue redescendre de l'arbre comme un oiseau, de branche en branche, avec beaucoup de légèreté et de modestie».
Dans ce cas précis, il semble que se soient associées une soudaine et extraordinaire légèreté objective du corps de l'extatique pour que des rameaux en supportent le poids, celui-ci devait avoir été modifié - et une non moins étonnante vélocité et agilité. (source : docs.google.com)
Mariam Baouardy (en religion sœur Marie de Jésus Crucifié), née le 5 janvier 1846 à Abellin, en Galilée et décédée le 26 août 1878 à Bethléem était une religieuse carmélite, connue pour diverses manifestations mystiques. La définition de la nationalité de Mariam Baouardy est difficile à indiquer car elle a vécu dans l'Empire ottoman, aujourd'hui disparu, qui regroupait en son sein diverses populations et nationalités. Aujourd'hui, le village natal de Mariam, Abellin, fait partie de l'état d'Israël (voir la carte sur en:I'billin). L'origine libanaise de ses parents l'a fait parfois qualifiée de libanaise, alors que son lieu géographique de naissance lui fait attribuer une origine palestinienne (voire israélienne). Le Saint-Siège la considère palestinienne.
Elle est béatifiée en 1983 par Jean-Paul II. Sa canonisation a eu lieu le 17 mai 2015. Sa fête liturgique est célébrée le 26 août (mais aussi le 25 ou le 30 août, suivant les lieux).
Joseph de Cupertino
Lévitations et extases...
La première fois que Joseph fit une lévitation, c'était à Copertino, le 4 octobre 1630, lors de la procession en l'honneur de saint François d'Assise.
L'histoire raconte qu'il était en train d'assister à la procession quand tout à coup, il s'éleva dans le Ciel, et resta à flotter au-dessus de la foule.
Quand il redescendit et qu'il réalisa ce qui venait de lui arriver, il prit peur et s'enfuit pour se cacher.
A partir de ce moment, la vie de Joseph fut bouleversée. Ses vols continuèrent, et leur fréquence s'amplifia de plus en plus.
Il lui suffisait d'entendre les noms de Jésus, de Marie, de chanter un psaume à la Messe, pour s'élever au-dessus du sol, restant là jusqu'à ce que son supérieur, au nom de l'obéissance, lui ordonne de redescendre.
Tout ceci intriguait et distrayait les autres moines, et déplaisait de plus en plus à ses supérieurs.
Mais ces manifestations étaient indépendantes de la volonté de Joseph.
La lévitation la plus connue de Joseph fut celle qui se produisit lors d'une audience papale devant le Pape Urbain VIII.
Quand Joseph s'agenouilla pour baiser les pieds du Pape, il fut élevé au-dessus du trône pontifical, et resta ainsi jusqu'à ce que son supérieur, qui l'accompagnait, lui ordonna de redescendre sur le plancher.
Le Pape dit au Père supérieur : «Si frère Joseph mourait sous notre pontificat, nous voulons servir de témoin à son procès de canonisation pour déposer du prodige dont nous venons d’être témoin. ».
(source : reflexionchretienne)Les dons de lévitation de ce saint sont rapportés dans d'étonnants récits qui ne peuvent tenir lieu de faits avérés. En effet seuls la tradition et les récits hagiographiques ne les mettent pas en doute. La première fois que Joseph aurait fait une lévitation, c'était à Copertino, le 4 octobre 1630, lors de la procession en l'honneur de saint François d'Assise. L'histoire raconte qu'il était en train d'assister à la procession quand tout à coup, il se serait élevé dans le ciel, et serait resté à flotter au-dessus de la foule. Quand il redescendit et qu'il réalisa ce qui venait de lui arriver, il prit peur et s'enfuit pour se cacher.
À partir de ce moment, la vie de Joseph fut bouleversée. Ses vols continuèrent, et leur fréquence s'amplifia de plus en plus. Il lui suffisait d'entendre les noms de Jésus, de Marie, de chanter un psaume à la Messe, pour s'élever au-dessus du sol, restant là jusqu'à ce que son supérieur, au nom de l'obéissance, lui ordonne de redescendre.
Tout ceci intriguait et distrayait les autres moines, et déplaisait de plus en plus à ses supérieurs. Mais ces manifestations étaient indépendantes de la volonté de Joseph.
La lévitation la plus connue de Joseph fut celle qui se produisit lors d'une audience papale devant le Pape Urbain VIII. Quand Joseph s'agenouilla pour baiser les pieds du Pape, il fut élevé au-dessus du trône pontifical, et resta ainsi jusqu'à ce que son supérieur, qui l'accompagnait, lui ordonna de redescendre sur le plancher. Le Pape dit au Père supérieur : «Si frère Joseph mourait sous notre pontificat, nous voulons servir de témoin à son procès de canonisation pour déposer du prodige dont nous venons d’être témoin. ».
(source : wikipedi)
Thérèse d'Avila
Sainte Thérèse d'Ávila (en religion : Teresa de Jesús), née le 28 mars 1515 à Gotarrendura (Vieille-Castille) et morte dans la nuit du 4 au 15 octobre 1582 à Alba de Tormes en Espagne, est une religieuse espagnole, réformatrice de l'Ordre du Carmel au xvie siècle, sainte et docteur de l'Église. Profondément mystique, elle laisse des écrits sur son expérience spirituelle qui la font considérer comme une figure majeure de la spiritualité chrétienne.
La réforme qu'elle impulse dans l'Ordre du Carmel espagnol entraîne quelques années après sa mort la création d'une branche autonome au niveau de l'ordre : l'Ordre des Carmes déchaux. Cette nouvelle branche monastique s'étendra rapidement dans toute l'Europe puis le monde : le nombre des carmes réformés dépassera rapidement, et dépasse toujours, le nombre des carmes non réformés.
Thérèse est canonisée en 1622, sa fête liturgique est fixée le 15 octobre. Au xxe siècle elle est déclarée docteur de l'Église catholique ; elle est la première femme à obtenir ce titre. Si son influence spirituelle, associée à celle de saint Jean de la Croix, a été très forte au xviie siècle, de nos jours, elle reste une référence au-delà de sa famille monastique et même à l'extérieur de l’Église catholique.
Elle est l'auteur de nombreux ouvrages tant biographiques que didactiques ou poétiques. Ceux-ci sont régulièrement réédités dans le monde entier. Elle est encore aujourd’hui le sujet de nombreuses publications.
Après sa mort, le corps de Thérèse, incorrompu, est exhumé plusieurs fois. Très vite, sa dépouille se trouve être une relique disputée entre les couvents d'Ávila, son lieu de naissance, et d'Alba de Tormes, son lieu de décès. Elle repose désormais dans un tombeau de marbre placé dans l'église du couvent d'Alba de Tormes en 1760. Plusieurs reliques ont été extraites de sa dépouille et sont présentes dans différentes églises d'Espagne.
Méditation transcendantale
Devenir aussi léger qu'une plume !
Au cours des années 1990, le Parti de la loi naturelle, un parti politique émanant du mouvement de Méditation transcendantale fondé par Maharishi Mahesh Yogi, affirmait pouvoir réduire et éliminer les problèmes de la société par l'application du programme de MT-Sidhi, incluant le « vol yogique », qui se manifeste, dans sa première phase, par des bonds. Ces bonds étaient présentés comme les prémices de la lévitation, le parti prétendait, que si la racine carrée de 1 % de la population mondiale (soit 8 000 personnes environ) pratiquaient collectivement ce « vol yogique », il se produirait alors une « vague de paix » dans le monde entier qui ferait baisser le taux de criminalité et de mort violente. (voir l'effet Maharishi)
Les Siddhis (ou « pouvoirs ») sont des techniques yogiques mentionnées dans le Yoga-Sûtra de Maharishi Patañjali , un des huit siddhis majeurs consiste à « devenir aussi léger qu’une plume ».
(source :wikipedia)
(Revue Psi International. No 4. Mars-Avril 1978)
La lévitation peut être considérée comme une élévation du corps humain dans l’espace. Un tel phénomène est accompagné ou pas d’un mouvement de translation, c’est-à-dire d’un déplacement horizontal.
A travers l’histoire, de nombreux cas ont pu être observés, mais avant d’aborder les cas authentiques, il convient pour nous de distinguer ce qu’on appelle les pseudo-lévitations ainsi que les lévitations dont les témoignages restent incertains.
Les lévitations des médiums
La lévitation authentique existe-t-elle ? Si elle existait, ce serait en tout cas un phénomène exceptionnel en parapsychologie… Les plus grands médiums sont en effet rarement parvenus à la lévitation. Daniel Douglas Home, Staiton Moses, Eusapia Paladino, et bien d’autres moins connus, auraient aussi obtenu des lévitations. Les mieux observées et les plus extraordinaires auraient été celles de Douglas Home.
La lévitation la plus surprenante de Home aurait eu lieu le 13 décembre 1868 à Londres, en présence de Lord Linsay, de Lord Adare et du Capitaine Wyrme, dans un éclairage relativement bon. Ceux qui participaient à l’expérience ont vu le médium en lévitation sortir et entrer par les fenêtres de la pièce située dans un bâtiment élevé du Buckingham Gate, Ashley Place, n° 2. Le récit détaillé de cette expérience fut rédigé par Linsay pour la « Société Dialectique de Londres » :
« Home était en transe depuis un certain temps. Après avoir marché dans la pièce, il se dirigea vers la salle voisine. A cet instant, j’ai entendu une voix qui murmurait à mon oreille : « Il va sortir par une fenêtre et entrer par l’autre… » Complètement étourdi à l’idée d’une expérience aussi dangereuse, j’ai dit à mes amis ce que je venais d’entendre. C’est avec une intense anxiété que nous attendions son retour. Nous entendîmes alors s’ouvrir la fenêtre de la pièce voisine et, presque immédiatement, nous vîmes Home en train de flotter dans l’espace, à l’extérieur de la pièce où nous étions. Cette pièce était entièrement baignée par la lumière de la lune et comme je tournais le dos à cette clarté, le cadre de la fenêtre projetait son ombre sur le mur qui était devant moi ; je vis, alors sur celui-ci les pieds de Home projetés à une distance de près de 6 pouces (15 cm). Après être resté dans cette position quelques secondes, il souleva un des battants de la fenêtre, entra dans la salle, se remit sur ses pieds et vint s’asseoir. Lord Adare se dirigea alors vers la pièce voisine, y vérifia que la fenêtre par laquelle Home venait de sortir était entr’ouverte, d’une part, et d’autre part, que la hauteur d’ouverture de celle-ci était de 18 pouces (45 cm) seulement. Lord Adare fit part de sa surprise que Home ait pu passer à travers elle. Le médium qui était toujours en transe : « Je vais vous le démontrer ». Tournant le dos à la fenêtre, il se pencha en arrière et fut projeté à l’extérieur, sortit d’abord la tête, puis le corps entièrement rigide, retourna ensuite à sa place. La fenêtre se trouvait à 70 pouces du sol (1,75 m) ; les deux fenêtres étaient distantes de 7 pieds 6 pouces (2,46 m) l’une de l’autre et chacune d’elles avait un rebord d’à peine 12 pouces (30 cm). »
Les trois personnes mentionnées plus haut étaient effectivement présentes, mais par contre les lumières étaient éteintes. L’une d’elles déclara n’avoir vu ce phénomène qu’à la lumière de la lune, or ce jour-là — le 13 décembre 1868 si la date est exacte — coïncide avec la nouvelle lune…
D’après tous les récits que l’on a conservés, il semblerait que les témoins aient été en proie à une grande anxiété parce qu’avisés de ce qui allait se produire. Il en est résulté une forte confusion entre les trois témoins.
Podmore, sceptique en ce qui concerne la répétition de la prouesse de Home devant les trois témoins, fait le commentaire suivant : « Un pouvoir incroyable soutenait M. Home presque horizontalement dans l’espace ; à travers une fenêtre ouverte, la tête la première, il lança son corps et retourna ensuite dans la salle les pieds en avant. Il se replia ensuite comme un store que l’on roule ».
Podmore a contesté largement, à deux reprises, ces témoignages. Il déclara : « Personnellement, je ne trouve aucune difficulté à expliquer l’ensemble des prouesses de lévitation rapportées, que ce soit celles de Home, Gordon, Eusapia Paladino, Staiton Moses, comme n’étant que de simples exemples d’une cruelle tromperie des sens. Toutes les conditions les plus favorables étaient réunies : lumière éteinte, suggestion subtile de la part du médium et un considérable degré d’exaltation émotionnelle ».
« En fait — affirme Thurston — dans un certain sens, tous les témoins étaient impliqués et influencés par des suggestions de caractère assez dramatique ; ils étaient dans un état de forte tension et pour que Home puisse avoir la possibilité d’une quelconque influence hypnotique, les conditions étaient tout à fait favorables. » Home lui-même a dit : « Après ma première ascension qui a eu lieu en Amérique, lorsque j’avais 19 ans, je n’ai plus ressenti de peur lors des expériences suivantes, tout en sachant que si je tombais des toits où je me trouvais, je n’aurais pas pu éviter de sérieuses blessures. Généralement, je m’élève perpendiculairement, avec les bras étendus élevés par-dessus la tête… Une fois seulement, mon ascension s’est réalisée en pleine lumière du jour et cela est arrivé en Amérique. J’ai été soulevé aussi dans un appartement de Londres, Sloane Street où se trouvaient allumées 4 lampes à gaz, en présence de 5 personnes qui peuvent témoigner de ce qu’elles ont vu. Dans certaines occasions, la rigidité d’un de mes bras disparaissait et alors j’ai, pu tracer au crayon des lettres et des dessins qui existent encore pour la plupart ».
William Crookes écrit dans l’un de ses travaux, « Recherches sur le spiritualisme » : « Les cas les plus fréquents dont j’ai pu témoigner ont été ceux qui se sont produits avec M. Home. A trois occasions différentes, je l’ai vu s’élever complètement du sol dans sa chambre. La première fois, il était assis sur un divan, la seconde, il se trouvait agenouillé sur une chaise, et la troisième il était debout. A chacune de ces occasions, j’ai eu entière liberté pour observer le phénomène au moment même où il s’est produit. » W. Crookes poursuit son témoignage en ces termes : « Les meilleurs cas de lévitation de Home se produisirent chez moi. Une fois parmi d’autres, il se plaça à l’endroit le plus clair du salon et, au bout d’une minute, il affirma se sentir élevé. Je vis, en effet, qu’il s’élevait lentement en un mouvement oblique, restant ainsi quelques secondes, à 6 pieds (1,98 m) à peu près du sol ; il redescendit ensuite lentement. Le pouvoir de la lévitation ne fut pas transmis aux voisins du médium. Cependant, une fois, ma femme seule fut élevée en même temps que la chaise sur laquelle elle était assise. »
Il est significatif que dans les lévitations considérées comme authentiques, sans trucage, aucune autre personne n’ait jamais été élevée en même temps. Seul peut être lévité celui qui est doué de ce pouvoir. Une autre personne pourrait être ainsi lévitée mais seulement dans le cas où celui qui possède ce pouvoir agirait sur l’objet où elle se trouve (par exemple la chaise où était assise la femme de Crookes). Cela résulte du fait que l’homme peut agir parapsychologiquement par force physique sur lui-même et non pas sur une autre personne.
« Refuser l’évidence de ces manifestations — conclut l’illustre savant anglais — équivaut à nier n’importe quelle déclaration d’homme, quelle qu’elle soit, car il n’existe pas un événement dans l’histoire sacrée ou profane, qui apporte des preuves plus importantes. »
Il est vrai que cette affirmation, trop catégorique, fait preuve d’une confiance exagérée de la part de Crookes mais on ne peut pas nier, a priori, la valeur du témoignage humain…
On affirme que Willy Schneider, parmi les médiums contemporains, aurait été lévité quelques fois, particulièrement au cours d’expériences dirigées par le Docteur Schrenck-Notzing, auxquelles assistaient le Professeur Holub y Berzé et l’écrivain Hans Muller.
René Sudre rapporte à ce propos : « Habillé d’un vêtement en mailles noires maintenu avec des épingles phosphorescentes, le corps de Schneider restait parfaitement visible à la lumière rouge. Il était lévité horizontalement et donnait l’impression d’être porté par un nuage imperceptible. De cette manière, il montait jusqu’au plafond, puis après être resté 5 minutes en agitant doucement ses jambes attachées, la descente se faisait subitement, aussi vite que la montée. Le contrôle de ce phénomène fut parfaitement assuré. »
Il existe d’autres cas de lévitation (médiums, sorcellerie) mais ceux-ci ne peuvent tous être abordés dans le cadre de ce texte. On peut toutefois retenir ici l’importante contribution du mysticisme pour notre approche du phénomène de lévitation.
Les lévitations dans le catholicisme
Plusieurs mystiques catholiques nous parlent de leur propre lévitation. Citons, à titre d’exemple, un extrait d’une lettre de la sœur Maria Vilani : « En une certaine occasion —Sœur Vilani en informa son directeur spirituel — j’eus conscience, étant dans ma cellule, d’une expérience : Je me suis sentie transportée comme en dehors de mes sens et complètement enlevée du sol, de la même manière qu’un aimant attire un morceau de fer. Cela était merveilleux et délicieux. Au début, j’eus très peur mais, par la suite, je ressentis une grande allégresse et une grande joie de l’esprit. Bien qu’étant en dehors de moi-même, je me rendais compte que je me trouvais à une certaine distance du sol et que mon corps était complètement en l’air. Ceci m’est arrivé à la veille de Noël, à cinq occasions différentes. »
Étant donné qu’aucune personne n’était présente à ces lévitations et manquant ainsi d’une preuve satisfaisante, cette déclaration ne doit être retenue que sous certaines réserves.
Une sainte aussi illustre que Maria Magdalena de Pazzi, elle-même, n’était pas à l’abri d’illusions en ce qui concerne ses élévations physiques du sol lorsqu’elle était en transe. Elle répondit en criant de toutes ses forces lorsque quelqu’un, parmi ceux qui l’entouraient, lui posait une question : « Vous ne pouvez pas m’entendre, en bas, vous êtes trop loin de moi ». S’agirait-il toujours d’autosuggestion ?
Dans d’autres cas, des témoins peuvent être cités…
Mais nous devons être prudents en ce qui concerne ces témoignages de lévitation. Ce besoin de prudence devient évident lorsque nous étudions le cas de Veronica Giuliani. Sœur Maria Magdelena Boscanini, âgée de 44 ans, affirmait en 1746 (Véronica mourut en 1727) avoir entendu raconter par des sœurs que Véronica aurait lévité dans sa jeunesse jusqu’au sommet des arbres. Cependant, aucune des sœurs encore vivantes en 1728 ne semblait avoir été présente au cours d’un pareil phénomène. Sœur Boscanini précise les noms des Sœurs, Jacinta et Francisca, par lesquelles elle avait été informée de ce cas, bien que celles-ci n’aient rien écrit elles-mêmes au sujet des lévitations de Veronica Giuliani.
Il y a cependant des cas appuyés par des témoignages
Saint Bernardino Realino, de la Compagnie de Jésus, put être ainsi observé en état de lévitation au moment où Tobias de la Puente passait dans le couloir, près de la cellule du Père. « J’observai — dit-il — que la porte de celle-ci était entrouverte, ce qui permettait de voir la pièce illuminée. Intrigué par cette lumière, je m’approchai de la porte et l’ouvris complètement. Alors, je vis le Père Bernardino agenouillé, la face tournée vers le ciel, les yeux fermés, et le corps soulevé au-dessus du sol (à un mètre de hauteur environ) ».
En vue de la béatification de Bernardino, il fut demandé au témoin de ne pas exagérer son récit par un excès de dévotion et de ne pas déformer les faits, quel qu’en soit le motif, les saints n’ayant aucun besoin qu’on soutienne leur cause par une telle attitude. La réponse de Tobias de la Puente fut alors catégorique : « Ce que je viens de déclarer est la pure vérité, sans fantaisie ni exagération ».
On trouve aussi une description de lévitation dans la vie d’un autre jésuite, Francisco Suárez, contemporain de Bernardino Realino. Il s’agit d’une déclaration faite par le Frère Jeronimo de Silva : « Don Pedro de Aragon me demanda d’aller dire au Père Francisco Suarez de l’accompagner à Santa Cruz pour visiter le monastère. Une fois arrivé à l’entrée de sa cellule, je vis alors une forte lumière qui émanait du crucifix ; elle était si forte qu’elle aveuglait et se reflétait sur le visage et sur la poitrine du Père Suarez. C’est dans cette clarté que je le vis agenouillé devant le crucifix, il avait la tête découverte, les mains jointes et le corps soulevé du sol à un mètre environ, au niveau de la table où se trouvait le crucifix. En voyant cela, je fus pris d’épouvante comme si j’étais hors de moi. Je me suis appuyé sur l’encadrement de la porte et je suis resté dans cette position le temps de réciter trois fois le Credo. Je quittai la pièce et sentis que mes cheveux se dressaient sur ma tête tout en restant dans l’entrée, complètement hors de moi. Au bout d’un quart d’heure, j’entendis un bruit dans la cellule et le Père perçut ma présence. Je lui transmis alors le message de Dom Pedro. Il me demanda pourquoi je ne l’avais pas avisé tout de suite ; je lui répondis que j’étais entré dans la cellule et que l’ayant appelé, il ne m’avait pas répondu. En apprenant que je m’étais introduit dans la cellule, il me prit par le bras pour me conduire vers l’entrée et, joignant les mains, les yeux pleins de larmes, il me demanda de ne raconter à personne ce que j’avais vu, du moins tant qu’il vivrait. Je lui demandai alors de m’autoriser à en parler à mon confesseur, ce à quoi il consentit facilement car c’était son propre confesseur. Ce dernier me conseilla d’écrire un récit décrivant tout ce que je venais de rapporter. Je le fis en y apposant ma signature car ce récit contenait la pure vérité. »
De meilleures preuves
Nous trouvons un exemple de lévitations très bien vérifiées dans le cas de sainte Thérèse d’Avila. Une des plus célèbres fut celle qui lui arriva en même temps que saint Jean de la Croix. Celui-ci vint lui rendre visite au Couvent de l’Incarnation. Pendant que saint Jean de la Croix lui parlait de la Sainte Trinité, il s’éleva dans l’espace avec la chaise sur laquelle il était assis. Aussitôt, Thérèse qui était agenouillée, fut également soulevée du sol. Sœur Béatrice de Jésus qui entrait par hasard dans la cellule vit parfaitement la scène. Plusieurs autres religieuses eurent l’occasion d’être témoins des lévitations de Thérèse. Voici un témoignage parmi de nombreux autres cités dans « Acta authentica canonisationis ».
Ce témoignage fut prêté sous serment par Sœur Anna de l’Incarnation, de Ségovie : « Je me trouvais dans le chœur en attendant que la cloche sonne, quand notre Sainte Mère entra et s’agenouilla un quart d’heure durant. Pendant que je la regardais, je la vis s’élever à quelques 25 cm environ du sol, qu’elle ne pouvait plus atteindre avec les pieds. Devant ce spectacle, je fus prise de terreur craignant pour elle, la voyant toute tremblante. Je m’approchai plaçant mes mains sous ses pieds que j’inondai de mes larmes pendant tout le temps que dura l’extase, une demi-heure environ. Tout à coup elle redescendit en se maintenant debout. Se tournant vers moi elle me demanda qui j’étais et s’il y avait longtemps que j’étais là. Je répondis que oui. Elle m’ordonna de ne pas raconter ce que je venais de voir, ce que j’ai fait jusqu’à ce jour ».
L’évêque Yepes qui connaissait très bien la sainte, rapporte que dans une certaine occasion, luttant contre l’extase survenue après la communion, elle se cramponna désespérément aux grilles au moment où elle était élevée du sol, pendant qu’elle s’adressait à Dieu : « Seigneur, épargnez-moi votre faveur car je suis insignifiante et ne permettez pas qu’un être aussi vil que moi soit considéré comme une sainte femme ».
Dans une autre occasion, poursuit-il, se trouvant dans le chœur, elle entra brusquement en extase ; elle se cramponna aux nattes sur lesquelles elle se trouvait en les emportant en l’air.
Quelques remarques sur ces cas
Les bollandistes, groupe spécialisé ayant une autorité indiscutable en matière de critique historique de la vie des Saints, considèrent comme authentiques les lévitations de sainte Thérèse d’Avila.
Dans la description de l’ensemble de ces faits, ainsi que d’autres, il est établi qu’il s’agit de récits simples et sincères. Les faits attestés se produisent en plein jour. Toute suggestion ou état d’expectative sont ici exclus.
De plus, les déclarations de plusieurs témoins concordent à ce sujet lorsqu’ils rapportent des cas semblables.
Lévitations étonnantes
Un grand nombre de mystiques catholiques ont eu l’occasion d’expérimenter des lévitations. Les plus étonnantes de ces lévitations, dont nous ayons connaissance, sont celles de saint Joseph Copertino. Nombreux sont les documents se rapportant aux lévitations de ce saint du XVIIe siècle (1603-1663).
Les recherches en vue de sa béatification furent commencées deux ans seulement après sa mort, de sorte que tous les témoins des phénomènes extraordinaires expérimentés par le saint, vivaient encore à cette époque. Les lévitations se vérifièrent à Nardo, Assise, Osimo, Fossambrone, Naples, Rome, et dans quelques couvents tels que la Grottela, le Sacro Covento, etc… Plus de soixante-dix lévitations ayant eu lieu uniquement dans la ville de Copertino et ses environs, furent consignées dans les actes du procès de canonisation.
« Aucun saint, affirme la bulle de canonisation, ne peut être comparé à saint Joseph Copertino en ce qui concerne ce phénomène de lévitation. » Celui-ci consistait en des élévations accompagnées de mouvements de translation. Parfois, ce saint restait suspendu en l’air devant ses frères de l’ordre. Souvent, les moines, afin d’être sûrs de la réalité du phénomène, passaient leurs mains sous les pieds du lévité pour constater qu’il ne touchait pas le sol. Le Pape Urbain VIII se trouvant en présence du phénomène, déclara que s’il venait à mourir après Joseph, il ne manquerait pas de donner son témoignage concernant ce prodige. L’on affirme même que, dans certaines circonstances exceptionnelles, ce saint, au moment de s’élever, entraîna avec lui dans les airs quelqu’un qui le retenait par la main.
Parmi les lévitations les plus remarquables vérifiées pendant les 13 années que Joseph vécut à Assise, on peut citer celle qui s’est produite en 1645, en présence de l’Amiral de Castela, légat de la Cour Pontificale, qui était venu, accompagné de son épouse, pour voir le saint. A peine entré dans l’église où se trouvaient les visiteurs, Joseph passa au-dessus de leurs têtes, dépassant jusqu’à la statue de Notre-Dame, et, après s’être maintenu dans l’air à cet endroit, il revint à son point de départ. La renommée de Joseph était si grande que les grands personnages de l’époque voulaient contempler ses lévitations. Ainsi, Marie de Savoie, les cardinaux Facchinetti et Rappacioli vinrent s’établir près d’Assise pour s’entretenir avec le saint des choses spirituelles et assister à ses lévitations au cours de ses extases.
Parmi les centaines de témoignages de caractère historique, concernant les lévitations de Joseph Copertino, citons celui du chirurgien Francesco Pierpolo qui observa le phénomène d’une manière parfaitement objective ». La dernière maladie du Père Joseph me donna l’occasion de pratiquer une cautérisation sur une de ses jambes, suivant les prescriptions du médecin Hyacinthe Carosi.
Le Père était assis sur une chaise et sa jambe malade reposait sur mes genoux. Au moment où j’approchai le fer rouge, je m’aperçus qu’il était en extase, les bras étendus, les yeux ouverts dirigés vers le ciel, la bouche à demi-ouverte ; sa respiration semblait être arrêtée. J’ai constaté ensuite qu’il s’élevait à environ 30 cm au-dessus de la chaise, dans la même position dans laquelle il se trouvait avant l’extase. Il était ainsi depuis 15 minutes environ lorsque surgit le Père Sylvestro Evangelista qui habitait le couvent d’ Osimo. Après avoir observé le phénomène, le Père Sylvestro ordonna à Joseph, au nom de la Sainte Obéissance, de revenir à lui, en l’appelant par son nom. Le Père Joseph reprit conscience en souriant.
Prospero Lambertini, devenu plus tard le Pape Benoît XIV, faisait autorité dans l’authentification des preuves et la vérification des procédures historico judiciaires lors des procès de béatification et de canonisation. Il étudia personnellement tous les détails des lévitations de Joseph Copertino. Lorsque le cas fut présenté pour être débattu par la Congrégation des Rites, il se fit « l’Avocat du diable » et ses exigences concernant les preuves présentées furent très rigoureuses. Il faut croire que ces preuves l’aient pleinement satisfait car, devenu Pape, il publia en 1753, le décret de béatification du Père Joseph Copertino et dans son œuvre maîtresse « De Servorum Dei Beatificatione et beatorum Canonisatione », il affirme : « Étant responsable de la Propagation de la Foi, fut présentée la cause du Vénérable Serviteur de Dieu, Joseph Copertino, pour être débattue à la Congrégation des Rites en vue de sa béatification, laquelle parvint à une conclusion favorable. Au cours de ces débats, des témoins visuels, d’une intégrité indiscutable, affirmèrent la réalité des célèbres lévitations et vols prolongés de ce serviteur de Dieu, au moment de ses extases ».
Il n’est pas possible de douter de l’authenticité historique des lévitations de saint Joseph Copertino depuis qu’elles ont été définitivement reconnues par Benoît XIV, homme d’esprit critique et connaisseur exceptionnel de la valeur réelle des preuves.
Les conditions et les circonstances
Excepté en de rares occasions, les lévitations des saints se produisirent en pleine lumière du jour. Jamais il n’exista chez le mystique le désir d’impressionner et d’attirer l’attention sur ce qui lui arrivait. Nous possédons, au contraire, beaucoup de preuves sur le fait que ceux qui furent exposés aux lévitations, conséquence de leurs extases, firent leur possible pour cacher ce fait. Leur humilité se trouvait blessée par l’attention qu’ils attiraient sur eux et par la vénération dont ils étaient l’objet.
Ces lévitations se produisaient au moment où le mystique s’y attendait le moins et jamais elles ne furent réalisées pour que quelqu’un y vit un spectacle. Elles furent observées par hasard, par une ou plusieurs personnes.
La valeur du témoignage
La lévitation est un phénomène très facile à vérifier car le fait qu’elle existe ne requiert pas le témoignage d’experts pour l’attester. Par contre, la guérison d’un aveugle, celle d’une tumeur maligne cancéreuse et, dans d’autres cas, la résurrection d’un mort, présentent plus facilement des éléments d’incertitude. La question se pose de savoir si la personne était réellement morte ; dans le cas d’un diagnostic, si une tumeur était maligne ou non, ou quelles étaient les causes de la cécité ; ou encore, la cause était-elle de caractère organique ou simplement fonctionnel ? Pour de telles réponses, il faut des experts pour vérifier ce qui, parfois, est difficile. Mais en revanche n’importe quel témoin peut dire qu’il a vu quelqu’un debout sur le sol ou bien élevé dans l’air. De plus, pour une personne en lévitation, le témoin peut s’en approcher et vérifier si elle est réellement en l’air ou non sans même que le lévité s’en rende compte. Le Colonel Albert de Rochas, qui a longtemps étudié cette question, affirmait à ce sujet : « Le phénomène de lévitation est certainement le plus difficile à dénaturer. En effet, il serait d’une part illogique d’admettre la télékinésie, tout en rejetant d’autre part la lévitation, étant donné qu’il existe des liens indéniables entre les deux catégories de phénomènes ».
« Ce phénomène semble être l’un des plus extraordinaires parmi ceux qui ont leur origine dans la force psychique. Il en existe peu mais ils ont été démontrés par un très grand nombre de témoins. »
Conclusion historique
L’ensemble de tous ces phénomènes, particulièrement ceux étudiés par l’hagiographie catholique où le phénomène semble être le plus fréquent, est d’une valeur incontestable pour prouver la réalité de la lévitation.
Quelques parapsychologues modernes de l’école nord-américaine, nient la lévitation ainsi que le verdict de la vérité historique, simplement par le fait de ne pas l’avoir mesurée au moyen des statistiques mathématiques, dans les laboratoires. C’est simplement ridicule. En laboratoire, et par des statistiques, on pourra obtenir une confirmation à petite échelle du fait que toutes, ou presque toutes, les personnes possèdent quelques facultés parapsychologiques manifestes ou latentes. Mais de vrais phénomènes parapsychologiques, particulièrement ceux à effets physiques, ne pourront jamais être obtenus en laboratoire dans leur dimension réelle, et, moins encore, avec la fréquence que les statistiques mathématiques exigent. Vouloir soumettre l’histoire et la parapsychologie — en tant que science et vérité — à la statistique et au laboratoire, est une erreur très grave. C’est l’homme de science qui doit s’adapter aux exigences de la réalité et non pas la réalité aux concepts pré-établis par certains scientifiques. Dans d’autres disciplines de la science, comme par exemple les sciences psychiques, et particulièrement en parapsychologie, cela n’est certainement pas possible.
Similitudes et différences
Nous insistons sur le fait que les lévitations se produisirent dans des milieux religieux d’une grande variété : catholiques, protestants, hindous, musulmans, démoniaques, spirites, occultes, fétichistes ; et même dans un contexte de totale irréligiosité.
De l’avis du Professeur Olivier Leroy, auteur d’un ouvrage célèbre sur la lévitation, les différences marquantes entre la lévitation produite par le mystique catholique et celle produite par le médium spirite, fakir, yogi, sorcier, etc., impliqueraient également une différence dans les causes : « En hagiographie chrétienne — dit O. Leroy — la lévitation, sans être fréquente, n’est pas rare non plus, tandis qu’en métapsychique elle est exceptionnelle. La transe existe chez les médiums (ou similaires) et l’extase chez les saints. La lévitation est un phénomène franc chez les mystiques et il est furtif et faible chez les médiums. L’extase est spontanée tandis que la transe peut être obtenue artificiellement. Si nous considérons, provisoirement, comme authentiques les lévitations des médiums, l’analyse de leurs caractéristiques physiques et la description des circonstances psychologiques dans lesquelles elles se produisent ne nous permet pas de les identifier, en ce qui concerne leur nature et leurs causes, aux lévitations des mystiques catholiques. »
Il convient d’établir clairement que la lévitation ne peut pas être présentée comme l’un des miracles exigés pour la béatification ou la canonisation. Après le procès sur l’héroïcité des vertus, les miracles doivent se réaliser après la mort du serviteur de Dieu comme un témoignage divin en faveur de sa sainteté.
Par ailleurs, la bulle de canonisation impose aux fidèles le devoir de croire que le serviteur de Dieu ainsi honoré, jouit de la félicité éternelle. Elle ne garantit toutefois pas l’immunité contre l’erreur concernant les déclarations historiques qui relatent les faits de la vie du serviteur de Dieu ou les prétendus miracles.
Bien que des différences accidentelles existent, il nous semble que le phénomène de la lévitation des saints et des médiums soit, en lui-même identique. Chez les mystiques, la lévitation serait la conséquence de l’extase tandis que chez les médiums et similaires, elle prendrait son origine dans la transe. La différence entre l’extase et la transe est plus dans les mots que dans la réalité.
Extase et transe, comme la lévitation elle-même chez le mystique chrétien ou chez le médium, sont les effets somatiques de « l’enthousiasme » interne ou de l’action divine dans l’âme. Si l’action divine ou l’enthousiasme psychique sont différents, par contre leurs effets dans l’organisme ne le sont pas. Ou pas toujours.
La cause immédiate
Quel est le mécanisme de la lévitation ? A quelles conclusions sont arrivés les spécialistes concernant les causes des lévitations ?
Quelques théologiens anciens donnent une solution facile et trop à la légère. S’agissant de personnes saintes ou mystiques, ce phénomène serait le fait d’une manifestation du pouvoir divin réalisé par le ministère des anges. S’agissant de médiums ou de lévitations dans d’autres milieux, cela proviendrait d’une manifestation diabolique.
Cela n’empêche que les grands mystiques puissent être, en même temps, des personnes douées d’excellentes facultés parapsychologiques. Une chose n’exclut pas l’autre. Une personne hystérique peut être un saint et un saint peut être une personne douée de telles facultés.
L’explication parapsychologique
La lévitation pourrait être réalisée grâce à des leviers ou des colonnes ectoplasmiques prenant appui sur le sol. L’ectoplasme pouvant être considérée comme une énergie corporelle extériorisée et visible.
Mais nous ne connaissons aucun cas de lévitation authentique où l’on ait pu voir l’ectoplasme.
Explication par la télergie
Bien que les auteurs les mieux informés ne soient pas unanimes dans l’explication du phénomène de la lévitation, il semble toutefois que l’explication par télergie puisse être retenue comme la plus plausible parmi celles données jusqu’à présent.
Action externe : en fait, si un médium en état de transe est capable de soulever un objet quelconque grâce à la transformation et l’extériorisation invisible (parfois visible : ectoplasme) de son énergie somatique, ce que nous appelons télergie, ne pourrait-il pas appliquer cette même force non plus à l’objet mais à lui-même pour parvenir à se soulever ?
Ce n’est pas, comme on l’affirme trop facilement, contrarier la loi de la gravité. Il s’agit d’une théorie de « mécanique psychophysique » : la gravité serait équilibrée par une force égale et contraire, dirigée de bas en haut.
« Staiton Moses, par exemple, vit s’élever sur deux pieds une lourde table en acajou que deux hommes parvinrent à bouger seulement avec beaucoup de difficultés. Home provoqua occasionnellement l’élévation d’un piano. Ochorrowicz et Lebiedzinski virent, en plein jour, un harmonium pesant plus de 100 k, glisser sur un tapis. Schrenk-Notzing vit, en pleine lumière, s’élever jusqu’à 15 cm de hauteur le côté d’un piano, ce qui supposerait l’intervention d’une force de 650 kg, pour parvenir à le léviter entièrement, etc. »
Si certaines personnes douées de pouvoirs parapsychologiques étaient capables de libérer des énergies susceptibles de produire des élévations ou des mouvements d’objets aussi lourds (télékinésie), il serait beaucoup plus facile pour ces personnes d’obtenir des phénomènes de télékinésie sur des poids plus faibles, y compris le leur (lévitations).
L’état d’extase et de transe facilite la libération de la télergie commandée par le psychisme inconscient. De la même manière que la télergie exerce son action sur n’importe quel objet matériel, il n’existe aucune contradiction à ce qu’elle s’applique à notre propre corps. Comme dans le cas d’une maison « hantée » (télékinésie) où les cailloux frappent la personne qui possède des pouvoirs parapsychologiques, la lévitation, ne peut se faire que sur le corps du doué parapsychologiquement, à l’exclusion de toute autre personne ou de tout autre animal de grande taille.
On comprend que la lévitation soit accompagnée d’autres phénomènes si ceux-ci sont d’ordre télergique. Par exemple, la télékinésie est accompagnée de vents froids, de lumières (photogénèse), de coups (typtologie), d’odeurs (osmogénèse), etc. Saint Bernardino Realino, en état de lévitation, était entouré de lumière ; il s’agissait donc d’une même télergie manifestée de manières différentes, dans la lévitation et dans la photogénèse.
Action interne : le Professeur Robert Tocquet affirme : « Il est plus plausible de supposer que la lévitation provienne de la création d’un champ de forces électromagnétiques s’opposant à la gravité. »
A l’heure actuelle, nous savons que le champ électromagnétique, le champ des interactions faibles de Fermi et le champ de la gravitation ne sont que des éléments partiels d’un champ unitaire.
Il n’est pas impossible qu’un effet d’antigravitation ou même, d’anti-masse, soit à l’origine des lévitations.
Selon Gérard Cordonnier, ingénieur en chef du « Génie Maritime » en France, « la lévitation peut être expliquée si nous admettons que, grâce à certaines orientations des particules élémentaires l’effet de l’attraction d’une particule sur l’autre s’annule. L’effet de la gravitation serait alors annulé par une sorte de polarisation interne. Dans ces conditions, l’action de la pensée consisterait à provoquer ces orientations privilégiées ».
Cette énergie physique, quelle qu’elle soit, capable de provoquer un effet anti-gravitionnel chez l’homme, est incluse dans ce que nous appelons tout simplement télergie.
Auto-analyse des lévités
Les lévitations de sainte Thérèse d’Avila sont particulièrement intéressantes parce que celle-ci peut donner un témoignage direct de sa propre expérience. Le récit de ce qu’elle éprouvait semble décrire un phénomène de télergie — avec son action externe et interne — semblable à celui ressenti par le doué parapsychologiquement.
« Pendant le ravissement, affirme cette mystique, l’âme semble ne pas animer le corps… Le ravissement est irrésistible. En général, il survient en provoquant un choc vif et rapide, sans laisser le temps de se ressaisir et en donnant l’impression d’être portée sur les ailes d’un aigle puissant… Souvent, je voulais résister et y employais toutes mes forces, surtout lorsque le ravissement survenait en public… En certaines occasions, je pouvais, avec un grand effort, opposer une petite résistance, mais après, j’étais épuisée comme quelqu’un qui aurait lutté avec un géant ; dans d’autres circonstances, il était impossible de résister ; mon âme était emportée et presque toujours ma raison avec elle. De temps à autre, j’essayais d’opposer une certaine résistance à une grande force agissant sous mes pieds, qui me soulevait… Je pouvais me rendre compte que j’étais en train d’être élevée… Quand l’extase se terminait, mon corps semblait flotter… comme s’il s’était vidé de tout son poids, si bien que, parfois, je ne parvenais pas à croire que mes pieds touchaient déjà le sol. »
« Quand j’essayais de résister, il me semblait sentir sous mes pieds des forces terribles qui m’arrachaient de terre. Je ne saurais à quoi les comparer. Aucune autre expérience spirituelle déjà rapportée par moi ne se rapproche d’une telle impétuosité… Je dois confesser qu’au début, je fus vraiment prise de panique, sentant mon corps s’élever du sol. C’est avec un plaisir ineffable qu’il se laissait emporter par mon âme, et lorsque le corps ne résistait pas, cette première sensation persistait, du moins en ce qui me concerne. Je la sentais de telle manière qu’elle m’empêchait de me rendre compte que je m’élevais du sol. »
Douglas Home, dans la description qu’il fait de ses impressions personnelles, confirme aussi l’explication de la lévitation par la télergie : « Pendant ses élévations ou lévitations — c’est ce que l’on peut lire dans « Révélations sur ma vie surnaturelle » — je ne sens rien de spécial en moi-même sauf une sensation courante dont j’attribue la cause à la grande quantité d’électricité de mes pieds… Généralement, je suis soulevé perpendiculairement, les bras étirés par-dessus la tête… En arrivant au plafond, mes pieds sont ramenés au niveau de ma tête et je me sens dans une position de repos ».
Conclusion
Sans vouloir nier qu’exceptionnellement, certaines lévitations produites chez les saints et les mystiques, comme Jésus-Christ, soient d’origine surnaturelle, il apparaît, en général, que la lévitation est un phénomène authentique provoqué par des énergies somatiques humaines (télergie). Il n’en reste pas moins que la rareté du phénomène rend difficile son approche et renforce du même coup la valeur des témoignages crédibles qui sont à notre disposition.
Traduction de l’espagnol par Angel Z. Robles-Espinoza
Le Professeur José Lorenzatto est né dans l’état de Rio Grande do Sul (Brésil), en 1930. Il a fait ses études supérieures à l’Université Fédérale de Santa Maria (Etat brésilien du même nom). Puis, Professeur de Philosophie et Religion à l’Université Catholique de Parama, il devient – en 1975 – membre du « Centro Latino-Americano de Parapsicologia » de Sao Paolo. En outre, Monsieur Lorenzatto a donné des conférences sur la parapsychologie et les religions dans diverses villes du Brésil. En plus de ses recherches dans ce domaine, il publia des articles dans la « Revista de Parapsicologia », éditée en portugais et en espagnol.
(source : revue3emillenaire)
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