Land art, un art éphémère
Le land art est une tendance de l'art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, rocher, etc.).
Le plus souvent, les œuvres sont à l'extérieur, exposées aux éléments, et soumises à l'érosion naturelle ; ainsi, certaines œuvres ont disparu et il ne reste que leur souvenir photographique et des vidéos.
Les premières œuvres ont été réalisées dans les paysages désertiques de l'Ouest américain à la fin des années 1960. Les œuvres les plus imposantes, réalisées avec des équipements de construction, portent le nom d'Earthworks (littéralement terrassements).
(Andy Goldsworthy)
(Voir l'article sur Jim Denevan)
Avec les artistes du land art, la nature n'est plus simplement représentée : c'est au cœur d'elle-même (in situ) que les créateurs travaillent. Ils veulent quitter les musées et les galeries avec leurs tickets d'entrée et heures d'ouverture afin de véritablement « sortir des sentiers battus ». L'œuvre doit être non plus une valeur marchande vouée à une élite mais une véritable expérience liée au monde réel. Les œuvres sont souvent gigantesques, comme Double Negative de Michael Heizer, où 240 000 tonnes de roches sont déplacées dans le désert du Nevada. Spiral Jetty de Robert Smithson (1970) était une longue jetée de 457 m de long et de cinq mètres de large environ au bord du Grand Lac Salé. Elle fut engloutie par une brusque montée des eaux en 1972. Outre les productions des artistes américains, qui forment le cœur du mouvement, il convient de citer la peinture des montagnes du Tibesti par Jean Verame.
Les artistes utilisent les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, rocher, etc.) et creusent, déplacent, transportent, accumulent, griffent, tracent, plantent… Ils introduisent aussi des produits manufacturés : 400 poteaux en acier inoxydable dans le désert du Nouveau-Mexique (Walter De Maria, The Lightning Field), 2 700 parasols jaunes ou bleus simultanément sur la côte californienne et au Japon (Christo et Jeanne-Claude, The Umbrellas), ou de gigantesques nénuphars de tissu rose autour des îles de Floride (Christo et Jeanne-Claude, Surrounded Islands).
Les artistes travaillent souvent dans des lieux éloignés des centres urbains et l'usage de la photographie leur permet de faire connaitre leurs œuvres. Des croquis, reportages et vidéos sont présentés au public et permettent à l'artiste de vivre et de réaliser d'autres œuvres. C'est ainsi que dans les années 1970, certaines œuvres réintègrent les musées et expositions, d'abord par l'image puis par des installations dans les espaces intérieurs, comme Ligne d'ardoises de Richard Long au Centre d'arts plastiques contemporains de Bordeaux (CAPC). Ainsi cette aventure renouvelle-t-elle la longue tradition du paysage.
Si les Earthworks sont des altérations durables du paysage, la plupart des œuvres du land art relèvent plutôt de l'art éphémère, vouées à plus ou moins longue échéance à la disparition sous l'effet des éléments naturels.
Histoire
L'histoire du land art débute en octobre 1968 avec l'exposition intitulée Earth Works, à la Dwan Gallery à New York. Avec la publication de son essai The Sedimentation of the Mind: Earth Projects en 1968, Robert Smithson s'impose comme le théoricien du land art et devient la figure emblématique de cette tendance artistique, aux côtés de Robert Morris, Nancy Holt, Dennis Oppenheim, Walter De Maria, Christo et Michael Heizer. En février 1969, une autre exposition, Earth Art, organisée par Willoughby Sharp auAndrew Dickson White Museum of Art (Ithaca, New York), confirme l'importance du land art sur la scène de l'art. Deux mois plus tard, le 15 avril 1969, le vidéaste Gerry Schum organise sur la chaîne Sender Freies Berlin (SFB) de la télévision allemande une exposition télévisuelle intitulée Land Art, réunissant cette fois Richard Long, Barry Flanagan, Dennis Oppenheim,Robert Smithson, Marinus Boezem, Jan Dibbets, Walter De Maria et Michael Heizer (ce dernier, en désaccord avec Schum, se désistera finalement).
Les motivations premières du land art étaient de se débarrasser de l'art de chevalet et des grands principes du Modernisme prônés par le critique d'art Clement Greenberg. Comme la plupart des mouvements nés dans les années 1960, le land art cherchait à lier l'art et la vie, à arrêter de produire des œuvres destinées à être seulement admirées dans des musées.
Cette tradition s'est perpétuée chez plusieurs artistes contemporains qui travaillent directement dans la nature. Les œuvres sont souvent éphémères et ne deviennent durables que via la photographie : feuilles, fleurs, neige, glace par Andy Goldsworthy ou Nils-Udo ainsi que la plupart des œuvres de Richard Long. De plus, cette tendance artistique prône l'écologie, ce qui explique son succès actuel.
(source : wikipedia)
QUELQUES ARTISTES...
Andy Goldsworthy
L'artiste britannique Andy Goldsworthy né en 1956 fait de l’art éphémère avec des matériaux naturels multiples comme de la glace, des pierres, des feuilles, du sable, de la mousse, des fougères, du bois ou des fleurs, etc. Il garde un souvenir de ses œuvres en les photographiant. Il a fait du land art en Angleterre, en Écosse, au Pôle Nord, au Japon, en Australie et aux États-Unis. Sa philosophie est que lorsqu'il travaille avec un objet de la nature, il ne travaille pas seulement avec le matériel, son boulot lui permet de découvrir le processus de vie de chacun des matériels et de la vie aux alentours. Chacune de ses oeuvres naît, se développe, vieillit et meurt. C'est comme cela qu'est la nature et ces changements nous permettent de mieux la comprendre. De plus, il a fait de nombreuses expositions aux États-Unis et quelques-unes en Angleterre et à Moscou. Andy Goldsworthy a inspiré beaucoup d'artistes, dont Bettina Mercier et Richard Shilling, à pratiquer le land art.
Roger Dautais (France)
Blog : rogerdautais
Lightning Field, 1977
Michael Heizer (États-Unis)
Richard Long (Grande-Bretagne)
Bettina Mercier (France)
Bettina Mercier a écrit un livre qui a pour titre, Artiste de plage. Ce livre initie les familles et les gens de tout les âges à faire du land art sur la plage avec les différents matériaux que la plage possède. Par exemple, des algues, des coquillages, des roches, des crabes, de l'eau, etc.
Blogue: bettinamercier
Robert Morris (États-Unis)
Observatory, 1970
Marc Pouyet (France)
Blog : marc-pouyet
Richard Shilling (Angleterre)
Color Sun Wheel
Blog : richardshilling
Robert Smithson (États-Unis)
Spiral Jetty, 1970
Nils Udo (Allemagne)
The Nest, 1978
Marc Walter (Canada)
Le Cri (The Call), Wakefield, 2010
Marc Walter est un artiste visuel franco-canadien d'origine parisienne. Il habite à Wakefield en Outaouais. Il pratique le land art depuis 2004. Il a créé et exposé ses installations principalement au Québec et en Ontario, en Allemagne, en France, en Finlande et aux Pays-Bas. Il a participé à plus de 80 expositions un peu partout dans le monde.
Tous les matériaux qu'il utilise pour réaliser ses œuvres sont des matériaux périssables, avec une nette préférence pour les branches. Le fait que l'art qu'il crée soit éphémère et que cet art naît, se transforme au gré des événements météorologiques puis meurt est un facteur particulièrement important de son processus de création.
Marc Walter a notamment été influencé par le land artiste Andy Goldsworthy. Lorsqu'il crée, Marc Walter trouve son inspiration parfois grâce à un thème qui lui est donné dans le cadre d'un événement, parfois grâce à un mot ou à des émotions qu'il ressent lorsqu'il marche sur un site potentiel, où il pourrait faire une oeuvre. Les matières, les textures, les couleurs ou la luminosité; toutes les composantes d’un site peuvent influencer l’artiste. Parfois, M. Walter fait des rencontres inspirantes avec les passants sur les lieux de création et ces échanges s’ajoutent au processus créatif.
Finalement, M. Walter a une merveilleuse philosophie sur sa motivation à faire du land art. Le rythme de vie de la société a énormément accéléré depuis le dernier siècle. M. Walter veut fournir l'occasion aux citoyens de ralentir leur mode de vie précipité afin de susciter une réflexion individuelle et communautaire sur les valeurs sociétales. Il faut absorber cette influence de l'environnement et de la nature psychologiquement pour prendre le temps de faire une pause, relaxer et admirer la beauté de la vie. En plus de ses sculptures personnelles, il mène des ateliers de création avec petits et grands qui aboutissent souvent à des installations monumentales extérieures.
Site Internet: marcwalter
(source : landartcanada)
Andrew van der Merwe(source : syti)
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